Psittirostre à gros bec

espèce d'oiseaux

Chloridops kona

Le Psittirostre à gros bec (Chloridops kona) est une espèce disparue de passereaux qui était confinée, entre 1400 et 1500 m d’altitude, à une petite aire d’une dizaine de kilomètres carrés entourant le volcan Puu Lehua dans le nord du district de Kona à Hawaï avec une seule observation de Palmer à Honaunau, situé à 16 km au sud de ce site historique.

Découverte, historique

Cette espèce a été découverte en juin 1887 par Wilson sur le mont Puu Lehua où il collecta deux spécimens. Palmer réussit à rassembler une série d’oiseaux en septembre 1891 ainsi que Perkins de 1892 à 1894, date à laquelle il trouva ce gros-bec fort rare. L’observation de Palmer en 1894 est la date présumée de son extinction car aucun autre spécimen n’a jamais été revu depuis. Il existe 56 spécimens (Banko 1979) répartis dans les muséums de Paris, Berlin, Cambridge, New York, Edimbourg, Dresde, Londres, Tring, Leyde et Stockholm.

Habitat

Le psittirostre à gros bec Kona fréquentait surtout les naïos Myoporum sandwicense, myoporacée, de taille moyenne, ayant poussé sur d’anciennes coulées de lave (Munro 1960). L’individu illustré par Pratt (2005) est également perché sur un rameau de cet arbre.

Alimentation

Selon Munro (1960), il se nourrissait en brisant les dures graines du naïo avec son bec puissant. Ce cassage produisait un craquement sonore qui guidait les observateurs dans leur recherche. Il consommait généralement l’amande du fruit mûr mais il avalait parfois la noisette verte entière. Il prélevait aussi quelques feuilles et des chenilles. Il a également été observé se nourrissant dans des arbres du genre Santalum.

Cox & Elmqvist (2000) suggèrent que l’espèce a pu consommer des fruits plus tendres car du pollen de la pandanacée Freycinetia arborea a été retrouvé sur le plumage de plusieurs spécimens. Pour ma part, j’ai remarqué que le bec des spécimens de musées est souvent souillé par une substance collante qui provient probablement de la gomme des fruits du naïo.

Moeurs

Selon Munro (1960), il s’agissait d’un oiseau lourdaud et plutôt flegmatique, passant le plus clair de son temps dans les arbres.

Voix

Le psittirostre à gros bec Kona était plutôt calme et silencieux mais il devenait nerveux et bruyant par exemple en cas de perte de sa femelle. L’appel consistait en une note basse et sifflée, émise par intermittence et le chant comportait des notes grinçantes, mélodieuses et variées (Munro 1960).

Biologie de reproduction

La parade nuptiale est inconnue et la biologie de reproduction est suggérée par quelques observations. L’oiseau se tenait par couples ou petits groupes familiaux. Le couple défendait le nid et les abords immédiats, comme chez la plupart des carduélinés et des drépanis. Un mâle recherchait sa femelle en voletant à proximité et en l’appelant après qu’elle ait été abattue. La reproduction devait avoir lieu au printemps, comme chez la plupart des autres drépanis, car les individus collectés entre juillet et octobre n’étaient pas en conditions de reproduction. Les petits groupes familiaux représentaient probablement des adultes conduisant des jeunes (Munro 1960, Pratt 2005).

Statut

L’espèce, déjà rare à l’époque de sa découverte, est éteinte ; la dernière observation datant de 1894 (Greenway 1967). Les raisons de sa disparition ne sont pas connues avec précision mais la dégradation de l’habitat semble être la cause principale, la malaria aviaire parachevant l’action destructrice du déboisement (BirdLife International 2015).

Bibliographie

- Ottaviani, M. (2020). Monographie des Fringilles - les drépanis des îles Hawaï (carduélinés, drépanini) - Histoire naturelle et photographies. Volume 4, 408 pages.

Psittirostre à gros bec
(adulte en haut ; immature en bas)

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