Kumba (Cameroun)
Kumba est une ville, chef-lieu du département de la Meme dans la région du Sud-Ouest du Cameroun. Deuxième ville la plus peuplée du Cameroun anglophone, elle est érigée en Communauté urbaine de Kumba, constituée de trois communes d'arrondissement en 2008[1].
Kumba | ||||
Parc à Kumba | ||||
Administration | ||||
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Pays | Cameroun | |||
Région | Sud-Ouest | |||
Département | Meme | |||
Démographie | ||||
Population | 466 331 hab. (est. 2019) | |||
Densité | 435 hab./km2 | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 4° 38′ nord, 9° 27′ est | |||
Altitude | Min. 210 m Max. 250 m |
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Superficie | 107 100 ha = 1 071 km2 | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
Géolocalisation sur la carte : région du Sud-Ouest
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Histoire
modifierLa tradition rapporte que la localité de Kumba est fondée par un chasseur Bafaw nommé Midiki Bokeng ; en son honneur une statue lui est construite dans la ville
Époque coloniale
modifierA l'époque du Cameroun britannique, la division de Kumba s'étend sur un large territoire incluant Ndian, Meme et Koupé-Manengouba.
Époque contemporaine
modifierLa Communauté urbaine de Kumba, collectivité publique décentralisée du Cameroun, est créée en janvier 2008, elle a pour siège Njuki[2]. Elle gère sous la tutelle de l’État camerounais, les affaires locales en vue d’assurer le développement économique, social et culturel des populations.
Le , lors de la crise anglophone au Cameroun, au moins huit enfants sont tués et douze autres sont blessés dans l'attaque d'une école de la ville[3].
Géographie
modifierLa ville de Kumba située dans la plaine intérieure de Kumba-Lobé au pied des Monts Rumpi, est desservie par la route nationale 8 à 75 km au nord du chef-lieu régional Buéa. Elle constitue la plus grande ville du département de la Mémé et de la région du Sud-Ouest du Cameroun. Drainée par la rivière Kumba affluent du Moungo, elle se trouve à proximité de trois principaux lacs, le fameux lac Barombi Mbo qui est le plus grand lac volcanique du Cameroun et un réel centre d'attraction, le lac Kumba et le lac Mbanga localement appelé le Mabonjise. Kumba partage ses frontières avec le Nigéria proche de Mamfe, le parc national Korup et le mont Koupe à l'Est. Le fleuve Mémé drainant le sud des Monts Rumpi constitue la limite occidentale de la communauté urbaine.
Climat
modifierKumba est dotée d'un climat tropical de type Am selon la classification de Köppen, avec une température annuelle moyenne de 25,5 °C et des précipitations d'environ 2 751 mm par an. La saison sèche est courte et peu marquée[4].
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Lac de cratère, Kumba
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Réserve forestière, lac Barombi
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Réserve forestière de Bakundu, lac Barombi
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Vue panoramique du Lac Barombi
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Dépôt pyroclastique géant, Kumba
Administration
modifierLa Communauté urbaine comprend aussi les quartiers et villages suivants[5] :
- Kumba Ier : Barombi Mbo, Kumba Mbeng Ekemba I, Quartier administratif, Kmba Mbeng Ekemba II, Kumba Njuki, Monte Carlo, Kumba Njembe, Kumba Mbeng Ekemue 1, Makiti, Kumba Mbeng Ekemue II, Makatol I, Nkake I Bongwana, Makatol II, Mile On, Makatol III, Njake II, Bokoko, Nkamundikum 1, Nkamundikum II, Diffac.
- Kumba IIe : Puletin, Kossalal B, Utoko, Usheme, Nshien Nshie, Fiango Ekamba l, Kossalai l, Fiango Ekamba I, Kossalal I, Fiango Ekamba II.
- Kumba IIIe : Quartier Cattle Market, Teke, Quartier CCAS, Dschang Quarter, Barombi Kang, Malende, Mambanda, Mundame, Tancha, Camps CDC, Ntam l, Mombo field five, Ntam II, Ntam III, Mukonje, Fiango Ekueme III.
L'élection du maire après les élections municipales de février 2020 ayant été annulée, la ville de Kumba est dirigée par un nouveau maire depuis octobre 2020[6].
Chefferies traditionnelles
modifierLa ville de Kumba est le siège de l'une des six chefferies traditionnelles de Premier degré de la région Sud-Ouest (SW): Chefferie Bafaw (42 133 habitants en 2015).
Kumba compte une chefferie traditionnelle de deuxième degré reconnue par le ministère de l'administration du territoire et de la décentralisation[7]: 869 : Chefferie Kake I, Bongwana (siège à Kumba I)
Population
modifierLes Bafaw et les Bakundus sont les deux groupes ethniques autochtones de la région de Kumba. Les Trois-quart de la population est constituée des migrants Nigérians et les Grasslanders (Ngemba, Widikum, Banso, Kom et Bamiléke). Bafaw, Nigérians et Grasslanders étant les trois principaux groupes ethniques de la cité. L'évolution de la population est relevée par les travaux du département de Géographie de l'Université de Montréal[8].
Transports
modifierLa ville est au carrefour de la route nationale 8, axe: sud-nord de Mutengene à Bachuo Akagbe et la route nationale 16 axe: est-ouest, reliant Loum à Mundemba. Kumba possède une gare ferroviaire depuis 1969, elle est le terminus du chemin de fer de la branche ouest du réseau ferroviaire camerounais.
Économie
modifierLa ville est un centre de commerce pour le cacao et d'huile de palme. Il y existe également une industrie agroalimentaire (huile) et une industrie du bois. Des plantations d'hévéa se trouvent également à l'entrée de la ville. Kumba a longtemps été connue pour son marché par lequel transitent les marchandises en provenance du Nigeria voisin.
Éducation
modifierL'école normale supérieure d'enseignement technique, ENSET (en anglais : HTTTC, Higher Technical Teachers Training College) de l'Université de Buéa est installée à Kumba, comme elle dispose d'un collège: Cameroon College of Art and Science et d'un lycée: Lycée technique Kang Barombi (GTHS).
Langues
modifierLa majorité des habitants de Kumba parlent l'anglais, le pidgin et, dans une faible proportion, le français, ainsi qu'une quantité non négligeable de langues indigènes, principalement le Bafaw-balong, le Bakundu, le Bakossi et l'Oroko.
Les groupes ethniques de Kumba sont les Bafaw et les Bakundu. Les Bafaw sont un groupe ethnique qui parle le Lifaw, une langue similaire au Douala, et le groupe ethnique Bakundu qui parle la langue Bakundu (langue Orocko), le Mboh, la langue Bakundu et le Bakossi, et certainement les langues bantoïdes méridionales. En raison de la nature cosmopolite de la ville, les Bafaw et les Bakundu ne représentent plus qu'un pourcentage de la population générale de la ville, et ont perdu de nombreux aspects de leur culture, à l'exception de leur langue qui est parlée principalement par les personnes âgées et une partie de la jeune génération.
Religion
modifierLa cathédrale du Sacré-Cœur-de-Jésus de Fiango (Kumba) est le siège du diocèse de l'église catholique de Kumba, érigé en 2016[9]. Kumba est le siège de plusieurs églises protestantes approuvées : Église apostolique du Cameroun (Apostolic Church of Cameroon), Global Frontiers Church, Église du Christ, Église luthérienne du Cameroun (Lutheran Church of Cameroon)[10].
Personnalités liées à Kumba
modifierKumba est la ville de naissance de :
- Victor Mukete (1918-2021), chef traditionnel : Nfon des Bafaw, homme politique, homme d'affaires.
- Serge Betsen, international de rugby à XV ;
- Vencelas Dabaya, haltérophile ;
- Syndy Emade, actrice ;
- Felix Agbor Balla, avocat ;
- Eyong Enoh, footballeur ;
- Samuel Fosso, photographe ;
- Blanche Bailly, chanteuse;
- Kocee, rappeur et chanteur
- Joshua Osih, homme politique camerounais.
Kumba est aussi la ville où est décédé: Abraham Ebong Ngole, ministre de l'Église presbytérienne camerounaise.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- (en) Arthur Baiden, Zone study report for Kumba : central sub-division 1991/92, Pan African Institute for Development, West Africa, Buea, 1992?, 100 p.
- Jacques Champaud, Villes et campagnes du Cameroun de l'Ouest, Office de la recherche scientifique et technique outre-mer, Bondy, 1983, 508 p. (ISBN 2-7099-0667-8) (texte remanié d'une thèse de Lettres)
- Dictionnaire des villages de la Mémé, ORSTOM, Yaoundé, , 92 p.
- Anne Lebel (et Emmanuelle Pontié), « Kumba », in Le Cameroun aujourd'hui, Éditions du Jaguar, Paris, 2011, p. 162 (ISBN 978-2-86950-464-6)
- (en) Fobang Geraldine Njwie Nee Mforsah, Presbyterian church in Cameroon : Presbyterian Theological Seminary, Kumba : silence for women? : a study of 1 TIM. 2:8 - 15 and its relevance to the African woman, Presbyterian Theological Seminary, 2006
- (en) Armin Zimmermann, Voices from Kumba: Theological Reflections for Cameroon, Africa, and the World, Presbyterian Theological Seminary, Kumba, 2002, 167 p.
- Sophie Françoise Bapambe Yap Libock (éd.) et Danielle Eyango (préf. Marie Thérèse Abena Ondoa, ministre de la promotion de la femme et de la famille, ouvrage collectif bilingue), The Bridge et La valse de la charogne dans Kumba ! The innocent's blood ou, Le sang des innocents : poèmes, nouvelles, contes et lettres, Yaoundé, Proximité, , 98 p. (OCLC 1347277985, lire en ligne)[11].
Articles connexes
modifier- Parc national de Korup
- Lac Barombi Mbo
- Oroko (langue)
- Wumboko (langue)
- Balong (peuple)
- Bafaw (peuple)
Liens externes
modifier- (en) Kumba Ier, sur le site Communes et villes unies du Cameroun (CVUC)
- (en) Kumba IIe, sur le site CVUC
- (en) Kumba IIIe, sur le site CVUC
Notes et références
modifier- Décret no 2008/025 du 17 janvier 2008 portant création de la communauté urbaine de Kumba, in Cameroon Tribune, no 9018 du vendredi 18 janvier 2008, p. 5
- Décret no 2008/026 du 17 janvier 2008
- « Cameroun : au moins huit enfants tués dans l'attaque de l'école dans une zone anglophone », sur Le Figaro,
- « Climat Kumba », climate-data.org
- Décret no 2007/115 du 23 avril 2007 portant création de nouveaux arrondissements au sein de certains départements
- Cameroun Web,Municipales: Gregory Ntemoyok Mewanu, nouveau maire de la ville de Kumba, 23 octobre 2020
- Ministère de l'administration du territoire Annuaire statistique 2015
- HB Nguendo Yangsi, Christopher R Bryant, Visages et défis des principales villes camerounaises, Université de Montréal, juin 2008
- (it) « Rinunce E Nomine, 15 mars 2016 [B0191] : Erezione della diocesi di Kumba (Camerun) e nomina del primo Vescovo », Bulletin quotidien, Bureau de presse du Saint-Siège
- (en) Emerging Cameroon Now, List of approved churches in Cameroon, 2013
- Christian Eboulé, « Crise anglophone au Cameroun : Danielle Eyango, une écrivaine francophone à Kumba un an après le massacre | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )