Minorité linguistique

Une minorité linguistique est le nom donné à un groupe de personnes, ou communauté humaine historiquement établie sur un territoire géographiquement reconnu, qui parlent, une autre langue (ou dialecte) que la langue officielle, ou majoritaire.

De plus la notion de minorité indique que cette communauté représente en proportion un nombre inférieur à la moyenne nationale ou régionale, à s'exprimer dans sa langue.

Assimilation

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Dans certains cas, la langue minoritaire peut être assimilée par celle majoritaire; la minorité linguistique rejoint donc celle majoritaire. Le processus peut s'étendre sur plusieurs années et/ou par générations, à commencer par l'arrêt de l'apprentissage de la langue minoritaire dans les écoles, dans les marchés locaux (panneaux et indications), etc. On peut aussi suivre cette progression avec la démographie du territoire, soit les mouvements d'immigration et d'émigration. Les minorités linguistiques sont "soumis[es] aux aléas des affrontements militaires et des impérialismes, des rapports sociaux, du commerce, des idéologies et de la politique"[1]. Aussi, on peut assister à des conflits linguistiques socio-politique entre les minorités linguistiques et les majorités linguistiques au sein d'un même État.

Coexistence

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Le principe de minorité linguistique s'applique à toutes les groupes d'individus parlant une langue. Une communauté peut être considérée comme une minorité linguistique dans une partie du territoire, mais comme une majorité linguistique dans l'autre partie. Par exemple, au Québec, la majorité linguistique est les francophones (84,1%), tandis que les anglophones sont une minorité linguistique (14,9%). Cependant, en Ontario, l'inverse se produit. Les anglophones sont la majorité linguistique (93,8 %), comparé aux francophones (3,8 %). (Données[2] de 2021)

Un autre exemple de minorité linguistique serait ceux qui parlent le romanche en Suisse, pays où on y parle également français, allemand et italien. La particularité de la Suisse est le multilinguisme de ces cantons, où Allemands, Italiens, Romanches et Français se côtoient[1]. Maintenant langue officielle, le romanche reste une langue en danger d'extinction, parlée par près de 60 000 individus. Le ratio de 60 000 sur 9 000 000 fait de la communauté romanche une minorité linguistique considérable.

Bilinguisme

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Établir un bilinguisme d'État permet de protéger la langue de la minorité linguistique, car l'État "s'engage à utiliser deux langues [...] sur l'ensemble du territoire national"[3]. La langue romanche a justement été faite langue officielle en Suisse pour en protéger la minorité pratiquante.

Le droit international et différents textes de l'Organisation des Nations unies (ONU) reconnaissent aux minorités linguistiques des droits linguistiques et culturels diversement appliqués.

Liste des Minorités linguistiques

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Liens internes

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Références

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  1. a et b Jacques Leclerc, Langue et société, Laval, Québec, Mondia, , 530 p. (ISBN 978-2-891-14247-2), p.301-302-303
  2. Patrimoine canadien, « Statistiques sur les langues officielles du Canada »  , sur Gouvernement du Canada | Government of Canada, "recensement de 2021" (consulté le )
  3. Jacques Leclerc, Langue et société, Laval, Québec, Mondia, , 2e éd. (1re éd. 1986), 708 p. (ISBN 978-2-891-14477-3), chap. 7 (« Panorama géopolitique des minorités linguistiques »), p.132

Liens externes

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  1. Jacques Leclerc, Langue et société, Laval, Québec, Mondia, 1986, 530 p. (ISBN 978-2-891-14247-2), p. 301-302-303
  2. Jacques Leclerc, Langue et société, Laval, Québec, Mondia, 1992, 2e éd. (1re éd. 1986), 708 p. (ISBN 978-2-891-14477-3), chap. 7 ("Panorama géopolitique des minorités linguistiques"), p. 132
  3. Jacques Leclerc, "La mort des langues" [archive], sur L'aménagement linguistique dans le monde, dernière mise à jour: 17 décembre 2023 (consulté le 21 noovembre 2024)
  4. Patrimoine canadien, "Statistiques sur les langues officielles du Canada", sur Gouvernement du Canada | Governement of Canada, "Recensement de 2021" (consulter le 21 novembre 2024)