Michel Levie

politicien belge

Michel Édouard Levie (Binche, - Saint-Josse-ten-Noode, ) est un avocat, homme politique et industriel belge, membre du Parti catholique.

Michel Levie
Michel Levie en 1911.
Fonctions
Ministre des Finances
-
Député de la Chambre des représentants de Belgique
-
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Enfant
Autres informations
Parti politique
Distinction
Plaque commémorative

Biographie

modifier

Michel Levie, né le 4 octobre 1851 à Binche, est le fils de Michel Levie, négociant, et de Lucie Robert[1]. Il épouse Marie Hermant à Châtelet le 18 août 1879 et de leur union naissent douze enfants.

Il fait des études secondaires latin-grec au Petit séminaire de Bonne-Espérance à Vellereille-les-Brayeux avant d'obtenir en 1873 un diplôme de docteur en droit à l'Université catholique de Louvain. Il entre ensuite comme avocat au barreau de Charleroi et en deviendra bâtonnier de 1890 à 1891.

Après avoir présidé l'« Union constitutionnelle» de Charleroi, Levie renonce, en , à cette fonction à la suite de dissensions qui l'opposent sur le plan social à certains membres de l'« Union ». À partir de cette date, il milite dans les rangs de la démocratie chrétienne[2].

Il fonde de nombreuses œuvres sociales catholiques en faveur des ouvriers. En 1891, c'est la Coopérative des ouvriers réunis de Charleroi et dans l'esprit de l'encyclique « Rerum novarum » édictée par le pape Léon XIII, il crée la Fédération des mutualités chrétiennes en 1891, la Société des habitations ouvrières en 1897 et, en 1901, l'Institut industriel et professionnel des Aumôniers du travail à Charleroi[3].

De 1900 à 1921, il est sans discontinuité élu député de Charleroi à la Chambre des représentants. De juin 1911 à février 1914, il occupe le portefeuille de ministre des Finances dans le gouvernement de Broqueville I.

Pendant la Première Guerre mondiale, il reste en Belgique occupée par les Allemands. Il assume le rôle d'agent de liaison du gouvernement belge réfugié au Havre et est l'un des collaborateurs d'Émile Francqui au Comité National de Secours et d'Alimentation[4].

Au lendemain de la guerre, Levie est un artisan convaincu de l'« union » entre les partis. Plusieurs de ses interventions à la Chambre sont inspirées par sa volonté de rassembler toutes les tendances politiques autour du gouvernement. À maintes reprises, il entre en pourparlers avec le groupe parlementaire socialiste pour se mettre d'accord sur une ligne d'action commune. Le , par exemple, de sa propre initiative, il se met en rapport avec Jules Destrée et Émile Vandervelde afin d'obtenir le vote du suffrage universel pur et simple des hommes à 21 ans et la promesse d'étendre l'universalité du suffrage aux femmes dès les prochaines élections communales[2].

En , il renonce définitivement à son mandat de député de Charleroi. Cette retraite politique coïncide avec la fin de l'union sacrée puisque les socialistes décidaient presque à ce même moment de ne plus participer au gouvernement[2].

Jusqu'à la veille de sa mort, Michel Levie s'occupe de la direction ou de la fondation de différentes institutions sociales et économiques de tout genre : la Ligue des familles nombreuses, la Maison de l'Amérique latine pour favoriser les échanges commerciaux entre la Belgique et l'Amérique latine, les Concerts spirituels, l'Union belge pour la Société des Nations. Ses talents de financier l'ont conduit à la présidence de plusieurs organismes tels que la SNCV Société nationale des chemins de fer vicinaux (SNCV) le , la Fédération des coopératives pour dommages de guerre (), la Caisse générale de Reports et de dépôts (depuis 1917), la Compagnie belge d'assurances générales (depuis 1918). En 1924-1925, Levie assume la présidence de la Ligue nationale pour la défense du franc créée en 1924[2].

À la suite de son décès le 6 mars 1939, il reçoit des funérailles officielles à l'église royale Sainte-Marie de Schaerbeek et est inhumé au cimetière de Saint-Josse-ten-Noode.

En 1962, son fils Jean Levie S.J. publiera un récit bibliographique de la vie de son père .

Hommages et distinctions

modifier

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Michel Levie est nommé ministre d'État le .

En 1923, il est fait citoyen d'honneur de la ville de Dinant.

Le roi Albert Ier lui a décerné les distinctions suivantes :

Notes et références

modifier
  1. Ville de Binche, « Acte de naissance n°163 », sur FamilySearch, (consulté le )
  2. a b c et d Paul Gerin, op. cité.
  3. « Les funérailles de M. Michel Levie se sont déroulées hier à Bruxelles en présence des représentants du Roi et du cardinal Van Roey », Le Vingtième Siècle,‎ , p. 2 (lire en ligne  )
  4. « M. Michel Levie est mort », Le Vingtième Siècle,‎ , p. 1 (lire en ligne  )

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier
  • Jean Levie, Michel Levie (1851-1939) et le mouvement chrétien social de son temps, Louvain, Éditions de la Société d'études morales, sociales et juridiques, Éditions Nauwelaerts, 1962. Recension par Paul Gerin dans la base Persée.
  • Jean Puissant, « LEVIE Michel, Edouard. », sur Le Maitron.
  • Jean Puissant, « Portraits croisés : Jules Destrée — Michel Levie et le renouvellement du personnel politique à Charleroi au tournant des XIXe et XXe siècles », dans Charleroi 1666-2016 : 350 ans d'histoire des hommes, des techniques et des idées (Actes de colloque, Charleroi, 23 et 24 septembre 2016), Bruxelles, Académie royale de Belgique, coll. « Mémoires de la Classe des Lettres », , 416 p. (ISBN 978-2-8031-0573-1), p. 99-110.
  • Léon de Saint Moulin, « Levie (Édouard-Michel) », dans Biographie nationale, t. XXXIV, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, (lire en ligne [PDF]), col. 578-583.

Lien interne

modifier

Liens externes

modifier