Rustrel

commune française du département de Vaucluse

Rustrel est une commune française située dans le département de Vaucluse et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Rustrel
Rustrel
Le château de Rustrel, siège de la mairie.
Blason de Rustrel
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Vaucluse
Arrondissement Apt
Intercommunalité Communauté de communes Pays d'Apt-Luberon
Maire
Mandat
Pierre Tartanson
2020-2026
Code postal 84400
Code commune 84103
Démographie
Gentilé Rustreliens, Rustreliennes
Population
municipale
678 hab. (2021 en évolution de −5,04 % par rapport à 2015)
Densité 24 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 55′ 31″ nord, 5° 29′ 09″ est
Altitude 422 m
Min. 279 m
Max. 1 073 m
Superficie 28,26 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Apt
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Apt
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
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Rustrel
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Rustrel
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Rustrel
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Rustrel
Liens
Site web http://rustrel.fr

Ses habitants sont appelés les Rustreliens.

Géographie

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Flancs méridionaux des monts de Vaucluse à proximité du signal de Saint-Pierre.

Rustrel est un village situé au nord d'Apt et au pied des monts de Vaucluse. Ses carrières d'ocre à ciel ouvert, pleinement exploitées autrefois, ont fait sa richesse et continuent par le biais du tourisme avec celles du « Colorado Provençal ». Ses sentiers en terre permettent de découvrir des falaises érodées comprenant plus de 20 teintes d'ocre[1], des cheminées de fée, etc. Elles datent du crétacé et sont composées principalement de sables ocreux, de sables blancs et de cuirasses ferrugineuses[2].

Sur les hauteurs des monts de Vaucluse, on trouve au nord des sols calcaires à faciès urgonien et des calcaires argileux (sols du jurassique supérieur et crétacé) et au sud, des sols datant de l'eocène et oligocène, composées essentiellement de calcaires, de marnes et de grès[2].

Le reste de la commune est composé de quelques dépôts fluviatiles, colluvions et éboulis du quaternaire, ainsi que d'une succession de sols (Jurassique supérieur, crétacé, paléocène) avec calcaires : argileux, à faciès urgonien, gréseux, lacustres, etc. et Marnes (dont Marnes bleues de l'Aptien)[2].

Sismicité

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Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse, dont celui de Carpentras auquel appartient la commune, sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[3].

Hydrographie

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La Dôa est un cours d'eau traversant la commune au niveau du Colorado provençal. Elle prend sa source près de Gignac et va se jeter dans le Calavon.

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat de montagne et le climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 799 mm, avec 5,9 jours de précipitations en janvier et 3,3 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Saturnin Les Apt », sur la commune de Saint-Saturnin-lès-Apt à 8 km à vol d'oiseau[6], est de 14,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 709,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 43,7 °C, atteinte le  ; la température minimale est de −14,6 °C, atteinte le [Note 1],[7],[8].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[9]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].

Urbanisme

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Typologie

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Au , Rustrel est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11]. Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Apt, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[12]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[13],[14].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (75,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (77,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (53,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (21 %), zones agricoles hétérogènes (11,4 %), terres arables (8,2 %), cultures permanentes (3,4 %), zones urbanisées (1,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,9 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire

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Préhistoire et antiquité

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Le territoire de la commune est occupé dès le néolithique puis par les Romains. Il est dominé par deux oppidums celto-ligures (le Pointu et Castillon). Après la conquête romaine, deux grandes villæ occupèrent le site du futur Rustrel : Lausnava et Proxana dont les noms sont d'origine ligure. Au IIe siècle, elles furent la propriété de Fronton.

Moyen Âge

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Ancienne porte du prieuré Saint-Julien faisant communiquer le chœur et le cloître.

À l'époque carolingienne, la première appartenait aux ancêtres de Foucher, le père de dom Mayeul de Cluny, et fit partie de la dot de sa mère Raymonde. Au XIe siècle, elle fut fortifiée et devint Castelli Launanicus, puis Castrum Lonanici en 1125. La chapelle Notre-Dame des Anges marque encore ce site. Il fut définitivement ruiné, sous le nom de Lhaulnanicis, en 1391, par Raymond de Turenne, neveu de Grégoire XI.

La seconde appartint au XIe siècle au noble Bonald, apparenté aux Agoult-Simiane. Son emplacement est toujours marqué par le prieuré Saint-Julien (début XIIe siècle). Elle fut aussi ruinée par Raymond de Turenne. Ce fut pour fuir l'arrivée du terrible vicomte que les habitants de ces deux villæ se réfugièrent à Rustrel et Saint-Martin-de-Castillon, mieux fortifiés.

Jusqu'au XIIe siècle, les importants revenus de ces fiefs des Agoult, dont les villæ sont huit fois citées pour leurs vignobles dans le cartulaire de l'Église d'Apt, revinrent soit à cette famille, soit à l'Église d'Apt quand ses cadets Alfant et Laugier en furent évêques.

Le fief de Rustrel relevait du comté de Forcalquier au XIIe siècle. Lorsque ce comté perd son indépendance en 1209, à la mort de Guillaume II, un de ses neveux, Guillaume de Sabran tente de le relever. Après une lutte de dix ans, il passe un accord à Meyrargues le avec Raimond Bérenger IV, comte de Provence et lui aussi héritier du comté de Forcalquier. Par cet accord, la moitié sud du comté, dont Rustrel, lui est donnée. Guillaume de Sabran conserve sa moitié de comté jusqu'à sa mort, vers 1250[16].

Renaissance

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Ce fief fut la seigneurie des Simiane, des Eyroux, puis de la ville d'Apt qui l'a vendu en paréage[17].

De 1570 à 1575, durant les guerres de religion, le village est occupé par les protestants.

Période moderne

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Le fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.

Période contemporaine

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Plaque du monument aux morts

Le monument aux morts, qui se trouvait initialement placé à droite de la route conduisant sur le plateau d'Albion, a été déplacé pour pouvoir construire des logements sociaux et se situe actuellement de l'autre côté de la route, à proximité des locaux de la Poste. C'est une colonne carrée, flanquée de quatre obus ; ses plaques de marbres répertorient tous les Rustréliens morts au cours de la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale et la guerre d'Algérie.

Une fête du melon se déroule dans le village depuis 2011[18].

Toponymie

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Rustrel est mentionné au XIIe siècle sous le nom de "Rograstrel" puis, en 1274, "Ruastrello" dans le Cartulaire de l'Église d’Apt.

Héraldique

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Les armes peuvent se blasonner ainsi :

D'azur à un rustre d'or

Devise : l'épée est mon droit

Politique et administration

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Liste des maires

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Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1947   Marcel Pellenc Radical socialiste Haut fonctionnaire
mars 2001 mars 2008 Pierre Rimélé UMP Retraité militaire
mars 2008 mars 2014 Roger Fenouil PS Retraité enseignement
mars 2014 En cours Pierre Tartanson    
Les données manquantes sont à compléter.

Fiscalité

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L'imposition des ménages et des entreprises à Rustrel en 2009[19]
Taxe Part communale Part intercommunale Part départementale Part régionale
Taxe d'habitation (TH) 9,21 % 0,00 % 7,55 % 0,00 %
Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) 9,95 % 0,00 % 10,20 % 2,36 %
Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) 44,07 % 0,00 % 28,96 % 8,85 %
Taxe professionnelle (TP) 00,00 % 22,33 % 13,00 % 3,84 %

La Part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[21].

En 2021, la commune comptait 678 habitants[Note 3], en évolution de −5,04 % par rapport à 2015 (Vaucluse : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
617703666697766739753767828
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
824977705737661601618531484
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
484476442401467474365341273
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
268375393540636614645655739
2014 2019 2021 - - - - - -
714661678------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie

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Exploitations minières

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Une mine d'ocre est toujours en exploitation industrielle sur le territoire de la commune au XXIe siècle.

Tourisme

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Le tourisme est l'une des principales ressources de la commune : camping, chambres d'hôtes, gîtes, etc.

L'attraction touristique principale réside dans le Colorado provençal, où le sol est constitué d'ocres de différentes teintes, en direction de Gignac. L'exploitation et l'érosion naturelle ont façonné le paysage pour lui donner des apparences rappelant celui du Colorado. La ressemblance évidente avec Roussillon, distant d'une quinzaine de kilomètres, est due à la nature commune de leurs sols.

Agriculture

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Vignes de Rustrel avec en second plan le Colorado provençal
Viticulture

La commune produit des vins AOC Ventoux. Les vins qui ne sont pas en appellation d'origine contrôlée peuvent revendiquer, après agrément le label Vin de pays d'Aigues[24].

Le vignoble se situe en majeure partie sur des sédiments déposés par les mers de l’ère tertiaire à la base du massif calcaire du Ventoux. On distingue trois types de terroirs[25] :

  • les sols rouges provenant de la dégradation du calcaire. Ce sont des terres à garrigue, typiquement méditerranéenne, et qui ont été à la source du vignoble actuel ;
  • les sols formés d'un mélange de sable et d'argile ocreuse de différentes couleurs selon les oxydes minéraux contenus. Reliquat d'un climat tropical, ils prennent un faciès latéritique dans la haute vallée du Calavon ;
  • les sols détritiques recouverts : soit par des galets roulés (terrasses fossiles des torrents du Tertiaire descendus des Préalpes), soit par des éboulis calcaires détachés de la montagne (piémont du Ventoux).
Trufficulture
 
Truffière à Rustrel
 
Truffes de Rustrel sur le marché du samedi à Apt

Fleuron de la gastronomie française, la truffe est une spécialité provençale, puisque la région produit 80 % des truffes en France[26]. Le Vaucluse, autour du piémont du mont Ventoux et des monts de Vaucluse est, avec la Drôme provençale, le premier producteur de Tuber melanosporum[27]. Son marché reste hors normes, car c'est la seule production à échapper aux inspecteurs de l'administration fiscale, aucune transaction n'étant réglée par chèque[27]. L'approche des fêtes de fin d'année fait exploser les prix. Mais les meilleures truffes sont celles du mois de janvier, période où elles sont à pleine maturité[26]. En saison, ce sont les marchés de Carpentras et de Richerenches, les plus importants de la région, qui fixent les cours. Les rabassiers (trufficulteurs) affirment, pour justifier les prix, que le « diamant noir » naît entre les pluies des deux Vierges.

La truffe se récolte jusqu'à 1 000 mètres d'altitude. Préférant les terrains calcaires, elle se développe toujours en symbiose avec le chêne blanc ou vert, le frêne et le charme. On prétend[style à revoir] que les plus fines poussent à l'ombre du tilleul[28].

Équipements ou Services

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Enseignement

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Les enfants de l'école primaire en 1897

Le village de Rustrel possède une école primaire[29].

  • Club de parapentes
  • Parcours d'aventures forestières

Lieux et monuments

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Fontaine de Farinette

Moulin à huile

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Pressoir à olive et ses scourtins (XIXe siècle)

Le village a conservé son moulin à huile. Daté des XVIIIe – XIXe siècles, il est ouvert à la visite.

Au XVIIIe siècle, la grande majorité des moulins étaient « à recense ». Le marc d'olives, passé plusieurs fois au pressoir, était régulièrement ébouillanté, ce qui permettait de faire remonter la matière grasse. Cette technique permettait de recueillir l'huile à la surface des bassins de décantation. Le résidu du marc ou grignon était recyclé, soit en tant qu'engrais, soit comme combustible pour la chaudière[30].

La révolution industrielle eut ses répercussions en agriculture. Elle apporta une mécanisation de plus en plus poussée et l'outillage des moulins à huile devint de plus en plus encombrant et coûteux. Rares furent, au XIXe siècle, les petits propriétaires qui purent s'équiper. Ils préférèrent opter pour l'apport de leur récolte au moulin le plus proche[30].

Hauts fourneaux

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Haut fourneau de l'usine Gayot
 
Haut fourneau de Rustrel d'une capacité de six tonnes ayant fonctionné au bois

Rustrel est au centre d'un vaste bassin minier et métallurgique dont la production de fer perdura jusqu’au XIXe siècle. Il est divisé en trois secteurs qui se jouxtent[31].

Des datations au C14 ont permis d'identifier certains ferriers comme appartenant la période de La Tène. Des campagnes de prospections, réalisées entre 1996 et 2008, ont répertorié plus de 300 ferriers[31]. Exploité jusqu'à la fin du XIXe siècle, en particulier à Gignac et à Rustrel, ce minerai de fer contribua à l'essor économique et industriel de la vallée du Calavon[32].

Dans les années 1850, le besoin de bois pour la production de fer s’intensifia tellement qu'il provoqua la déforestation des Monts de Vaucluse et du Mont Ventoux[32]. À Rustrel, au pied du site de Notre-Dame des Anges, existent toujours les vestiges des hauts fourneaux qui furent construits, à partir de 1836 pour se substituer à celui de Velleron. Ils permirent, jusqu'en 1890, de produire des fontes à gueuses et à moulages. Cette exploitation périclita par manque de moyens de transport adéquat[33].

Château

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Château de Rustrel

Il a été construit au centre du village au cours du XVIIe siècle et abrite la mairie. Il a remplacé le château de Villevieille démoli sur ordre du Conseil de Ville en 1590 pour un prix-fait de 25 écus[34].

Il se présente sous la forme traditionnelle des châteaux de haute Provence, un quadrilatère flanqué de quatre tours d'angle arrondies[35]. Une intelligente restauration a mis en valeur porte d'entrée et fenêtres centrales avec un encadrement en grand appareil à bossages.

Prieuré Saint-Julien

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Prieuré Saint Julien

Situé près de la route menant d'Apt à Rustrel, il est daté du XIe, mais a été construit sur l'emplacement d'une des anciennes résidences de Fronton. En effet, des travaux de réfection entrepris, en 1646, révélèrent la présence d’une stèle funéraire épigraphique sur laquelle était gravée l’inscription :

FRONTO ATIPONIS F. SIBI PARENTIBUSQUE SUIS EX TESTAMENTO SUO.

Sa nef a été raccourcie à une époque indéterminée. Son abside a la particularité d'être semi-circulaire à l'intérieur et pentagonale à l'extérieur. Quant à son cul-de-four, il est d'une parfaite stéréotomie.

Notre-Dame-des-Anges

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Cette église est construite sur un ancien fundus romain. Ancien lieu de culte de la villa Lausnavo, elle était dite chapelle de Villevieille avant 1600[36].

Elle fut agrandie en 1660. C'est lors de ces travaux que l'entrée a été restructurée avec des blocs en réemploi dont l'un porte une inscription malheureusement indéchiffrable.

Devant cette chapelle se déroulait chaque année, le 8 septembre un pèlerinage suivi du Juec dou Borni ou Jeu du Borgne[37].

Église paroissiale

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Église de Rustrel.

Cette église du XVIe siècle fut d'abord placée sous le vocable de Saint-Romain. Elle est de nos jours sous celui de la Nativité de Notre-Dame. Elle comporte une nef unique et une abside semi-circulaire dominée par un clocher-arcade à trois baies.

Laboratoire Souterrain à Bas Bruit de Rustrel (LSBB)

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Après 25 ans de service opérationnel, le Poste de Conduite de Tir no 1 du système d'arme Sol Balistique Stratégique du plateau d'Albion, a pu être converti en Laboratoire Scientifique Multidisciplinaires.

Galerie photos

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Personnalités liées à la commune

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Aujourd'hui, Rustrel est le refuge des stars et des millionnaires. En effet, ce petit coin de paradis est très peu prisé des paparazzis et des regards indiscrets.

Anecdotes

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L'émission C'est pas sorcier y a tourné un reportage, expliquant l'ocre et son exploitation (ainsi qu'à Gargas et Roussillon).

Le clip de Laurent Wolf I walk the line y a été tourné.

Notes et références

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  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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  1. Du rouge, au brun et au jaune suivant les proportions des divers oxydes et hydroxydes de fer (Fe3+) qui colorent la kaolinite. Des traces d'oxyde de manganèse peuvent encore augmenter la palette des couleurs. cf. Pierre Thomas, « Les ocres de Roussillon, Vaucluse », sur [planet-terre.ens-lyon.fr], .
  2. a b et c Page conacrée à Rustrel et sa géologie
  3. Zonage sismique réglementaire de la France, classement des cantons (découpage fin 1989) de la région PACA, page 48
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  5. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  6. « Orthodromie entre Rustrel et Saint-Saturnin-lès-Apt », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Saint-Saturnin Les Apt », sur la commune de Saint-Saturnin-lès-Apt - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Saint-Saturnin Les Apt », sur la commune de Saint-Saturnin-lès-Apt - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  10. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  11. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  12. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de Rustrel ».
  13. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Apt », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  16. Mariacristina Varano, Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe – XIIIe siècles). L'exemple de Forcalquier et de sa région, thèse soutenue à l'université d'Aix-Marseille I, 2011, p. 486.
  17. Le fief en paréage appartenait à différents coseigneurs. Dans le Vaucluse, une commune Lagarde-Paréol (Paréol = paréage) est le témoin dans son toponyme de cette pratique relativement courante.
  18. Fête du melon à Rustrel
  19. « Impôts locaux à Rustrel », taxes.com.
  20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  24. Le label Vin de pays d'Aigues concerne les communes suivantes dans le département de Vaucluse : Ansouis, Apt, Auribeau, La Bastide-des-Jourdan, La Bastidonne, Les Beaumettes, Beaumont-de-Pertuis, Bonnieux, Buoux, Cabrières-d'Aigues, Cabrières-d'Avignon, Cadenet, Caseneuve, Castellet, Cavaillon, Cheval-Blanc, Cucuron, Gargas, Gignac, Gordes, Goult, Grambois, L'Isle-sur-la-Sorgue, Joucas, Lacoste, Lagarde-d'Apt, Lagnes, Lauris, Lioux, Lourmarin, Maubec, Ménerbes, Mérindol, Mirabeau, La Motte-d'Aigues, Murs, Oppède, Pertuis, Peypin-d'Aigues, Puget, Puyvert, Robion, Roussillon, Rustrel, Saignon, Saint-Martin-de-Castillon, Saint-Martin-de-la-Brasque, Saint-Pantaléon, Saint-Saturnin-d'Apt, Sannes, Saumane, Sivergues, Les Taillades, La Tour-d'Aigues, Vaugines, Viens, Villars, Villelaure, Vitrolles-en-Luberon.
  25. Rapport sur la demande d'appellation d'origine contrôlée des vins délimités de qualités supérieure côtes-du-ventoux, op. cit., p.4.
  26. a et b Truffe, le diamant noir de la Provence
  27. a et b Jacques Galas, Le mont Ventoux. Encyclopédie d'une montagne provençale, Alpes de Lumières (ISBN 978-2-906162-92-1), p.111.
  28. Jean-Pierre Saltarelli, Les Côtes du Ventoux, origines et originalités d'un terroir de la vallée du Rhône, A. Barthélemy, Avignon, 2000, (ISBN 2879230411), p.  180.
  29. Cf. École de Rustrel.
  30. a et b Fernand Benoit, op. cit., p. 165.
  31. a b c d et e Métallurgie ancienne du fer en pays d'Apt
  32. a et b Histoire de l'ocre
  33. Robert Bailly, Dictionnaire des communes de Vaucluse, Éd. A. Barthélemy, Avignon, 1985, p. 350.
  34. Archives communales CC 1.
  35. Aujourd'hui, l'une des tours d'angle est ruinée
  36. Cf. R. Bailly, Répertoire des prieurés, chapelles et abbayes du département de Vaucluse, Mémoire de l'Académie de Vaucluse, 1966.
  37. Robert Bailly (op. cité) explique que l'on disposait une allée de branches qui dirigeait jusqu'à un pieu. Le jeu consistait à la parcourir les yeux bandés jusqu'au poteau et à le frapper d'un coup de bâton sans être tombé. Pour corser la difficulté du parcours, des roulements de tambour scandaient le progrès ou les hésitations du candidat. En cas de succès, le gagnant recevait comme prime une paire de poulets.
  38. L'aventure industrielle à Rustrel,Chronologie d'après Roger Fenouil et Régis Fabre
  39. Livres de Solange Jean-Courveille

Voir aussi

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Bibliographie

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Pour la partie historique
  • Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique des communes du département de Vaucluse, Avignon, Seguin Ainé, , 400 p. (lire en ligne)
  • Augustin Roux, Mémoire historique sur le village de Rustrel, près d’Apt, Imp. Reboulin, Apt,1935 [lire en ligne].
  • Régis Fabre, Rustrel ; histoire d'une communauté rurale entre Luberon et Albion, Luberon nature, Edisud, Aix, 1981.
  • Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, Éd. A. Barthélemy, Avignon, 1986.
Pour la partie lieux et monuments
  • Robert Bailly, Répertoire des prieurés, chapelles, abbayes du département de Vaucluse, Mémoire de l'Académie de Vaucluse, 1966.
  • Fernand Benoit, La Provence et le Comtat Venaissin. Arts et traditions populaires, Éd. Aubanel, 1992, (ISBN 2-7006-0061-4)

Articles connexes

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Liens externes

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