Miracle du soleil

événement lumineux survenu à Fatima en 1917 dans le cadre des apparitions mariales de Fatima

Le Miracle du soleil, ou la danse du soleil, (en portugais : O Milagre do Sol) est un phénomène céleste qui aurait été observé le à Fátima à midi (heure solaire, ou 13 h 45 heure légale), dans le cadre des apparitions mariales de Fátima par 40 000 à 50 000 personnes (certaines estimations donnent 70 000 personnes[1]), pendant environ dix minutes à Cova da Iria, près de Fátima, au Portugal. La survenue d'un « miracle » (sans en préciser la nature) sur ce lieu aurait été annoncée par les pastoureaux de Fátima trois mois à l'avance. Quoique seuls des articles de presse postérieurs au mentionnent cette prédiction, d'autres documents, tels que plusieurs comptes-rendus d'interrogatoires de Lucie attesteraient que la fillette parlait déjà à l'avance d'un « miracle pour que tous croient » prévu pour la sixième et dernière apparition, soit au mois d'octobre. Ces documents sont apparus après la danse solaire du 13 octobre, leur caractère prophétique est donc sujet à caution[2]. Les témoignages de l'assistance, couverts par la presse, ont donné lieu à de multiples articles de journaux durant les semaines suivantes.

Le Miracle du soleil
Description de cette image, également commentée ci-après
Foule rassemblée à Fátima pour assister au phénomène
Autre nom La danse du soleil
Date à midi (heure solaire)
Lieu Fátima (Portugal)
Cause non déterminée scientifiquement

Les participants décrivent plusieurs phases successives durant lesquelles ils auraient observé le soleil sous forme « d'un disque argenté mat avec une couronne brillante », tournant dans le ciel et projetant des couleurs, (bleu, vert, orange et toutes les couleurs de l'arc-en-ciel) tant sur les nuages que sur le paysage et la foule rassemblée. Puis le soleil se serait mis à « tournoyer dans le ciel rapidement et à fondre sur la Terre pour la percuter » avant de reprendre normalement sa place dans le ciel. Cette dernière phase aurait grandement impressionné voire terrorisé la population. Pour sa part, Lucie dos Santos, présente sur les lieux, a déclaré ne pas avoir vu cette « danse du soleil ». En revanche, elle dit avoir vu la Sainte Famille à proximité du « soleil immobile ».

Dans une période de tension politique au Portugal, cet événement a entraîné une avalanche d'articles de presse (enthousiastes ou critiques) ainsi qu'un nombreux « courrier des lecteurs » qui ont été publiés durant plusieurs mois. L'Église catholique a ouvert une enquête sur les apparitions mariales à Fatima, mais, si elle a reconnu les apparitions mariales, elle n'a pas tiré de conclusion définitive sur la réalité du phénomène solaire ni sur le caractère miraculeux ou non de l'événement[G 1],[G 2],[G 3].

Il a fallu attendre près de 30 ans pour que des chercheurs se penchent sur la question. L'hypothèse retenue par plusieurs scientifiques (Stanley Jaki, Carlos Fiolhais, Arthur Wirowski) est celle d'un phénomène météorologique complexe. D'autres chercheurs (Auguste Meessen, Gérard de Sède, Kevin McClure) ont émis différentes hypothèses : phénomènes solaires, hallucination collective, problème rétinien (dont rétinopathie), jusqu'à l'apparition d'un objet volant non identifié[3]. Quoi qu'il en soit, aucune activité inhabituelle de l'astre solaire n'a été relevée par des scientifiques[4],[G 4], et la plupart des scientifiques s'accordent sur le fait qu'il ne peut s'agir d'un phénomène astronomique[G 5],[N 1].

Si la « danse du soleil » du est la première à avoir été signalée par des témoins, depuis cette date, de nombreuses personnes, seules ou en groupe, ont déclaré avoir vu (ou revu) un phénomène solaire semblable, sur ce même lieu, ou non.

Le Miracle du soleil

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Étymologie

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Les termes utilisés pour décrire ce phénomène trouvent leur origine dans la presse et dans les mots utilisés par la foule pour « qualifier ce qu'ils ont vu ». Le mot de « miracle » a été utilisé dès avant l'événement, car les « voyants de Fátima » avaient annoncé un « grand miracle » qui prouverait la véracité des apparitions qu'ils disaient avoir vues, et du « message de la belle dame ». Un article du journal O Século du 23 juillet[5] mentionne que la foule s'était rendue le 13 juillet sur ce lieu dans l'espoir d'un miracle « attendu et annoncé » (dans l'esprit du journaliste, il s'agissait vraisemblablement du miracle de l'apparition mariale aux enfants, quoiqu'elle ne fut alors visible pour personne si ce n'est eux). Pour Stanley Jaky, ce terme de « miracle » est le plus adapté pour parler de ce phénomène, même si certains rationalistes refusent de l'utiliser[G 6],[C 1]. Sur le plan religieux, ce terme est « abusif et inadapté » car l’Église catholique ne s'est jamais prononcée officiellement sur le caractère « miraculeux » ou non du phénomène[N 2]. Carlos Fiolhais (pt) rappelle pour sa part que « dans le langage de la théologie, un miracle est « un événement extraordinaire, perceptible par les sens, produit par Dieu dans un contexte religieux comme signe du surnaturel ». Extraordinaire signifie un événement très improbable, voire impossible du point de vue de notre connaissance du monde »[F 1].

Le terme de « soleil » a été utilisé par tous les témoins pour décrire l'objet céleste vu[N 3]. Or certains témoins mettront en doute qu'il s'agisse réellement du soleil, estimant que sa « position dans le ciel » ne correspondait pas à celle de l'astre solaire[G 7]. Et Stanley Jaki reconnaît que s'il s'était réellement agi du soleil « bougeant en tous sens dans le ciel et fonçant sur la Terre », « les effets gravitationnels sur tout le système solaire auraient été énormes et dévastateurs »[G 5]. La communauté scientifique s'accorde sur le fait que « ce n'est pas le soleil qui a bougé dans le ciel et la galaxie »[N 4]. L'utilisation de ce terme de « soleil » est donc lui aussi un « abus de langage ».

Le terme de « danse du soleil » a été utilisé par Avelino de Almeida, dans le titre de son article publié le , dans le journal O Seculo[G 6]. Il l'a tiré (d'après lui), de la réaction de la foule, lors de l'événement, foule qui essayait d'exprimer par des mots ce qu'elle avait vu[G 8],[F 2].

Le terme de « danse macabre » (en français) sera utilisé dans un article (en portugais) d'Avelino de Almeida, deux semaines après l'événement pour décrire la « danse du soleil ». Cette expression ne semble pas avoir été reprise par la suite[G 9].

Le contexte

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Contexte politique

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En 1910 une révolution a renversé la monarchie portugaise et mis en place un gouvernement républicain radical « violemment anticlérical ». Le parti radical a déclaré parvenir, par les mesures anti-religieuses qu'il a prises (laïcisation de l'université, interdiction de l'enseignement religieux, saisie des églises[N 5]...) à « éradiquer le catholicisme du pays en deux générations ». À titre d'exemple, Sebastião de Magalhães Lima, grand maître du Grand Orient lusitanien, avait déclaré que « dans deux ans, il n'y aura plus de vocations à la prêtrise » dans le pays[G 10], et le ministre de la Justice, Alfoso Costa avait déclaré au Parlement qu'avec « la nouvelle idéologie introduite dans les écoles, la religion catholique aurait disparu d'ici deux générations »[G 10],[G 11]. Deux tentatives de coup d'État ont lieu entre 1910 et 1917, avec pour objectif de restaurer la monarchie, accentuant les tensions entre les partis radicaux de gauche et les partis de droite (mais aussi l’Église catholique). En 1917, il y a dans le pays, « un sentiment d'insécurité générale » doublé d'un effondrement de l'économie[B 1].

Signe de cette tension politique générale, et sur « les apparitions de Fatima » en particulier, différents « affrontements » ont lieu à Fatima avant et après la date du  :

  • le « les voyants » de Fatima sont arrêtés par les autorités civiles et mis en prison durant deux jours, provoquant un début d'émeute populaire[B 1] ;
  • avant l'événement d'octobre, des bruits courent disant que des groupuscules anarchistes viendraient le 13 jeter des bombes sur les fidèles rassemblés à Fatima. Cette menace d'attentat est prise au sérieux par un certain nombre de participants[G 12] ;
  • le le « lieu des apparitions » est profané, et le la chapelle des apparitions (construite en 1919) est « dynamitée par des anticléricaux »[B 1],[G 13] ;
  • le les autorités civiles interdisent tout rassemblement ou pèlerinage sur le lieu des apparitions, le gouverneur mobilise les forces armées pour interdire l'accès à Fatima lors du pèlerinage national prévu 3 jours plus tard. Mais le , 100 000 personnes se présentent et forcent le passage, franchissant les barricades et des fossés pleins d'eau pour se rendre devant la chapelle des apparitions[G 13].

Sur le plan religieux, la hiérarchie catholique (les évêques du pays et bon nombre de prêtres), voient d'un œil très négatif les apparitions de Fatima, et le « miracle du soleil » (ils ne croient pas à la véracité des témoignages et considèrent qu'il s'agit d'une supercherie)[G 14], et le sont encore en 1920[G 15]. Une bonne partie du clergé (les prêtres) est relativement critique elle aussi[G 16],[G 17]. Très peu seront présents sur site le [N 6].

Enfin, la déclaration d'apparitions mariales dans le pays (la première depuis plusieurs siècles)[N 7], alors que la Vierge Marie avait, trois siècles plus tôt, été déclarée « Reine et patronne du Portugal » par le roi João IV[N 8],[6],[7] pouvait être considéré comme « un défi » au gouvernement qui avait démis et expulsé le dernier roi du Portugal[G 11],[B 1] sept ans plus tôt.

Les apparitions de Fátima

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Les trois « voyants » de Fátima (Lucie dos Santos, Francisco Marto et Jacinthe Marto).

Le phénomène du « miracle du soleil » survient dans le cadre des apparitions mariales de Fátima en 1917. Trois jeunes bergers (de sept à dix ans), Lucie dos Santos, Francisco Marto et Jacinthe Marto, disent avoir vu « une dame toute vêtue de blanc » le . La nouvelle se répand rapidement et « cette dame » est très vite associée à la Vierge Marie. Si de nombreuses personnes se montrent sceptiques, très vite des curieux viennent assister aux « apparitions » qui se répètent tous les mois, même si personne « ne voit rien », et que seuls les enfants disent « voir la dame ». Lors de la 3e apparition (le ), Lucia demande à « la dame » « un miracle » pour que les gens croient à ces apparitions. La « dame » promet un miracle pour le mois d'octobre et demande de revenir chaque mois, le 13 du mois, sur ce même lieu[B 2],[8].

Lors de la 5e apparition (le ), 10 000 personnes accompagnent déjà les « voyants ». La « dame » promet à nouveau un « miracle » pour la prochaine rencontre le [G 18],[B 2].

Le matin du , Avelino de Almeida, rédacteur en chef du journal O Século[N 9], publie un article ironique sur les apparitions de Fátima où il ne voit que superstition et supercherie. Il se rend néanmoins sur place pour assister au miracle annoncé. Au petit matin, une foule très importante se dirige vers la Cova da Iria, le lieu des apparitions. Les estimations du nombre de spectateurs varient de 40 000 à 50 000 pour Avelino de Almeida[9],[G 19],[F 3] jusqu'à 70 000 pour le Dr Joseph Garrett, ancien professeur de mathématiques à l'Université de Coimbra[N 10], également présent ce jour-là[10],[B 3],[F 4].

Dans la foule, avec les « citoyens ordinaires » se trouvent aussi des nobles, des ingénieurs, des médecins, des notaires ainsi que des journalistes[N 11] et un photographe[N 12]. Le ciel est complètement couvert par les nuages et il tombe une pluie incessante. La pluie a transformé le lieu en un vaste bourbier et les pèlerins ou curieux sont trempés jusqu’aux os et transis de froid. Les enfants arrivent avec leur famille et commencent à réciter le chapelet[G 20],[F 4]. À midi, bien que la pluie continue toujours de tomber, Lucie demande de fermer les parapluies, retirer les chapeaux, et s’agenouiller sur le sol. La foule lui obéit, malgré la pluie qui se poursuit[G 21]. Peu de temps après, les enfants voient « la dame » leur apparaître[11]. L'apparition se présente alors à Lucie comme étant Notre-Dame du Rosaire[12],[13] et lui demande de faire bâtir une chapelle en son honneur ; elle demande également la conversion des pécheurs[G 22]. Elle annonce la fin de la guerre pour le jour même du miracle, c'est-à-dire pour le 13 octobre 1917, erreur dont elle se justifiera dans ses mémoire, expliquant que « C’est peut-être parce que j’étais préoccupée de me rappeler les innombrables grâces que j’avais à demander à Notre Dame, que j’ai fait l’erreur de comprendre que la guerre finissait le jour même du 13 »[14].

Les annonces dans la presse

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Dès le , le journal O Século[N 13],[F 3] qui titre « une ambassade céleste... spéculation financière ? » relate la venue de foules dans un lieu retiré de la « serra d’Aire » autour de trois enfants qui disent voir la Vierge. L'article[15], très critique, émet des doutes sur les motifs de l'événement et ose la comparaison avec Lourdes (en émettant l'hypothèse d'une tentative d'escroquerie). Le journaliste ajoute que les fidèles rassemblés attendent la survenue d'un miracle[15]. Les 18 et , un autre journal, O Mundo[N 14] publie deux articles intitulés « Imposteurs ! » et « La fraude aux miracles » qui racontent que « quelques enfants prétendent abuser les foules et les attirer avec la complicité d'autres adultes pour réaliser des miracles ». Les articles évoquent aussi l'arrestation et la séquestration (durant quelques jours) des trois enfants par le gouverneur de la ville de Ourém[G 23]. Stanley Jaki écrit que les voyants ont annoncé la survenue d'un miracle pour le 13 octobre[N 15], et que « dans la population » l'attente du « miracle » augmente avec le temps après les annonces répétées de Lucie en juillet, en août puis enfin le [G 23].

Le mensuel Buletino du mois d'août[N 16] raconte l'apparition du qui déclare que « rien n'est impossible à la Vierge Marie qui, qui sait, veut peut-être faire un nouveau Lourdes [à Fatima] ». L'article ajoute que lors de cette « apparition » il y avait une foule de 800 à 2 000 personnes[G 24]. De plus, l'observation et l'annonce, par des témoins en août et septembre, de premiers phénomènes atmosphériques inexpliqués[C 2], se répand dans tout le pays[G 18] (même si la presse ne s'en fait pas l'écho). À la suite du « fiasco » de l'opération menée par le clan républicain en août pour mettre fin aux mouvements des foules à Fatima[N 17], les journaux (qui leur sont proches) décident de garder le silence pour éviter de faire de la publicité « aux apparitions ». De son côté, la presse catholique, peut-être par prudence, par manque d'intérêt ou par peur d'un fiasco qui discréditerait l’Église, garde elle aussi le silence, n'évoquant plus le sujet jusqu'à la mi-octobre[G 25].

Le journal O mundo du 19 août 1917 annonce que le 13 octobre, la vierge « descendrait du ciel sur terre pour la dernière fois afin de faire la paix dans le monde et de mettre fin à la guerre ». Il semblerait donc que Lucie avait prophétisé la fin de la guerre pour le 13 octobre. Une erreur, qui, semblerait-il a eu un certain écho au Portugal : le 11 novembre 1917, le curé de Porto de Mós informe le patriarche que la foi s'est « refroidie », en raison de la poursuite de la guerre, dont Lúcia avait annoncé la fin le 13 octobre. »[16]

Le , la « Semana Alcobacense » titre « Il était une fois un "miracle" » : l'article informe que beaucoup de gens étaient impatients de rencontrer la Vierge le 13 septembre. Et la déception de l'absence de celle-ci se lisait sur leur visage[17],[N 18]. Vu la réaction de la foule, et l'annonce que les « apparitions » devaient avoir lieu tous les 13 du mois, cet article de presse soulève des questions quant au fait que le miracle aurait été prédit et annoncé pour le 13 octobre.

Le dernier article publié dans la presse (avant l'événement), est celui d'Avelino de Almeida[N 19], journaliste et rédacteur en chef du quotidien de Lisbonne O Século, le samedi matin du [18]. Il rédige son article la veille et l'envoie pour édition avant de partir pour Fatima. Dans cet article, s'il relate les apparitions depuis le mois de mai[N 20], et la « prudente réserve » du clergé local sur ces événements, le journaliste n'hésite pas à utiliser l'ironie pour railler « le clergé qui souhaite peut-être l'apparition d'un nouveau lieu de pèlerinage, d'un nouveau Lourdes », ou la « venue futur de milliers de pèlerins et de vente d'objets de piété[N 21] », mais il ajoute avec ironie, que pour l'instant, « on n'a pas encore vu d'aveugles retrouver la vue, ou de paralysés retrouver l'usage de leurs jambes ». Finalement, il y déclare, avec assurance, qu'il ne s'y passera rien à midi (contrairement à ce qui a été annoncé depuis des mois) : le « grand miracle » n'aura pas lieu[G 26],[G 27].

La prédiction du miracle

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Bien que l'annonce d'un « grand miracle » pour octobre ne se trouve pas dans des articles de presse datant d'avant l'évènement, on la retrouve cependant dans les archives des interrogatoires menés sur les enfants. Le Père Manuel Marques Ferreira, curé de Fatima, qui interrogeait les enfants après chaque apparition, rapporte le 14 juillet cette déclaration de Lucie racontant le dialogue qu'elle avait eu la veille avec la Dame : « J'ai dit : – Faites un miracle pour que tout le monde croie. – Dans trois mois je ferai en sorte que tous croient. »[19] De même, le Père Manuel Nunes Formigão, rapporte à la date du 27 septembre son entretien avec Lucie : « Notre-Dame viendra-t-elle seule le 13 octobre ? – Saint Joseph viendra aussi avec l'enfant, et la paix sera accordée au monde. – Et a-t-elle fait d'autres révélations ? – Elle a déclaré que le 13, elle fera en sorte que tout le monde croie qu'elle apparaît vraiment. »[19] Et Nunes de conclure : « Le 13 octobre prochain, soit tout s'effondrera comme par enchantement, soit de nouvelles preuves, tout à fait probantes, viendront confirmer celles qui existent déjà en faveur de la réalité des apparitions de la Vierge. »[19]. Il faut cependant noter que ces déclarations ont été rendues publiques entre 1992 et 2013 durant la publication de la documentation critique de Fátima[20]. Leur caractère prophétique est donc fortement contestable.

Les témoignages

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L'arrivée des foules

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Localisation géographique

La foule de pèlerins et de curieux présente les 13 du mois pour assister aux « apparitions de la Vierge » au côté des enfants était déjà en croissance régulière (70 en juin, 2000 en juillet, 5 000 en août, 10 000 en septembre)[G 28],[G 18]. Déjà en août et septembre, les témoins présents avaient observé des « phénomènes atmosphériques inexpliqués » durant la période supposée de l'apparition mariale (petit nuage blanc se déplaçant à faible altitude et venant se positionner sur le « lieu de l'apparition »[C 2], apparition d'un « globe lumineux », coloration du paysage, de la foule et des visages avec des teintes roses, rouges, bleues, etc.). Ces nouvelles se sont répandues dans le pays « comme un feu de poudre »[G 18]. Le 13 octobre, c'est une foule nombreuse qui se met en route vers un petit coin perdu de la montagne : la Cova da Iria située à 12 km[N 22], soit plus de 2h de marche, d'Ourém, le gros bourg le plus proche. La météo annoncée pour le week-end est sèche[G 29] (mais il pleuvra malgré les prévisions météo contraires). Malgré l'absence de route (seul un chemin en terre conduit à ce secteur désertique), les curieux et les pèlerins se rendent dans ce lieu isolé par tous les moyens de transport existants (voiture automobile[N 23], bicyclette, voiture à traction animale et à pied)[N 24]. Certains feront une journée de marche pour se rendre sur place. Le bus de la ville de Torres Novas est lui aussi mobilisé pour l'occasion[G 30]. Un décompte précis des véhicules rangés le long de la piste a été réalisé par certains participants[N 25] (plus de 100 automobiles, 135 bicyclettes, 240 voitures (à traction animale)[G 30],[G 31].

Les foules viennent des quatre coins du pays. Plusieurs témoins citent des habitants des zones frontalières nord et sud du pays, distantes de 300 km (en ligne directe)[N 26]. La ville d'Ourém étant trop petite pour fournir un hébergement à tous les « pèlerins », un grand nombre d'entre eux se rend directement sur le lieu d'apparition, et y passe la nuit, dormant sur place à même le sol, malgré le froid (et leur mauvais équipement)[G 32],[G 33]. Le matin du samedi, les personnes déjà présentes peuvent choisir « les meilleurs places ». Tôt le matin, la chaleur est forte, mais très vite les nuages noirs d'un [orage] se rassemblent et à 8h30 (heure solaire), le ciel couvert de nuages se met à déverser une « pluie furieuse »[G 34], sous un vent violent poussant certaines personnes (en marche vers Fatima), à s'abriter sous des arbres ou contre des murs. Le gros de la foule poursuit néanmoins sa marche obstinément, malgré la route transformée en « piscine ». Le vent et la pluie sont tellement forts qu'un témoin indique que certaines femmes ont leur robe collée à leur corps, semblant sortir de sous la douche (toute habillée)[G 30],[G 22],[F 4],[N 27].

 
La foule attendant, près du lieu d'apparition sous la pluie battante, attend le miracle annoncé.

La foule rassemblée est évaluée entre 40 000 et 50 000 personnes[F 4],[N 28], certains auteurs donnent le chiffre de 70 000 personnes[1],[B 4],[N 29]. Un participant l'évalue à une valeur maximale de 100 000 personnes[N 30], valeur reprise dans certaines publications[G 6]. Cette foule rassemble toutes les classes de la société[N 31],[G 31], des gens pauvres aux personnes de la bourgeoisie et de la noblesse, des personnes peu instruites aux professeurs d'université, avocats ou juristes. Toutes les tranches d'âge sont également représentées[G 30], et il y a des catholiques fervents comme des personnes athées ou agnostiques[N 32].

La foule est regroupée par blocs compacts, parfois éloignés du lieu d'apparition. D'autres restent sur la route, en surplomb, certains sont éloignés de plusieurs dizaines de mètres de la foule[F 2], parfois par peur d'un attentat[G 12].

Description du phénomène

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La foule contemplant le miracle de Fatima.

Sur l'ensemble des personnes présentes, il est rapporté par divers témoins que si quelques-uns ont déclaré ne rien avoir vu, et quelques autres qu'ils ont vu « le soleil danser », mais « qu'il ne s'agissait nullement d'un miracle »[G 32],[C 3],[F 5],[N 33]. La voyante Lucie dit ne pas avoir vu la danse solaire, mais « près du soleil immobile, la Sainte Famille », puis Notre-Dame des Douleurs et Notre-Dame du Mont-Carmel[21].

La pluie tombe sans discontinuer depuis h 30 le matin (heure solaire, soit 10 h légale), à midi (heure solaire), la pluie diminue. Quelques minutes plus tard[N 34], (ou 13 h 45 heure légale[N 35]), la pluie s'arrête brutalement de tomber et le soleil sort des nuages, éclairant le paysage[G 35],[G 22]. Les témoins rapportent qu'il est alors possible de regarder le soleil directement, sans difficulté, sans douleur, sans en être aveuglé[N 36]. Plusieurs témoins ayant déjà assisté à une éclipse totale de soleil[N 37] indiquent qu'il ne s'agit pas d'un phénomène comparable. D'après les « voyants », la pluie s'est arrêtée lorsque « Notre-Dame du Rosaire s’est élevée vers le ciel »[8].

Le phénomène observé est décrit par tous les témoins en plusieurs phases[N 38],[G 36] :

  • la durée du phénomène : elle est donnée pour une dizaine de minutes, de 8 à 10 minutes pour les plus précis[N 39],[22],[F 2]. L'heure de début est donnée avec précision par deux témoins[N 40] : 13h45[G 22]. L'heure de fin n'est pas connue avec précision, la seule indication horaire « de fin », est donnée par Avelino de Almedia, disant qu'il est « presque 15 h quand le ciel est libre de tous nuages et que le soleil poursuit sa course normalement »[G 37],[4], soit plus d'une heure après le début du phénomène. À noter que deux témoins rapportent que la durée totale du phénomène n'a pas excédé quelques secondes ou au mieux une ou deux minutes mais que « le phénomène était tellement saisissant, qu'il était impossible d'avoir conscience de la durée du temps »[G 38]. Remarque : l'usage de l'heure solaire et légale a entraîné des erreurs d'interprétation chez certains analystes pouvant déclarer une durée de plusieurs heures[G 39],[N 41].
  • l'état du ciel : le soleil sort « brutalement » des nuages et se rend visible. Certains déclarent que le ciel devient rapidement et totalement libre de tous nuages[N 42],[G 40], d'autres indiquent que le ciel conserve quelques nuages diffus (« diaphanes » diront les témoins, c'est-à-dire légers, délicats)[G 22],[G 41], nuages identifiés comme étant des cirrus par des personnes étant plus instruites en météorologie comme le Dr Garrett[N 10], qui indique que le ciel est couvert de cirrus légers avec des échancrures de bleu çà et là, mais le soleil se montre plusieurs fois dans les parties de ciel limpide : « les nuages qui, légers, couraient d'est en ouest[N 43], ne masquaient pas la lumière de l'astre (qui ne blessait pas la vue), de sorte qu'on éprouvait l'impression facilement explicable et compréhensible qu'ils passent derrière le soleil et non devant »[22],[F 6].
  • le soleil est vu comme un disque au bord net et à l'arête vive, lumineuse et brillante, mais n'imposant nulle fatigue aux yeux. Certains témoins le comparent à un « disque d'argent mat », mais le Dr Garrett[N 10] estime qu'il s'agit « d'une couleur plus claire, active et riche, avec des chatoiements exactement comme l'orient d'une perle ». Il ne ressemble pas à la lune que l'on peut voir par nuit claire et limpide, il n'est pas « sphérique » mais apparaît comme un disque plat et poli. Ses bords, taillés par des arêtes « vives et flamboyantes », donnent à plusieurs témoins l'impression que « l'astre est entouré d'une étincelante couronne ». Le soleil ne ressemble pas non plus à ce que l'on peut voir lorsqu'il est vu à travers le brouillard. Le Dr Garrett précise bien que l'atmosphère est limpide, libre de toute vapeur d'eau, le soleil n'est « ni obscurci, ni diffus, ni voilé »[22],[F 6]. De nombreux témoins rapportent leur étonnement de pouvoir fixer le soleil de longues minutes sans douleur ni dommage aux yeux[N 36],[22],[G 42],[G 43],[F 6]. Certains témoins rapportent que certains nuages se déplaçant dans le ciel « semblent passer à l'arrière du soleil » (car le nuage ne perturbe pas l'image visible du soleil)[G 44],[F 6].
  • les témoins rapportent que néanmoins, par deux fois, sur de brefs épisodes, ils ont dû détourner les yeux, le soleil « dardant violemment ses rayons »[22],[F 6]. Ces deux épisodes découpent la phase « d'observation du soleil » en trois épisodes, relativement identiques au niveau des observations[G 43].
 
La foule, compacte rassemblée près du lieu des apparitions (matérialisé par une petite arche de bois).
  • durant cette phase d'observation (paisible), les nuages dans le ciel et le paysage autour des foules prennent des couleurs rose, violacée, bleue, orangée, ou jaune[N 44],[G 43],[G 45]. Toute la nature (arbres, prairie, rochers, végétation) et les participants se colorent de teintes variées, « de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel » diront certains[G 40],[F 4]. D'autres évoqueront la lumière du soleil traversant les vitraux colorés d'une cathédrale et colorant le paysage[G 41]. Un témoin qui a refusé obstinément de regarder le soleil a constaté la même coloration de la végétation et de la foule.
  • lors d'une phase de « baisse de luminosité du soleil »[G 46], certains témoins ont rapporté avoir vu la lune, voire des étoiles dans le ciel (en plus du soleil)[G 47].
  • quelques témoins ont également rapporté avoir observé, à certains moments, des points blancs dans le ciel, semblables ou assimilés à des flocons de neige. Ce type d'observation reste rare dans les témoignages recensés[G 48]. Un nombre important de témoins ont rapporté avoir vu « un nuage de vapeur d'eau », « un petit nuage blanc » se positionner au-dessus du « lieu d'apparition marial »[G 49],[N 45],[F 6]. Un témoin, situé à distance, et disposant de jumelles, a fait cette même observation[N 46].
  • après ce temps d'observation « paisible », une nouvelle phase brève se produit : le « disque nacré » se met à tournoyer sur lui-même avec une vitesse impétueuse[N 47], certains participants le décrivant comme « une roue de feu d'artifice »[G 40],[F 4], d'autres comme des « mouvements actionnés par l’électricité »[G 31], puis conservant son mouvement de rotation, il semble se détacher du ciel et s'avancer vers la terre en menaçant de s'y écraser[N 48]. Le disque prend une couleur « rouge sang » et la foule pousse des cris de peur, certains tombent à genoux pensant que la fin du monde arrive. Cette phase dure quelques secondes, temps de grande angoisse pour les participants[22],[F 2]. Cette phase qui impressionne et marque les foules[N 49], seuls de rares témoins ont décrit les éléments « objectifs » qui les ont amenés à penser que le « soleil se détachait du ciel et fonçait sur la terre » (augmentation du diamètre visible[G 44], augmentation de la chaleur[G 41],[G 46], chute verticale du soleil vers l'horizon[G 38]). Les autres n'ont rien précisé dans leurs déposition et leurs récits[G 50]. Puis le « soleil » reprend sa place normale dans le ciel, et il est impossible de le regarder à nouveau directement (sans douleur)[G 37].

Les témoins ont également déclaré que leurs vêtements précédemment mouillés sont devenus « soudainement et complètement secs, de même que le sol, préalablement détrempé par la pluie, n'était plus qu'humide et boueux, et bien moins qu'auparavant »[C 4] (les flaques d'eau ont même été asséchées)[23],[G 40],[G 38]. À noter, qu'à l'occasion de ce phénomène céleste, certains témoins (peu nombreux au regard des présents), ont indiqué avoir également vu la Vierge Marie, seule ou avec l'Enfant Jésus[G 46],[G 1], voire saint Joseph[G 51].

Le phénomène solaire a également été observé par des témoins à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde[F 5],[N 50]. Pourtant l'observatoire astronomique (situé dans la capitale) n'a rien relevé de particulier à ce moment-là[4],[24],[G 4],[F 5].

Témoignages contradictoires

L'écrivain António Sérgio (en) était présent à l’événement solaire le 13 octobre, l’homme nie catégoriquement avoir vu la danse solaire. Il accuse une météo particulière, « En regardant le soleil, quand il a éclaté des nuages, il vérifia qu'il y avait encore, le brumisant, des flocons légers, qui, touchés par la brise, s'étaient enchevêtrés, provoquant des mouvements giratoires qui n'avaient rien de merveilleux ». Mais la « foule dévote, inspirée par le cri de Lucia, était tombée à genoux »[16].

Domingos Pinto Coelho un avocat et chrétien traditionaliste était présent lors de l’apparition du 13 octobre. Dans son article pour le journal A Ordem de 1917, il conclut que les sensations visuelles inhabituelles étaient uniquement dues à des circonstances naturelles. Il nie catégoriquement le phénomène extraordinaire[16]. Pinto Coelho considère qu'on ne doit jamais présumer un miracle quand une explication naturelle est possible. Il ne nie pas pour autant avoir été impressionné par le phénomène qu'il décrit ainsi : « Le soleil, tantôt entouré de flammes rouges, tantôt auréolé de jaune ou de mauve, paraissait animé d'un mouvement de rotation très rapide, semblant parfois se détacher du ciel et s'approcher de la terre, en dégageant une forte chaleur »[25]. Il est difficile de comprendre la confusion que Pinto Coelho établit entre le phénomène du 13 octobre et les altérations de la lumière du soleil qu'il dit avoir vues à Lisbonne quelques jours plus tard. Mais dans tous les cas, la valeur historique des articles du journal catholique A Ordem est, pour Costa Brochado, presque nulle[25].

Une témoin de l'événement, Isabel Brandao de Melo, déclare n’avoir rien vu dans une lettre adressé au prêtre Gelase, la personne affirme : « je pense ne pas avoir été digne de notre seigneur de voir ces phénomènes »[26].

Dispersion de la foule

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Après l'événement, la foule se disperse et rentre chez elle, par la piste jusqu'aux villages proches, puis par la route. La majorité des personnes rentrent à pied, mais le nombre de véhicules est important. Ce qui surprend plusieurs témoins c'est « qu'il n'y a aucun accident », malgré les centaines de véhicules de tous types, les milliers de piétons, et l'absence totale de forces de police pour régler la circulation. En une heure, pratiquement tout le monde a quitté le secteur. Un témoin situé dans un village à 3 km de distance indique « qu'il ne reste presque que quelques piétons sur la route » deux heures après la fin du phénomène[G 40].

Les répétitions du phénomène

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Si le phénomène de la danse du soleil n'a jamais été décrit avant cette date, à compter de ce jour, de multiples observations vont être rapportées. Le professeur Garett[N 10] déclare même que « depuis que le miracle du soleil a été vu, tout le monde pense avoir vu quelque chose de similaire chaque jour »[C 5]. La répétition de ce phénomène l'interrogeait sur une cause possiblement physique (météorologique) du phénomène observé[G 52]. De même, Coelho[N 40] cherchait à « vérifier »[N 51] par de multiples observations, le caractère possiblement « naturel » (météorologique, lié à la végétation ou à la géologie), d'un tel phénomène[G 53].

Le premier récit d'une seconde observation est donné par l'article de Coelho[N 40] qui indique avoir observé une répétition « d'un phénomène semblable » le lendemain du , sur le même lieu[C 6],[G 53]. Mgr Domingos Frutuoso, évêque de Portalegre, indique avoir vu une récurrence du miracle du soleil (de moindre intensité) dans le ciel de la ville de Leiria une semaine plus tard (en compagnie de quelques témoins)[G 14],[N 52]. Jacinto de Almeida Lopes, présent le à Fatima, a déclaré avoir revu le même phénomène le , toujours à Fatima (à l'occasion d'une célébration religieuse), à 15 h[G 1],[N 53]. De nombreuses personnes, ainsi que le prêtre, célébrant une messe en plein air à Fatima le ont rapporté avoir vu « un phénomène identique à celui du 13 octobre » mais « plus court et de plus faible intensité »[G 54]. Le , un témoin rapporte avoir vu, durant une demi-heure, un phénomène semblable près de Cortes[G 55]. Le ce sont une douzaine de pèlerins, près de Salamanque qui déclarent avoir vu durant 1/4 d'heure une « danse du soleil »[G 56].

Par la suite, sur de multiples lieux « déclarés comme lieux d'apparition mariale »[N 54], des témoins plus ou moins nombreux (de quelques personnes à un millier d'individus), ont déclaré avoir vu une « danse du soleil », plus ou moins proche du phénomène (et de son amplitude) observé à Fatima. Philippe Boutry et Joachim Bouflet écrivent que, dans certains cas, « la danse ou rotation du soleil, pourtant avancée comme référence à Fatima, n'a qu'une fonction très secondaire et sert de support sensible au plagiat »[B 5]. Nous pouvons citer comme lieux de répétitions (déclarées) du phénomène, et associées à une « apparition de la Vierge » :

Le pape Pie XII a affirmé avoir observé une reproduction de ce phénomène le [N 55], à Rome, puis à nouveau le lendemain[27],[B 13],[F 7]. Le phénomène céleste que Pie XII décrit est semblable par certains points, mais diffère par d'autres. Le pape écrit « le soleil, qui était encore assez haut, se montrait comme un globe opaque jaune pâle, entièrement entouré d'un halo lumineux qui, toutefois, n'empêchait en aucune manière de fixer attentivement le soleil, sans en ressentir la moindre gêne. Une nuée très légère flottait en avant. Le globe opaque se mouvait vers l'extérieur, tournant lentement sur lui-même, et se déplaçant de gauche à droite et vice-versa. »[B 13].

Joe Nickell écrit que « des miracles du soleil ont été signalés dans d'autres sites — à Lubbock (Texas) en 1989, Mother Cabrini Shrine près de Denver (Colorado) en 1992, Conyers (Géorgie) au début des années 1990 »[28], d'autres sources indiquent également Kibeho (Rwanda) en 2003, ou Benin City (Nigeria) en 2017[29],[F 7],[N 56].

Conséquences publiques et politiques

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Réactions dans la presse

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Les articles d'Avelino de Almeida

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Page 353 de l'édition du du Ilustração Portugueza, montrant la foule regardant le « miracle du soleil » durant « l'apparition à Fátima » du 13 octobre. Article publié par Avelino d’Almeida.

Avelino de Almeida[N 19], est venu sur place, avec un photographe professionnel (Judah Ruah[G 9]) pour rapporter les faits, certain qu'il ne se passera rien[C 7],[G 19]. Impressionné par ce qu'il voit[N 57], il rédige un article qu'il fait publier le lundi matin dans son journal, en première page, article intitulé « Des choses étonnantes », et en sous-titre « Comment le soleil a dansé au milieu du jour à Fatima »[G 6],[N 58]. Dans son article, il interroge les « sceptiques » et leur demande de considérer uniquement « les faits »[G 32]. Stanley Jaki écrit que cet article, factuel, « fait preuve d'une objectivité rarement vue dans le journalisme »[G 30].

Cet article[18], publié en première page du journal, fait l'effet d'une véritable « bombe » dans le pays, d'autant que son journal est connu pour être proche des mouvements de la libre-pensée et de l'athéisme. Le journaliste y annonce, en même temps, les apparitions de la Vierge à Fátima, le déroulement d'un « grand miracle » vu par des dizaines de milliers de témoins, et la fin de la guerre avec le retour des soldats à la maison[N 59],[G 19],[G 31]. Stanley Jaki écrit que son article et les suivants ont été très honnêtes[C 8]. Le journaliste fait le compte rendu : « On voit l'immense multitude se tourner vers le soleil, qui apparaît au zénith, dégagé de nuages. Il ressemble à une plaque d'argent mat, et il est possible de le fixer sans le moindre effort. Il ne brûle pas les yeux. Il n'aveugle pas. On dirait qu'il se produit une éclipse. Mais voici que s'élève une clameur immense, et ceux qui sont plus près de la foule l'entendent crier : “Miracle ! Miracle !… Merveille ! Merveille !” »[4],[30]. Il ajoute dans son article : « la grande majorité avoue avoir vu le soleil danser, certains affirment même avoir vu le visage de la Vierge Marie, et qu'il jurent avoir vu le soleil tourner et s'effondrer sur la Terre pour la brûler »[C 9].

Le Avelino de Almeida fait publier dans le journal national Ilustração Portugueza un long article de 4 pages (353-356) sur le miracle du soleil survenu le , accompagné de 10 photos[N 60] prise par Judah Ruah, son photographe venu sur place. Ces photos montrent la foule compacte observant le soleil et tombant à genoux, étant témoin d'un « colossal miracle »[G 9],[G 57]. Dans cet article, Almeida décrit peu le phénomène observé (qu'il a déjà largement décrit dans l'article précédent), mais interpelle l’Église catholique, la communauté scientifique et les libres-penseurs pour étudier le phénomène céleste observé par les foules, et critiquant l'attitude de certains journalistes qui préfèrent polémiquer sur les articles des autres, plutôt que de s'intéresser aux faits bruts[G 9],[G 33].

S. Jaki, après avoir examiné les tirages photo de grande taille disponibles dans le sanctuaire de Fatima, estime que « ces impressions démontrent la compétence du photographe, ainsi que la qualité de son appareil photo et de la pellicule qu'il a utilisée »[G 58]. Il ajoute que si le photographe n'a pas « photographié le phénomène céleste » c'est que le matériel nécessaire pour ce type de photographie (photo du soleil de face) n'était pas disponible pour un photographe de terrain à l'époque[N 61],[G 58].

Une polémique est survenue, des dizaines d'années après la mort du journaliste Almeida, lorsqu'une personne ayant travaillé au journal O seculo, Martins de Carvalho, a déclaré que, lors d'une discussion privée avec le journaliste, celui-ci lui aurait déclaré qu'il n'avait pas « personnellement vu le miracle », mais qu'il s'était contenté d'en rapporter (dans ses articles) les déclarations des autres témoins[N 62]. En 2017, l’historien Rui Ramos abonde dans ce sens, il déclare que « Avelino de Almeida ne s'était pas converti. Il n'avait été impressionné que par deux choses à propos de Fatima. D'une part, une démonstration de la « psychologie des foules »[N 63], popularisée par l'écrivain français Gustave Le Bon. Mais surtout, la communion à une croyance collective »[16]. Cependant, Stanley Jaki, après avoir étudié les articles du journaliste Avelino de Almeida, ainsi que sa correspondance privée, écrit pour sa part qu'Almeida, dans ses écrits, « insiste sur les faits qu'il a observés », et que « c'était [pour Almeida] un acte de courage de sa part », d'écrire dans un journal (et encore plus dans son journal clairement anti-catholique), de tels articles[G 9]. Almeida avait revendiqué avoir lui-même vu la danse du soleil dans son article paru le 29 octobre 1917 dans Ilustração Portugueza.[F 3].

Autres réactions dans la presse la 1re semaine

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S. Jaki écrit que, malheureusement, beaucoup de journaux qui vont publier des articles parlant de Fatima, seront « moins intéressés par les faits observés que par leur respect d'une foi propre à leur politique éditoriale ». Ainsi les journaux « républicains » expliqueront « qu'un miracle ne peut pas se produire »[N 64], et les journaux catholiques cherchant quant à eux à défendre « la foi catholique », S. Jaki déplore que « les faits bruts » n'ont pas attiré l'attention des catholiques eux-mêmes[G 31]. Le débat s'est alors très vite tourné sur la question « est-ce un miracle ou non ? »[N 65] négligeant de décrire avec précision et rigueur les « faits observés »[G 59]. Après une « guerre éditoriale » entre différents quotidiens et hebdomadaires, différents journaux vont publier durant plusieurs semaines des « courriers de lecteurs » qui racontent ce qu'ils ont vu, ce jour mémorable, à Fatima. Malgré ces nombreux articles, la masse des témoignages collectés dans la presse (et leur précision) reste faible au regard du nombre de témoins sur place et des besoins d'une étude scientifique précise.

Le quotidien Diario de Noticias, publie le lundi au matin un article de son correspondant qui s'était rendu sur place. Dans cet article, celui-ci raconte la présence des milliers de personnes présentes à Fatima, sous la pluie, de toutes les classes sociales[N 66], des apparitions de la Vierge et le « miracle » survenu dans le ciel qu'il décrit sobrement, ainsi que la prophétie sur la fin de la guerre prochaine et le retour des soldats[G 31] le journaliste évoque très vite, dans son article, l'hypothèse d'une hallucination collective, et utilise quelques expression littéraires « prudentes »[N 67]. S. Jaki estime « que le journaliste ne voulait peut-être pas perdre son travail » en publiant un article « trop enthousiaste », préférant faire référence à des « personnes distinguées » présentes, et s'abstenant d'affirmer qu'il s'agissait d'un « miracle »[G 31].

En réaction aux premiers articles parus le matin, le soir même du , le journal O Portugal[N 68], qui n'a pas envoyé de correspondant sur place, réagit dans un article « le soleil devient fou ». Reprenant les informations publiées le matin, il ironise sur les « rendez-vous » donnés par la Vierge aux trois enfants, et sur « le soleil qui danse comme un danseur fou ». Pour S. Jaky, cet article a « clairement pour but de discréditer les deux articles du matin »[G 60],[N 69]. Le lendemain, le grand quotidien O Dia republie une partie de l'article du journal O Século de la veille racontant les événements du 13, entraînant la réaction du journal O Portugal qui titre un article « Prudente Réserve », appelant « à se montrer prudent sur les faits rapportés qui se seraient déroulés à Fatima, même si ces faits sont des témoignages unanimes d'un grand nombre de personnes de toutes catégories sociales ». Pour S. Jaki, ce nouvel article, qui se veut sage et prudent sur la forme, vise à discréditer les deux journaux ayant rapporté des témoignages du « miracle de Fatima ». Le journal A Capital[N 70] réagit lui aussi en ironisant sur les « visions » de milliers de personnes, et sur « l'invention d'un tel canular ». Dans sa courte brève, le journaliste ne cite pas le lieu de ce phénomène (ni Fatima ni la Cova da Iria ne sont cités dans son article)[G 60].

Le mardi , le quotidien A Ordem[N 71], présente un article sur deux colonnes, intitulé « Le cas de Fatima », où Domingo Pintos Coelho[N 40] présente les faits survenus à Fatima plus sous la forme d'un « traité de théologie » que d'un rapport journalistique[G 61]. Le soir même, le quotidien du soir O Portugal, dans un article intitulé Prudence, contre-attaque, en accusant la « presse catholique » étrangement silencieuse, quand elle n'utilise pas « la langue de bois » comme dans l'article de Coelho qu'il cite abondamment[G 62]. Peut-être interpellé par des catholiques présents à Fatima et qui n'ont pas apprécié son article « trop mesuré et prudent »[N 72], Coelho rédige un nouvel article le lendemain, publié en première page du journal A Ordem, où il explique la doctrine de l’Église sur la définition d'un miracle[N 73] et rappelle sa « surprise » d'observer à nouveau le « même phénomène » céleste le lendemain sur le même lieu. Il insiste sur le besoin de « la plus grande prudence à tenir » (sur l'annonce prématurée d'un miracle) car en cas d'explication scientifique postérieure, « un fiasco à la suite d'une exaltation précipitée ne manquerait pas d'être exploité par les ennemis de l'Église »[G 62]. Dans le même temps, le grand journal de la ville de Porto, O Primeiro de Janeiro, rappelle sobrement les faits survenus le samedi à Fatima, en utilisant le terme de « signe miraculeux dans le ciel » tout en insistant sur la situation « tendue » entre les milieux catholiques et le pouvoir politique qui a annoncé la « fin de la religion dans deux générations »[G 11].

Le jeudi , un journaliste (qui n'est pas Almeida) du journal O Século publie en page 2 un article où il interroge le responsable de l'observatoire d'astronomie de Lisbonne, Frederico Oom[N 74] qui déclare que « s'il y avait eu un phénomène cosmique à cette date, [...] il n'aurait pas manqué de l'enregistrer ». L'astronome proposant plus tôt l'hypothèse d'une « hallucination collective »[G 4]. Le même jour, le journal A Lucta[N 75] de Lisbonne, publie un long article sur deux colonnes sur l'apparition et la danse du soleil, insistant sur l'impact sur « la foi » qu'entraîne cet événement. À Leiria, le journal O Mensagerio[N 75], publie une lettre d'un lecteur présent à Fatima le 13[N 76], et racontant longuement les événements de la journée, et « le miracle »[G 11].

Le vendredi 19, le journal O Dia publie la lettre de Maria Magdalena de Martel Patrico[N 77] qui rapporte dans un long courrier qu'elle « était présente à Fatima, et qu'elle a vu le miracle du soleil »[G 40]. Son article décrit longuement le phénomène observé (ainsi que les villages traversés pour se rendre sur place, et pratiquement vidés de leurs habitants, eux aussi partis pour Fatima). Son article est largement repris, le lendemain, dans le journal O Liberal[G 41].

Le samedi 20 voit un grand nombre de publications reprenant et évoquant les événements de Fatima[G 41]. Le journal O Mundo[N 14] publie un article sarcastique reprenant ses accusations contre les trois voyants publiées deux mois plus tôt. Le journal Republica tente de discréditer les apparitions et les témoins du phénomène céleste en les associant à un « pseudo voyant »[N 78] (et escroc célèbre) de Lisbonne[G 63]. Le dimanche ne met pas fin à la guerre éditoriale, O Defensor et Democracia do Sul (journaux liés au parti au pouvoir) publiant d'autres piques contre Fatima[G 42].

Réactions dans la presse à partir de la 2e semaine

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La semaine suivante est plus calme, elle voit la publication de plusieurs témoignages de citoyens présents le (A Liberdade le [G 42], le courrier du Dr Garrett[N 10] dans le journal Ordem[G 64], la lettre de P. da Cruz Curado dans le journal A Liberdade de Porto[G 43]). Le , le journal O Mundo ironise sur la division entre les catholiques « partisans de déclarer le miracle » et ceux « de traiter le sujet avec le plus grand sérieux », et s'amuse de cette dispute fratricide[G 43]. Le journal A Ordem publie deux lettres de prêtres « très critiques sur Fatima » dont l'un « loue la grande prudence de Coelho dans ses articles », et l'autre n'hésite pas à déclarer que « c'est une grande imprudence qu'ont commise certains prêtres en se rendant sur place ». Le soir même, le journal O Portugal rebondit sur l'article de ce dernier (prêtre) en « déformant » une de ces citations[C 10] (un peu ambiguë) en déclarant qu'à Fatima il y avait « 50 000 imposteurs »[G 16]. À noter l'article du Journal Republica du week-end, publié comme un « courrier de lecteur », qui ridiculise les apparitions de Fatima (le miracle du soleil), en les associant au « pseudo-voyant de Lisbonne »[N 78] dans un style pseudo-mystique[G 65].

Le 27, plusieurs hebdomadaires régionaux republient tout ou partie de témoignages déjà publiés dans la presse[N 79],[G 65]. Les journaux O Mundo et Correiro de Beira (hostiles à Fatima), produisent un nouvel article affirmant que quelques « dizaines de coquins et d'ignorants parmi eux, se vantent bêtement du miracle de Fatima ». À cette date, ces journaux n'ont toujours pas donné de description factuelle du phénomène observé[G 66]. Le lundi paraît un article qui fait date : le troisième article d'Avelino de Almeida (le second décrivant le phénomène). Illustré de dix photographies[G 66] et publié dans le journal Ilustração Portuguesa[N 80], il donne une portée nouvelle à la diffusion de l'information de l'événement[G 57],[N 81]. Mais dans ce même journal, et dans ce même numéro 610 de l'Ilustração Portugesa, en fin de journal, un article « satirique » sur le « fameux miracle » est publié dans les pages intitulées « O Século Comico »[N 82],[31]. Le même jour, O Portugal « versait son mépris » sur les « 50 000 niais » qui n'avaient pas réussi à transformer leur crédulité en vote (en allusion aux élections ayant eu lieu le lendemain du « miracle »)[G 67],[N 83].

Le , le Jornal da Beira[N 84] publie une longue lettre de Dona Maria José Lemos Queiros qui décrit le phénomène observé de façon assez factuelle. Sa lettre sera republiée le dans le même journal, puis le dans la Revista Catholica[G 67],[N 85]. Le 30, le journal des Açores A Verdade publie en première page un résumé des événements complété de différents articles et témoignages publiés dans d'autres journaux (article des journaux O Ordem et O Dia et l'article d'Almeida)[G 68]. Le dimanche sont publiés un article dans O Regional qui reprend l'article du d'Avelino de Almeida (en omettant celui du ), mais surtout un article dans le journal de la capitale Trafaria qui compare les phénomènes de Fatima avec la mythologie (le dieu Apollon), et un article du Mundo qui « présente les efforts des libres-penseurs pour s'opposer aux informations de Fatima, plutôt que de présenter des témoignages oculaires à ce sujet »[G 68]. S. Jaki écrit : « clairement certains libres-penseurs ne se sentaient pas libres de confronter les faits dont ils étaient témoins »[C 11].

Le , le quotidien de Porto A Aurora publie un long article sur deux colonnes sur les « apparitions de Fatima » faisant référence à des météorologues et des psychologues pour examiner les éléments rapportés par les témoins. Dans son analyse, le journaliste écrit que « la foule était prédisposée à la contagion de chocs électriques et de suggestion de masse »[G 69]. Il conclut que la vision de la « danse du soleil » est la conséquence de superstition, de l'ignorance, de la misère matérielle et morale des foules[C 12]. Le O Ordem, publie trois lettres de catholiques donnant leur avis sur les apparitions, dont celle d'un prêtre critiquant les journalistes (Coelho en tête) ayant publié des articles dans les journaux catholiques, car selon lui, sur ce sujet, il « est sage de garder le silence et la patience »[G 69]. Dans les mois de novembre et décembre, les articles se font plus rares (mais toujours présents) dans les journaux, avec généralement des reprises de témoignages déjà édités dans d'autres publications[G 70],[N 86]. De nombreux articles, sur la même période, relatent les réunions des libres-penseurs qui font « tout pour discréditer la réalité du miracle »[G 71].

Le , le Jornal de Mulher[N 87] publie cinq témoignages sur le miracle du soleil. Parmi ces témoignages, celui de Gonçalo Xavier de Almeida Garrett[N 10], ancien professeur à la prestigieuse université de Coimbra, qui va donner un long récit détaillé de ses observations. Son statut de scientifique et le nom illustre de sa famille font de son témoignage un élément marquant parmi les autres récits[G 34]. À partir de 1919, les articles de presse publiés autour de Fatima s'intéressent plus aux guérisons miraculeuses déclarées à Fatima, que sur le phénomène céleste de 1917. Et concernant les événements du , c'est « l'apparition d'un petit nuage de vapeur d'eau » sur le lieu de l'apparition qui attire l'intérêt des scientifiques curieux, plus que le phénomène céleste[G 72]. Dans les années 1920, quelques journaux hostiles à l’Église (O Mundo, O Rebate, Batalha) orientent leurs attaques contre les « guérisons miraculeuses » et le « commerce religieux » réalisés à Fatima[G 73]. Le « miracle du soleil » quitte progressivement le domaine des journaux, pour rejoindre celui du livre.

Publications de livres

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Des brochures de quelques dizaines de pages, puis des livres dédiés à Fatima et à ses événements vont rapidement être imprimés et diffusés. Mais durant des années, la description ou l'étude du phénomène céleste reste anecdotique, voire ignorée ; seules les apparitions mariales et le message spirituel intéressera les auteurs.

Le premier ouvrage est une brochure de 20 pages intitulée « Le miracle de Fatima », et publiée en . L'auteur, anonyme, évoque de nombreuses pistes pour expliquer le phénomène, de l'autosuggestion collective à l'occultisme[G 71].

Les années 1920 ne montrent que très peu de publications évoquant le « miracle du soleil »[G 74]. Le premier livre à être publié sur « l'ensemble des apparitions de Fatima » est Les épisodes merveilleux de Fatima[32],[G 13] en 1922, qui n'accorde que quelques pages au « miracle du soleil »[G 75]. L'ouvrage est traduit en français en 1931[33]. Le paraît le premier numéro d'un nouveau mensuel « Voz da Fatima »[N 88] (La voix de Fatima), qui ne parlera que très rarement du « miracle »[N 89], publiant de temps en temps un témoignage[G 76], mais préférant se concentrer sur « le message pastoral de Fatima »[N 90], ou des « guérisons miraculeuses » rapportées en ce lieu[G 54]. À noter deux articles de l'historien Jean Ameal[N 91] (sur les apparitions) publiées dans la revue en et en (et n'abordant que très peu le phénomène céleste)[G 77]. En 1929, le père Ludwig Fischer publie un livre en Allemagne[N 92] qui connaît plusieurs rééditions, mais ne dit pas un seul mot du miracle du soleil[G 78].

Les deux décennies suivantes voient sortir plusieurs livres au Portugal, ou à l'étranger[N 93], sur l'ensemble des apparitions de Fatima, et évoquant bien sûr le fameux « miracle »[N 94], mais toujours en n'y consacrant que peu de pages[G 79]. Ainsi, le livre d'Antero de Figueiredo (pt)[34], qui sera une référence et connaîtra un énorme succès[N 95], ne consacre qu'une seule ligne au « miracle du soleil »[G 80]. En 1937, c'est au Brésil qu'est publié un nouvel ouvrage A Virgem de Fátima[35] par José Marques da Cruz, membre de l'Académie des sciences brésilienne[N 96]. Son ouvrage reproduit cinq témoignages sur le miracle du soleil, mais essentiellement en notes[G 81]. Il faut attendre 1946, et l'ouvrage de De Marchi ((pt) Joao De Marchi, Era uma Senhora mais brillante que o sol, ) pour voir un chapitre entier rassembler des témoignages de personnes, dont un certain nombre collectés directement par l'auteur. Cet ouvrage connaît plusieurs rééditions et traductions[G 82]. L'année suivante, c'est le dominicain Thomas Mc Glynn qui parcourt le pays et collecte des récits de témoins pour publier son ouvrage Vision of Fatima[N 97] et il arrive à la conclusion qu'il « n'a [toujours] pas lu de tentative scientifique d'expliquer le miracle en termes de causes naturelles »[G 83], puis son confrère Jean-Dominique Rambaud qui fait de même et publie La Dame toute belle[N 98]. Les publications se multipliant, des études « historico-critiques » voient le jour[N 99]. Quarante ans après les événements, le « miracle du soleil » entre dans l'imposant ouvrage Catholicisme[N 100], qui le cite et y fait référence (en publiant un témoignage) dans son article Fatima[36].

Après la Seconde Guerre mondiale (soit 30 ans après les faits), des universitaires se penchent sur le sujet et tentent d'étudier les témoignages et le phénomène. Le premier ouvrage est celui du jésuite Pio Scatizzi[N 101], Fatima à la lumière de la foi et de la science[N 102], en 1947, qui est le premier à analyser les témoignages et à essayer de les mettre en corrélation avec une explication scientifique[G 84]. Son travail est repris dans plusieurs ouvrages ultérieurs (et traductions)[G 85]. Son étude élimine l'hypothèse d'une aurore boréale et privilégie l'hypothèse d'un phénomène météorologique complexe et « très rare » (mais non totalement élucidé). Cependant, d'après S. Jaki, son travail souffre « de trop d'apports théologiques »[G 85],[G 86]. L'historien Costa Brochado[N 103], en 1948, dans son livre Fatima à la lumière de l'histoire[25], ouvre une étude historico-critique des sources et des événements de Fatima[G 87]. Il consacre 1/5 de son livre (traitant des apparitions mariales à Fatima) à la journée du , et au miracle du soleil. Mais sur les deux longs chapitres qu'il consacre à cet événement céleste, il ne trace aucune tentative d'explication scientifique[G 88]. Il y a l'ouvrage du jésuite Cyril Charlie Martindale[N 104] historien et théologien, qui publie une étude en 1950, « The Meaning of Fatima »[N 105] où il aborde le phénomène solaire. Après avoir consulté un astronome, il indique que « les turbulences dans différentes couches de l'atmosphère peuvent donner l'impression de rotation et colorer le soleil (de différentes couleurs) ». Constatant des « différences » dans les témoignages sur le phénomène observé, il répond en théologien que « Dieu savait ce que chaque témoin était prêt à voir ou ce qu'il ou elle était dans le besoin spirituel de voir »[G 89].

Le docteur en mathématiques Diogo Pacheco de Amorin[N 106], rédige pour le 10e Congrès marial international de 1958 à Lourdes une étude[N 107] qu'il présente à cette occasion, et qui sera rééditée dans différentes publications[G 90]. Se basant sur des ouvrages de météorologie faisant référence à l'époque[N 108], en déduit que le « miracle du soleil » est lié aux nuages, expliquant que les cristaux de glace dans la haute atmosphère peuvent décomposer la lumière en différentes couleurs (comme dans le cas d'un arc-en-ciel). S'appuyant sur les travaux de Donald Menzel, Amorin estime que des « lentilles d'air » (de composition ou température différentes) pourraient avoir perturbé la diffusion de la lumière et modifié la perception du diamètre apparent du soleil (quand les témoins l'ont vu grossir), ou même expliquer des changements de couleurs. Amorin reconnaît néanmoins que « nous ne pouvons pas donner une explication à un phénomène aussi complexe et mystérieux, mais juste le comparer, ou le décomposer en éléments comparables à des phénomènes connus »[G 91].

En 1977, Gérard Cordonnier rédige un article « Regard scientifique sur le miracle solaire de Fatima »[N 109]. En 1999, c'est Stanley Jaki qui reprend toutes les publications passées sur le « miracle du soleil », analyse et critique les témoignages, récits et études de ces prédécesseurs pour faire une synthèse de la connaissance scientifique sur cet événement céleste[G 92].

Au-delà de ces études faites par des universitaires, le « miracle du solaire », et plus généralement le thème des apparitions de Fatima reste un sujet continuel de rééditions d'ouvrages, de traductions et de nouvelles publications[N 110].

Réaction de l’Église

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Cet événement n'a jamais été « officiellement » qualifié de « miracle » par l'Église catholique, ni scientifiquement étudié : une première enquête canonique est ouverte dans la paroisse de Fatima à la fin de l'année 1918. Elle vise à recueillir des témoignages[G 1]. Le l'Église catholique ouvre une enquête canonique sur les apparitions de Fatima, incluant ce phénomène solaire[G 67]. Mais sept ans plus tard, le rapport de la commission ne rapporte aucune discussion sur la « danse du soleil »[G 2]. De même, le long rapport publié par cette même commission en 1930 ne dira pas un mot sur le phénomène céleste[G 3].

La première visite d'un évêque sur le lieu se fait le . Il s'agit du nouvel évêque de Fatima, nommé un an plus tôt. Le , 10 000 pèlerins se rendent sur les lieux, le , ils sont 60 000[G 13] et le un demi-million[G 93]. En , l'Osservatore Romano publie une chronique sur Fatima et le [N 111], le nonce apostolique fait une visite surprise en compagnie de l'évêque du lieu. Début 1929, le pape Pie XI distribue des images de Notre-Dame de Fátima aux membres du collège pontifical portugais de Rome[G 3].

Le , l'évêque de Leiria (dont dépend Fatima), dans sa lettre pastorale « A divina Providentia » reconnaît officiellement des apparitions de Fátima et autorise le culte de Notre-Dame de Fátima. Si l'évêque ne qualifie pas le phénomène céleste de « miracle », il reconnaît simplement son existence et le qualifie de « non naturel »[37],[N 112]. Les apparitions et le culte marial sont reconnus et promus, mais le phénomène solaire reste non étudié et non qualifié[C 13],[G 94].

Tentatives d'explication scientifique

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Collecte des témoignages

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Stanley Jaki, dans sa publication sur le miracle de Fatima (Jaki 1999), rappelle à de multiples reprises qu'il est indispensable, pour pouvoir établir une analyse et explication scientifique des faits observés ce à Fatima, de disposer d'un grand nombre de témoignages écrits par les témoins, dans les premiers jours suivant le phénomène afin qu'ils puissent donner tous les détails, sans subir eux-mêmes (involontairement), les influences liées à leurs discussions avec d'autres témoins, ou aux écrits parus dans la presse[G 31],[G 95]. Compte tenu du nombre de témoins présents ce jour-là, il aurait été facile, pour les scientifiques, de collecter quelques milliers de témoignages de première main. S. Jaki, regrette, que les différentes communautés ou groupes qui auraient eu les moyens et l'intérêt pour faire ce travail (que ce soit l’Église catholique[G 96] ou les scientifiques[G 97] et universitaires portugais[N 113] dont certains étaient présents[N 114], ou même uniquement des hommes de science catholique[G 68],[G 98]) n'aient pas initié et mené à bien ce mouvement. Même les premiers articles parus dans la presse, et les premiers « courriers des lecteurs », parus dans les premières semaines et mois suivant l'événement n'ont pas réussi à être le déclencheur de ce vaste mouvement de collecte[G 99],[G 9]. S. Jaki regrette que la tentative du Dr Garrett de « contacter des personnes instruites témoins du phénomène » n'ait pas été menée à terme et n'ait pas permis de publier un rapport qui « aurait été d'une grande aide pour évaluer le phénomène »[G 100]. Pour leur part, les mouvements laïcs ou non croyants ont, écrit S. Jaki, choisi de « rejeter les faits avec mépris »[C 14].

Stanley Jaki, universitaire lui-même, rappelle que les différences entre les témoignages des uns et des autres, voire les contradictions possibles sur certains points ne sont pas une preuve « qu'il ne s'est rien passé », ou que « les témoins sont dans l'illusion », mais que lors d'un événement violent, différents témoins sont sensibles à des points différents de ce qu'ils observent[C 15], et que les tribunaux de justice savent très bien gérer et résoudre ces divergences dans les affaires criminelles. Pour lui, il en est de même dans le cas de la science, et il devrait en être de même dans le cas de ce phénomène céleste[G 101],[N 115]. Il cite également l'étude des météorites qui a débuté au XVIIIe siècle par l'étude de récits de témoins (et d'échantillons), contre l'avis de la communauté scientifique de l'époque (qui n'imaginait pas qu'il soit possible que « des pierres tombent du ciel »[G 102].

Localement, certains individus, ont tenté dans leur secteur, une « collecte de témoignages », comme le prêtre de la paroisse de Porto de Moz[N 116], qui le , interroge 16 personnes de différents villages et enregistre leurs dépositions devant notaire[G 46],[N 117]. À partir des années 1940, différents auteurs d'ouvrage sur Fatima sont revenus interroger des témoins pour collecter leur récits et les publier dans leurs ouvrages[N 118].

L'auteur Kevin McClure a essayé de compiler des témoignages pour son ouvrage « The evidence for visions of the virgin mary », il affirme qu’il n’avait jamais vu une collection aussi contradictoire de témoignages parmi toutes les recherches qu’il a effectuées durant les dix années précédentes. Il affirme également qu'une grande partie des témoins n'ont rien vu d'inhabituel ce jour là[38].

Une situation biaisée

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Compte tenu de la grande tension politiquo-religieuse dans le pays, la reconnaissance et l'étude même du phénomène céleste se retrouvent soumises à une pression[G 25] car :

  • la reconnaissance d'un « phénomène extraordinaire » impliquerait la « reconnaissance de facto de la dernière apparition, et par extension, des précédentes apparitions mariales »[C 16] ;
  • le refus du caractère « surnaturel » de l'événement, voire le refus de son existence physique, entraînerait (automatiquement) le discrédit sur les affirmations des enfants et donc sur la véracité des apparitions, et par ricochet, entraînerait une accusation de « tentative de manipulation de l’Église pour duper les foules »[G 62].

Cette situation complexe et intriquée explique probablement les réactions mesurées et prudentes[G 61],[G 62] (voire proche du déni) de certains catholiques[N 119],[G 103]. Quant aux athées et libres-penseurs, qui auraient dû être les premiers à défendre la thèse d'un phénomène « purement naturel », ils se sont contentés de garder le silence ou de nier les témoignages relayés par la presse[C 14].

De plus, les opinions religieuses des analystes et commentateurs du phénomène les amènent, parfois, à orienter leurs études et résultats : les libres penseurs et les athées pourraient alors « être tentés de démontrer » que le phénomène solaire et les apparitions sont des « impostures », et à l'inverse, les « fatimistes »[N 120] pourraient être « tentés de démontrer » que le phénomène solaire est « un miracle ». La « manipulation » des citations des témoins, que ce soit en « ne sélectionnant que les déclarations favorables » (à la thèse de l'auteur), ou en donnant trop peu de précision sur l'auteur du témoignage (rendant tout contrôle postérieur impossible) sont les outils généralement mis en œuvre dans ces « enquêtes biaisées »[G 104]. Sur ce sujet, Stanley Jaki épingle Gérard de Sède dans son enquête sur Fatima[N 121], lui reprochant « ses manipulations des déclarations des témoins »[C 17] mais aussi de donner une citation inédite d'un homme[N 122], déjà décédé au moment où lui-même a fait son enquête sur les apparitions de Fatima, et dont le journaliste ne donne aucune information sur la façon où lui-même a pu obtenir ce « scoop »[G 105]. S. Jaki épingle également le Frère Michel de la Sainte Trinité[N 123] et son ouvrage Toute la vérité sur Fatima qui, contrairement au titre, rejette une série de témoignages, les estimant « non fiables »[N 124], car « ils contredisent sa thèse que le "miracle du soleil" ne peut pas avoir de causes naturelles » (et donc qu'il s'agit d'un « grand miracle »)[G 106]. D'après S. Jaki, ce problème de « manque de rigueur scientifique sur l'analyse des sources » se retrouve dans de multiples ouvrages[N 125],[N 126].

Phénomène astronomique

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L'explication par un phénomène astronomique tel qu'une éclipse de soleil semble exclue car celle-ci aurait été observée par l'observatoire solaire situé dans la capitale et elle aurait été prévue par les astronomes qui maîtrisent bien ce phénomène[G 4],[F 5]. De nombreux témoins avaient déjà assisté à l'éclipse de 1900 et ont bien précisé que ce phénomène du ne lui ressemblait en rien[N 37]. Autre point, lors d'une éclipse solaire, la température baisse brutalement sur la zone affectée. Or dans les témoignages rapportés, aucun témoin ne rapporte ce type d'information, c'est même le contraire, plusieurs témoins indiquent plutôt une hausse de la température durant le phénomène[G 107].

Les scientifiques universitaires qui ont étudié le phénomène (que ce soit Pio Scatizzi[N 101], C. Martindale[N 104], D. Amorin[N 106] ou S. Jaki) ont rejeté toute explication astronomique au phénomène observé par la foule[F 5],[N 1]. Pour résumer les objections, Stanley Jaki écrit que si le soleil avait « bougé en tous sens dans le ciel et foncé sur la Terre », « les effets gravitationnels sur tout le système solaire auraient été énormes et dévastateurs »[G 5].

Phénomène météorologique

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Un parhélie dans des couleurs de l'arc-en-ciel, photographié en 2005.

Plusieurs témoins, dont le professeur Garrett[N 10], se sont interrogés sur le lien de ce phénomène avec des paramètres météorologiques ou atmosphériques « qui auraient pu altérer l'image visible du soleil »[G 108],[F 5],[N 127], ou Coelho[N 40] qui indique avoir revu le même phénomène « dans des circonstances [météorologiques ?] semblables »[G 53]. Plusieurs scientifiques, après avoir étudié et recoupé les différents témoignages de personnes présentes, arrivent à la conclusion que ce phénomène s'expliquerait par un phénomène complexe d'origine météorologique. C. Martindale[N 104] propose une hypothèse liée à « des turbulences dans différentes couches de l'atmosphère » qui auraient perturbé la perception du soleil, donné l'illusion de mouvement, et une diffraction en différentes couleurs[G 89]. D. Amorin[N 106] évoque la possibilité que les nuages et les « cristaux de glace dans la haute atmosphère » ont pu diffracter la lumière et entraîner les phénomènes observés. À cela se seraient ajoutés des effets liés à des lentilles d'air dans la haute atmosphère[G 91],[39]. S. Jaki, après avoir analysé et recoupé les différents témoignages des personnes ayant observé le phénomène, (et lu les études publiées par les chercheurs avant lui) écrit que « le miracle du soleil était essentiellement un phénomène météorologique »[G 109],[F 8],[N 128].

 
« Faux soleil » observé en France en 2015.

Joe Nickell a proposé la possibilité d'un parhélie[40] : parfois appelé « faux soleil », « soleil double », « œil de bouc » ou « chien du soleil », un parhélie est un phénomène optique atmosphérique relativement commun associé à la réflexion et la réfraction de la lumière solaire par les nombreux petits cristaux de glace qui composent les cirrus ou les cirrostratus[F 7].

Steuart Campbell, dans le Journal of Meteorology en 1989, émet l'hypothèse qu'un nuage de poussière stratosphérique a changé l'apparence du soleil le , le rendant facile à regarder, et l'amenant à apparaître jaune, bleu et violet, ainsi qu'à tourner. À l'appui de son hypothèse, M. Campbell a indiqué qu'un soleil bleu et rougi a été signalé en Chine comme cela a été documenté en 1983[41],[F 8]. Cette hypothèse du nuage de poussière est reprise par Paul Simons qui, dans un article intitulé « Weather Secrets of Miracle at Fátima », a estimé possible que certains des effets optiques à Fátima aient pu être causés par un nuage de poussière du Sahara[42].

Ces dernières années le scientifique Arthur Wirowski a publié plusieurs articles proposant une modélisation mathématique du phénomène basé sur la rotation des cristaux de glace dans les nuages[F 9],[43],[44].

Persistance rétinienne et altération de la rétine

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Auguste Meessen[N 129] a déclaré que les miracles du soleil ne peuvent pas être pris à leur valeur nominale et que les observations rapportées étaient liées à des effets d'optique provoqués par l'observation prolongée du soleil. Meessen soutient que la persistance rétinienne des images produites après de brèves périodes d'observation directe du soleil sont une cause probable des effets de « danse du soleil » observés ce jour-là. De même Meessen affirme que les changements de couleurs observés ont été très probablement causés par le blanchiment des cellules rétiniennes photosensibles[45],[F 8]. Meessen observe que des « miracles du soleil » ont été observés dans de nombreux endroits où les pèlerins ont été encouragés à regarder le soleil directement. Il cite les apparitions à Heroldsbach en Allemagne (1949), par exemple, où de nombreuses personnes au sein d'une foule de plus de 10 000 personnes ont rapporté être témoins d'observations semblables à celles de Fátima[45]. Meessen cite également un article du British Journal of Ophthalmology qui traite de quelques exemples modernes de miracles du soleil[46].

Une étude sur le même sujet a été réalisée par le sceptique belge Marc Hallet[47].

Des ophtalmologues indiquent que regarder fixement le soleil développe une rétinopathie dont les altérations visuelles pourraient donner l'impression d'une « danse du soleil » et de colorations du ciel. Mais les médecins soulignent également que cela entraîne une perte de vision (immédiate) qui peut être récupérée au bout de six mois, tout en présentant des risques graves de dégradation irrémédiable de la rétine[48],[49]. L'hypothèse d'une distorsion temporaire de la rétine causée par le regard direct d'une telle lumière intense, entraînant des effets optiques pour le sujet, est également une piste que suggère Joe Nickell pour expliquer « la danse du soleil » observée par les témoins de Fátima, sans pour autant que l'auteur ne rapporte aucune altération de la vision parmi les témoins du "miracle" du 13 octobre 1917[28].

Cependant, de nombreux témoins (conscients des dangers pour la rétine de regarder le soleil sans protection adéquate) ont rapporté leur étonnement de pouvoir fixer le soleil de longues minutes sans douleur ni dommage aux yeux[N 36],[22],[G 42],[G 43]. De plus, tous les témoins ont rapporté qu'ils n'ont pas eu la moindre irritation des yeux après le phénomène[G 110].

Hallucination collective

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Les premiers articles décrivant les faits évoquent l'idée « d'une hallucination collective »[G 31],[G 60],[F 7]. D'autres articles, plus tardifs et critiques sur l'événement, affirment que c'est l'explication « rationnelle » face aux divers témoignages[G 69].

Cette thèse d'hallucination collective reste cependant défendue par différents auteurs postérieurs aux faits. Nous pouvons citer :

  • Meessen suggère d'éventuelles explications psychologiques ou neurologiques pour les apparitions, il note cependant : « Il est impossible de fournir une preuve directe pour ou contre l'origine surnaturelle des apparitions »[45]. Il note également que « [il y a] peut-être quelques exceptions, mais en général, les voyants expérimentent honnêtement ce qu'ils rapportent »[45].
  • Gérard de Sède publie en 1977 une étude sur les apparitions[50] niant toute manifestation de surnaturel à Fátima, il considère les « apparitions » comme une supercherie montée de toutes pièces par les familles des voyants et met les « miracles » sur le compte d'une hallucination collective renforcée par des phénomènes naturels[51].
  • Kevin McClure affirme que la foule à Cova da Iria peut avoir été en attente d'un signe dans le soleil, car des phénomènes similaires ont été signalés dans les semaines qui ont précédé le miracle. Sur cette base, il estime que « la foule a vu ce qu'elle voulait voir ». Cependant, aucun des phénomènes précédents n'avait à voir avec le soleil ; l'attention du public était fixée sur le petit arbre où la dame était supposée apparaître.
  • Leo Madigan[N 130] est d'avis que les différents rapports de témoins du miracle étaient exacts. Cependant, il allègue des incohérences dans les récits de témoins, et il suggère que l'étonnement, la peur, l'exaltation et l'imagination doivent avoir joué un rôle à la fois dans l'observation et le récit. Madigan compare cette expérience à la prière et considère que la nature spirituelle du phénomène expliquerait ce qui est décrit comme l'incohérence des témoins[52].
  • D'autres personnes estiment que les témoins de l'événement ont pu être trompés par leurs sens ou avoir vécu un phénomène naturel local[53].

Plusieurs personnes contestent cette explication, comme De Marchi qui indique que l'hypothèse d'une hallucination de masse est peu probable pour les raisons suivantes[54],[G 111] :

  • le début et la fin brusque du miracle du soleil,
  • les origines religieuses variées des observateurs,
  • le nombre important de personnes présentes et l'absence de tout facteur de causalité scientifique connu.
  • enfin, l'observation de l'activité solaire par des témoins situés à 18 km, contredit aussi la théorie d'une hallucination collective ou hystérie collective[54].

D'après Stanley Jaki, le premier article paru dans la presse 36h après les faits n'indique rien qui puisse laisser penser qu'il s'agisse d'un phénomène d'hallucination collective[C 18], de plus, rien dans les photos réalisées sur site, lors de l'événement, et publiées deux semaines plus tard[G 58]« ne montre aucun phénomène de transe durant l'attente de la foule, ni d'hystérie durant le phénomène »[G 97]. Enfin, le fait que le phénomène ait été observé au même moment par des populations à plusieurs kilomètres de distance du lieu « d'apparition », contredit, selon S. Jaki, toute hypothèse d'hallucination collective[N 50]. Le fait que l'événement attendu concerne le soleil est une « surprise totale » pour S. Jaky, qui écrit dans son ouvrage[G 26],[C 19] : « Mais ni Lucie dos Santos ni personne dans cette immense foule ne s'attendaient à ce que le soleil lui-même semble être impliqué dans ce miracle. Si une telle attente avait été donnée à Lucie, cela n’aurait guère pu rester caché ». Certains témoins feront une déclaration similaire dans leur déposition[G 112].

Autres hypothèses

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Certains, sans remettre en cause la réalité de l'évènement, proposent une autre hypothèse : l'apparition d'un OVNI[F 5]. Ainsi, certains estiment qu'il y a parfois une ressemblance de certains éléments de la description du « miracle » avec des témoignages d'apparitions d'OVNI tels que les a rapportés Jacques Vallée dans son livre Passport to Magonia[3].

Aucune hypothèse ne semble avoir été avancée pour le problème de l'évaporation de l'eau sur les témoins et sur le sol. Selon De Marchi, « Les ingénieurs qui ont étudié ce cas ont estimé qu'une quantité incroyable d'énergie aurait été nécessaire pour assécher, en quelques minutes, les flaques d'eau qui avaient été formées sur le terrain, comme cela a été signalé par des témoins »[23],[N 131].

De Marchi cite Pio Scatizzi[N 101] qui a identifié deux solutions possibles : « Les phénomènes solaires […] n'ont été observés dans aucun observatoire. Or il est impossible qu'ils aient pu échapper à l'attention de tant d'astronomes et même des autres habitants de l'hémisphère […] il n'est pas question d'un phénomène ou d'un événement astronomique ou météorologique […] Soit tous les observateurs à Fátima ont été collectivement trompés et ont commis une erreur dans leur témoignage, soit nous devons supposer une intervention extra-naturelle »[59].

Adaptations au cinéma de l'événement

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Ce phénomène a influencé les auteurs de films qui ont repris tout ou partie de cet événement pour l'intégrer dans leur trame dramatique :

Notes et références

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  1. a et b Voir la synthèse faite par S. Jaki dans son ouvrage Jaki 1999, p. 250 et suivantes.
  2. Contrairement à une tradition, parfois bien établie, L’Église catholique n'a pas enquêté sur la « nature miraculeuse ou non » du phénomène céleste (Voir Jaki 1999, p. 161). La « reconnaissance » officielle des apparitions de Fatima en 1930 a souvent été interprétée comme une reconnaissance du caractère « miraculeux » du phénomène solaire, alors que ce n'est pas le cas.
  3. Le terme (et le concept) d'« OVNI » n'existant pas à l'époque. Ce concept apparaît après la Seconde Guerre mondiale, près de 30 ans après cet événement.
  4. Voir le chapitre sur la Tentatives d'explication scientifique.
  5. Si les bâtiments des églises sont saisis par le gouvernement (qui s'en déclare propriétaire), l'État n'en interdit néanmoins pas l'accès aux fidèles et aux prêtres.
  6. Quelques-uns seront néanmoins présents comme reporté dans des témoignages. Voir Jaki 1999, p. 238. Mais le curé de la paroisse et ceux des environs sont absents, leur évêque leur ayant « interdit de se rendre sur place ». Voir Jaki 1999, p. 273.
  7. L'ouvrage de J. Bouflet et P. Boutry qui recense toutes les apparitions mariales dans le monde depuis le XVIe siècle n'indique qu'une seule apparition au Portugal en 1492 à Cós avant celle de Fatima (voir Bouflet et Boutry 1997, p. 12,447-450), alors qu'en France, uniquement au XIXe siècle, on compte de nombreuses apparitions « majeures » reconnues par l’Église (La Salette, Lourdes, Pontmain, rue du Bac...).
  8. Le roi Jean IV de Portugal, en 1646, avait fait don de sa couronne officiellement à Notre-Dame de la Conception (Nossa Senhora da Conceição). Après cette date, aucun roi du Portugal ne portera sur sa tête la couronne royale.
  9. Ce journal est connu pour être « le grand journal libre penseur de Lisbonne ».
  10. a b c d e f et g Le Docteur Gonçalo Xavier de Almeida Garett est un professeur d'algèbre et de géométrie à l'université de Coimbra. À la retraite au moment des faits et âgé de 74 ans, il fait partie de l'illustre famille des Almeida Garett, qui sur plusieurs générations a donné des grands noms du pays dans les domaines de la science, de l'économie ou des lettres, dont Almeida Garrett (1799-1854). Voir Jaki 1999, p. 78-79,119 et Bouflet et Boutry 1997, p. 215. Il ne faut pas le confondre avec son fils José Maria de Proença de Almeida Garret, avocat de profession, et lui aussi présent sur les lieux lors du phénomène (et âgé de 35 ans). Il a également donné un témoignage précis de ses observations. Le père et le fils, et leurs témoignages respectifs, seront régulièrement confondus dans certaines publications (les déclarations du fils étant attribuées à son père). Voir Jaki 1999, p. 274.
  11. À noter la présence du photo-reporter Joshua Benoliel, cité par des témoins, mais qui semble-t-il n'a laissé aucun récit ou témoignage écrit. Voir Jaki 1999, p. 237, 246 notes 82-83.
  12. Judah Ruah, photographe pour le journal O Seculo qui fournira les clichés publiés sur cette journée.
  13. Cet article n'a pas, semble-t-il, été écrit par Alvenio de Almeida, contrairement aux suivants, édités dans le même journal, concernant l'apparition du 13 octobre.
  14. a et b O Mundo, grand quotidien de Lisbonne, considéré comme étant le plus « républicain et anti-clérical » d'après S. Jaki.
  15. A cette date (octobre 2022), les contributeurs à l'article n'ont trouvé aucun document écrit antérieur au 13 octobre 1917 confirmant que le miracle à venir avait été annoncé par les voyants pour la date du 13 octobre.
  16. Buletino est un petit mensuel catholique régional imprimé à Ourém.
  17. Un responsable politique de la ville de Ourém (le Senhor Santos), fait arrêter et enfermer les enfants au matin du 13 août, jour de l'apparition. La foule de 5 000 personnes venues à Fatima pour assister à l'événement, une fois prévenue, marche sur la ville de Ourem (deux à trois heures de marche) pour exiger leur libération. Face au scandale (et au risque d'émeute), les politiques libèrent les enfants deux jours plus tard.
  18. Texte de l'article (traduit) :

    « Après tout, cette chose à propos du miracle de Fátima est une affaire qui s'est transformée en drogue. Apparemment, bien que nous ne sachions pas comment ni à qui, Notre-Dame, après sa première apparition dans ces parages, a promis de continuer à s'y voir avec ses dévots, indiquant le 13 de chaque mois à cet effet. L'affaire s'est facilement propagée de bouche à oreille, même les journaux se prêtant à lui donner son cours, si bien que jeudi dernier, alors que devait avoir lieu la première des visites promises, des milliers de personnes ont abandonné leurs terres et leurs maisons pour aller à Fátima pour voir Notre-Dame, discuter avec elle et qui sait si même lui serrer la main...
    Mais, une heure de l'après-midi approche, c'est-à-dire l'annonce du spectacle, deux heures sonnent, trois heures passent, tout l'après-midi passe, et on voit les visages de tous ces gens, qui, rappelez-vous l'argent dépensé et la perte de temps pour, après tout, (Notre-Dame était là pour se soumettre au soleil de plomb qui a fait ce jour-là!) Tomber dans le conte le plus scandaleux du vicaire qui ait été inventé jusqu'à présent.
    C'était très bien fait! »

    Voir la recopie de l'article sur Especial Fátima | Arquivo 1917 (III), le passage “Semana Alcobacense”, Alcobaça, edição de 16 de setembro de 1917.
  19. a et b Avelino de Almeida a été considéré par certains auteurs « d'anticlérical » voir de « franc-maçon » du fait que son journal, O Século, avait un positionnement républicain anticlérical, et que lui-même ne se privait pas d'écrire des articles qui pouvaient être très critiques envers le clergé de l’Église catholique, il était donc considéré comme un allié de cette cause. Cependant Stanley Jaki écrit que si l'homme avait « probablement perdu la foi » après avoir fait ses études au séminaire, il n'en restait pas moins un éditorialiste remarquablement libre (Jaki 1999, p. 2), et s'il avait « une tendance nettement anticléricale », il restait cependant respectueux de la foi du peuple, ne critiquant (vertement) que les abus du clergé. S. Jaki juge qu'Almeida a fait preuve d'une grande honnêteté et de professionnalisme dans ses différentes publications (Jaki 1999, p. 12-13).
  20. Le récit qu'il donne des apparitions depuis le mois de mai, relativement factuel, est une première dans la presse grand public à cette date.
  21. Une carte postale avec la photo des trois enfants était déjà en vente à cette date, auprès des pèlerins et des curieux. Cette photo sera d'ailleurs, par la suite, publiée dans la presse.
  22. D'Ourém à la Cova da Iria, lieu de l'apparition, il y a 8 km en ligne directe, mais 12 km par les chemins de la montagne, et 200 m de dénivelé.
  23. Noter qu'en 1917, au Portugal, pays alors très pauvre à l'époque, la présence d'automobiles était rare. La présence de la capitale à moins d'une centaine de kilomètres explique probablement le nombre important (pour l'époque) d'automobiles présentes sur le site. Deux témoins indiquent avoir fait 9 h de route depuis la capitale Jaki 1999, p. 151, 272.
  24. Un auteur notera avec humour que l'on trouvait à la Cova da Iria « tous les moyens de transport, du préhistorique au plus moderne » (Jaki 1999, p. 103). Un autre note la présence de charrettes avec des « sièges bricolés », un autre la présence de « milliers d'ânes » (moyen de transport classique du paysan de l'époque). Jaki 1999, p. 229.
  25. Un participant a rapporté que le nombre de voitures (à traction animale) était « innombrable ». Le décompte précis indiqué ci-après ne concerne que les véhicules étant retournés à la ville de Ourèm, et pas ceux ayant pris une autre route depuis le lieu d'apparition.
  26. À titre d'exemple, un journaliste (Alvelino de Almedia), venu de la capitale, distante de 50 km a pris 24h pour faire le voyage, prenant le train jusqu'à une petite gare locale, puis la voiture jusqu'à la ville de Ourèm où il a passé la nuit, avant de reprendre la route pour être à midi sur le lieu d'apparition. Voir Jaki 1999, p. 24,45. Or de très nombreuses personnes, trop pauvres pour se faire motoriser, ne sont venues qu'à pied. Un témoin raconte être venu en voiture (automobile) sur un périple de 58 h. Voir Jaki 1999, p. 228-229.
  27. L'arrivée des curieux se produit durant toute la matinée. Certains témoins n'arriveront que quelques minutes avant le phénomène céleste.
  28. Évaluation donnée par Alvenio de Almeida, journaliste, présent lors de l'événement, et publié dans son journal. Voir Jaki 1999, p. 25,27.
  29. Ce chiffre a été donné par le docteur Almeida Garrett, ancien professeur de mathématiques à l'Université de Coimbra, témoin de l'événement. Cette valeur sera reprise dans de nombreuses publications. Voir Jaki 1999, p. 39 note 27. Un autre témoin donnera le chiffre de 80 000 personnes. Voir Jaki 1999, p. 152.
  30. Celui-ci utilise comme base de comparaison un rassemblement, lors d'un pèlerinage, qui avait été évalué à 300 000 personnes. À partir de cette base il évalue la foule à la Cova de Iria à « moins de 100 000 personnes », mais sans indiquer de seuil minimal. Voir Jaki 1999, p. 92.
  31. Le journaliste indique que dans le bus de Torres Novas montant à Fatima « les gens de toutes les classes sociales fraternisent ».
  32. Comme l'indiquent des témoignages rapportés dans la presse Jaki 1999, p. 26,90,152,209. Des témoins protestants et anglicans ont également indiqué être venus. Voir Jaki 1999, p. 229,232.
  33. Un autre témoin raconte avoir interrogé tout autour de lui les personnes présentes pour savoir si elles avaient vu le phénomène. Une seule personne a indiqué n'avoir rien vu. Voir Jaki 1999, p. 109.
  34. Exactement 7 minutes 30 après le midi solaire, heure officiellement annoncée.
  35. L'heure solaire de midi correspond précisément à 13h37 et 30 secondes de l'heure légale. À cette période, le Portugal avait 1h30 de décalage entre l'heure solaire, et l'heure légale utilisée dans le pays. L'heure exacte du début du phénomène est donnée par Domingo Pintos Coelho. Voir Jaki 1999, p. 55. Un autre témoin a scruté attentivement sa montre et confirme la précision de la prévision du phénomène. Voir Jaki 1999, p. 90.
  36. a b et c De nombreux témoins rapporteront leur étonnement de pouvoir fixer le soleil sans difficulté (ni douleur), ni dommage pour les yeux et la rétine, étant tous bien conscients des risques graves pour la santé d'une telle observation sans protection adéquate. Ils préciseront également dans leurs déclaration à quel moment il était possible de regarder le soleil (sans dommage) et quand cela était impossible. Voir Jaki 1999, p. 31,77,135 ou Bouflet et Boutry 1997, p. 214-215
  37. a et b Une éclipse totale de soleil s'est produite le au Portugal. Voir Jaki 1999, p. 144 note 23. Plusieurs témoins y feront référence dans leurs dépositions. Voir Jaki 1999, p. 84.
  38. Certains témoins s'attachent plus à une phase que l'autre, sont plus précis sur un point que l'autre, mais l'étude de toutes les dépositions converge. Les références notées pour chaque phase ne sont pas exhaustives et ne recensent que les témoignages les plus pertinents pour cette étape du phénomène.
  39. Un unique témoin avance une durée de 20 minutes (Jaki 1999, p. 70). La durée de 10 minutes est celle la plus souvent évoquée
  40. a b c d et e Domingo Pintos Coelho est un avocat célèbre portugais, dont la plume journalistique est connue et redoutée. Opposant déclaré au gouvernement républicain, son attachement et sa défense de la foi catholique sont connus de tous. Témoin lors des événements du 13 octobre, S. Jaki estime qu'il serait venu sur place par curiosité, ou peut-être missionné par le Patriarche de Lisbonne lui-même, qui, ne voulant se rendre sur place, aurait demandé d'y être son témoin. Voir Jaki 1999, p. 52-53.
  41. Il y avait même trois systèmes de temps en usage au Portugal en 1917. Voir l'étude et l'explication dans l'ouvrage de Diogo Pacheco de Amorin : O fenomeno solar de 13 outubro de 1917, 1961.
  42. Alvenido de Almedia dans son article publié dans le journal O Seculo le lundi 15 octobre. Voir Jaki 1999, p. 32.
  43. Peu de témoins indiquent le sens du vent, tous sont d'accord que le ciel se dégage vite, et que les nuages courent dans le ciel, mais ici nous avons une indication sur la direction du vent. Voir également le témoignage sur Jaki 1999, p. 134-135.
  44. Certains témoins diront que des « points ou tâches jaunes » sont visibles sur le sol (et la végétation) et se déplacent.
  45. Ce phénomène qui s'est, d'après les témoins, déjà répété par le passé (lors des précédentes apparitions), a attiré l'attention de scientifiques, plus que les mouvements de l'astre solaire. Voir Jaki 1999, p. 154-156.
  46. Le fils Garrett a fait cette observation durant les précédentes « apparitions », toujours au même lieu et à l'heure dite. Il pensait que quelqu'un avait fait un feu ou brulait de l'encens. Après enquête, aucun témoin présent sur site n'a confirmé une telle pratique à cet endroit et à ce moment de la journée. Voir Jaki 1999, p. 128,132-133.
  47. À priori en décrivant des cercles, les témoignages ne sont pas très explicites. Mais l'image donnée par les témoins de « roue de feu d'artifice » laisse penser que le « disque solaire observé » tourne autour d'un axe extérieur à lui-même, comme dans certains modèles de feux d'artifice, à la mode à l'époque et encore présents de nos jours, où des fusées sont fixées à une roue qui se met en mouvement lorsque les feux d'artifice sont allumés.
  48. Plusieurs témoins indiquent que le soleil « tombe verticalement vers le sol », certains indiquent des mouvements en « zigzag » et non une rotation, un seul témoin rapporte avoir vu un mouvement horizontal du soleil.
  49. Très nombreuses sont les personnes qui « tombent à genoux dans la boue » et se mettent à prier, et dans un village proche, les habitants qui observent également le phénomène se précipitent tous dans l'église pour prier.
  50. a et b Un village entier situé à 10 km de Fatima (à l'Est) a déclaré avoir vu le phénomène, ainsi que le poète Afonso Lopes Vieira, qui était alors la côte, à 40 km à l'Ouest, ont rapporté avoir assisté au phénomène céleste à l'heure dite. Voir Jaki 1999, p. 202,208-210. Ou un paysan dans son champ. Voir Jaki 1999, p. 315.
  51. L'avocat, grand défenseur de catholicisme, paradoxalement se refusera à parler de « miracle », laissant la charge à l’Église de le faire, et s'attachera à démontrer qu'il s'agit d'un phénomène naturel car répétable.
  52. Une autre source indique que l'évêque était à Torres Novas et non à Portalegre, mais elle s'accorde sur l'observation du phénomène. Voir Jaki 1999, p. 122.
  53. Cette personne se rendait souvent sur le lieu des apparitions et elle a indiqué n'avoir « revu la danse du soleil » qu'une seule fois, ce .
  54. Que ces « apparitions mariales » aient été reconnues par l'Église catholique ou déclarées, par elle, comme étant des supercheries.
  55. Le pape se préparait alors à proclamer le dogme de l'Assomption de Marie par la constitution apostolique Munificentissimus Deus, le . Voir « Assomption : que fêtons-nous? », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  56. Pour ces derniers cas, des vidéos prises lors du phénomène, et disponibles sur le net, montrent un effet stroboscopique aléatoire avec variation de l'intensité lumineuse, mais un soleil statique. Aucun changement de couleur. Phénomène différents des témoignages de Fatima en 1917.
  57. Certains critiques ont émis l'hypothèse que le journaliste n'avait pas « vu l'événement », mais simplement rapporté les témoignages d'autres témoins. Ce n'est pas ce qu'affirme S. Jaki à la lecture de la correspondance privée du journaliste, correspondance où le journaliste indique bien avoir été lui-même témoin de l'événement. Voir Jaki 1999, p. 25.
  58. Cet article, traduit en français est consultable sur « Le grand miracle du soleil du 13 octobre 1917 », sur Centenaire des Apparitions de Fatima, fatima100.fr (consulté le ).
  59. Le Portugal était alors engagé dans la Première Guerre mondiale avec un contingent de soldats sur le front de plus de 50 000 hommes pour une population de six millions d'habitants (soit près de 1% de la population du pays). Voir aussi Histoire militaire du Portugal pendant la Première Guerre mondiale. La guerre prendra fin un an et un mois plus tard.
  60. La onzième photo est la reprise d'une carte postale présentant les 3 enfants.
  61. Jaki précise que si le paysage et la foule sont nets sur la photo, le ciel au-dessus de leur tête est « uniformément gris ». Il n'y a pas eu de photo couleur, car celle-ci était trop expérimentale à l'époque. La couleur ne se développera vraiment que dans les années 1930.
  62. Déclaration faite dans l'hebdomadaire O Tempo le 24 février 1977.
  63. Cette hypothèse d'hystérie collective est émise par plusieurs auteurs, et contestés par d'autres. Voir le chapitre Hallucination collective.
  64. À noter qu'aucun journal « anti-religieux » n'a rapporté de témoignage d'une personne présente à Fatima, et qui « n'aurait rien vu ».
  65. À noter que paradoxalement, de nombreux catholiques présents, qui décrivent des faits « étonnants », refusent de parler de « miracle ». Voir Jaki 1999, p. 65-67,70.
  66. Comme par exemple la présence du Barron de Alvaiazere, Dr Luis Antonio Vieira de Magalhaes e Vasconcelos (1881-1955). Jaki 1999, p. 140.
  67. Comme parler de « milliers et de milliers de témoins » au lieu de dire 50 000 personnes comme écrit dans le sous-titre de l'article, ou évoquer la présence de « personnes distinguées » (comme témoins)...
  68. Ce journal est politiquement rattaché au parti radical au pouvoir, et activement anti-religieux. Voir Jaki 1999, p. 50.
  69. S. Jaky fait remarquer que les journalistes de la capitale auraient facilement pu trouver un ou deux témoins ayant été sur place et les interviewer.
  70. Ce journal A Capital, est engagé politiquement dans ligne anti-cléricale et athée.
  71. A Ordem est un jeune quotidien, lancé deux ans plus tôt, et ouvertement catholique. Dans ses chroniqueurs il dispose de plumes célèbres, comme l'avocat Domingo Pintos Coelho, opposant déclaré au gouvernement républicain, qui se fera un « défenseur » de Fatima.
  72. Parmi ces réactions nous pouvons citer les courrier de la famille Almeida Garrett, en particulier celui de l'épouse du docteur en mathématique qui produira un courrier (« très critique » sur le journal), ainsi que son fils. Voir Jaki 1999, p. 78-79.
  73. La situation très en vue de Coelho et ses liens étroits avec la hiérarchie catholique, expliquent peut-être son refus obstiné de parler de « miracle » (ce dont ne se sont pas privés d'autres auteurs, y compris non catholiques), car s'il avait qualifié ce phénomène de « miracle » cela aurait pu être pris par les catholique comme une reconnaissance officielle de l’Église, et par la hiérarchie ecclésiastique comme une « usurpation de son autorité » pour qualifier un événement de miracle ou non.
  74. L'observatoire a été construit par son père. Stanley Jaki rapporte (avec humour), que « l'illustre astronome » cité dans la presse (F. Oom), n'a jamais publié d'article scientifique durant sa carrière (aucune trace dans les catalogues des publications d'astronomie). Et son père, fondateur de l'observateur, n'aurait publié que trois articles mineurs. Voir Jaki 1999, p. 95 note 3
  75. a et b Journal catholique.
  76. L'auteur du courrier est Carlos Silva, probablement sollicité par Antonio Pereira das Neves, le correspondant local du journal.
  77. Maria Magdalena de Martel Patrico est une femme importante du paysage politique portugais de l'époque. Elle est l'épouse du juge Antonio Maria Pereira.
  78. a et b Le garçon de Poiais de San Bento : jeune garçon pompeusement nommé « vertueux garçon de Poiais de San Bento », est un escroc célèbre à cette période (faisant des prophéties fantaisistes et connues comme telles).
  79. Nous pouvons citer O Correiro de Aveiro, journal d'une petite ville du nord du Portugal, ou de l'hebdomadaire Revista.
  80. Ce journal Illustração Portugesa publiait des articles fournis par différents journalistes de différents journaux du pays. Il offrait ainsi aux journalistes (et à leurs articles) une visibilité supérieure à celle de leurs quotidiens. Les articles de ce journal sont aujourd'hui disponibles sur Internet grâce à la Bibliothèque Municipale de Lisbonne. Voir le site cm-lisboa.
  81. Voir le chapitre précédent sur les articles d'Alvelino de Almedia
  82. La chronique humoristique du journal était fournie par les journalistes de O Seculo. Et le même jour, un humoriste a fourni sa vision « humoristique » des événements, alors qu'Alvelino fournissait un reportage factuel et illustré, créant un risque de confusion ou d'incompréhension chez certains lecteurs. Voir Jaki 1999, p. 99,104-105.
  83. Le journaliste fait référence (avec une certaine mauvaise foi) aux élections qui ont eu lieu le 14 octobre (le lendemain du phénomène). Élection perdue par le parti gouvernemental, sans pour autant donner la victoire aux partis politiques « jugés catholiques » (d'où sa formulation). Voir Jaki 1999, p. 44,106.
  84. Le Jornal da Beira est un hebdomadaire diocésain.
  85. À l'occasion des 70 ans des apparitions de Fatima, le Jornal da Beira republiera son courrier le 25 février 1988.
  86. S. Jaki dénombre une seule publication originale (et nouvelle) de témoignage dans la presse, les autres sont de simples reprises de contenus déjà édités.
  87. le Journal de Mulher (le Journal des Femmes) est un mensuel de la capital.
  88. Le mensuel débute sa publication à 32 000 exemplaires, et monte à plus de 300 000 douze ans plus tard, devenant le plus gros tirage du pays. Le tirage atteint presque 400 000 numéros en 1938. Dans les années 1980 il retombe à 100 000 numéros vendus. voir Jaki 1999, p. 193, 195 note 47.
  89. Par exemple, le numéro du évoquera longuement les « phénomènes miraculeux » lors des apparitions de juillet et août, mais rien sur ceux de septembre et octobre. Voir Jaki 1999, p. 172. Le premier « appel à témoins » (dans ce journal) a lieu en 1978 (60 ans après les faits). Il amène une centaine de témoignages. Voir Jaki 1999, p. 316.
  90. À titre d'exemple : sur une centaine de numéros publiés dans les années 1930, il n'y a pratiquement aucune mention du « miracle du soleil ». Le numéro spécial des « 20 ans des apparitions de Fatima » n'en dit pas un mot. Voir Jaki 1999, p. 192.
  91. Joao Francisco de Sande Barbosa de Azevedo e Bourbon Aires de Campos (1902-1982), membre de l'académie d'histoire portugaise.
  92. (de) Ludwig Fischer, Fatima : Das Portugiesische Lourdes, Reisendeidrucke, Baden, .
  93. (it) La meraviglie de Fatima : Le Apparizioni ed i miracoli della Madonna del Rosario di Fatima, Casale Monferrato, , 114 p. (réédité plusieurs fois, et traduit en anglais). Castelbranco J., Le prodige inouï de Fatima, La Propagande du Sacré Cœur, , 159 p. (ASIN B0000DR48W) traduit en (en) More about Fatina and the Immaculate Heart of Mary, Dublin, , 125 p. tirés en 90 et 200 000 exemplaires.
  94. Comme les livres (pt) Leopoldo Nunes, Fatima, Porto, Apostolado da Impressa, , 190 p. ; (pt) Canon Formigao, As grandes maravilhas de Fatima, Casale Monferrato, (réédité en 1943) ; (pt) Nossa Senhora da Fatima : apariçoes, culto, milatres, Porto, Apostolado da Imprensa, , 190 p..
  95. En 1949, le livre sera réédité pour la 17e fois.
  96. José Marques da Cruz est membre de l'académia de Ciencias e Letras de S. Paulo, et de l'Instituto Historico e Geografico de S. Paulo.
  97. (en) Thomas Mc Glynn, Vision of Fatima, New-York, Garden City, .
  98. Jean-Dominique Rambaud, La Dame toute belle, Paris, E. Vitte, .
  99. Nous pouvons citer (ne) E. Dhanis, Bij de verschijningen en het Geheim van Fatima : Een critische bijdrage, Bruxel, De Kinhorem, , 99 p. traduit dans E. Dhanis, « A propos de Fatima et la critique », Nouvelle Revue théologique, no 74,‎ , p. 580-606, (es) L. Fonseca, Fatima y la critica, Santander, Revista Sal Terrae, , 51 p. ou (pt) J.M. Alonso, Historia da literature sobre Fatima, Ediçoes Santuario, .
  100. L'ouvrage Catholicisme. Hier. Aujourd'hui. Demain prend la suite du Dictionnaire de théologie catholique publié jusqu'en 1950.
  101. a b et c Le frère Pio Scatizzi (1878-1956) est professeur d'algèbre et de géométrie à l'Université pontificale grégorienne, mathématicien reconnu, il est également membre de la Société Astronomique Italienne (it) (mais n'est pas connu pour des travaux d'astronomie), de la Société géographique italienne et de l'Académie pontificale des sciences. Il est estimé de grands noms des mathématiques comme Tullio Levi-Civita ou Vito Volterra. Voir Jaki 1999, p. 254.
  102. (it) Pio Scatizzi, Fatima alla luce dela fede e della scienza, Rome, Colleti, , 222 p..
  103. Idalino Ferreira da Costa Brochado (1904-1989), historien portugais, membre de l'académie Portugaise d'Histoire (voir Jaki 1999, p. 283), auteur de nombreux ouvrages historiques sur l'histoire du Portugal. Voir fiche ISNI.
  104. a b et c Cyril CharlieMartindale (1879-1963), jésuite, historien et théologien, auteur de très nombreux ouvrages. Voir Viaf.
  105. (en) Cyril Charlie Martindale, The Meaning of Fatima, Kenedy, , 183 p..
  106. a b et c Diogo Pacheco de Amorin (1888-19xx), titulaire d'une chaire en mathématique à l'Université de Coimbra en 1919. Voir Jaki 1999, p. 288.
  107. (pt) Diogo Pacheco de Amorin, O fenomeno solar de 13 outubro de 1917, Coimbra, , 60 p. (lire en ligne) (à partir de la page 145 du document en ligne).
  108. L'ouvrage (en) Aeolus, Meteorology, Londres, English Universities Press, , 167 p.. et (en) W.J. Humphrey, Physics of the Air, Londres, McGraw Hill, , 665 p..
  109. Article publié dans : Gérard Cordonnier, « Regard scientifique sur le miracle solaire de Fatima », ATLANTIS. Archéologie Scientifique et Traditionnelle., no 295,‎ .
  110. Se reporter à des ouvrages spécifiques faisant l'inventaire de toutes les publications sur le sujet comme (pt) Joaquin Maria Alonso, Historia da Literatura sobre Fatima, Edicioes Santuario, , 70 p. (OCLC 3029054).
  111. Chronique sur le pèlerinage du 13 mai ayant rassemblé 300 000 pèlerins. C'est semble-t-il la première référence à Fatima dans cette revue vaticane.
  112. Si Joachim Bouflet écrit que l'Eglise catholique ne s'est pas prononcée officiellement sur le statut de « miracle » du phénomène, Carlos Fiolhais affirme le contraire. Voir Fiolhais 2017, p. 89.
  113. La grande université portugaise de Coimbra est relativement proche du lieu d'apparition, et plusieurs de ses membres étaient sur place.
  114. Comme le Professeur Garrett, qui dans un courrier du 3 décembre 1917 indiquait que c'était « conscient de sa responsabilité de scientifique qu'il rapportait les faits observés » à Fatima le 13 octobre. Voir Jaki 1999, p. 120.
  115. L'auteur cite l'exemple de la chute d'une météorite au Groenland le qui a causé une vive émotion dans la population, et dont les témoignages ont été étudiés et analysés par les scientifiques. Voir Jaki 1999, p. 87-88 et note 23 p. 97.
  116. Porto de Moz, petit village situé à 20 km à l'Est de Fátima.
  117. Voir aussi les dépositions relatées sur Jaki 1999, p. 109-110.
  118. Nous pouvons citer De Marchi, Thomas Mc Glynn, Jean-Dominique Rambaud ou J.M. Haffert, qui pour rédiger sont ouvrage ((en) J.M. Haffert, Meet the witness, Washington, Ave Maria Institute, , 160 p.) interroge personnellement 200 témoins du phénomène.
  119. Comme pour les articles de Coelho qui tendent à démontrer que le phénomène solaire était « purement naturel », les actions du professeur Almeida pour essayer de vérifier la répétabilité du phénomène, ou des autorités de l’Église catholique, très prudente voire frileuse pour parler de ce phénomène.
  120. « Fatimistes » : nom donné à des « chrétiens intégristes », grands promoteurs et défenseurs du message et des apparitions de Fatima, allant jusqu'à s'opposer aux autorités du Vatican sur la compréhension et l'interprétation du « message de Fatima » (dont ils estiment détenir seuls la vérité).
  121. Gérard de Sède, Fatima : enquête sur une imposture, Paris, Alain Moreau, , 293 p..
  122. Gérard de Sède cite Antonio Sergio, un intellectuel portugais agnostique, né en 1880 et décédé en 1969, six ans avant que le journaliste ne se rende au Portugal pour y faire son enquête. Le témoignage que Gérard de Sède cite dans son ouvrage n'a jamais été publié précédemment, ni dans la presse, ni dans aucun autre ouvrage sur Fatima. La question « comment a-t-il obtenu cette déclaration, et par qui ? » d'autant plus que c'est une « citation clé dans son enquête ».
  123. Michel de la Sainte Trinité, Toute la vérité sur Fatima : La science et les faits, Contre Réforme Catholique, .
  124. En particulier les divers témoignages de Domingo Pintos Coelho, chantre du catholicisme dans la presse portugaise, témoin de l'événement, et qui a déclaré à de multiples reprises que « l'événement céleste n'était pas un miracle et qu'il s'était répété par la suite ».
  125. S. Jaki indique même que cela concerne la « majeure partie des livres publiés sur le sujet en 1969 » (qui fut une période prolixe sur le sujet). Voir Jaki 1999, p. 328.
  126. S. Jaki cite d'autres ouvrages comme Les mystères de Lourdes, la Salette, Fatima : Les marchands du Temple. Mercantilisme religieux, Union de Défense Protestante Suisse, (qui rejette violemment les apparitions) ou C. Barthas, Fatima 1917-1968, histoire complète des apparitions et de leurs suites, Toulouse, Fatima-Edition, , 158 p. (qui fait l'appologie du miraculeux). La liste n'est pas exhaustive. Voir Jaki 1999, p. 323, 328-329,334 notes 69 et70.
  127. Le professeur Garrett estimant que même si l'on parle de « danse du soleil », le phénomène est certainement plus en lien avec des conditions météorologiques qu'astronomiques. Voir Jaki 1999, p. 121.
  128. S. Jaki explique dans son ouvrage que l'on peut expliquer certaines phases du phénomène observé par des phénomènes optiques connus (lentille d'air, cristaux de glace...) mais que l'explication complète de toute la chaine du phénomène dépasse, à ce jour, les connaissance des phénomènes météorologiques.
  129. Auguste Meessen, professeur de physique émérite à l'université catholique de Louvain (voir leur site). Il a rédigé plusieurs ouvrages et articles sur des thèmes liés au paranormal (exemple ici).
  130. Leo Madigan est un ancien infirmier psychiatrique et journaliste local à Fatima à la fin du XXe siècle.
  131. Un simple calcul d'évaporation de l'eau, par temps clair, avec le soleil du 13 octobre à midi nous indique que pour sécher une pellicule de 1 mm d'eau (et d'après les lois de la météorologie et la physique), il faudrait compter environ 50 minutes. Le temps de séchage annoncé par les témoins est de l'ordre de 10 minutes (environ)[53], et le volume d'eau à évaporer serait probablement, en première approximation, de l'ordre d'une dizaine de millimètres, voire plus. Le détail du calcul est donné en boîte déroulante.

Citations

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  1. « The statement, "a miracle seems vastlymore reasonable to all but one mind out of 100 000 than any rationalistic material explanantion whatsoever", survived only because Mencken inserted it into his Dictionary of Quotation ». « La déclaration, un miracle semble beaucoup plus raisonnable pour tous sauf un esprit sur 100 000 bien qu'aucune explication matérielle rationaliste, quelle qu'elle soit, n'ait survécu, que parce que Mencken l'a inséré dans son Dictionnaire de Citations ».
  2. a et b « we began to see a little cloud, very delicate, very white, which stopped for a few moments over the tree, and then rose in the air disappeared ». (« nous avons commencé à voir un petit nuage, très délicat, très blanc, qui s’est arrêté quelques instants au-dessus de l'arbre, puis s'est élevé dans l’air et a disparu »).
  3. « Yet no one in that crowd of fifty thousand ever claimed not to have seen what their naked eyes showed them » (« Pourtant, personne dans cette foule de cinquante mille personnes n'a jamais prétendu avoir vu [avant] ce que leurs yeux nus leur montraient [ce jour là]) ». Voir Jaki 1999, p. 27.
  4. « What amazes me is that although moments before I was soaking wet, I noticed that I was now dry. Is this a miracle ? I do not think so. What I know is that the same happened to others. » (« Ce qui me surprend, c’est que même si, quelques instants auparavant, j’étais trempé, j’ai remarqué que j’étais maintenant sec. Est-ce un miracle? Je ne pense pas. Ce que je sais, c'est que la même chose est arrivée aux autres. »). Voir Jaki 1999, p. 69.
  5. « once the miracle of the sun had been seen, everyone believe to have seen something similar every day ». Voir Jaki 1999, p. 123.
  6. « He claimed nothing less than that the next day he saw the sun do the same again, and apparently over the same place. » (« Il affirmait que le lendemain, il avait vu le soleil faire de même et apparemment au même endroit. »).
  7. « Having gone to Fatima thinking that miracles do not happen, the fact that he had witnessed an event that in all appearance looked like a gigantic miracle must have greatly perplexed him » (« Étant allé à Fatima en pensant que les miracles ne se produisaient pas, le fait qu’il ait été témoin d’un événement qui, de toute apparence, ressemblait à un gigantesque miracle doit l'avoir grandement laissé perplexe »). Voir Jaki 1999, p. 12. Un peu plus loin, S. Jaki ajoute « Almeida était un homme qui certainement ne souhaitait pas [voir] un miracle ».
  8. « Any openminded reader of Almeida's article was right in sensing that by reporting what the sun appeared to do Almeida was not necessarily doing injustice to the evidence » (« Tout lecteur à l'esprit ouvert de l'article d'Almeida avait raison de penser qu'en rapportant ce que le soleil semblait faire, Almeida ne faisait pas nécessairement une injustice à la preuve. ») (Jaki 1999, p. 2).
  9. « The great majority confess that they had seen the shaking, the dance of the sun ; others, however, state that they had seen the smiling face of the Virgin herself ; they swear that the sun had rotated as if it were a wheel of firerworks; that it came down almost to the point of burning the earth with its rays » (« La grande majorité avoue avoir vu le tremblement, la danse du soleil; d'autres, cependant, affirment avoir vu le visage souriant de la Vierge elle-même; ils jurent que le soleil avait tourné comme une roue de feu d'artifice; et qu'il s'était approché au point de brûler la terre avec ses rayons ». Voir Jaki 1999, p. 33.
  10. « Even if there were not too many impostors at Fatima, there were certainly not 50 000 catholics » (« Même s'il n'y avait pas trop d'imposteurs à Fatima, il n'y avait certainement pas 50 000 catholiques »). VoirJaki 1999, p. 89.
  11. « Clearly some Freethinkers did not feel free to confront the facts withnessed ». Voir Jaki 1999, p. 109.
  12. « Over a basis of an already entrenched superstition and ignorance, it is the material misery and the depressing morale of the present tragic hour that maintly activate these great acts of religious faith » (« Sur une base de superstition et d'ignorance déjà bien ancrées, c'est la misère matérielle et la dépression morale de la tragique heure présente qui activent toujours ces grands actes de foi religieuse »). Voir Jaki 1999, p. 112.
  13. Pour l’Église, « le fait que deux des voyants avaient une mort sainte et sereine témoigne de l'authenticité du message et du signe » (plus que le phénomène céleste). Voir Jaki 1999, p. 360.
  14. a et b « Secularists, who for obvious reasons were afraid of facts as witnessed by so many chose to dismiss them with scorn » (« Les non-croyants, qui, pour des raisons évidentes, craignaient les faits observés [par les témoins], ont choisi de les rejeter avec mépris. »). Voir Jaki 1999, p. 64.
  15. « Their testimonies nowhere contradicted one another. The differences related only to details, an all too normal case in truthful multiple testimonies » (« Leurs témoignages ne se contredisent nullement. Les différences ne concernaient que des détails, un cas tout à fait normal dans de multiples témoignages véridiques »). Voir Jaki 1999, p. 87.
  16. « But could one trust the videntes about having seen Mary, Joseph and the Child in the sun prior its wild rotation, if one declined to take it for a something miraculous ? » (« Mais pouvait-on faire confiance aux voyants pour avoir vu Marie, Joseph et l’Enfant dans le soleil avant sa rotation sauvage, si l'on refusait de la considérer comme un miracle ? »). VoirJaki 1999, p. 63.
  17. « [Gérard de Sède] claims that miracles are impossible and that the supernatural is an opiate for the people. Such an enquiry can be exposed for what it is if one focuses on de Sède's general tactic and on his manipulation of statements by withness whom he finds favorable to his position. » (Gérard de Sède affirme que les miracles sont impossibles et que le surnaturel est l'opium du peuple. Une telle "enquête" peut être exposée pour ce qu'elle est lorsqu'on se concentre sur la tactique générale de G. De Sède et sur sa manipulation des témoignages qu'il trouve favorables à sa position.). Voir Jaki 1999, p. 321.
  18. « there is no hit in Almeida's words that he had witnessed a case of mass-suggestion » (« Il n'y a pas d'éléments dans les mots d'Almeida qui indiquent qu'il ait été témoin d'un cas d'hallucination collective »). Voir Jaki 1999, p. 33.
  19. « But neither she, nor anyone in that huge crowd expected that the sun itself would appear to be involved in that miracle. Had such an expectation been given to Lucia, it would hardly have remained hidden ».

Références

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  7. a b c et d Fiolhais 2017, p. 93.
  8. a b et c Fiohlais 2017, p. 92.
  9. Fiolhais 2017, p. 94.

Annexes

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Articles connexes

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Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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études scientifiques
  • (it) Pio Scatizzi, Fatima all'analisi dela fede e della scienza, Rome, Colleti, , 222 p. (OCLC 797925111).
  • (pt) Costa Brochado, Fátima à luz da história, Lisbonne, Portugália Ed., , 411 p. (OCLC 22292896).
  • (en) Cyril Charlie Martindale, The Meaning of Fatima, New-York, Kenedy, , 183 p. (OCLC 1954947).
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  • Gérard Cordonnier, « Regard scientifique sur le miracle solaire de fatima », ATLANTIS. Archéologie Scientifique et Traditionnelle., no 295,‎ .
  • (en) Stanley L. Jaki, God and the sun at Fatima, USA, Real View Books, , 382 p. (OCLC 42267032, ASIN B0006R7UJ6).  .
  • (pt) Carlos Fiolhais (pt), « A Ciência e o "Milagre do Sol" », Fátima XXI : revista cultural do Santuário de Fátima, no 8,‎ , p. 84-95 (lire en ligne [PDF]).  .
autres ouvrages
  • Joachim Bouflet et Philippe Boutry, Un signe dans le ciel : Les apparitions de la Vierge, Grasset, , 475 p. (ISBN 978-2-246-52051-1), p. 209-230.  .
  • Jean De Marchi, Témoignages sur les apparitions de fatima, Torres Novas Grafica Almondina, , 6e éd., 324 p. (OCLC 901744271)
  • (en) Jean De Marchi, The Immaculate Heart, The True Story of Our Lady of Fatima, New York, Farrar, Straus and Young, , 287 p. (OCLC 2947238).  .
  • Sœur Lucie, Le message de Fatima : Comment je vois le message à travers le temps et les événements, Fátima, Portugal, Secretariado dos Pastorinhos, , 64 p. (ISBN 978-972-8524-68-5)
  • Père J. C. Castelbranco, Le Prodige inouï de Fatima, Paris, France, Editions Téqui, 260 p. (ISBN 978-2-7403-0258-3)
  • Louis Picard, Photos des miracles de Notre-dame de Fatima, Paris, Le Jardin des Livres, coll. « Intemporel », , 199 p. (ISBN 978-2-914569-93-4)
  • Gilles Pinon, Le Miracle de Fátima, Interkeltia, coll. « X file », , 400 p. (ISBN 978-2-35778-026-2)
  • Yves Chiron, Enquête sur les apparitions de la Vierge, Paris, Éditions Perrin, coll. « Tempus », , 432 p. (ISBN 978-2-262-02733-9).  

Liens externes

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