Mick Micheyl
Mick Micheyl, nom de scène de Paulette Jeanne Renée Michey[1], née le à Lyon[2] et morte le à Montmerle-sur-Saône, est une chanteuse et sculptrice française.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Cimetière de Montmerle-sur-Saône (d) |
Nom de naissance |
Paulette Jeanne Renée Michey |
Nationalité | |
Activités | |
Père |
Alexandre René Michey (1892-1976) |
Mère |
Juliette Antoinette Élise dite Minet Tournassoud (1902-1986) |
Parentèle |
Jean-Baptiste Tournassoud (grand-père) |
Labels | |
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Distinction |
Biographie
modifierChanteuse
modifierAprès avoir fréquenté l'École des beaux-arts de Lyon et reçu les conseils du peintre Honoré Hugrel, Mick Micheyl devient peintre-décoratrice et se laisse entraîner par son condisciple Roger Forissier dans les activités théâtrales et musicales d'une troupe éphémère[3]. Elle gagne le concours de l'ABC à Paris en 1949 avec une chanson, Le Marchand de Poésie, dont elle est auteur et compositeur. Mick Micheyl se produit alors dans de nombreux cabarets : L'Échelle de Jacob, l'Arlequin, le Liberty's. Elle rencontre la chanteuse Lisette Jambel au théâtre de Villeurbanne grâce au speaker Jo Darlays lors du Gala des familles de la Police, et lui propose sa chanson Ma Maman, que la vedette du gala transformera en succès avec sa maison de disques à Paris. Un an après Mick Micheyl réenregistrera le tube et deviendra connue sur les radios.
Durant les années 1950, elle est, à force de multiplier les galas sur les scènes les plus importantes de cette époque (Pacra, Alhambra, Moulin Rouge, Gaumont Palace, Bobino) l'une des principales vedettes de la chanson française. L'un de ses titres, Un Gamin de Paris, édité par sa maison de disques, Pathé-Marconi, devient un standard de la chanson française, chanté notamment par Patachou, Mouloudji et Yves Montand en France, ou encore Robert Clary aux États-Unis[4].
Mick Micheyl connaît également le succès en étant meneuse de revue au Casino de Paris.
À la fin des années 1960, elle se tourne vers la télévision, comme productrice, permettant à des artistes comme Dave ou Daniel Guichard de se faire connaître[5].
Sculptrice
modifierEn 1974 s'opère un tournant décisif dans la carrière de Mick Micheyl puisqu'elle renonce à toute activité dans le domaine du spectacle ou du divertissement pour devenir sculptrice sur acier (peintôles).
Au début des années 1980, elle fait notamment une exposition à la galerie d'Art de la place Beauvau à Paris ; cette manifestation attire de nombreuses personnalités du Tout-Paris.
Mick Micheyl, dont les créations ont été présentées et saluées un peu partout dans le monde, devient une sculptrice reconnue dans les sphères artistiques mais qui n'en poursuit pas moins son travail de recherche. Certaines de ses œuvres ont été acquises par des musées (Musée Masséna à Nice) et par de grandes institutions publiques (Présidence du Sénégal) ou privées. En 1995, l'exposition Les potamick, dans le cadre du Festival du cinéma américain de Deauville, associe à ses œuvres celles de ses amis comme le peintre Raymond Biaussat. Elle expose aussi en 2005 à la mairie de Lyon, filmée par France 3 mais aussi par le jazzman-auteur James Darlays[6].
En , Mick Micheyl organise à la mairie du 11e arrondissement de Paris, une exposition présentée comme la dernière. À cette occasion, l'artiste révèle qu'elle est contrainte d'abandonner son art à la suite de plusieurs accidents de création qui lui ont fait perdre en partie la vue : elle a été victime de projections de limaille de fer dans les yeux en gravant une plaque d'acier.
Mick Micheyl est la marraine de scène de l'humoriste et imitateur Laurent Gerra. Elle l'a invité pour effectuer son premier passage à la télévision, dans l'émission La Chance aux chansons[7].
Elle meurt le à Montmerle-sur-Saône à l'âge de 97 ans, dans la maison de retraite où elle résidait depuis plusieurs années[8].Elle est inhumée au cimetière communal[9].
Vie privée
modifierMick Micheyl est une artiste lesbienne[10].
Discographie
modifier- Amour à qui?
- Corde de pendu
- En regardant Paris
- Hava Naguila
- Le Marchand de poésie
- Si j'te suis fidèle
- Le Communiant
Chansons primées
modifier- Le Marchand de poésie, grand prix de l'ABC, 1949.
- Ni toi, ni moi, grand prix de l'Académie Charles-Cros 1953.
- Un gamin de Paris (1951), chanté également par Yves Montand, Patachou et Francis Linel.
Filmographie
modifierCinéma
modifier- 1953 : Le Petit Jacques de Robert Bibal : la chanteuse
- 1954 : Boum sur Paris de Maurice de Canonge : elle-même
- 1956 : Zaza de René Gaveau : Toto
- 1956 : Ce soir les souris dansent de Juan Fortuny : Lydia Martha
- 1957 : Paris Music Hall de Stany Cordier : Kiki
- 1969 : Le diable aime les bijoux de José María Elorrieta : Mick
Publication
modifier- Dieu est-il bien dans ma peau ?, les Presses de la Cité, (autobiographie)
Distinctions
modifier- Chevalier de la Légion d'honneur ()[1].
- Grande médaille d'or avec plaquette d'honneur de la Société académique arts-sciences-lettres[11].
Notes et références
modifier- Décret du 13 juillet 1999 portant nomination au grade de chevalier de la Légion d'honneur, Journal officiel de la République française du 14 juillet 1999.
- Au 201, rue Vendôme.
- Sadi de Gorter, Forissier, Paris, éd. La Bibliothèque des Arts, p. 24 (ISBN 2-85047-083-X).
- Robert Clary Hooray For Love.
- Archives INA.
- Le fils de Jo qui avait présenté Mick Micheyl à Lisette Jambel à ses débuts de chanteuse
- Mick Micheyl présente son "poulain", imitations de Laurent Gerra, INA, 17 décembre 1991
- « Mick Micheyl, vedette de la chanson française, est décédée à Montmerle-sur-Saône », sur Le Progrès, (consulté le ).
- Cimetières de France et d'ailleurs
- Mémoire des sexualités, « Homosexualité dans le music hall et la chanson », sur Mémoire des sexualités, (consulté le )
- Liste des lauréats Arts-Sciences-Lettres 1915-2019.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Claude Carrez, Mick Micheyl, cœur d'acier, Lyon, éditions Aléas, coll. « Le temps des passeurs », , 108 p. (ISBN 978-2-84301-241-9).
- Claude Secondi (postface Mick Thyssen), Mick Micheyl, des planches à l'acier, Villeurbanne, éditions du Mot Passant, coll. « Mots d'une vie », , 191 p. (ISBN 978-2-35792-012-5, présentation en ligne).
Articles connexes
modifier- Jean-Baptiste Tournassoud, son grand-père
- Laurent Gerra
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Discographie sur encyclopedisque.fr.
- [vidéo] Exposition « peintôles », Lyon, 2005 sur YouTube.