Guillaume d'Urach

politicien allemand

Guillaume (Wilhelm) Charles Florestan Géro Crescence d'Urach, comte de Wurtemberg, duc d'Urach, né le à Monaco et mort le à Rapallo (Italie), est le second duc d'Urach, branche familiale issue de la maison de Wurtemberg.

Mindaugas II
Illustration.
Wilhelm von Urach, duc d'Urach,
éphémère roi Mindaugas II de Lituanie.
Titre
Prétendant au trône de Lituanie

(9 ans, 4 mois et 22 jours)
Prédécesseur lui-même (roi titulaire de Lituanie)
Successeur Karl Gero von Urach
Roi de Lituanie

(3 mois et 24 jours)
Prédécesseur Trône créé
Stanislas II (grand-duc de Lituanie, indirectement)
Successeur Trône aboli
Antanas Smetona (chef de l'État de la république de Lituanie)
lui-même (prétendant au trône)
Biographie
Dynastie Maison de Wurtemberg
Nom de naissance Wilhelm Karl Florestan Gero Crescentius von Urach-Württemberg
Date de naissance
Lieu de naissance Monaco
Date de décès (à 64 ans)
Lieu de décès Rapallo (Italie)
Père Friedrich von Urach
Mère Florestine de Monaco
Conjoint 1) Amélie Marie en Bavière
2) Wiltrud de Bavière
Enfants Premier lit :
Marie Gabrielle von Urach
Élisabeth von Urach
Karola von Urach
Wilhelm von Urach
Karl Gero von Urach, duc d'Urach
Margarete von Urach
Albrecht von Urach
Eberhard von Urach
Mechtilde von Urach
Héritier Karl Gero von Urach

Guillaume d'Urach
Monarques de Lituanie

Guillaume d'Urach est également un éphémère roi de Lituanie en 1918 sous le nom de Mindaugas II.

Biographie

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Famille

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Guillaume de Wurtemberg (futur Mindaugas II), sa première épouse, Amélie en Bavière et leurs enfants (1908).

Guillaume d'Urach, né au palais princier de Monaco le , est le fils de Frédéric de Wurtemberg-Urach, premier duc d’Urach (1810-1869), auquel il succède en qualité de 2e duc d'Urach et comme chef de famille en 1869, et de Florestine de Monaco (1833-1897)[1],[2].

Le deuxième duc d’Urach est général de cavalerie en congé de l'armée wurtembergeoise. Le royaume de Wurtemberg, tout en étant membre de l’Empire allemand, possédait une armée en propre. Il est également chevalier de l’ordre de l'Aigle noir, chevalier de l’ordre souverain de Malte[1].

Guillaume d'Urach se marie le à Tegernsee, avec Amélie Marie en Bavière (1865-1912) (fille de Charles-Théodore en Bavière et de Sophie de Saxe), nièce de l'impératrice d'Autriche (Sissi) et de la duchesse d'Alençon. Amélie Marie en Bavière et Guillaume d'Urach ont neuf enfants portant les titres de prince(sse) d'Urach et de comte(sse) de Wurtemberg[3] :

  • Maria-Gabriele d'Urach (Stuttgart - Stuttgart ) ;
  • Élisabeth d'Urach (de) (château de Lichtenstein - château de Frauenthal ), en 1921, elle épouse Karl de Liechtenstein (1878-1955) (fils d'Alfred de Liechtenstein et d'Henriette de Liechtenstein), dont quatre enfants ;
  • Karola d'Urach (Stuttgart - Tübingen-Lustnau ), célibataire ;
  • Guillaume d'Urach (de) (Stuttgart - Munich ), en 1928, il épouse Élisabeth Theurer (1899-1988), dont deux filles ;
  • Karl Gero d'Urach (château de Lichtenstein - château de Lichtenstein ), 3e duc d'Urach en succession de son père. En 1940, il épouse Gabriele von Waldburg zu Zeil und Trauchburg (1910-2005), sans postérité ;
  • Margarete d'Urach (château de Lichtenstein - Tübingen-Lustnau ), célibataire ;
  • Albert d'Urach (de) (Hanau - Stuttgart ), attaché de presse, en 1931, il épouse Rosemary Blackadder (1901-1975), dont il divorce en 1943, dont une fille, puis en 1943 il épouse Ute Waldschmidt (1922-1984), dont il divorce en 1960, dont deux enfants ;
  • Eberhard d'Urach, (Stuttgart - Tutzing ), il épouse en 1948 Iniga de Tour et Taxis (1925-2008), dont cinq enfants ;
  • Mathilde d'Urach (uk) (Stuttgart - Waldenburg ), en 1932, elle épouse Frédéric-Charles III de Hohenlohe-Waldenbourg-Schillingsfürst (de) (1908-1982), dont cinq enfants.

Veuf depuis 1912, Guillaume d'Urach se remarie le à Munich avec Wiltrud de Bavière (1884-1975), fille du roi (1913-1918) Louis III de Bavière (1845-1921), sans postérité. Le , Guillaume d'Urach meurt, à l'âge de 64 ans, à Rapallo en Ligurie[4].

Roi d'une saison

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Durant la Première Guerre mondiale, l'Empire allemand et ses alliés remportent de nombreuses victoires et occupent de larges territoires de l'Empire russe dont la Lituanie.

Le , le Conseil national lituanien proclame l’indépendance d'une « Lithuanie » (on écrivait encore ainsi le nom de ce pays à l’époque en français) sous occupation allemande. Par le traité de Brest-Litovsk signé le , la Russie (devenue bolchevique depuis la révolution d'Octobre) renonce, entre autres, aux Pays baltes[5].

Le , la Taryba (Conseil de Lituanie), sur les conseils de Matthias Erzberger[6], élit au trône de Lituanie Guillaume, 2e duc d’Urach. Celui-ci présente les avantages d’être catholique (religion dominante en Lituanie), de ne pas être un Hohenzollern qui sont la famille de l’empereur allemand Guillaume II, et d’avoir poursuivi une brillante carrière militaire[1].

La dévolution du trône à un prince allemand laissait espérer aux représentants lituaniens non seulement que l’Allemagne déploierait des troupes en Lituanie en cas d’intrusion russe ou soviétique, mais aussi l'absence d'union personnelle entre leur royaume et le royaume de Prusse ou de Saxe[7]. La dévolution de la couronne à Guillaume d’Urach ne fait pas l’unanimité. Non seulement, les quatre membres socialistes de la Taryba sont opposés à cette élection, mais aussi le chancelier allemand, partisan d'une union personnelle entre le royaume et la Prusse ou la Saxe[7].

Le , Guillaume d'Urach, 2e duc d'Urach et comte de Wurtemberg, est donc proclamé roi de Lituanie sous le nom de Mindaugas II, en souvenir d'un premier Mindaugas qui régna sur la Lituanie au XIIIe siècle. Le kaiser Guillaume II pensait avoir en ce nouveau roi (anciennement son sujet), une marionnette à diriger.

Guillaume d'Urach ne fut cependant jamais couronné et le , le Conseil de Lituanie, après avoir reporté la date de son couronnement, revient finalement sur sa décision et, appuyé par les autorités allemandes (dont le duc d'Urach dépendait en tant que sujet allemand), invalide son élection de manière définitive[8].

Guillaume d'Urach ne se rend jamais en Lituanie et le , devant la défaite militaire imminente de l’Allemagne, la Lituanie proclame la république. Le , un cabinet est constitué, sous l'autorité d'Augustinas Voldemaras[9].

Héritier légitime de Monaco

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Guillaume d'Urach (fils de Florestine de Monaco elle-même fille du prince souverain Florestan Ier de Monaco) occupait le 2e rang dans l'ordre successoral du trône princier de Monaco, lorsque le prince héréditaire, futur prince souverain Louis II de Monaco, avec l'aide intéressée de la France, « adopte » en 1919 sa fille naturelle Charlotte de Monaco pour la rendre dynaste. Ce sont des descendants de Charlotte de Monaco qui règnent à Monaco depuis 1949[10].

Comprenant que la France n'acceptera jamais qu'un Allemand monte sur le trône de Monaco, Guillaume d'Urach renonce à ses droits de succession à ce trône le [10]. Toutefois, le prince Albert Ier de Monaco, sur le conseil du parlement monégasque et avec l'accord des autorités françaises (dans le cadre du protectorat), était libre de modifier officiellement, et valablement, les règles de succession au trône monégasque (y inscrivant le droit de succession par adoption), comme son arrière-petit-fils Rainier III le fera par la suite lui aussi, et de ce fait, toute revendication, même officielle, d'un membre éloigné de la maison Grimaldi, ne pouvait être valable[10].

Honneurs

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Guillaume d'Urach est[1] :

Ascendance

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Mindaugas II de Lituanie est issu de la lignée morganatique des Wurtemberg-Urach, troisième branche de la maison de Wurtemberg, branche subsistante.

Titulature

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  • 1864-1869 : Son Altesse le comte Guillaume de Wurtemberg
  • 1869-1928 : Son Altesse sérénissime le duc d'Urach
  • 1918-1918 : Sa Majesté le roi de Lituanie

Références

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  1. a b c et d Énache 1999, p. 435.
  2. Michel Huberty, Alain Giraud, François Magdelaine, L'Allemagne dynastique (2) : Anhalt, Lippe, Wurtemberg, FeniXX, 642 p. (ISBN 9782402056380, lire en ligne), p. 165
  3. Énache 1999, p. 435-439.
  4. Énache 1999, p. 187.
  5. Soutou 1989, p. 702.
  6. Fischer 1970, p. 599.
  7. a et b Fischer 1970, p. 600.
  8. Hajo Holborn, A history of Modern Germany, Princeton University Press, (ISBN 0-691-00797-7, lire en ligne), p. 429.
  9. Fischer 1970, p. 603.
  10. a b et c Nicolas Fontaine, « 70 ans de l’accession au trône de Rainier III : une succession arrangée », sur Histoiresroyales.fr, (consulté le ).
  11. Wilhelmine de Tunderfeldt-Rhodis n'appartenant pas à une famille régnante,sa descendance est non dynaste pour ce qui est du trône ducal puis royal de Wurtemberg.

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Jean-Fred Tourtchine, Le Royaume de Bavière volume I, collection Les Manuscrits du Cèdre. Dictionnaire historique et généalogique, CEDRE (Cercle d'études des dynasties royales européennes), 212 pages, , ISSN 0993-3964 : voir pages 202 et suivantes pour la descendance d'Armand de Caumont La Force (1881-1950) et de son épouse Anne Marie Guigues de Moreton de Chabrillan (1894-1983).
  • Jean-Fred Tourtchine, Le Royaume de Bavière volume II, collection Les Manuscrits du Cèdre. Dictionnaire historique et généalogique, CEDRE (Cercle d'études des dynasties royales européennes), 198 pages, , ISSN 0993-3964.
  • Jean-Fred Tourtchine, Le Royaume de Bavière volume III — La Principauté de Monaco, collection Les Manuscrits du Cèdre. Dictionnaire historique et généalogique, CEDRE (Cercle d'études des dynasties royales européennes), 289 pages, , ISSN 0993-3964
  • Philippe du Puy de Clinchamps, Les Grandes Dynasties, PUF, collection Que sais-je ? (no 1178), 128 pages, 1965 (épuisé) : rubrique « Monaco », pages 86-90.
  • Joseph Valynseele, Rainier III est-il le souverain légitime de Monaco ? : étude de droit dynastique, 1964, 43 pages, in-8 (24 cm)
  • Monique da Rocha Carneiro, La descendance de Frédéric-Eugène [1732-1797] duc de Wurtemberg, éditeur : L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, 2000, 511 pages (ISBN 2-908003-17-1) : sur Guillaume (1864-1928) voir pages 244 et suivantes
  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).  .
  • Michel Huberty et Alain Giraud, L'Allemagne dynastique : Wittelsbach, t. IV, Le Perreux-sur-Marne, Alain Giraud, , 545 p. (ISBN 978-2-901138-04-4).
  • Michel Huberty, Alain Giraud, P. Chevassu et B. Magdelaine, L’Allemagne dynastique, t. II : Anhalt-Lippe-Wurtemberg, Le Perreux-sur-Marne, A. Giraud, , 641 p. (ISBN 978-2-901138-020).
  • Fritz Fischer (trad. Geneviève Migeon et Henri Thiès), Les Buts de guerre de l’Allemagne impériale (1914-1918) [« Griff nach der Weltmacht »], Paris, Éditions de Trévise, , 654 p. (BNF 35255571).  
  • Philippe Meyer, Baltiques : Histoire d'une mer d'ambre, Paris, Perrin, , 504 p. (ISBN 978-2-262-04215-8, lire en ligne).  
  • Henri Minczeles, Vilna, Wilno, Vilnius : La Jérusalem de la Lituanie, La découverte, coll. « TAP / série histoire contemporaine », , 508 p. (ISBN 9782707132017, lire en ligne)
  • Pierre Renouvin, La Crise européenne et la Première Guerre mondiale, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Peuples et civilisations » (no 19), , 779 p. (BNF 33152114).  
  • Georges-Henri Soutou, L'or et le sang : Les Buts de guerre économiques de la Première Guerre mondiale, Paris, Fayard, coll. « Nouvelles études historiques », , 963 p. (ISBN 978-2-213-02215-4, OCLC 905765263).  

Liens externes

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