Isabelle d'Aragon (1247-1271)
Isabelle d'Aragon (1247- Cosenza, ) est une infante d'Aragon, devenue brièvement reine de France durant cinq mois en 1270-1271, par son mariage avec le futur roi Philippe III le Hardi.
Titre
–
(5 mois et 3 jours)
Prédécesseur | Marguerite de Provence |
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Successeur | Marie de Brabant |
Dynastie | Maison de Barcelone |
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Naissance | |
Décès |
Cosenza (Calabre) |
Sépulture | Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis |
Père | Jacques Ier le Conquérant, roi d'Aragon |
Mère | Yolande de Hongrie |
Conjoint | Philippe III le Hardi, roi de France |
Enfants |
Louis Philippe IV le Bel, roi de France Robert Charles de Valois |
Religion | Catholicisme |
Elle est la mère du roi Philippe IV le Bel et de Charles de Valois, ancêtre de la branche des Valois.
Biographie
modifierFamille
modifierElle est la troisième des cinq filles issues du mariage entre Jacques Ier le Conquérant (1208-1276), roi d'Aragon, de Valence et de Majorque, et sa deuxième femme Yolande de Hongrie (v. 1216-1251).
Son père, qui soutenait financièrement le couvent de Sainte-Marie de Sigena, prévoyait initialement qu'elle entre dans l'ordre de ce monastère. Le décret qu'il rédigea mentionnait également le fait que si l'enfant à naître était un garçon, il entrerait dans l'ordre des templiers. Le décret expira avant sa naissance[1].
Mariage et descendance
modifierLe , en marge du traité de Corbeil conclu entre les royaumes de France et d'Aragon, les rois Louis IX de France et Jacques Ier d'Aragon conviennent de renforcer cette entente par un mariage, celui de Philippe (1245-1285), alors second fils du roi de France, avec Isabelle, fille puînée du roi d'Aragon[2]. Isabelle épouse donc à Clairmont, actuellement Clermont-Ferrand, le , le prince Philippe, devenu entre-temps héritier du trône de France à la mort de son frère aîné Louis en 1260.
De cette union naissent quatre fils :
- Louis (1264-1276), prince héritier de 1270 à 1276 ;
- Philippe IV « le Bel » (1268-1314), roi de France ;
- Robert (1269-av. 1276) ;
- Charles de Valois (1270-1325), auteur de la branche des Valois.
Décès
modifierAyant accompagné le roi à la 8e croisade à Tunis en , elle devient reine de France le mois suivant au décès du roi Louis IX. Le , sur le chemin du retour, alors qu'elle traversait le Savuto près de Martirano en Calabre, elle fait une mauvaise chute de cheval : enceinte de six mois de son cinquième enfant, elle accouche prématurément de l'enfant, qui meurt peu après. Transportée dans un premier temps au château de Martirano, puis à Cosenza, épuisée et fiévreuse, elle y meurt le , à peine âgée de 24 ans.
Morte loin de sa patrie, la technique funéraire du mos Teutonicus lui est pratiquée[3] : elle est inhumée dans un premier temps dans la cathédrale de Cosenza, puis dans la nécropole royale en la basilique de Saint-Denis. Sa sépulture est profanée par les révolutionnaires en août 1793.
Le fœtus qu'elle portait est enterré dans la cathédrale de Cosenza[4].
La fin tragique d'Isabelle d'Aragon est rappelée dans les Laudi du poète Gabriele D'Annunzio.
Ascendance
modifierNotes et références
modifier- (es) Jeronimo Zurita, Annales d'Aragon (lire en ligne), p. 272.
- Gérard Sivéry, Philippe III le Hardi, 2003, Fayard, p. 35.
- Alain Erlande-Brandenburg, Le roi est mort. Étude sur les funérailles, les sépultures et les tombeaux des rois de France jusqu'à la fin du XIIIe siècle, Arts et métiers Graphiques, , p. 30.
- (it) Luigi Palmieri, Cosenza e le sue famiglie: attraverso testi, atti e manoscritti, Cosenza, Pellegrini Editore, (ISBN 88-8101-067-4 et 978-88-8101-067-7), p. 19.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Ivan Gobry, Philippe III : 1270-1285 fils de Saint-Louis, Paris, Pygmalion, coll. « Histoire des rois de France », , 255 p. (ISBN 978-2-7564-0653-4, lire en ligne).
- Louis Carolus-Barré, « Le testament d’Isabelle d'Aragon, reine de France, épouse de Philippe III le Hardi (Cosenza, 19 janvier 1271) », Annuaire-Bulletin de la Société de l'histoire de France, 1983-1984, p. 131-137 (ISSN 0399-1350, JSTOR 23406858).
- Émile Bertaux, « Le tombeau d'une reine de France à Cosenza en Calabre », Gazette des Beaux-Arts, 1898, p. 265-276, et 369-378.
- Josiane Teyssot, « Politique et mariage chez les Capétiens. Le mariage royal de Clermont le 28 mai 1262 », dans Josiane Teyssot (dir.), Le mariage au Moyen-Âge (XIe – XVe siècles). Actes du colloque de Montferrand du 3 mai 1997, Clermont-Ferrand, Université Blaise-Pascal, 1997, p. 55-62. (étude du contexte du mariage).
Liens externes
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