Jean-Xavier de Lestrade

réalisateur et producteur français de cinéma et de télévision

Jean-Xavier de Lestrade, né le à Mirande (Gers), est un réalisateur français.

Jean-Xavier de Lestrade
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Biographie
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Auteur de nombreux films documentaires et d'un long métrage de fiction sorti en 2008, il a remporté un Oscar du meilleur film documentaire en 2002 pour Un coupable idéal. Il préside la Société civile des auteurs multimédia de 2011 à 2013 puis la Société des auteurs et compositeurs dramatiques à partir de 2020.

Biographie

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Après des études de droit et de journalisme au Centre de formation des journalistes (promotion 1987), sous l'égide et avec le soutien financier d'Yves Riquet[1], Jean-Xavier de Lestrade cofonde en 1987 l'agence de presse[2] Tribulations avec son frère jumeau Thierry Vincent de Lestrade, Jean Yves Cauchard et Philippe Molins, documentariste. Il y réalise des magazines d’information et des documentaires pour la télévision.

Jean-Xavier de Lestrade devient réalisateur indépendant en 1990. Il concentre alors son travail sur les sujets qui le passionnent : la société et ses tabous. La violence sexuelle, la folie, la mort, l’exclusion, les dérapages de la mécanique judiciaire deviennent les thèmes centraux de ses films qui seront souvent faits en collaboration avec Thierry Vincent de Lestrade.

En 1993, il réalise le film documentaire Viols et Châtiments, qui raconte la dérive de trois agresseurs sexuels. La crudité du témoignage de ces hommes qui dévoile sans détour la violence intérieure qui les poussait au crime fait que le film ne sera jamais diffusé[3]. En 1994 et 1995, il tourne deux films sur les rapports de l’inceste et la justice, La Cavale des innocents[4] et L’Inceste face à la justice, qui seront remarqués dans plusieurs festivals.

À cette époque, Jean-Xavier de Lestrade rencontre Denis Poncet qui produira tous ses films suivants. Il réalise un film sur la mort, La Vie jusqu’au bout, qui aborde de front le mystère de la fin de vie.

Un an plus tard, en 1998, Jean-Xavier de Lestrade réalise Une Australie blanche et pure consacré au premier génocide du XXe siècle, dont furent victimes les Aborigènes d'Australie. Ce film, qui a obtenu le FIPA d'or, montre comment un État démocratique a délibérément planifié la disparition du peuple et de la culture aborigène.

Après Des enfants pleins d’espoir et D’un amour à l’autre, Jean-Xavier de Lestrade crée en 1999, avec Denis Poncet, la société Maha Productions.

Il réalise en 2000 La Justice des hommes, un film sur le génocide des Tutsis au Rwanda où 800 000 hommes, femmes, enfants furent assassinés en moins de trois mois, pour la plupart à coups de pierres et de machettes. Le film, qui obtiendra le prix Albert-Londres[5], suit une jeune avocate qui part cinq semaines défendre ceux qui ont commis ce crime.

Il poursuit, comme un prolongement de cette réflexion sur la justice, avec Un coupable idéal[6] qui nécessita 18 mois de travail. Le film[7], qui raconte l’histoire d’un adolescent noir accusé à tort du meurtre d’une touriste en Floride, connaît un succès estimable. Diffusé dans plus de 30 pays, il reçoit un Oscar en mars 2002, est ensuite diffusé sur France 2 et France 5, avant de sortir en salle.

Jean-Xavier de Lestrade décide alors de tourner un autre film centré sur un fait divers qui devait être au départ conçu comme un long métrage de 1 h 50 et qui, trois ans plus tard, se transforme en une série de huit épisodes[8], titré The Staircase (Soupçons)[9] qui, aux États-Unis, est récompensé par le IDA Award[10], le DuPont Columbia Award[11] et le Peabody Award[12].

En 2009, il réalise Parcours meurtrier d’une mère ordinaire ou La Fille du silence pour France 3, un documentaire-fiction[13] où s’entremêlent interviews, archives et scènes du procès reconstituées du procès de Véronique Courjault.

Jean-Xavier de Lestrade a également réalisé un long métrage de fiction, Sur ta joue ennemie (2008)[14], qu’il a coécrit avec Gilles Taurand, interprété par Robinson Stévenin, Fanny Valette, Patrick Descamps et Nicolas Giraud.

Au printemps 2011, il tourne à Tours La Disparition, un long métrage inspiré de l'affaire Suzanne Viguier, qui défraya la chronique et aboutit au double acquittement (aux assises, puis en appel) de ce professeur de droit toulousain accusé d'avoir fait disparaître son épouse infidèle, dont le corps n'a pourtant jamais été retrouvé. Jean-Xavier de Lestrade s'y intéresse davantage à la personnalité des individus, leurs parcours, leurs émotions, leur passé, plutôt qu'aux faits juridiques et aux raisonnements cartésiens.

Le , il est élu président de la Société civile des auteurs multimédia (SCAM) pour un mandat de deux ans.

En 2014, il réalise pour Arte, une série sur l'adolescence 3 x Manon – suivi de Manon 20 ans en 2017 –, inspirée de l'expérience d'enseignante d'Isabelle Pandazopoulos[15] qui a été particulièrement remarquée par la presse nationale et internationale (le New York Times l'inclut de manière notable en à la 26e position dans sa liste des trente meilleures séries étrangères des années 2010[16],[17]).

En 2019, il réalise pour Arte la mini-série Jeux d’influence (6 épisodes) , consacrée au lobbying de l'agro-chimie et à la dénonciation d'un pesticide cancérigène (le "Limithrol", en fait le Glyphosate[18]).

En 2019, il adapte en six épisodes le livre Laëtitia ou la Fin des hommes d'Ivan Jablonka.

En 2022, diffusion de la deuxième saison de Jeux d'influence. Comme dans la première, Xavier de Lestrade regarde l'actualité de front, avec des personnages et des institutions dont la ressemblance avec la réalité est "transparente": par exemple, la démarche du ministre écologiste Guillaume Delpierre, à contre courant, avec le portefeuille de ministre de l'environnement, de la politique de son gouvernement fait irrésistiblement penser à celle de Nicolas Hulot, ce qui devient flagrant dans le dernier épisode; le SINEA, syndicat agricole majoritaire, productiviste et inconditionnel des pesticides au mépris de leur nocivité, colle en tous points à celui qui tient réellement cette place en France, la FNSEA.

En 2023, il réalise les épisodes de la mini-série Sambre, diffusée sur France 2.

Filmographie

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Réalisateur

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Télévision

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Cinéma

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Distinctions

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Décoration

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Notes et références

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  1. Principal associé, chef d'entreprise, gérant d'une SSII.
  2. Structure de création et production.
  3. [PDF] Explications du réalisateur dans une interview sur le site Groupe 25 images.fr.
  4. La cavale des innocents, Sunset presse.
  5. Prix Albert-Londres.
  6. Un Coupable idéal, une vidéo de 110 minutes, en ligne sur DailyMotion.
  7. « Un coupable idéal », Télérama, mars 2003.
  8. « Un chouette alibi pour Michael… », Télérama, décembre 2008.
  9. The staircase (Soupçons).
  10. IDA Documentary Awards 2008
  11. duPont Award Winners
  12. Peabody Award winners
  13. « Parcours meurtrier d’une mère ordinaire »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Maha Productions, 2009.
  14. « Sur ta joue ennemie : comment survivre après un crime et renouer avec l'humanité », Le Monde, décembre 2008.
  15. « L'adolescence à l'état sauvage », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  16. Carine Didier, « Séries : le New York Times distingue trois productions françaises », Le Parisien, 22 décembre 2019.
  17. (en) Mike Hale, « The 30 Best International TV Shows of the Decade », The New York Times, 20 décembre 2019.
  18. « Jeux d'influence (Arte) : "Sur le plan juridique, il a fallu faire très attention" », sur Premiere.fr, (consulté le )
  19. « Lauréats 2021 du Prix Média Enfance Majuscule », sur ENFANCE majuscule, (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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