Fusillés de la villa Montfleury à Cannes

Les fusillés de la villa Montfleury sont huit résistants qui ont été fusillés collectivement le , jour du débarquement en Provence, par la Gestapo cannoise à Cannes (Alpes-Maritimes) dans le sous-sol de son siège la villa Montfleury.

La stèle commémorative érigée en 1948 au niveau du 42 boulevard Montfleury.
La stèle commémorative érigée en 1948 au niveau du 42 boulevard Montfleury.

Aujourd'hui, une stèle commémorative rappelle cette exécution collective. Elle se trouve au niveau du 42, boulevard Montfleury à Cannes (Alpes-Maritimes). Une cérémonie commémorative y a lieu tous les .

Ce sont cependant douze personnes qui se trouvent ce dans les quatre cellules de la villa Montfleury (dix hommes et deux femmes) : dix sont fusillés mais deux survivent, un réussit à s'enfuir au début du massacre et une autre est épargnée.

La Gestapo niçoise a elle aussi fusillé des résistants le jour du débarquement en Provence, 21 résistants (ainsi que deux collaborateurs) sont fusillés à Nice (Alpes-Maritimes), au quartier de l'Ariane, le long du Paillon. Deux autres résistants ont déjà été fusillés à l'Ariane le [1].

La villa Montfleury : le siège de la Gestapo cannoise

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Le , les Italiens signent l'armistice avec les alliés. Il est rendu public le .

La 4e armée stationnée dans le sud-est de la France se replie dans la panique pour ne pas être faite prisonnière par l'armée allemande qui vient occuper la zone italienne.

Les Allemands prennent le contrôle de l'ancienne zone d'occupation italienne dans les Alpes-Maritimes et s'installent donc aussi à Cannes (Alpes-Maritimes).

La Gestapo choisit la villa Montfleury comme siège. Dans les caves du sous-sol sont aménagées quatre cellules. Chaque cellule est fermée par une grille. Le couloir qui permet d'accéder aux cellules est fermé par une barrière métallique. De nombreux résistants, juifs et réfractaires y ont été enfermés et pour beaucoup torturés (Hélène Vagliano, Léon Noël...)[2].

En , une nouvelle équipe de la Gestapo s'installe à la villa Montfleury. Le chef est le capitaine Hans Josef Moser, accompagné parfois par sa maîtresse, la danseuse italienne Hélène Monti. Il est accompagné de deux officiers adjoints. Le lieutenant Willy Bauer, ancien garçon brasseur qui est accompagné par sa maîtresse Lucienne d'Amore, épouse Poggi, surnommée Lily. Il y a également le lieutenant Richard Held, surnommé lieutenant Richard, Français mosellan condamné trois fois pour vol. Il est l'interprète à la petite moustache et aux lunettes rondes. Il est accompagné par sa maîtresse Berthe Blanchet, épouse Jaubert, une Française domiciliée avenue des Palmiers[3]. À ces trois officiers et leurs maîtresses s'ajoutent August Wierges (intendant), son épouse Adèle, domiciliée à Monte-Carlo (Monaco); et le Bavarois Bilhartz, bon joueur de piano. Le chauffeur Barthélémy est à leur service ainsi que deux domestiques françaises : Marie-Louise et Madeleine[4].

L'action des Groupes d'Action du Parti Populaire Français (G.A. - P.P.F.)

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La Gestapo peut compter sur les services d'auxiliaires français. Ce sont les Groupes d'Action du Parti populaire français de Jacques Doriot (Les G.A. - P.P.F.). Ils ont été officiellement créés en à la suite d'une proposition écrite de Simon Sabiani, adjoint de Doriot, dans une lettre datée du à destination d'Heinrich Himmler, chef des S.S. (Schutzstaffel) et de la Gestapo[4].

Le quartier général des G.A. - P.P.F. de Cannes est l'hôtel Cavendish. Ils possèdent également une sorte de dépôt pour leur basses besognes à la villa Conchita située dans le boulevard Carnot et aujourd'hui remplacée par un immeuble[4].

Ces gestapistes cannois sont habillés en civil mais armés[4]. Ils sont dirigés par Charles Palmieri surnommé Merle d'où leur surnom d' « équipe Merle ». L'autre responsable est Auguste Brisset. La direction départementale est entre les mains d'Honoré Goyeneche basé à Nice à l'hôtel Columbia. L'équipe des G.A. - P.P.F. cannois est composée de Bruno Allegri, Eugène Auda, Joseph Bolla, Guido Comis, Joseph Court, André Favier, Eugène Gaillard, Lucien Garino, Émilien Goleto, Pierre Gravino, Paul Malaguti, Sylvio Mugnai, Antonin Occera, Vincent Orizone, Jean-Paul Pallanca, Marcel Protiere, un homme surnommé Simon, Ellio Testi, un homme surnommé Toto et Levanti Viola[5].

Ces hommes déterminés puisque irrémédiablement compromis avec l'occupant allemand sont très efficaces car beaucoup connaissent parfaitement Cannes. Paul Malaguti est ainsi né dans le quartier populaire du Suquet. Il est domicilié 10, rue Georges Clemenceau. Il travaille comme livreur avant de s'engager comme auxiliaire de la Gestapo[6]. Ils sont souvent jeunes (Paul Malaguti est né le et s'engage donc à l'âge de 17 ans), socialement déclassés et analphabètes. 70 % d'entre eux ont déjà eu affaire à la justice[7]. Ils font partie du sous-prolétariat (le lumpen proletariat) évoqué par Karl Marx. L'engagement dans les G.A. - P.P.F. leur donne un pouvoir immense et un sentiment de toute-puissance. Leur position de gestapiste leur fournit les moyens pour une énorme revanche sociale.

Si pour certains, cet engagement dans les G.A. - P.P.F. est un engagement idéologique, il s'agit aussi et surtout d'un moyen de s'enrichir rapidement. Les G.A. - P.P.F. touchent en effet « 2,500 francs par mois plus une prime pour chaque juif, réfractaire ou résistant arrête et livré, plus les à-côtés juteux des vols, pillages ou rançons ordinaires[4] ». Ils fournissent au minimum une affaire par jour à leurs maîtres[6].

Après la Libération, dans son numéro 4 du , le journal L'Ergot[8] réalise une enquête sur les agissements des G.A. - P.P.F.. L'exemple de l'affaire Smilévitch est révélateur de leurs agissements et de leurs pouvoirs [9]. Le soir du , un groupe de trois gestapistes quitte la villa Conchita pour une chasse aux juifs. Il est dirigé par Auguste Brisset qui est accompagné par Paul Malaguti et Jean-Paul Pallanca. Ensemble, ils suivent dans la rue Aiby Raufman qui rentre du cinéma avec Charlotte Epstein. Il la raccompagne chez elle, dans une villa du boulevard Carnot. Les G.A. - P.P.F. arrivent et se présentent comme la police allemande. Ils contrôlent les papiers du jeune homme et s'écrient Faux papiers ça ! Vous êtes juifs. Ils arrêtent le jeune homme et l'emmènent. Prévenus, par l'oncle de Charlotte Epstein, son frère Lucien et son beau-frère Simon Mittelstein partent prévenir Samuel Smilévitch et rentrent ensuite chez eux 82 boulevard Galliéni. C'est là qu'ils sont à leur tour arrêtés le soir-même à 22 heures avec leurs familles[10],[11] sauf trois enfants : Alain Raufman fils de Lucien Raufman, Jean Mittelstein et Colette Mittelstein enfants de Simon Mittelstein et Fanny Raufman. Les G.A. - P.P.F. conduisent leurs victimes à la villa Conchita, boulevard Carnot, pour les interroger. Ils savent qu'ils vont toucher une prime pour ces arrestations ou bien une rançon. Un homme survient alors à la villa. Il s'agit de Samuel Smilévitch[12], le secrétaire de la Maison des Prisonniers de Cannes. Grand blessé, il est invalide de guerre à 60 %. Il a obtenu la croix de Guerre avec 7 citations et la médaille militaire. Il se présente et essaie de faire libérer trois juifs arrêtés. Face au refus des trois G.A. - P.P.F., il se retire. Ceux-ci se rendent compte après coup que le nom Smilévitch est à consonance juive et prévoient de le rechercher le lendemain. De son côté, Smilévitch prend en charge avec son épouse les 3 enfants dont les familles ont été arrêtées la veille. Ils les emmènent chez des parents au Cannet et cherchent une cachette plus sûre. Le , un groupe de 5 G.A. - P.P.F. quitte la villa Montfleury. Il s'agit de Paul Malaguti, Jean-Paul Pallanca et des surnommés Simon et Toto. Ils sont dirigés Par Charles Palmieri (alias Merle) en personne. Ils vont d'abord arrêter un dénommé Levy dénoncé par un Français. L'adresse est cependant incertaine et sur place ils tombent sur un couple Lecuyer qu'ils emmènent tout de même à la villa Conchita pour vérification. Monsieur Lecuyer est giflé lorsqu'il s'obstine, papiers à l'appui, à ne pas être israélite et à ne pas s'appeler Levy. Les Lecuyer sont cependant relâchés. Les Smilévitch se rendent quant à eux au Cannet pour récupérer les enfants et les emmener au Rayon de Soleil, une œuvre sociale d'aide aux enfants de prisonniers, comme convenu avec Hélène Vagliano. Cependant, en arrivant sur place, ils découvrent que les enfants[13] et les personnes qui les cachaient[14] ont été arrêtés. Cependant, les G.A. - P.P.F. sont là et arrêtent alors les Smilévitch. Ils sont emmenés à la villa Conchita. Charles Palmiéri conduit l'interrogatoire. Samuel Smilévitch donne son identité mais refuse d'en dire davantage. Il est frappé puis Charles Palmieri lui propose un marché. Il va rentrer chez lui et préparer une liste des juifs cannois qu'il connaît pour pouvoir les arrêter. Ainsi, il ne sera plus inquiété. En attendant, sa femme est gardée en otage. Quelques heures plus tard, Samuel Smilevitch revient à la villa Conchita mais sans la liste. Furieux, les G.A. - P.P.F. le frappent et le torturent pour obtenir de lui une liste de juifs. Face à la résistance de Samuel Smilévitch, les G.A. - P.P.F. le livrent à la Gestapo à la villa Montfleury. Là, Samuel Smilévitch est de nouveau frappé et torturé. Face à son refus de parler, le lieutenant Richard Held finit par lui tirer une balle dans la tête le . Il ordonne à madame Smilévitch de partir ce qu'elle finit par faire, en état de choc[15]. Le corps de Samuel Smilévitch est retrouvé par un promeneur à Mougins (Alpes-Maritimes), quartier de la crémaillère, dans un sentier au bord de la route nationale allant de Cannes (Alpes-Maritimes) à Grasse (Alpes-Maritimes). Une enquête de police est tout de même menée. Elle montre le rôle joué par les G.A. - P.P.F.. Le commissaire de police Augustin Isnard de la sûreté de Nice décide d'investir l'hôtel Cavendish, le siège du G.A. - P.P.F. cannois vers 10 heures 30. Il est accompagné des inspecteurs Charpentier, Espel, Favier et Pietrera, tous armés. Ils arrêtent Auguste Brisset et les G.A. - P.P.F. présents et les emmènent, menottes aux mains, à l'hôtel de police. Là, ils sont identifiés, photographiés, interrogés et, piteux, reconnaissent leurs actes criminels. C'est alors que surgissent des S.S. armés, conduits par le capitaine Moser, le chef de la Gestapo cannoise en personne. Les G.A. - P.P.F. sont délivrés et les agents de police sont arrêtés à leur tour et conduits à la villa Montfleury. Ils sont enfermés durant trois heures dans les cellules du sous-sol. Ils sont ensuite relâchés tout en subissant de terribles menaces. Le dossier Smilévitch est clos par la police[16],[17]. Cet assassinat n'est cependant pas oublié à la Libération d'autant que Samuel Smilévitch est également membre du groupe Jean-Marie,la 40e Cie F.T.P.F.. Il fait partie du 1er détachement et du 3e groupe[18],[19],[20].

L'affaire Pellegrino-Albertini illustre les actions du G.A. - P.P.F. dans sa chasse aux résistants et aux réfractaires au travail obligatoire. Le lundi , le résistant Jean-Baptiste Albertini et le réfractaire au Service du travail obligatoire (S.T.O.) Marin Pellegrino sont arrêtés dans la rue, boulevard Carnot, et conduits à la villa Conchita. Jean-Baptiste Albertini est relâché, faute de preuves. Marin Pellegrino est gardé pour être envoyé en Allemagne. Le G.A. - P.P.F. Paul Malaguti, armé, le surveille. Jean-Baptiste Albertini parvient cependant à faire évader Marin Pellegrino le . Les G.A. - P.P.F. Paul Malaguti, Joseph Court et Jean-Paul Pallanca (surnommés le « trio ») se lancent immédiatement à leur poursuite. Paul Malaguti connaît la famille Pellegrino et fonce chez eux. Il est environ 22 heures. Ils trouvent seulement madame Pellegrino. Ils partent alors interroger deux amis de Jean-Baptiste Albertini. Ils arrivent chez le carrossier Arthur Curcio au 26 avenue du Camp Long. Il prétend ne rien savoir mais les G.A. - P.P.F. l'enlèvent et le conduisent chez Maurice Lanzo, fourreur domicilié rue Walter Scott. Apeurés et menacés, les deux hommes fournissent quelques indications. Jean-Baptiste Albertini est finalement arrêté vers minuit chez son oncle, rue Prince de Galles, où il se cache. Il refuse de trahir Marin Pellegrino et les G.A. - P.P.F. le livrent à la Gestapo, villa Montfleury. Jean-Baptiste Albertini fait partie des fusillés du [21].

Les G.A. - P.P.F. parviennent à faire tomber un groupe de résistants en . Le , Marcel Neydorff, résistant du M.L.N. d'Antibes, rencontre un jeune homme qui lui annonce vouloir rejoindre le maquis. Marcel Neydorff l'oriente vers un ami résistant de Vence, le douanier Marius Martini. Le jeune patriote est en fait un des membres du G.A. - P.P.F.. Marcel Neydorff est arrêté et livré à la Gestapo cannoise à la villa Montfleury. Il est torturé par les agents de la Gestapo. Il craque probablement[22]. Le , tous les G.A. - P.P.F. sont mobilisés par la Gestapo pour aller arrêter les membres du groupe de résistance de Marcel Neydorff. Ils arrêtent le douanier Marius Martini de Vence, le fontainier de la compagnie des eaux d'Antibes Louis Balesi, son beau-frère Hippolyte Séguran de Cagnes-sur-Mer, Gustave Biny et Alfred Froidurot[23].

12 prisonniers dans les cellules

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Le , ce sont donc 12 personnes (10 hommes et deux femmes) qui se trouvent dans les 4 cellules situées au sous-sol de la villa Montfleury[24].

Deux femmes, Concetta Biacca d'Antibes et une Tchèque à l'identité inconnue, se trouvent dans la cellule numéro 2[23].

Dans les trois autres cellules se trouvent Jean-Baptiste Albertini arrêté par les G.A.-P.P.F. dans la nuit du 27 au et livré à la Gestapo, Pierre Chalmette ancien de Vallauris arrêté le , Georges Krengel du Cannet, l'inspecteur de police Édouard Negri, Marcel Neydorff de Cannes arrêté le par les G.A. - P.P.F. et livré à la Gestapo, Marius Martini de Vence, Louis Balesi d'Antibes, Hippolyte Séguran de Cagnes-sur-Mer, Gustave Biny et Alfred Froidurot, tous les cinq arrêtés le par les G.A. - P.P.F. et livrés à la Gestapo[23].

Le 15 août 1944 : Le drame se prépare

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Le a lieu le débarquement en Provence. Les combats ont lieu dans le Var mais la population cannoise perçoit depuis la veille les échos des bombardements alliés réalisés par l'aviation et les forces navales. De nombreux avions alliés passent dans le ciel azuréen.

À la villa Montfleury, c'est l'effervescence. Dans les cellules, les résistants sont partagés entre joie et angoisse. Que vont décider les agents de la Gestapo ? Que va-t-on faire d'eux ?

Le capitaine Hans Josef Moser passe son temps au téléphone pour obtenir un ordre de ses supérieurs de Nice. Pendant ce temps ses lieutenants Willy bauer et Richard Held brûlent dans le jardin les documents compromettants (dossiers, lettres de dénonciations...). L'intendant August Wierges et le bavarois Bilhatz portent des caisses. Les femmes et maîtresses sont présentes avec leurs bagages bouclés (Hélène Monti, Berthe Blanchet et Adèle Wierges) à l'exception de Lucienne d'Amore épouse Poggi surnommée Lily. Le chauffeur Barthélémy s'active. Trois feldgendarmes requis par Moser sont là. Ils doivent protéger la fuite du groupe vers Nice et l'Italie. Une équipe de quatre G.A. - P.P.F. est venue de la villa Conchita pour assurer la sécurité et essayer d'obtenir de l'essence pour s'enfuir. Il s'agit de Paul Malaguti, Bruno Allegri, Lucien Garino et Joseph Court. Hans Moser n'est pas tranquille avec les douze résistants et le stock d'armes entreposés au sous-sol de la villa. Il place Paul Malaguti comme sentinelle à la grille de la villa[25]. Il est armé d'une mitrailleuse et d'un 6.35[26].

Les agents de la Gestapo cannoise reçoivent enfin l'ordre d'évacuer leur siège de Cannes (Alpes-Maritimes) et de rejoindre la villa Trianon au quartier Cimiez à Nice (Alpes-Maritimes), siège de la Gestapo niçoise. Que faire alors des douze prisonniers ? Il faut les liquider.

Vers dix-neuf heures, un dîner est servi à la villa Montfleury. Le chauffeur Barthélémy est allé chercher la domestique Marie-Louise chez elle pour le préparer. La table compte neuf couverts (capitaine Moser et Hélène Monti, le lieutenant Bauer, le lieutenant Held et Berthe Blanchet, Bilhartz et les trois feldgendarmes). Au menu : jambon, viande froide, salade, fruits. Quatorze bouteilles de vin du Rhin et de champagne sont bues. Les autres (Wierges, sa femme et le chauffeur Barthélémy dans la cuisine) mangent sur le pouce. Paul Malaguti continue à monter la garde. La domestique Marie-Louise distribue une soupe aux prisonniers. Ceux-ci se disent que s'ils sont nourris, ils ne vont peut-être pas être éliminés[26].

Vers vingt heures, un premier convoi part direction la villa Trianon à Nice. Moser, Bauer et Held restent ainsi que Paul Malaguti. On ignore si un ou plusieurs feldgendarmes sont encore là[26].

20 heures 30 : le massacre

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Montage présentant les photographies des corps des 8 résistants fusillés et décédés le 15 août 1944 dans les caves de la villa Montfleury de Cannes, publié dans le journal L'Ergot no 15, édition du 21 décembre 1944.
 
Plan descriptif des circonstances et lieux du massacre, publié dans le journal L'Ergot no 15, édition du 21 décembre 1944.

À 20 heures 30, le chef de la Gestapo cannoise (Moser) et ses deux lieutenants (Held et Bauer) descendent au sous-sol vers les cellules. Moser fait sortir la prisonnière tchèque de la cellule numéro 2 où elle est enfermée avec Concetta Biacca. Il lui dit « Heraus ! » (« Sors d'ici ! ») et elle disparaît rapidement par l'escalier. On ignore son identité, ce qu'elle devient et pourquoi elle est épargnée[27]. Cependant, ce traitement de faveur et le fait que personne ne lui tire dessus lorsqu'elle sort de la cave laisse à penser qu'il s'agit probablement d'une moucharde placée dans la cellule pour essayer de recueillir des confidences ou des informations de la part des prisonniers. D'ailleurs, dans un témoignage recueilli en par le centre de documentation de la persécution juive à Nice, Sophie Goldrin Epstein évoque la présence d'une moucharde dans sa cellule de la villa Montfleury[28]. Elle vit à Antibes avec son époux Michel Epstein[29],[30],[31], gérant du palais Wilson, arrêté le à Nice dans le cadre des persécutions raciales et déporté. Désemparée, elle rencontre Samuel Smilévitch qui la convainc de s'installer à Cannes et lui fournit de faux papiers. Elle est cependant arrêtée avec les siens le par les G.A. - P.P.F. de Cannes qui les emmènent à la villa Montfleury. Dans sa cellule se trouvent 15 personnes dont une personne que les prisonniers identifient rapidement comme une moucharde car elle est mieux traitée que les autres prisonniers. Envoyées le lendemain à l'hôtel Excelsior à Nice en attendant d'être transférée au camp d'internement de Drancy, Sophie Goldrin, ses deux filles, sa sœur, son frère et d'autres sont finalement libérés le .

Dans la cave de la villa Montfleury, Moser poursuit sa besogne. Il fait venir dans la cellule les dix hommes jusque-là répartis dans les trois autres cellules. Cependant, les onze résistants sont trop serrés pour le massacre qu'a prévu Moser. Il va alors seul au fond du couloir, devant la grille ouverte de la cellule numéro 4, la plus grande. Il ordonne aux onze détenus de sortir de la cellule numéro 2 et de venir dans la cellule numéro 4. Le lieutenant Held est à l'entrée du couloir près de la grille d'accès qui est laissée ouverte. Bauer se tient dans la cellule numéro deux dont il assure l'évacuation, pistolet à la main, en hurlant « Schnell ! » (« vite ! »)[27].

Les prisonniers ont compris ce qui les attend. Concetta Biacca doit sortir la dernière de la cellule numéro 2. Elle se débat. Bauer lui tire alors une balle en pleine tête. Elle s'effondre mortellement blessée mais s'agrippe à son assassin et le fait tomber [32]. Richard Held tire à son tour sur les résistants et aide Bauer à se relever. Il libère ainsi un instant la grille de sortie. Edouard Negri bondit alors dans l'escalier. Sous les balles qui sifflent, il parvient à s'enfuir dans le jardin[27]. Il entend les coups de feu au sous-sol où la tuerie se poursuit. Il arrive à la grille gardée par Paul Malaguti et il court dans la rue. Il a la chance de tomber sur un gardien de la paix qui le prend sur sa bicyclette. Il entend « Halte ! Police ! Arrêtez-le ! » et essuie des coups de feu. On ignore clairement si c'est Paul Malaguti ou bien un des feldgendarmes qui serait resté qui a tiré[33] même si d'autres sources semblent confirmer le rôle joué par Paul Malaguti[32]. Edouard Negri n'est pas atteint par les balles et il réussit à fuir.

Au sous-sol, les trois officiers de la Gestapo poursuivent le massacre et tirent dans le tas. Pris dans sa folie meurtrière, Bauer blesse même son complice Held d'une balle dans le pied. Le lieutenant Held monte se soigner. Pendant ce temps, Moser et Bauer achèvent la besogne et distribuent rapidement les coups de grâce avant de remonter à leur tour. Cependant, deux hommes ont survécu (Louis Balesi et Marcel Neydorff) en se protégeant avec les matelas de la cellule [33],[34].

Le départ des assassins

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Les trois officiers et Paul Malaguti quittent à leur tour la villa Montfleury entre minuit et deux heures du matin. Ils arrivent à la villa Trianon à Nice. De là, un convoi part le en Italie. Richard Held doit cependant s'arrêter avec sa maîtresse Berthe Blanchet à Monte-Carlo pour soigner sa blessure[35].

La ville de Cannes est libérée le par l'action combinée de la résistance et des forces alliées.

Les suites judiciaires

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Marcel Neydorff est accusé à la Libération d'avoir probablement livré sous la torture ses camarades Marius Martini, Louis Balesi, Hippolyte Séguran, Gustave Biny et Alfred Froidurot. Même s'il est lui-même rescapé du massacre du , il est jugé et condamné aux travaux forcés à perpétuité et à la privation de tous ses droits civiques[35].

Charles Palmieri, Joseph Bolla et Émilien Galetto sont arrêtés et exécutés. Wierges, Gaillard, Gravino et Protiere sont emprisonnés[35].

Richard Held est jugé par la cour de Justice de Grasse. Originaire de Moselle, il a été trois fois condamné pour vol avant de rejoindre la Gestapo comme interprète et devient lieutenant de la Gestapo cannoise. Il est arrêté avec sa maîtresse Berthe Blanchet à Monte-Carlo. Pour ses différents crimes, Richard Held est condamné à mort le par la Cour de Justice de Grasse et exécuté le [36].

Le cas Paul Malaguti

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Paul Malaguti s'est enfui en Italie. Il est finalement déporté depuis Munich au camp de concentration de Dachau soit pour espionner la résistance qui s'y organise, soit parce qu'il a été arrêté par la Sicherheitspolizei, soit pour se donner un alibi de déporté pour revenir en France. Il entre au camp de concentration de Dachau le non pas comme détenu politique mais avec la mention « Nicht Aussenlager » (« Pas de kommando »). Le camp de concentration de Dachau est libéré un mois plus tard le [37].

Pendant ce temps, il est jugé en France par contumace par la Cour de Justice de Grasse. Il est simplement accusé d'avoir tiré sur Edouard Negri lorsque ce dernier a fui la villa Montfleury. Il est initialement condamné à mort par contumace le . Par manque de preuves, cette condamnation est finalement effacée le par la cour d'assises des Alpes-Maritimes. Cependant, Paul Malaguti n'a pas été jugé pour toutes ses autres activités au service de la Gestapo au sein des G.A. - P.P.F[33].

Après sa libération de Dachau, il s'engage dans la Légion étrangère sous le nom de Menz et participe à la guerre d'Indochine[38].

En sortant de la Légion, il s'installe au Gué-L'Évêque à Montereau près de Lorris (Loiret). Dans ce secteur, 44 résistants et civils ont été tués par les S.S. le [39]. Dans les années 1950, il devient le trésorier du Front National pour l'Algérie française. En 1957, il s'engage dans l'activisme pour l'Algérie française et l'organisation terroriste de l'O.A.S.[40]. Pour ses activités, il est interné à la prison de la Santé et au camp de Thol[41].

Il rejoint le Front National et se présente à plusieurs élections [42]. Il est finalement élu au conseil régional de la région Centre[40].

Il est mis en cause dans la presse pour ses activités pendant la Seconde Guerre mondiale. Il déclare : « J'ai eu la malchance de me retrouver dans un endroit à Cannes où il ne fallait pas être » ou encore « Moi, j'attends qu'on me reproche quelque chose[43] ». Il raconte alors que s'il se trouve en Italie en , c'est parce qu'« il a été arrêté par la Gestapo cannoise le et déporté en Italie puis en au camp de concentration de Dachau[44] », ce qui est faux au vu des informations fournies ci-dessus. Il quitte en effet volontairement Cannes avec la Gestapo le non pas comme prisonnier mais comme collaborateur. De même, il entre bien au camp de concentration de Dachau mais pas avant le . Il n'entre pas comme détenu politique, c'est-à-dire comme résistant, mais comme un homme à ne pas laisser sortir.

Paul Malaguti décède le jeudi des suites d'un cancer à l'hôpital d'Orléans (Loiret)[45].

Les huit résistants assassinés

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Les décès sont tous déclarés le , veille de la libération de la ville, au service de l'état civil de Cannes (Alpes-Maritimes).

  • Jean-Baptiste Albertini : Il naît le à Rutali (Corse-du-Sud). Il est le fils de François Albertini et de Jeanne Cordoliani. Il est cultivateur domicilié rue Walter Scott, villa « Sole Mio », à Cannes (Alpes-Maritimes). Membre des F.F.I., il est arrêté dans la nuit du 27 au par le G.A. - P.P.F. cannois et livré à la Gestapo. Il est emprisonné dans les cellules de la villa Montfleury, siège de la Gestapo cannoise. Il est torturé. Il est assassiné avec 7 autres résistants au sous-sol de la villa Montfleury le . Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de la villa Montfleury à Cannes (Alpes-Maritimes), sur le Monument Aux Morts de Cannes (Alpes-Maritimes) et sur le monument aux morts de Rutali (Corse-du-Sud). Il est reconnu Mort pour la France.
  • Concetta Biacca : Elle naît le à Reggio de Calabre en Calabre en Italie. Elle est la fille de Vincenzo Biacca et de Giuseppa Lo Presti. Elle est domiciliée 18, rue de Fersen à Antibes (Alpes-Maritimes). Membre des F.F.I., elle est arrêtée par la Gestapo cannoise. Elle est emprisonnée dans la cellule no 2 de la villa Montfleury, siège de la Gestapo cannoise. Elle est torturée. Elle est assassinée avec 7 autres résistants au sous-sol de la villa Montfleury le (tuée d'une balle tirée dans la tête par l'officier de la Gestapo Bauer). Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de la villa Montfleury à Cannes (Alpes-Maritimes). Elle est reconnue Morte pour la France. Elle est inhumée au cimetière communal de Rabiac à Antibes, carré 6, tombe individuelle.
  • Gustave François Gaston Biny : Il naît le à Clérey (Aube). Il est le fils de Gustave Adolphe Biny et de Laure Marie Sic. Il est employé de banque domicilié boulevard Foch à Antibes (Alpes-Maritimes). Membre des F.F.I., il est arrêté le par la Gestapo cannoise à la suite de l'arrestation de Marcel Neydorff. Il est emprisonné dans les cellules de la villa Montfleury, siège de la Gestapo cannoise. Il est torturé. Il est assassiné avec 7 autres résistants au sous-sol de la villa Montfleury le . Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de la villa Montfleury à Cannes (Alpes-Maritimes). Il est reconnu Mort pour la France.
  • Pierre Raymon Chalmette : Il naît le à Menton (Alpes-Maritimes). Il est le fils de Victor Raymond Chalmette et de Marguerite Georgette Élise Soucat. Il épouse Édith Kate Laud le à Londres. Il est commerçant à Golfe-Juan, station de balnéaire de Vallauris (Alpes-Maritimes) et domicilié chemin des Clas. Il est maire de Vallauris (Alpes-Maritimes) pour le PCF de 1936 à 1941 avant d'être révoqué par le régime de Vichy. Il rejoint le groupe de résistance Étienne (M.L.N.). Il est arrêté une première fois le par les carabiniers italiens et interné au camp de Valescure à Saint-Raphaël (Var). Libéré, il est de nouveau arrêté mais cette fois par la Gestapo cannoise le comme membre des F.F.I.. Il est emprisonné dans les cellules de la villa Montfleury, siège de la Gestapo cannoise. Il est torturé. Il est assassiné avec 7 autres résistants au sous-sol de la villa Montfleury le . Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de la villa Montfleury à Cannes (Alpes-Maritimes), sur le monument aux morts de Vallauris (Alpes-Maritimes), une plaque commémorative de l'église Saint-Pierre à Golfe-Juan à Vallauris (Alpes-Maritimes). Il existe une avenue Pierre Chalmette à Golfe-Juan à Vallauris (Alpes-Maritimes). Il est reconnu Mort pour la France[46].
  • Alfred Froidurot : Il naît le à Semur-en-Auxois (Côte-d'Or). Il est le fils d'Alphonse Froidurot et de Marie Blanche Girardot. Il épouse Lucienne Arnould. Il est commerçant domicilié à la cité ouvrière d'Antibes (Alpes-Maritimes). Membre des F.F.I., il est arrêté le par la Gestapo cannoise à la suite de l'arrestation de Marcel Neydorff. Il est emprisonné dans les cellules de la villa Montfleury, siège de la Gestapo cannoise. Il est torturé. Il est assassiné avec 7 autres résistants au sous-sol de la villa Montfleury le . Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de la villa Montfleury à Cannes (Alpes-Maritimes). Il est reconnu Mort pour la France. Il est inhumé au cimetière communal de Rabiac à Antibes, carré 6, tombe individuelle.
  • Georges Krengel : Il naît le dans le 18e arrondissement de Paris. Il est le fils de Jacob Krengel et de Livia Weisinger. Il se marie le avec Cheila Bronstein à Cannes (Alpes-Maritimes). Il est tailleur domicilié au « Pigeon Blanc » au Cannet (Alpes-Maritimes). Membre des F.F.I., il est arrêté par la Gestapo cannoise. Il est emprisonné dans les cellules de la villa Montfleury, siège de la Gestapo cannoise. Il est torturé. Il est assassiné avec 7 autres résistants au sous-sol de la villa Montfleury le . Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de la villa Montfleury à Cannes (Alpes-Maritimes) et sur le Monument Aux Morts de Cannes (Alpes-Maritimes). Il est reconnu Mort pour la France.
  • Marius Martini : Il naît le à Coursegoules (Alpes-Maritimes). Il est le fils de Barthélémy Martini et de Marie Chabaud. Il épouse Justine Giauffet. Il est préposé des douanes à Antibes (Alpes-Maritimes). Il est membre du groupe F.F.C., du réseau Gallia Kasanga, du réseau Tartane-Masséna, des F.F.I.. Il est arrêté le par la Gestapo cannoise à la suite de l'arrestation de Marcel Neydorff. Il est emprisonné dans les cellules de la villa Montfleury, siège de la Gestapo cannoise. Il est torturé. Il est assassiné avec 7 autres résistants au sous-sol de la villa Montfleury le . Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de la villa Montfleury à Cannes (Alpes-Maritimes), sur le monument aux morts de Vence(Alpes-Maritimes), le monument commémoratif de la résistance à Vence (Alpes-Maritimes), le monument aux morts d'Antibes (Alpes-Maritimes) et la plaque commémorative du quai de la douane à Nice (Alpes-Maritimes). Il est cité sur le livre d'Or du corps de la douane, guerre 1939-1945. Il est reconnu Mort pour la France, cote AC-21P-92785 [47]. Il est médaillé de la résistance (JO du 17/05/1946).
  • Hyppolite Séguran : Il naît le à Constantinople (Turquie). Il est le fils d'Honoré Séguran et d'Anna Joséphine Bonifassi. Il épouse Élisa Antoinette Rousset. Il est le beau-frère de Louis Balesi. Il est cultivateur à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Il est F.F.I. membre du mouvement Combat. Il est arrêté le par la Gestapo cannoise à la suite de l'arrestation de Marcel Neydorff. Il est emprisonné dans les cellules de la villa Montfleury, siège de la Gestapo cannoise. Il est torturé. Il est assassiné avec 7 autres résistants au sous-sol de la villa Montfleury le . Il est tellement défiguré que son fils Marius ne parvient pas à reconnaître le corps le surlendemain[27]. Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de la villa Montfleury à Cannes (Alpes-Maritimes) et sur le monument aux morts de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Une impasse porte son nom à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Il repose au cimetière communal du Vieux Cimetière à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), dans une tombe individuelle du carré militaire 2. Il est reconnu Mort pour la France[48].

Monument lapidaire

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  • Une stèle commémorative a été érigée en 1948 au niveau du 42 boulevard Montfleury à Cannes (Alpes-Maritimes). On peut y lire le nom des 8 résistants décédés et le texte suivant : « Cannes et l'humanité aux victimes de la Gestapo  » [49],[50].

Commémoration

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Tous les , une cérémonie officielle a lieu devant la stèle commémorative au niveau du 42 boulevard Montfleury à Cannes (Alpes-Maritimes).

Voir aussi

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Liens externes

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Bibliographie.

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  • Didier Diguini, Cannes 1939-1945, Alandis Éditions, .
  • Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, pages 130-154 (ISBN 2-7384-2545-3).
  • Peter Leslie,The liberation of the Riviera / The resistance to the nazis in the south of France & the story of its heroic leader Ange-Marie Miniconi, 19798 (ISBN 0-671-61048-1).
  • Jean-Louis Panicacci, Les lieux de mémoire - De la deuxième guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Éditions Serre, 1997 (ISBN 2864102722).
  • Le journal L'Ergot, no 4 du , no 9 du , no 14 du et no 15 du .
  • Jean-Loup Gassend, Le Débarquement de Provence, Libération de la Côte d'Azur, Editions Heimdal (2015).
  • Historia, Hors-Série no 27, La Gestapo en France (volume 2), Librairie Jules Taillandier, Paris, 1972, pages 44-45.

Notes et références

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  1. Jean-Louis Panicacci, Les lieux de mémoire - De la deuxième guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Éditions Serre, 1997, pages 21-22 et ONAC 06, Les fusillés de L’Ariane 15 août 1944, Collection Mémoire de la seconde guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes.
  2. Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, page 130.
  3. Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, pages 130 et 131.
  4. a b c d et e Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, page 131.
  5. Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, pages 131 et 132.
  6. a et b Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, page 132.
  7. Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, pages 132 et 133.
  8. Journal L'Ergot, numéro 4 du 2 octobre 1944.
  9. Voir également sur l'affaire Smilévitch le témoignage de Sophie Goldrin épouse Epstein en ligne sur le site du mémorial de la Shoah.
  10. Sont arrêtés : Simon Mittelstein, Fanny Raufman épouse de Simon Mittelstein, Lucien Raufman (et probablement d'autres), tous décédés en déportation.
  11. Ils ont peut-être été victimes d'une dénonciation ou bien Samuel Smilévitch était surveillé ou bien encore un papier ou une parole malheureuse d'Aiby Kaufman les aura trahis ?
  12. Samuel Émile Smilévitch naît le 11 janvier 1915 dans le 12e arrondissement de Paris. Il est le fils d'Isaac Smilévitch et d'Emma Neimann. Il est l'époux de Berthe Kaminski et le père d'un enfant. Il travaille à la maison du prisonnier à Cannes et est également membre de la 40e Cie F.T.P.F. du commandant Jean-Marie. Il est arrêté le 24 juin 1944 par les G.A. - P.P.F. cannois qui le livrent à la Gestapo. Il est assassiné d'une balle dans la tête par le lieutenant Richard Held le 24 ou le 25 juin 1944 à la villa Montfleury.
  13. Alain Raufman fils de Lucien Raufman, Jean Mittelstein et Colette Mittelstein enfants de Simon Mittelstein et Fanny Raufman, tous décédés en déportation.
  14. Alta ofman ou hoffman épouse Mittelstein et 3 enfants (Marcel, Nicole et Serge Mittelstein) sont arrêtés avenue Jean Mermoz au Cannet (peut-être avec d'autres), tous décédés en déportation.
  15. Madame Smilévitch parvient à se cacher avec son fils Daniel jusqu'à la Libération. Elle revient chercher les assassins de son époux en septembre 1944. Inconsolable, elle se suicide au poison le 12 octobre 1944 à Cannes.
  16. Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, pages 136-139.
  17. Journal L'Ergot, numéro 9 du 6 novembre 1944.
  18. Peter Leslie,The liberation of the Riviera / The resistance to the nazis in the south of France & the story of its heroic leader Ange-Marie Miniconi, 1979, pages 131-138 (ISBN 0-671-61048-1).
  19. Le nom de Samuel Smilévitch est inscrit sur le Monument Aux Morts de Cannes et sur une plaque commémorative du groupe Jean-Marie sur le mur du palais de justice de Cannes, rue Le Poussin.
  20. Memorialgenweb.org - Cannes : plaque commémorative de la rue Le Poussin
  21. Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, pages 139-141.
  22. Pour avoir vraisemblablement livré ses camarades, Marcel Neydorff, rescapé du massacre du 15 août 1944, est jugé à la Libération et condamné aux travaux forcés à perpétuité et à la privation de tous ses droits civiques. Voir Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, page 148.
  23. a b et c Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, page 141.
  24. Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, pages 141 et 144.
  25. Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, page 142.
  26. a b et c Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, page 143.
  27. a b c et d Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, page 144.
  28. Ce témoignage est visible en ligne sur le site du mémorial de la Shoah.
  29. Michel Epstein : Il naît le 16 octobre 1889 à Augustów en Pologne. Il épouse Sophie Goldrin. Ensemble, ils ont deux filles : Nathalie et Joséphine. Il est le gérant du palais Wilson à Antibes et domicilié boulevard Wilson à Antibes. Il est arrêté le 12 février 1944 à Nice (Alpes-Maritimes) chez M. BONFILS, propriétaire du palais Wilson, chez qui il devait se cacher. Il est interné à l'hôtel Excelsior à Nice puis envoyé le 19 février 1944 au camp de transit de Drancy où il arrive le 20 février 1944. Il est déporté le 7 mars 1944 par le convoi no 69 à destination du K.L. Auschwitz II Birkenau et gazé à l'arrivée. Son nom est inscrit sur le monument des déportés du cimetière de Rabiac à Antibes et sur le mur des noms du Mémorial de la Shoah 17 rue Geoffroy-l'Asnier à Paris 04.
  30. Voir la fiche de Michel Epstein sur le site du Mémorial de la Shoah.
  31. Voir le relevé en ligne du monument des déportés du cimetière de Rabiac à Antibes.
  32. a et b Didier Diguini, Cannes 1939-1945, Alandis Éditions, juin 2002, page 119.
  33. a b et c Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, page 145.
  34. Didier Diguini, Cannes 1939-1945, Alandis Éditions, juin 2002, page 120.
  35. a b et c Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, page 150.
  36. Revue Document, témoignages, recherches no 28 publiée par le Musée de la Résistance azuréenne : L'épuration dans les Alpes-Maritimes (1943-1947)
  37. Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, pages 150 et 151.
  38. Pierre Jérosme, De l'engagement de la nation française dans la triste aventure du gouvernement de Vichy, Mémoires du XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 1994, p. 149.
  39. Pierre Jérosme, op. cit., p. 153.
  40. a et b Pierre Jérosme, op. cit., p. 152.
  41. Pierre Jérosme, op. cit., p. 152-153.
  42. Lire la chronique du LibéOrléans du 29 janvier 2010
  43. Déclaration faite dans Le Monde du . Cité par Pierre Jérosme, op. cit., p. 145.
  44. Entretien accordé par Paul Malaguti à La République du Centre le 12 février 1992 et paru le 27 février 1992. Cité par Pierre Jérosme, op. cit., p. 149.
  45. Archives de Libération du 26 octobre 1996.
  46. Jean-Louis Panicacci, Les lieux de mémoire - De la deuxième guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Éditions Serre, 1997, page 72.
  47. Fiche S.G.A. de Marius Martini
  48. Jean-Louis Panicacci, Les lieux de mémoire - De la deuxième guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Éditions Serre, 1997, page 101.
  49. Jean-Louis Panicacci, Les lieux de mémoire - De la deuxième guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Éditions Serre, 1997, page 18.
  50. Memorialgenweb.org - Cannes : stèle commémorative des fusillés de la villa Montfleury