Rhodiola rosea

espèce de plantes

L'Orpin rose, rhodiola, rhodiole, racine d’or ou racine arctique[1] (Rhodiola rosea, synonyme Lignum rhodium) est une espèce de plante de la famille des crassulaceae. Elle pousse dans les régions froides telles l'Arctique, les montagnes d'Asie centrale, les montagnes Rocheuses, et les régions montagneuses d'Europe, telles les Alpes, les Pyrénées, et les Carpates, la Scandinavie, l'Islande, le Royaume-Uni et l'Irlande. Cette plante vivace pousse jusqu'à 3 000 mètres d'altitude. Plusieurs rejets poussent de la même racine épaisse. Les rejets font entre 5 et 35 cm de haut. Rhodiola rosea est dioïque – une plante mâle et femelle séparée.

Utilisation

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Plante

Rhodiola rosea peut améliorer les états dépressifs. Des études pilote menées sur des patients[2],[3],[4] montrent une amélioration des performances physique et mentale, et une réduction de la fatigue.

L’hypothèse est que Rhodiola rosea modifierait les niveaux de sérotonine et dopamine en inhibant la monoamine oxydase et ses influences sur les peptides opioïdes, telles les bêta-endorphines[5], bien que ces mécanismes neurochimiques spécifiques n'aient pas été clairement démontrés par des études scientifiques.

Rhodiola rosea est classée comme adaptogène, qui diffère donc des stimulants comme la nicotine et l'amphétamine. Le facteur adaptogène a moins d’efficacité et des effets physiologiques différents des stimulants. Les adaptogènes sont absents de la médecine conventionnelle, mais sont présents dans les boissons énergisantes[6].

En Russie et Scandinavie, R. rosea est utilisée depuis des siècles pour lutter contre le climat Sibérien et son effet stressant[7]. Ces effets ont été mis en évidence en laboratoire suivant des protocoles de stress sur le nématode C. elegans[8], et sur des rats chez lesquels Rhodiola rosea a diminué les effets du stress sur l'appétit, l'activité physique, la prise de poids et le cycle œstral[9].

La plante est utilisée en médecine traditionnelle chinoise, sous le nom hóng jǐng tiān ().

Composés phytochimiques et effets potentiels sur la santé

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En fleur

Rhodiola rosea contient des composés qui contribueraient à ses effets[10], incluant la classe des rosavines : rosavines, rosarines, et rosines. Certaines études ont suggéré que les composés les plus actifs seraient les rhodiolosides et le tyrosol[11], d'autres composés étant inactifs quand administrés seuls, mais montrant un effet de synergie lorsque la rhodioloside, la rosavine, la rosarine et la rosine sont combinées[12]. L'analyse de Rhodiola rosea et ses extraits est réalisée par chromatographie en phase liquide à haute performance afin de vérifier la présence des marqueurs de salidroside, rosarine, rosavine, rosine et rosiridine[13].

La rosavine, rosarine, rosine et salidroside (et parfois p-tyrosol, rhodioniside, rhodioline et rosiridine) sont parmi les agents actifs supputés de Rhodiola rosea, ces composés étant principalement des polyphénols. Il n'est pas prouvé que ces composés soient susceptibles de prévenir ou réduire les risques de maladie chez l'être humain[14].

La rosavine étant un dérivé du phénylpropane semble avoir un pouvoir adaptogène, indiqué en cas de situation de stress. L'étude de Rosa DM montre une diminution de la synthèse des hormones de stress (adrénaline et cortisol) et une augmentation du métabolisme énergétique (ATP par les mitochondries)[15].

Ces composés phytochimiques sont en relation spécifique avec les extraits de Rhodiola, il y a d'autres composés tels les anti-oxydants phénoliques, incluant les proanthocyanidines, la quercétine, l'acide gallique, l'acide chlorogénique et le kaempférol[16],[17].

Bien que les tests sur animaux aient montré une variété d'effets bénéfiques des extraits de Rhodiola rosea[18], il n'y a de preuve scientifique que pour la dépression en ce qui concerne les effets bénéfiques pour l'humain. Un essai clinique en 2007 en Arménie a montré des effets assez importants d'extrait de Rhodiola en dosage de 340–680 mg par jour chez des femmes et des hommes âgés de 18 à 70 ans étant en état dépressif moyen. Aucun effet secondaire ne fut observé avec ces dosages[19]. Une autre étude a aussi mis en avant des effets antidépresseurs[20], probablement via l'inhibiteur de monoamine oxydase de MAO-A et MAO-B de la plante[21].

R. rosea promeut l’activité de la norépinéphrine dans les cellules du muscle lisse du pénis du corpus cavernosum du rat et dans les cellules de l'endothélium des artères, en corrélation avec son effet de résistance à la sénilité[22].

 
Racine séchée de Rhodiola rosea

Les extraits de Rhodiola rosea ont un effet anti-fatigue qui augmente les performances mentales, particulièrement l’habileté à la concentration chez les sujets sains[3],[23],[2] et chez les patients en 'burn out' ayant un syndrome de fatigue[24]. La Rhodiola rosea réduit bien les symptômes de fatigue et améliore l'attention, au bout de quatre semaines de prise[24]. De par son effet stimulant et celui d’interférer avec le sommeil, Rhodiola rosea devrait être prise en début de journée.

Les études relatives à l’efficacité de Rhodiola rosea sur l'augmentation des performances physiques restent non concluantes, avec quelques études montrant des effets bénéfiques[25], et d'autres montrant l'absence d'effets[26].

L'inhibition sur l’activité de la protéase HIV-1 a aussi été étudiée[27].

En phytothérapie, Rhodiola rosea se trouve en gélules sous forme simple ou associée à d'autres plantes ou minéraux aux vertus déstressantes et anti-fatigue, comme le magnésium. Il est important de s'assurer que l'extrait soit titré en principes actifs, la rosavine et le salidroside, garants de l'efficacité des produits.

Références

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  1. « Rhodiola (Rhodiola rosea) | Creapharma », sur www.creapharma.ch (consulté le )
  2. a et b (en) Shevtsov VA, Zholus BI, Shervarly VI, et al., « A randomized trial of two different doses of Rhodiola rosea extract versus placebo and control of capacity for mental work », Phytomedicine, vol. 10, nos 2–3,‎ , p. 95–105 (PMID 12725561, DOI 10.1078/094471103321659780)
  3. a et b (en) Darbinyan V, Kteyan A, Panossian A, Gabrielian E, Wikman G, Wagner H, « Rhodiola rosea in stress induced fatigue—a double blind cross-over study of a standardized extract with a repeated low-dose regimen on the mental performance of healthy physicians during night duty », Phytomedicine, vol. 7, no 5,‎ , p. 365–71 (PMID 11081987, DOI 10.1016/S0944-7113(00)80055-0)
  4. (zh) Ha Z, Zhu Y, Zhang X, et al., « [The effect of rhodiola and acetazolamide on the sleep architecture and blood oxygen saturation in men living at high altitude] », Zhonghua Jie He He Hu Xi Za Zhi, vol. 25, no 9,‎ , p. 527–30 (PMID 12423559)
  5. (en) Gregory S. Kelly, ND,, « Rhodiola rosea: a possible plant adaptogen », Alternative Medicine Review, vol. 6, no 3,‎ , p. 293–302 (PMID 11410073)
  6. « Oxyfresh Products », sur Oxyfresh (consulté le ).
  7. http://www.cbceurope.it/images/stories/file/chemical/RhodiolaExtract.pdf
  8. (en) Wiegant FA, Surinova S, Ytsma E, Langelaar-Makkinje M, Wikman G, Post JA, « Plant adaptogens increase lifespan and stress resistance in C. elegans », Biogerontology, vol. 10, no 1,‎ , p. 27–42 (PMID 18536978, DOI 10.1007/s10522-008-9151-9)
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  10. (lt) Kucinskaite A, Briedis V, Savickas A, « [analyse expérimentale des propriétés thérapeutiques de Rhodiola rosea L. et de ces applications possibles en médicine] », Medicina (Kaunas), vol. 40, no 7,‎ , p. 614–9 (PMID 15252224, lire en ligne)
  11. (en) Mao Y, Li Y, Yao N, « Simultaneous determination of salidroside and tyrosol in extracts of Rhodiola L. by microwave assisted extraction and high-performance liquid chromatography », J Pharm Biomed Anal, vol. 45, no 3,‎ , p. 510–5 (PMID 17628386, DOI 10.1016/j.jpba.2007.05.031)
  12. (en) Panossian A, Nikoyan N, Ohanyan N, et al., « Comparative study of Rhodiola preparations on behavioral despair of rats », Phytomedicine, vol. 15, nos 1–2,‎ , p. 84–91 (PMID 18054474, DOI 10.1016/j.phymed.2007.10.003)
  13. (en) Ganzera M, Yayla Y, Khan IA, « Analysis of the marker compounds of Rhodiola rosea L. (golden root) by reversed phase high performance liquid chromatography », Chem. Pharm. Bull., vol. 49, no 4,‎ , p. 465–7 (PMID 11310675, DOI 10.1248/cpb.49.465, lire en ligne)
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29. Panossian, A., Wikman, G. 2010. Rosenroot (Roseroot): Traditional Use, Chemical Composition, Pharmacology, and Clinical Efficacy. Phytomedicine 17(5-6): 481-493. DOI 10.1016/j.phymed.2010.02.002

30. Bozhilova, M. 2011. Salidroside content in Rhodiola rosea L., dynamics and varyability. In: Botanica Serbica 35 (1): 3-6. http://botanicaserbica.bio.bg.ac.rs/arhiva/pdf/2011_35_1_533_full.pdf

Liens externes

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