Mohammed Deïf
Mohammed Diab Ibrahim al-Masri (arabe : محمد دياب إبراهيم المصري), mieux connu comme Mohammed Deïf (محمد الضيف), né en 1965[1],[2] à Khan Younès dans la bande de Gaza, et présumé mort le à Al-Mawasi (gouvernorat de Rafah), est un chef militaire palestinien, commandant des brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas[1].
Mohammed Deïf محمد ضيف | |
Fonctions | |
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Commandant des brigades Izz al-Din al-Qassam | |
– (12 ans et 1 mois) |
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Prédécesseur | Ahmed Jaabari |
– (7 ans, 11 mois et 9 jours) |
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Prédécesseur | Yahia Ayache |
Successeur | Ahmed Jaabari |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Khan Younès |
Nationalité | palestinienne |
Parti politique | Hamas |
Religion | Islam sunnite |
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Il est considéré comme l'architecte de l'attaque du Hamas contre Israël d'octobre 2023, qui a intensifié la guerre entre les deux parties et l'invasion de la bande de Gaza. Il est, pour cette raison, l'objet d'une demande de mandat d'arrêt par le procureur de la Cour pénale internationale le . Il aurait été tué dans un bombardement ciblé israélien en .
Biographie
modifierOrigines
modifierMohammed Diab Ibrahim al-Masri serait né dans les années 1960[1],[2] dans le camp de réfugiés de Khan Younès[3], dans la bande de Gaza, un camp créé après la guerre israélo-arabe de 1948. Après avoir rejoint le Hamas, il se fait connaître sous le nom de « Mohammed Deïf » (Deïf signifiant invité en arabe), en raison de son mode de vie nomade.
Formation universitaire et ascension au sein du Hamas
modifierMohammed Deïf entame des études de biologie, physique et chimie avant de rejoindre le Hamas en 1987. Il est arrêté en 1989 par les autorités israéliennes, puis libéré seize mois plus tard[3]. Il devient chef des brigades al-Qassam en 2002, à la suite du décès de son prédécesseur, Salah Shehadeh[4].
Bien qu'il soit l'homme « le plus recherché » par l'armée israélienne depuis 1995, pour avoir orchestré les meurtres de soldats et de civils israéliens, il survit à au moins huit tentatives d'assassinat au cours des dernières décennies[3]. Il a déjà été donné pour mort plusieurs fois par Israël[5].
Ainsi, le , l'aviation israélienne frappe une maison dans laquelle se trouverait, selon ses informations, Mohammed Deïf. Israël estime qu'il aurait été tué ou grièvement blessé, le Hamas a démenti cette information. La femme et la fille de Deïf sont tuées dans le bombardement. Mohammed Deïf est fortement diminué, étant amputé des deux jambes et d'un bras. Il a également perdu la vision d'un œil[6],[7].
Une tentative israélienne de tuer Deïf a lieu lors de l'opération Gardien des Murailles en mai 2021.
Attaque d'octobre 2023 et possible mort dans un bombardement
modifierEn 2023, Mohammed Deïf est présenté comme l'architecte de l'attaque du Hamas contre Israël qui a déclenché une guerre à Gaza. Commandant des Brigades al-Qassam, il est caché dans la bande de Gaza[8].
Mohammed Deïf est visé par un bombardement israélien le dans le camp de réfugié d'Al-Mawasi. Après le bombardement, qui tue au moins 90 personnes et fait 300 blessés selon le ministère de la Santé de Gaza, Benyamin Netanyahu déclare n'avoir « aucune certitude » sur le sort de Mohammed Deïf[9]. Le quotidien israélien Yediot Aharonot écrit que Tsahal a procédé à plusieurs phases de bombardements, créant un « cercle de feu » autour du site afin d'empêcher les secouristes d'atteindre les lieux et de porter secours à Mohammed Deïf et aux autres victimes. Scott Anderson, le directeur à Gaza de l'UNRWA, a fait état de plus de 100 blessés sévères, expliquant que « nombre de patients ont été traités à même le sol, sans désinfectant » et décrivant « des bébés amputés de deux membres, des enfants paralysés, incapables de recevoir un traitement, et d'autres séparés de leurs parents ». Le nombre considérable de victimes est notamment lié au fait que les autorités israéliennes avaient déclaré l'endroit comme étant une « zone humanitaire », poussant des milliers de familles à s'y réfugier[10].
Le , l'armée israélienne annonce qu'à la suite d'une analyse de renseignements « il peut être confirmé que Mohammed Deïf a été éliminé » lors des frappes du dans la région de Khan Younès[11], qui ont fait au moins 90 morts selon les autorités palestiniennes[12]. Le , selon un article du journal Asharq Al-Awsat appartenant à la famille royale saoudienne et basé à Londres, des proches de Mohammed Deif confirment que le Hamas a perdu le contact avec lui, et que de parties de son corps ont été enterrées à Khan Younis[13]. Ces informations n’ont été partagées par aucun autre autre média. Le , dans un entretien avec Associated Press, Osama Hamdan, un haut dignitaire du Hamas, affirme que Mohammed Deif est vivant[14].
Accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité
modifierLe , Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale, demande un mandat d'arrêt à l'encontre de Mohammed Deïf en raison de son rôle dans l'attaque du [15]. Deux autres responsables du Hamas, Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas et Yahya Sinwar, chef du Hamas dans la bande de Gaza, ainsi que le Premier ministre d'Israël Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant, alors ministre de la Défense, en raison des actions militaires israéliennes à Gaza, sont aussi visés[16].
Le , la CPI accède à la requête de Karim Khan et émet des mandats d'arrêt à l'encontre de Mohammed Deïf, mais aussi de Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant, Haniyeh et Sinwar ayant été tués entretemps[17],[18].
Références
modifier- Gaza : qui est Mohammed Deïf, l'architecte des attaques meurtrières du Hamas contre Israël ?
- Attaque du Hamas contre Israël : Mohammed Deïf, le stratège du Hamas
- Hélène Sallon, « Mohammed Deif, le stratège de l'ombre du Hamas », Le Monde, (lire en ligne)
- « Amputé des jambes et d'un bras, borgne... Qui est Mohammed Deïf, le cerveau de l'attaque du Hamas sur Israël ? », sur lalibre.be, (consulté le )
- « Guerre Israël-Hamas : une frappe israélienne visant Mohammed Deïf, le chef militaire du Hamas, cause un carnage à Gaza », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Mohammed Deïf, l'intouchable leader militaire du Hamas », sur lemonde.fr, (consulté le )
- « Qui est Mohammed Deïf, dit "Guest", cerveau militaire du Hamas derrière l'opération "Tempête al-Aqsa" contre Israël ? », sur geo.fr, (consulté le )
- « Israël : ce que l'on sait de Mohammed Deïf, architecte des attaques terroristes du Hamas et ennemi numéro un de Tsahal », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- « Gaza : une frappe sur un camp de déplacés fait 90 morts selon le Hamas, dont le chef militaire a été visé », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- « Gaza : des dizaines de tués, lors de frappes visant des responsables du Hamas », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Hamas : Israël annonce la mort de Mohammed Deif, chef militaire du mouvement, dans des frappes à Gaza », sur HuffPost, (consulté le )
- « Guerre Israël-Hamas : une frappe israélienne visant Mohammed Deif, le chef militaire du Hamas, cause un carnage à Gaza », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « New Evidence Suggests Death of Qassam Brigades Leader » , sur Asharq Al Awsat, (consulté le )
- (en) « A top Hamas official says the group is losing faith in the US as a mediator in Gaza cease-fire talks, Associated Press, Abby Sewell, Updated 4:04 AM BST, August 15, 2024 ».
- Karim Khan, Procureur de la Cour pénale internationale, « Déclaration du Procureur de la CPI, Karim A.A. Khan KC : dépôt de requêtes aux fins de délivrance de mandats d'arrêt concernant la situation dans l'État de Palestine » , sur Cour Pénale Internationale, (consulté le )
- (en) Ivana Kottasová, « EXCLUSIVE: ICC seeks arrest warrants against Sinwar and Netanyahu for war crimes over October 7 attack and Gaza war », (consulté le )
- (en) « I.C.C. Prosecutor Sought Warrants for 3 Hamas Leaders. At Least 2 Were Killed. ».
- « Guerre au Proche-Orient : la CPI émet des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif », sur Franceinfo, (consulté le )