Sergueï Mikaelian
Sergueï Guérassimovitch Mikaelian (russe : Сергей Герасимович Микаэлян), né le à Moscou et mort le à Saint-Pétersbourg[1], est un réalisateur et scénariste du cinéma soviétique, artiste du Peuple de la RSFS de Russie en 1983[2].
Сергей Герасимович Микаэлян
Naissance |
Moscou Union soviétique |
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Nationalité | russe |
Décès |
(à 93 ans) Saint-Pétersbourg Russie |
Profession |
réalisateur scénariste |
Films notables | La Prime |
Biographie
modifierLe père du futur artiste, Guérassim Sergueïevitch Mikaelian, écrivain d'origine arménienne, est arrêté lors des purges staliniennes. La famille attend longtemps de ses nouvelles, en vain. Seul un petit mot leur parvient de Vologda en 1940. Plus tard, Mikaelian fils apprend que son père est mort à la gare de Zouïevo, lors du transfert de la prison de Vologda au camp de Viatlag (ru) dans l'Oblast de Kirov, en 1942.
Lors de la Seconde Guerre mondiale Sergueï Mikaelian fait partie de la brigade de prévention des incendies lors des bombardements sur Moscou, puis, il est mobilisé. Il participe entre autres à la bataille de Rjev. Blessé à plusieurs reprises, il est décoré de l'Ordre de la Guerre patriotique, l'Ordre de la Gloire, la Médaille pour la victoire sur l'Allemagne.
De retour à la vie civile, Mikaelian s'inscrit à l'Académie russe des arts du théâtre où ses professeurs sont Boris Zakhava, Andreï Popov et Maria Knebel. Diplômé en 1951, il travaille comme metteur en scène des théâtres de Saratov et Gorki. Il occupe le poste de directeur artistique au Théâtre russe Maxime Gorki de Tachkent de 1954 à 1956. À partir de 1956, commence sa carrière de réalisateur du studio Lenfilm. En 1959, il suit une formation de réalisateur à Mosfilm. De 1959 à 1961 de il travaille à Gorki Film Studio. En 1976, on lui attribue le prix d'État de l'URSS pour le film La Prime sorti en 1974 et mettant en vedette Evgueni Leonov[3],[4].
Son film Vol 222 réalisé en 1985, basé sur un fait réel, la défection à l'ouest d'Alexander Godunov, artiste du Bolchoï, en , créé un incident diplomatique entre les États-Unis et l'URSS[5],[6],[7].
En 1989, Mikaelian devient directeur artistique du studio cinématographique Petropol à Saint-Pétersbourg.
Dans son style, le réalisateur évite les dénouements tragiques, à l'exception du film J'accepte le combat (Принимаю бой, 1965). Ses scénarios se déroulent principalement dans le contexte social où les héros s'opposent à la routine qui tente leur ôter leur personnalité. Il s'y glisse imperceptiblement la critique des pratiques du régime en place. Toutefois, après la perestroïka, quand il devient aisé de pointer du doigt les failles du socialisme, Mikaelian délaisse ses sujets pour se tourner vers les drames de guerre et même vers la comédie[8].
Du 24 au , l'artiste participe au XXe Festival du cinéma national Vivat Kino Rossii ! (Виват кино России!)[9].
Mort le à Saint-Pétersbourg, Sergueï Mikaelian est enterré au cimetière Serafimovski.
Filmographie
modifier- 1960 : Pierres multicolores (en russe : Разноцветные камешки)
- 1965 : Je vais au-devant de l'orage (Иду на грозу, Idu na grozu) - réalisateur et scénariste
- 1968 : Juste une vie (Всего одна жизнь)
- 1971 : Parle-moi de toi (Расскажи мне о себе)
- 1972 : Grand maître (Гроссмейстер)
- 1975 : La Prime (Премия)
- 1976 : Les Veuves (Вдовы)
- 1982 : Amoureux volontaire (Влюблен по собственнomу желанию)
- 1985 : Vol 222 (Рейс 222)
- 1994 : Valse française (Французский вальс) - réalisateur, scénariste et décorateur
Récompenses
modifier- Prix d'État de l'URSS en 1976 pour La Prime (1975)
- Premier prix et prix du meilleur travail des acteurs au Festival de l'Union soviétique 1983 avec Parle-moi de toi
Distinctions
modifier- ordre de la Guerre patriotique de 1re classe : 1985
- ordre de la Gloire
- Médaille pour la victoire sur l'Allemagne
Références
modifier- (ru) « Скончался режиссер Сергей Микаэлян », 10.12.2016 sur tass.ru
- (ru) « Микаэлян Сергей Герасимович », sur kino-teatr.ru (consulté le )
- La Primesur premiere.fr
- Marcel Martin, Le cinéma soviétique : de Khrouchtchev à Gorbatchev, 1955-1992, L'Age D'Homme, coll. « Collection Histoire et théorie du cinéma », , 223 p. (ISBN 978-2-8251-0441-5, lire en ligne), p. 116
- (en)David Caute, The Dancer Defects: The Struggle for Cultural Supremacy during the Cold War, OUP Oxford, (ISBN 9780191554582, lire en ligne), p. 705
- (en)Anna Lawton, Kinoglasnost: Soviet Cinema in Our Time, vol. 9, CUP Archive, coll. « Cambridge Russian Paperbacks », (ISBN 9780521388146, lire en ligne), p. 47
- (en)Birgit Beumers, Directory of World Cinema: RUSSIA, Intellect Books, (ISBN 9781783200108, lire en ligne), p. 261
- (ru) Александр Шпагин. Новейшая история отечественного кино. 1986-2000. Кино и контекст. Т. II. СПб, “Сеанс”, 2001, « Микаэлян Сергей Герасимович. », sur russiancinema.ru, (consulté le )
- (ru) « ХХ Всероссийский кинофестиваль «Виват кино России! », sur peterburg-kino.spb.ru, (consulté le )
Liens externes
modifier- « Sergueï Mikaelian » (présentation), sur l'Internet Movie Database