Germaine Lecomte
Germaine Lecomte, née le [1] à Bressuire (Deux-Sèvres) et morte le à Paris (10e), fait partie des grandes couturières françaises ayant fondé une maison de haute couture à son nom[2].
Biographie
modifierC'est après le veuvage de sa mère, âgée de 32 ans, que Germaine Lecomte (née Marie Germaine Lecomte[3]) doit abandonner ses études pour se consacrer à un métier. Elle devient couturière à Bressuire pour subvenir aux besoins de la famille dont ses frères. Souhaitant la récompenser de son dévouement, sa mère l'envoie régulièrement à Paris chez une de ses sœurs en compagnie de ses cousines[4].
En 1920, elle quitte la ville de Bressuire pour s'installer à Paris où elle débute à la rue Richepanse dans un petit atelier de couture. Elle prend la responsabilité de l'atelier et rachète le fonds de commerce à la suite du décès de sa propriétaire. Elle augmente très rapidement sa clientèle pour en faire une maison de renom. L'après-guerre est une période d'expansion pour la haute couture et nombre de maisons voient le jour à cette époque[5].
Six années plus tard, en ayant déménagé au no 23 de la rue Royale[6], la maison de couture « Germaine Lecomte » occupe trois étages d'un immeuble et dispose de 450 ouvrières et 17 mannequins.
Malgré la crise des années 1930 et la Seconde Guerre mondiale, sa réputation traverse l’Atlantique et ses créations sont admirées lors des défilés. La maison « Germaine Lecomte » rivalise avec les plus grands du moment[7], tels que : Nina Ricci, Patou, Chanel, Vionnet, Schiaparelli…
En 1942, elle s'établit au no 9 de l'avenue Matignon[8].
Avant la Seconde Guerre mondiale, elle ouvre une succursale à Biarritz[9].
« Sculptrice » de la mode, elle a habillé autant les femmes de la haute bourgeoisie et de la noblesse que les stars du cinéma, durant ces périodes d'années folles et d’occupation[7].
Après la guerre, elle renouera ses relations commerciales dans toute l’Europe, avec les États-Unis, l’Amérique latine, l’Égypte, le Liban… et crée une filiale à Lausanne[10] (Suisse).
Après un séjour en Égypte, à la fin des années 1940, la couturière est envoûtée par le pays des pharaons et le retranscrit dans ses créations. Le , vêtue d’une somptueuse robe de la créatrice, Narriman Sadek épouse le roi d’Égypte Farouk 1er[7].
Elle travaillera pour de nombreuses célébrités de l’époque, pour le cinéma, pour les cours de toute l’Europe et à la couture, elle adjoint les parfums : « amour sorcier », « soir de fête ». Avec son compagnon, le peintre René Durey (1890-1959), elle est au cœur de la vie artistique et mondaine du tout-Paris, et également présente au festival de Cannes en 1947[11].
La maison de couture « Germaine Lecomte » ferme ses portes en 1957[10].
Elle meurt le [12] à son domicile parisien dans le 10e arrondissement.
Hommage
modifierLe , la rue Germaine Lecomte est inaugurée par la municipalité de la ville de Bressuire[13].
Notes et références
modifier- Notice administrative, sur le site culture.gouv.fr (consulté le 29 mars 2017)
- (en) « 1892 Doll », sur The Metropolitan Museum of Art (consulté le )
- Germaine Lecomte née Marie Germaine Lecomte, sur le site lesgensducinema (consulté le 29 mars 2017)
- Les célèbres bressuirais, sur le site de l'association HPb (consulté le 29 mars 2017)
- Guénolée Milleret 2015, L'euphorie des années 1920, p. 81 à 82
- « L'Officiel De La Mode n°54 de 1926 », sur patrimoine.editionsjalou.com, L'Officiel (consulté le )
- Bulletin N° 59, publié en 2008, sur le site de l'association HPb (consulté le 29 mars 2017)
- « L'Officiel De La Mode n°253 de 1942 », sur patrimoine.editionsjalou.com, L'Officiel (consulté le )
- Guénolée Milleret 2015, La professionnalisation du métier de mannequin, p. 128
- « Les notes de Paris », L'art et la mode, vol. Numéro spécial, , p. 238 et 239 (lire en ligne, consulté le )
- Le festival de Cannes de 1947, publié le 22 avril 2013 sur le site le.blog50.com (consulté le 29 mars 2017)
- Fiche identitaire complète, sur le site lesgensducinema.com (consulté le 29 mars 2017)
- Journées du patrimoine 2008 en Deux-Sèvres, sur le site adane.canalblog.com (consulté le 29 mars 2017)
Source
modifier- Guénolée Milleret (préf. Alexis Mabille), Haute couture : Histoire de l'industrie de la création française des précurseurs à nos jours, Paris, Eyrolles, , 192 p. (ISBN 978-2-212-14098-9, lire en ligne)