Onfroi de Hauteville
Onfroi de Hauteville (Unfredo d'Altavilla), né vers 1010 et mort en , est le troisième comte normand d'Apulie de 1051 à 1057.
Onfroi de Hauteville | |
Statue d'Onfroi de Hauteville datant de 1875, remplaçant celle abîmée à la Révolution, sur la face nord de la cathédrale de Coutances. | |
Fonctions | |
---|---|
Comte d’Apulie | |
– (6 ans) |
|
Prédécesseur | Drogon de Hauteville |
Successeur | Robert Guiscard |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Hauteville |
Date de naissance | vers 1010 |
Lieu de naissance | Normandie |
Origine | Duché de Normandie |
Date de décès | |
Sépulture | Abbaye de la Trinité de Venosa |
Père | Tancrède de Hauteville |
Mère | Murielle |
Conjoint | Altrude de Sorrente |
Enfants | Abagelard de Hauteville Herman de Hauteville |
modifier |
Biographie
modifierTroisième des fils de Tancrède de Hauteville, Onfroi arrive en Italie en compagnie de ses frères aînés Guillaume et Drogon vers 1035[1]. Ensemble, ils s’installent en Campanie peu après la fondation du comté d'Aversa par le mercenaire normand Rainolf Drengot[2]. Comme lui, les fils de Tancrède se mettent au service du prince lombard Pandolf IV de Capoue, puis de son neveu et adversaire Guaimar IV de Salerne[3].
En 1038, sous les ordres du chef lombard Ardouin, Onfroi et ses frères participent à une expédition byzantine en Sicile[4]. Les Normands s’illustrent lors de la bataille de Troina et contribuent à la prise de Syracuse par le général byzantin Georges Maniakès en 1040[5].
Au retour de cette expédition, au cours de laquelle les Normands ont constaté la cruauté et la mauvaise foi des Grecs, les mercenaires décident de combattre pour leur compte et entament la conquête des possessions byzantines en Apulie[6]. Melfi, capturée grâce à une ruse d’Ardouin, est choisie comme capitale du comté d'Apulie et Guillaume Bras-de-Fer y est élu chef des Normands d'Italie en [7]. À la suite de la mort de Guillaume en 1046, Drogon parvient à s’imposer à la tête du comté d’Apulie[8]. L’année suivante, Onfroi reçoit la seigneurie de Lavello[9]. Robert Guiscard[10] et Richard, futur comte d’Aversa, viennent renforcer les effectifs normands à la même période[11].
En 1051, une insurrection anti-normande éclate en Apulie. Drogon et plusieurs de ses compagnons sont assassinés le [12]. Onfroi, qui a survécu au massacre, succède à son frère comme comte d’Apulie et chef des Normands d'Italie[13]. Dès son avènement, il commence par châtier violemment les instigateurs de l'assassinat de Drogon, faisant scier vif puis enterrer vivant le principal meurtrier[13]. Il doit surtout faire face à une importante coalition menée par le pape Léon IX, hostile à l’expansion normande. Avec l’appui des troupes impériales, le pontife lance une offensive en Apulie en [14].
Onfroi convoque Robert Guiscard et le comte Richard d'Aversa pour ce combat décisif qui les attend sur les bords du Fortore[15]. Le , les Normands remportent une victoire décivisive à Civitate[16]. Le pape Léon IX, capturé, est raccompagné sous escorte jusqu’à Bénévent[17]. Pour obtenir sa libération, le pontife accorde aux Normands, au nom de l'Église, l'investiture de tout ce qu'ils ont déjà conquis et de tout ce qu'ils pourront conquérir en Apulie, en Calabre et en Sicile[18]. Ce faisant, le pape s'arroge implicitement la propriété de provinces alors détenues par les Grecs et les Lombards[19].
En 1055, Onfroi, Robert et leur frère Godefroi, nouvellement arrivé, effectuent une campagne militaire contre les possessions byzantines de l’extrême-sud de l’Italie[20].
Onfroi meurt de maladie en [21], laissant deux jeunes fils, Abagelard et Herman, qu’il eut d’une princesse lombarde, Altrude, sœur du duc de Sorrente[22]. Il en confie la garde à son frère Robert Guiscard avant de mourir[20]. Son corps est enseveli à l’abbaye de la Trinité de Venosa, le sanctuaire familial des Hauteville[23].
Notes et références
modifier- Selon Ferdinand Chalandon, l’arrivée d’Onfroi est plus tardive, probablement entre 1043 et 1045 (Manselli, 1960).
- Delarc 1883, p. 75.
- Delarc 1883, p. 81-84.
- Delarc 1883, p. 93.
- Delarc 1883, p. 94-95.
- Delarc 1883, p. 98-99.
- Delarc 1883, p. 126.
- Delarc 1883, p. 156-157.
- (it) Raoul Manselli, « Unfredo d’Altavilla », Dizionario Biografico degli Italian, vol. 2, 1960. [lire en ligne]
- Delarc 1883, p. 169.
- Delarc 1883, p. 182.
- Delarc 1883, p. 198-199.
- Delarc 1883, p. 200.
- Delarc 1883, p. 222.
- Delarc 1883, p. 224.
- Delarc 1883, p. 230.
- Delarc 1883, p. 238.
- Deuve 1995, p. 29.
- Jean Simonde de Sismondi, Histoire des républiques italiennes du moyen-âge, (lire en ligne), Tome 1 - Chapitre 4.
- Delarc 1883, p. 275.
- Delarc 1883, p. 277.
- André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 68.
- Huguette Taviani-Carozzi, La terreur du monde : Robert Guiscard et la conquête normande de l’Italie, Paris, Arthème Fayard, , p. 218.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Ferdinand Chalandon, Histoire de la domination normande en Italie et en Sicile, vol. I, Paris, Picard, (lire en ligne).
- Odon Delarc, Les Normands en Italie depuis les premières invasions jusqu'à l'avènement de S. Grégoire VII, Paris, Ernest Leroux, (lire en ligne).
- Jean Deuve, L’épopée des Normands d’Italie, Charles Corlet, (ISBN 9782854804973).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :