Sao Tomé-et-Principe portugais
Les îles São Tomé et Principe sont une colonie de l'Empire colonial portugais de leur découverte vers 1470 à leur indépendance en 1975, pour former la république démocratique de Sao Tome-et-Principe.
(pt) Província Ultramarina de São Tomé e Príncipe
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Drapeau de Sao Tomé-et-Principe |
Armoiries de Sao Tomé-et-Principe |
Hymne |
Hymno Patriótico (1808-1826) Hino da Carta (1826-1911) A Portuguesa (1911-1975) |
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Statut |
Colonies Province ultramarine du Portugal |
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Capitale | São Tomé |
Langue(s) | Portugais |
Monnaie |
Réal portugais (1470-1911) Escudo santoméen (1914-1975) |
Découverte de São Tomé inhabitée par João de Santarém et Pedro Escobar | |
1493 | 2 000 enfants Juifs déportés à Sao Tomé-et-Principe |
fin XVe siècle | Arrivée des colons pour la culture de canne à sucre |
Révolte d'esclaves menée par Amador | |
Massacre de Batepá | |
Proclamation de l'indépendance de Sao Tomé-et-Principe |
1485 | João de Paiva (pt) |
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1751 | António Rodrigues Neves |
1500 | António Carneiro |
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1862 | João Filipe de Gouveia |
1754 | Lopo de Sousa Coutinho |
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1974 | António Elísio Capelo Pires Veloso |
Entités suivantes :
Séparées jusqu'en 1754, elles deviennent une entité commune à cette date. Avec les autres colonies portugaises, elles changent de statut en 1951 et sont alors qualifiées de province ultramarine. Sao Tomé-et-Principe devient province autonome en 1974, avant d'obtenir son indépendance le .
Histoire
modifierSão Tomé est découverte par les navigateurs João de Santarém et Pedro Escobar le [1],[2], le jour de la Saint Thomas (d'où vient son nom). L'île de Principe est découverte peu après, et nommée en l'honneur du prince Alphonse[3]. Elles sont toutes deux inhabitées[4].
La première tentative de colonisation de São Tomé débute en 1485, sous la direction du capitaine João de Paiva (pt). Cette mission échoue, les maladies et les conditions climatiques affectant les colonisateurs. Une seconde tentative, dirigée par Alvaro Caminha en 1493, permet une implantation définitive de colons[3]. 2 000 enfants Juifs espagnols ayant fui l'Inquisition[1] sont déportés sur l'île pour être élevés en chrétiens[2], ainsi que des criminels et des orphelins portugais[5]. La colonisation de Principe débute en 1500[3]. La culture de canne à sucre s'installe progressivement dans les îles, avec la venue d'esclaves d'Afrique continentale, et São Tomé devient au XVIe siècle le premier producteur mondial de sucre[5].
La production sucrière à São Tomé et à Principe baisse au XVIIe siècle, d'une part avec la concurrence avec le Brésil et d'autre part avec les révoltes d'esclaves récurrentes[3], les maladies et les attaques de pirates qui font fuir les colons vers l'Amérique du Sud[1]. Le commerce d'esclaves prend une place importante dans l'économie des îles[4], puisque leur situation géographique en fait un poste de traite crucial pour la traite des esclaves dans l'Atlantique[6]. Elles servent de point de rassemblement pour les esclaves amenés du golfe de Guinée et du royaume du Kongo en destination des Amériques[1],[5]. La plus notable des révoltes d'esclaves est celle d'Amador, survenue en . Il s'autoproclame « Roi de São Tomé » et est capturé en janvier de l'année suivante, puis exécuté par les forces portugaises[7].
São Tomé est occupée par les Provinces-Unies d'octobre à [8], puis de 1641 à 1649[6],[8]. En avril-, c'est le royaume de France qui prend possession de l'île[8]. Après de nombreuses attaques de pirates, Santo António, située sur l'île de Principe, devient en 1753 la capitale de l'archipel, succédant à la ville de São Tomé (qui redeviendra capitale en 1852)[9]. En 1753 également, les deux îles de l'archipel sont regroupées en une entité commune, avant de devenir une province ultramarine en 1951[8].
Les plantations de café prennent une part importante dans l'économie des îles au début du XIXe siècle, suivies par celles de cacao à la fin du siècle. Le cacao devient alors la principale production à São Tomé-et-Principe, qui en est une importante zone de production à l'échelle mondiale jusqu'à être le premier producteur au monde durant les premières décennies du XIXe siècle[4]. En 1913, ce sont 36 000 tonnes de cacao qui sont cultivées[1].
Plusieurs révoltes de travailleurs éclatent au cours du XXe siècle[1], dont la plus notable est celle de Batepá en 1953, où plusieurs centaines de protestataires trouvent la mort. Ce drame implante un sentiment nationaliste au sein de la province[10]. Le Comité pour la libération de Sao Tomé-et-Principe, un parti politique nationaliste d'idéologie marxiste, est créé par des exilés au Gabon sept ans plus tard. Il est renommé en 1972 Mouvement pour la libération de Sao Tomé-et-Principe (MLSTP). Après la révolution des Œillets de 1974 qui met fin à la dictature d'António de Oliveira Salazar au Portugal — qui interdisait toute contestation politique[11] —, un processus de décolonisation est lancé en Afrique[6]. Sao Tomé-et-Principe devient une province autonome la même année, dirigée par António Elísio Capelo Pires Veloso[8], puis proclame son indépendance le , devenant la république démocratique de Sao Tomé-et-Principe[6]. Le nouveau pays, régime marxiste au parti unique, est présidé par le secrétaire général du MLSTP Manuel Pinto da Costa jusqu'en 1991, lorsque l'archipel s'ouvre à la démocratie et au multipartisme[12].
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Portuguese São Tomé and Príncipe » (voir la liste des auteurs).
- « Histoire », sur Consulat de Sao Tomé-et-Principe (consulté le ).
- Michel Lachkar, « Quand le roi du Portugal déportait les juifs pour coloniser ses nouvelles terres africaines », France Info, (lire en ligne).
- (en) Albertino Francisco et Nujoma Agostinho, Exorcising Devils from the Throne : São Tomé and Príncipe in the Chaos of Democratization, , 229 p. (ISBN 978-0-87586-848-6, lire en ligne), p. 24.
- (en) Louis E. Grivetti et Howard-Yana Shapiro (en), Chocolate : History, Culture, and Heritage, , 1000 p. (ISBN 978-1-118-21022-2, lire en ligne), p. 1849
- (en) Jack P. Greene et Philip D. Morgan, Atlantic History : A Critical Appraisal, , 85-86 p. (ISBN 978-0-19-988643-2, lire en ligne).
- (en) Richard M. Juang et Noelle Morrissette, Africa and the Americas : Culture, Politics, and History, Santa Barbara (Calif.), ABC-Clio, , 1215 p. (ISBN 978-1-85109-441-7, lire en ligne).
- (en) Rei Amador.
- (en) Ben Cahoon, « São Tomé and Príncipe », sur World Statesmen.org (consulté le ).
- (en) Amy McKenna, The History of Central and Eastern Africa, , 224 p. (ISBN 978-1-61530-322-9, lire en ligne).
- [PDF] Gerhard Seibert, « Le massacre de février 1953 à São Tomé, raison d'être du nationalisme santoméen », Lusotopie, , p. 173-192 (lire en ligne).
- Tramor Quemeneur, Caroline Bégaud, Éric Lafon et Laure Pitti, 100 fiches d'histoire du XXe siècle, Éditions Bréal, , 350 p. (ISBN 978-2-7495-0341-7, lire en ligne), p. 119.
- Valentin Pasquier, « Sao Tomé-et-Principe, « les îles du chocolat » au large de l'Afrique », sur Géopolis, (consulté le ).
Voir aussi
modifierArticle connexe
modifierBibliographie
modifier- Colette Dubois (dir.) et Natália Pedro da Costa Umbelina Neto, Les îles São Tomé et Príncipe (1853-1903) : de l'abolition de l'esclavage à la généralisation des travailleurs sous contrat, les Serviçaes, Université d'Aix-Marseille I, , 2 vol. 590 + 508 p.