Kongpo

Région au sud du Tibet

Le Kongpo aussi Kongbo et Kongbu (tibétain : ཀོང་པོ, Wylie : kong po, chinois : 工布地区 ; pinyin : gōngbù dìqū) est un ancien royaume de l'Himalaya et une des douze principautés du Tibet, qui était gouvernée par un roi[1]. Large territoire de la partie sud-ouest du Kham, la région du Kongpo correspond approximativement aux actuels District de Bayi, Xian de Gongbo'gyamda et Xian de Mainling sur le territoire de la préfecture de Nyingchi, voire à la totalité de cette préfecture dans la partie sud-est de l'actuelle région autonome du Tibet, en République populaire de Chine[2]. Si la région n'a plus d'existence officielle, elle n'en constitue pas moins, pour les Tibétains, une région bien distincte aux plans linguistique, culturel et même écologique[2]. La rivière Nyang, principal affluent du Yarlung Tsangpo (Brahmapoutre) et la rivière Kyi, prennent chacune leur source dans cette région, sur le Mont Milha, situé dans l'actuel Xian de Gongbo'gyamda.

La Nyang Chu près de Kongpo Gyamda.

Géographie

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La région du Kongpo se situe entre la province de l'U-Tsang et celle du Kham[3].

Selon Bradley Mayhew et Robert Kelly, la région du Kongpo correspond approximativement au territoire de la préfecture de Nyingchi[2].

Pour Dagpo Rinpoché, natif de cette région, le dzong de Doungkar et le monastère de Doungkar sont situés dans le Kongpo[4].

La petite rivière du King Chung Rakar marque la frontière entre le Dakpo et le Kongpo[5].

Histoire

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Le tombeau du roi tibétain Drigum Tsenpo se trouve dans le Kongpo[6].

Une proclamation affirmant les pouvoirs du roi du Kongpo, dirigeant de la région, figure sur l'inscription de Temo, sur un doring du village de Yungdrung Dzin[1].

Le docteur Yutok Yonten Gonpo (708-833) fonda au Kongpo la première école de médecine du Tibet[7].

Au XVe siècle, Thang Tong Gyalpo se fournit en fer, lui permettant la construction de ponts suspendus à chaînes de fer, auprès des mines du Kongpo [8].

En 1642, la région de Kongpo est devenue le Gongbo'gyamda (chinois : 工布江达 ; pinyin : gōngbù jiāngdá), exprimant le fait qu'il est la source du fleuve[réf. nécessaire].

Ippolito Desideri (1684-1733) traversa le Kongpo qu'il décrit comme une province comportant une partie haute Kongtö et une basse Kongmé[9].

Fêtes et traditions

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Le nouvel an Kongpo est une tradition qui perdure et se déroule le 1er jour du 10e mois lunaire du calendrier tibétain[10].

Personnalités

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Références

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  1. a et b Victor Chan, Tibet : guide du pèlerin, p. 834.
  2. a b et c (en) Bradley Mayhew, Robert Kelly, Lonely Planet Tibet, p. 421
  3. Julien Cleyet-Marel, Le développement du système politique tibétain en exil, préface Richard Ghevontian, Fondation Varenne, 2013, (ISBN 2916606726 et 9782916606729)
  4. Dagpo Rinpoché, Le Lama venu du Tibet, ed. Grasset, 1998, (ISBN 2-246-55131-5) p. 14 et 24
  5. Victor Chan, op. cit., p. 808
  6. Peter Hopkirk (trad. de l'anglais par Christine Corniot), Sur le toit du monde : Hors-la-loi et aventuriers au Tibet, Arles, Philippe Picquier, , 279 p. (ISBN 2-87730-204-0), p. 24
  7. (en) Saṅs-rgyas-rgya-mtsho (Sde-srid), Gavin Kilty, Introduction du traducteur, in Mirror of Beryl: A Historical Introduction to Tibetan Medicine, Volume 28 de Library of Tibetan Classics, Éditeur Simon and Schuster, 2010, (ISBN 0861714679 et 9780861714674), p. 12.
  8. Katia Buffetrille, L'âge d'or du Tibet: (XVIIe et XVIIIe siècles), Les Belles Lettres, pages 144
  9. (en) Ippolito Desideri, Leonard Zwilling, Mission to Tibet: The Extraordinary Eighteenth-Century Account of Father Ippolito Desideri S. J., traduit par Michael J. Sweet, Simon and Schuster, 2010, (ISBN 0861719301 et 9780861719303), p. 247.
  10. (zh) « 西藏自治区林芝地区欢度工布新年 », sur chinadaily.com.cn,‎ .