Frédou

peintre, pastelliste, dessinateur et graveur français (1710-1795)
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Jean-Martial Frédou de la Bretonnière, né le à Fontenay-Saint-Père et mort le (8 ventôse an III) à Versailles, est un peintre, dessinateur, pastelliste et Gravuregraveur français, réputé pour son œuvre de portraitiste.

Jean-Martial Frédou de la Bretonnière
Autoportrait
Naissance
Décès
(à 85 ans)
VersaillesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres activités
Copiste au Cabinet des Tableaux du roi à Versailles
Partenaire
Lieu de travail

Biographie

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Jean-Martial Frédou de la Bretonnière (Jean-Martial Frédou) se marie en 1735 à Adélaïde Séguier de Liancourt (1712-1773). Leur fils, Jean-Victor Frédou (1735-1762), artiste lui-même, est notamment connu pour sa contribution au catalogue de la Galerie Electorale de Düsseldorf dont il reproduit, au dessin, un certain nombre des tableaux[1].

Sa sœur, Marie-Catherine Fredou (1712-1773) est également peintre[2] : on lui prête notamment un portrait de Joseph Ier, roi de Portugal (1714-1777). Le mari de cette dernière, Jean-Charles François (1717-1769), est graveur. Jean-Martial Frédou sera lui-même graveur, signant parfois avec une anagramme de son nom : « VODERF »[3]. François reproduit de nombreuses œuvres de Jean-Martial Fredou, en utilisant la technique dite à la manière de crayon, qu'il développe en France.

Jean-Martial Frédou s'installe auprès de la Cour, à Versailles, en 1752. Son parcours artistique, d'une belle longévité[a], reste mal connu même si certaines de ses œuvres ont pu être diffusées par la gravure[b]. Les Archives nationales conservent un certain nombre de factures, présentées sous forme de mémoires, ainsi que des inventaires de commandes qui renseignent sa production pour la Cour. Son activité auprès de sa clientèle de particuliers est quant à elle mal documentée, du fait notamment de la perte, au XIXe siècle, de son livre de raison qui répertoriait l'ensemble de ses œuvres.

En 1755, Il rejoint le Cabinet des Tableaux du roi[4] en tant que peintre-copiste. Cette institution qui relève de l'administration de la Surintendance des Bâtiments du roi a notamment pour mission de diffuser l'image du Roi et de la famille royale. Les peintres qu'elle emploie [c] réalisent des copies de portraits royaux qui sont offertes. Jean-Martial Fredou est ainsi amené à réaliser des copies de portraits royaux réalisés par les grands maîtres tels que Jean-Marc Nattier, Maurice-Quentin de La Tour ou Louis-Michel van Loo. La réplique d'un portrait de Louis XV par Louis-Amédée Van Loo réalisée par Frédou a ainsi été redécouverte en 2020 à Moissac[5].

De manière ponctuelle, peuvent lui être commandés des compositions originales, motifs architecturaux, scènes de bataille ou tableaux religieux.

Jean-Martial Frédou se distingue en outre des autres peintres du Cabinet des tableaux du Roi par une œuvre personnelle de portraitiste.

Il réalise ainsi entre 1760 et 1762 le portrait des enfants du dauphin Louis (1729-1765) — fils de Louis XV — et de la dauphine Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767) à l'huile ou aux trois crayons (sanguine, craie blanche et pointe noire) rehaussés de pastel. Parmi les enfants représentés figurent les futurs rois de France Louis XVI, Louis XVIII et Charles X ainsi que Louis-Joseph-Xavier, duc de Bourgogne (1751-1761), leur frère aîné, mort à l'âge de dix ans des suites d'une chute d'un cheval de bois utilisé pour l'exercice. Jean-Martial Frédou le représente en 1760 dans l'éclat de son costume de Cour puis en 1761, malade et alité à quelque temps de sa disparition[d] ; de nombreuses copies de cet émouvant portrait lui seront commandées.

Mais il développe également une clientèle de particuliers dont il laisse de nombreux portraits, pastels, huiles ou trois crayons, personnages identifiés[6] ou dont le nom s'est perdu au fil du temps[7].

À partir de 1776[e], il est nommé Premier peintre de Monsieur, frère du Roi et futur Louis XVIII[8].

La présentation de ses œuvres, lors d'expositions ou de ventes aux enchères publiques, permet de redécouvrir les charmes de l'œuvre de ce peintre au « genre soigné »[9], en qui, ainsi que le souligne le Bénézit, « se retrouvent les qualités les plus aimables du XVIIIe siècle ».

Collections publiques

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Rétrospectives notables

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  • « Exposition de pastels français des XVIIe et XVIIIe siècles, au profit du musée Quentin de La Tour à Saint-Quentin et de l’École de dessin fondée par Quentin de La Tour », Paris, Hôtel Charpentier (23 mai - 26 juin 1927), catalogue par Émile Dacier et Paul Ratouis de Limay, Paris, G. Vanoest, 1927.
  • « De Watteau à Prud'hon », Paris, Galerie Wildenstein (11 au 31 mai 1956), Gazette des beaux-arts, 1956.
  • « Les pastels du musée national du Château de Versailles », Musée national du Château de Versailles (1997), catalogue par Xavier Salmon, éd. RMN, Paris, 1997.
  • « L'enfant chéri au siècle des Lumières », Musée-Promenade de Marly-le-Roi / Louveciennes, (15 mars-15 juin 2003), catalogue par Christine Kayser, Xavier Salmon et Laurent Hugues, édition de l'Inventaire, 2003.
  • « D'Allemagne en Champagne, la vie tumultueuse de Xavier de Saxe (1730-1806), seigneur de Pont-sur-Seine », Maison du Patrimoine de l'agglomération troyenne à Saint-Julien-les-Villas, 17 juin - 8 octobre 2006[17].
  • « En société - Pastels du Louvre des 17e et 18e siècles », Musée du Louvre, 7 Juin 2018 - 10 Septembre 2018.
  • « Cent portraits pour un Siècle - De la Cour à la ville sous les règles de Louis XV et Louis XVI », Musée Lambinet / Versailles, 6 novembre 2019 - 1er mars 2020.

Notes et références

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  1. Il peint au moins jusqu'en 1789, à l'âge de 79 ans.
  2. Voir les gravures d'après Fredou des graveurs Jacques-Firmin Beauvarlet, Louis-Jacques Cathelin, Gilles Demarteau ou Jean-Charles François, son beau-frère.
  3. Le Cabinet du Roi emploie généralement quatre peintres. En même temps que Jean-Martial Fredou, travailleront Louis Prévost, Henri-Philippe Coqueret (1735-1807), Jean-Philippe de la Roche puis Jean-François Lassave ainsi que les deux fils de Carle Van Loo, Louis-Amédée et François[4].
  4. Voir les deux portraits de Louis Joseph Xavier.
  5. À la suite de François-Hubert Drouais.

Références

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  1. Sur cette Galerie et sur le catalogue, voir le livre de Jean-Victor Fredou : Observations raisonnées sur l'art de la peinture appliqué aux tableaux de la Galerie Electorale de Düsseldorf (lire en ligne).
  2. On constate à cet égard une certaine confusion dans les attributions d'œuvres à l'un des « Fredou ».
  3. Notice de l'estampe Vue d’un jeu de paume - Jean-Martial Fredou, sur utpictura18.univ-montp3.fr.
  4. a et b Aubaret 2013.
  5. « Le tableau de Louis XV, un trésor caché », sur moissac.fr.
  6. « Portrait de l'architecte Louis de Pigage », sur INHA (consulté le ).
  7. Pour découvrir ces portraits, voir Jeffares 2006.
  8. Sur cette fonction, que certains auteurs contestent, voir l'Inventaire des tableaux commandés et achetés par la Direction des Bâtiments du Roi (1709-1972), par Fernand Engerand, Ernest Leroux éditeur, Paris, 1900.
  9. Cf. Courrier du comte d'Angiviller (1730-1809), directeur général des Bâtiments du roi, à Jean-Baptiste-Marie Pierre (1714-1789), premier peintre du Roi, cité par Aubaret 2013, note 97.
  10. Jeffares 2006.
  11. (en) Œuvres de Frédou, sur collections.mfa.org, Musée des Beaux-Arts de Boston.
  12. Portraits au pastel, sur culture.gouv.fr.
  13. Maisons-Lafitte Château, sur notesdemusees.blogspot.fr.
  14. Portrait de Madame de Villemomble, sur le site du musée du Louvre.
  15. (en) Portrait de la Dauphine, Marie-Josèphe de Saxe, sur collectie.boijmans.nl.
  16. Œuvres de Frédou sur le site du château de Versailles.
  17. Pupil 2006.

Annexes

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Bibliographie

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  • Claire Aubaret, « Les copistes du Cabinet des tableaux de la surintendance des Bâtiments du Roi au XVIIIe siècle », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles,‎ (lire en ligne).
  • Arnauld Doria, Le portraitiste Frédou, peintre du Cabinet du Roi, premier peintre de Monsieur, Paris, éd. D. Rapilly, .
  • Charles Forteau, « Les Fredou, peintres de l'Académie royale au XVIIIe siècle et leurs attaches avec Étampes », Corpus artistique étampois,‎ après 1902 (lire en ligne).
  • Emile Houth, « Un peintre vexinois, Jean-Martial Fredou », Mémoires de la Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin, vol. 39,‎ , p. 93 et s. (lire en ligne).
  • (en) Neil Jeffares, Dictionary of pastellists before 1800, Londres, Unicorn Press, (ISBN 9780906290866, lire en ligne [PDF]).
    Neil Jeffares présente beaucoup des portraits de membres de la famille royale ou de particuliers réalisés au pastel par Jean-Martial Fredou.
  • Louis-Antoine Prat, Le dessin français au XVIIIe siècle, Somogy, .
  • François Pupil, Jean-Martial Fredou (Fontenay-Saint-Père 1710 - Versailles 1795) : le succès d'un copiste à la cour (catalogue de l'exposition « D'Allemagne en Champagne, la vie tumultueuse de Xavier de Saxe (1730-1806), seigneur de Pont-sur-Seine »), .
  • Juliette Trey, « Acquisition par le Musée national du Château de Versailles des portraits du Duc de Bourgogne et du Duc de Berry par Jean-Martial Fredou », Versalia, Revue de la Société des Amis de Versailles, no 18,‎ , p. 23-24.

Archives

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Liens externes

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