Marie Laguerre
Marie Laguerre, née le à Saint-Cyr-l'École (France), est une militante féministe française qui lutte contre le harcèlement de rue.
Jeunesse et études
modifierMarie Laguerre naît le à Saint-Cyr-l'École d'une mère franco-libanaise et d'un père d'origine basque[1].
En 2013, elle intègre une école d'ingénieurs à Rennes, dont elle sort diplômée en 2018[1]. En , elle entre en école d'architecture à Paris, en troisième année de licence[1].
Agression
modifierFaits
modifierAlors que Marie Laguerre rentre chez elle dans le 19e arrondissement de Paris le , un homme lui adresse bruits humiliants et remarques obscènes[2]. Elle lui répond « ta gueule », et les deux poursuivent leur chemin, mais l'homme attrape un cendrier d'une table d'un café et le lui lance, sans l'atteindre[2]. Il revient alors sur ses pas et échange quelques mots avec elle avant de lui porter un coup au visage[2],[3].
Soutenue par des témoins de la scène, elle poste sur son compte Facebook la vidéosurveillance remise par le patron du bistrot voisin[4].
À la suite de l'agression, l'unité médico-judiciaire lui prescrit un jour d'incapacité totale de travail[2].
Exposition médiatique
modifierL'information de l'agression ainsi que la vidéo sont partagés par différents sites internets français, comme Le Parisien[2], Francetvinfo[5], mais également internationaux comme 24 horas[6], The Guardian[7], ou encore la BBC[8]. En 2020, RTL indique que la vidéo a été vue plus de 10 millions de fois[9]. Elle est invitée à des émissions de télévision, par exemple celle de Cyril Hanouna[1].
Poursuites judiciaires
modifierElle porte plainte, et son agresseur, un homme de 25 ans déjà condamné à neuf reprises dans le passé pour outrage, vols, ou violences[10], est interpellé le [11] et reconnaît les faits[12]. Il est condamné le à un an de prison, dont six mois avec sursis, 2 000 euros de dommages et intérêts, et l'obligation d'assister à un stage de sensibilisation aux violences sexistes[1],[13],[14]. Marie se félicite alors de ce que ce procès symbolique ait permis de débattre du sujet de fond qu'est le harcèlement[15]. Néanmoins, la loi Schiappa sur le harcèlement de rue n’a été votée que le , soit dix jours après l’agression, et l'agresseur n'est condamné que pour violence et non pour harcèlement[16].
Conséquences
modifierDès le , elle lance un site, Nous Toutes Harcèlement[17], afin de recueillir des témoignages de harcèlement dans la rue, au travail, dans la sphère privée[18].
À la suite de son exposition médiatique, elle subit rapidement un cyberharcèlement. Elle annonce sa volonté de porter plainte dès [19]. Elle dépose plainte contre X le devant le Parquet de Paris. Elle tient à disposition des enquêteurs son ordinateur pour permettre d'identifier les harceleurs[20].
Marquée par l'agression, elle interrompt ses études pendant une année avant de les reprendre en [21].
Par la suite, elle continue de se consacrer à la lutte féministe et tente de se reconstruire[1]. Elle co-publie un manuel intitulé Rebellez-vous ! qui sort en [14].
Distinction
modifierRéférences
modifier- Marion Lecas, « Marie Laguerre, féministe à bout de souffle », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
- Zoé Lauwereys, « Frappée au visage en plein Paris pour avoir répondu à son harceleur », sur Le Parisien, (consulté le ).
- AFP, « L'étudiante agressée à Paris lance un site pour encourager les femmes à témoigner », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
- Maxime Bourdeau, « Frappée après avoir répondu à celui qui la harcelait, elle partage les images pour faire passer un message », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
- F. Crotta, L. Kisiela, S. ROdier, P. Maire, P. Caron et O. Sauvayre, « Harcèlement de rue : une femme publie la vidéo de son agression pour faire changer les choses », sur France 2, (consulté le ).
- (es) BBC Mundo, « La indignación que causó en Francia el video de la brutal agresión a una mujer en la calle », sur 24Horas.cl, (consulté le ).
- (en) Kim Willsher, « Uproar in France over video of woman hit by harasser in Paris street », sur the Guardian, (consulté le ).
- (es) « La indignación que causó en Francia el video de la brutal agresión a una mujer en la calle », sur BBC News Mundo, (consulté le ).
- Thibaud Chaboche, « Marie Laguerre : "Beaucoup de femmes sortent la peur au ventre" », sur RTL, (consulté le ).
- Henri Seckel et AFP, « Au procès de l’homme qui avait giflé Marie Laguerre : « Vous voulez me faire passer pour je sais pas quoi ! » », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
- J. P-L., « Agression de Marie Laguerre à Paris : un suspect en garde à vue », sur Le Parisien, (consulté le ).
- Jade Toussay et AFP, « L'homme interpellé pour avoir agressé Marie Laguerre a reconnu les faits », sur Le HuffPost, (consulté le ).
- Louis Chahuneau, « Affaire Marie Laguerre : son agresseur condamné à 6 mois de prison ferme », sur Le Point, (consulté le ).
- Corine Goldberger, « Marie Laguerre : "On ne peut pas tolérer les 'petites' agressions sexistes au quotidien" », sur Marie Claire (consulté le ).
- Marie Laguerre, « Marie Laguerre : «J’ai gagné une bataille» », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- Caroline Politi, « VIDEO. Affaire Marie Laguerre: « Je lui ai dit “le rouge te va super bien”, et elle m’a dit “ta gueule” », justifie l'agresseur », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- « noustoutesharcelement », sur noustoutesharcelement.fr (consulté le ).
- Zoé Lauwereys, « Frappée par son harceleur, Marie Laguerre ouvre un site pour recueillir la parole des victimes », sur Le Parisien.fr, (consulté le ).
- « Victime de cyberharcèlement, Marie Laguerre va porter plainte », sur L'Obs, (consulté le ).
- Salome Legrand et Anaïs Huet (édité par), « Harcelée en ligne et menacée de mort, Marie Laguerre dépose plainte : "Tous les messages sont profondément sexistes" », sur Europe 1, (consulté le ).
- Sébastien Baer, « Ils ont fait l'actu. Marie Laguerre, un an après son agression », sur France Info, (consulté le ).