Organisation communiste libertaire (1971-1976)
L’Organisation communiste libertaire dite « première manière » était une petite structure issue, en juillet 1971, de la fusion du Mouvement communiste libertaire et de trois groupes sortis de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA). Elle exista jusqu’à son extinction en 1976, date à laquelle l’ORA s’empara du nom Organisation communiste libertaire. Il ne faut donc pas confondre l’OCL « première manière » (1971-1976) et l’OCL « deuxième manière » qui exista à partir de 1976.
Fondation | 10-11 juillet 1971 à Marseille |
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Fusion de | Mouvement communiste libertaire et de trois groupes de l'ORA |
Disparition | Autodissolution le 28 novembre 1976 |
Publication | Périodique Guerre de classes |
Structuration | Réseau |
Idéologie | Communisme libertaire, conseillisme, luxemburgisme, spontanéisme |
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Fondation
modifierLors d’une rencontre à Marseille, les 10-11 juillet 1971, le Mouvement communiste libertaire, animé par Georges Fontenis et Daniel Guérin, ainsi que trois groupes de l’ORA – Marseille, Dijon, Saint-Étienne – décidèrent de fonder l’Organisation communiste libertaire (OCL).
Contrairement à l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA), portée sur l’activisme et ouverte à l’action syndicaliste, l’OCL avait une orientation que l’historien Roland Biard qualifiait d’« ultragauche, marxiste, luxembourgiste et conseilliste »[1]. Elle se disait « pour le pouvoir international des conseils ouvriers »[2], prônait uniquement les « comités d’action » et les « comités de grève », et tenait des discours plutôt anti-organisationnels, y compris vis-à-vis d’elle-même.
En conséquence, elle eut une existence aussi discrète qu’erratique. Elle ne parvint jamais à dépasser le stade du réseau et souffrit, selon Georges Fontenis, de l’arrivée en son sein de « groupes minés par le virus du “spontanéisme” radical »[3]. L’essentiel de son activité consista en élaboration théorique et en discussions avec d’autres groupes ultragauche, comme la Gauche marxiste.
Elle parvint néanmoins à éditer une douzaine de numéros d’un journal, Guerre de classes[4].
Déclin
modifierFin 1973, Daniel Guérin[5] rejoignit l’ORA, considérant qu’elle connaissait une évolution intéressante, tandis que l’OCL semblait condamnée à l’impuissance.
À partir de juin 1974, l’OCL connut un déclin accéléré, ses groupes se mettant en sommeil ou quittant l’organisation. Un conseil de liaison, tenu en décembre 1975, statua que l’OCL n’était désormais plus une organisation mais un simple groupe de réflexion. Un ultime conseil de liaison, le 28 novembre 1976, acta l’autodissolution de l’OCL[3].
Entre-temps, l’ORA, lors de son congrès d’avril 1976 à Orléans, s’était rebaptisée OCL, considérant que le nom était disponible. Ce fut la naissance de l’OCL dite « deuxième manière ».
Publications
modifier- Guerre de classes (1971-1976) est consultable en ligne sur le site Archives Autonomie ;
- Rupture, revue théorique (1974-1975)
Notes et références
modifier- Roland Biard, Histoire du mouvement anarchiste 1945-1975, Galilée, 1976, pages 244-246.
- « Pour le pouvoir international des conseils ouvriers » était le sous-titre de son journal, Guerre de classes.
- Georges Fontenis, Changer le monde. Histoire du mouvement communiste libertaire 1945-1997, Alternative libertaire, 2000, page 166-171.
- Notice de Guerre de classes dans René Bianco, « Répertoire des périodiques anarchistes de langue française : un siècle de presse anarchiste d’expression française, 1880-1983 », Aix-Marseille, 1987.
- Daniel Guérin, Pour le communisme libertaire, Paris, Spartacus, , 65 p. (lire en ligne)