Elisabeth Rotten
Elisabeth Friederike Rotten (née le à Berlin et décédée le à Londres, enterrée à Saanen en Suisse) est une pédagogue réformatrice et une pacifiste suisse.
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Don suisse pour les victimes de la guerre (à partir de ) Bureau international d'éducation (à partir de ) American Friends Service Committee (jusqu'en ) Université de Cambridge (à partir de ) |
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Mouvement |
Éducation nouvelle (en) |
Distinction |
Biographie
modifierElisabeth Rotten est la fille de Moritz et Luise Rotten, un couple suisse établi à Berlin. Elle fait ses premières classes dans cette ville, puis étudie la philosophie et la langue et littérature allemande à Heidelberg, Berlin, Marbourg et Montpellier. Elle passe son doctorat à Marbourg en 1913 sur « Goethes Urphänomen und die platonische Idee » (Les Archétypes de Goethe et l'idée platonique). Elle enseigne en 1913 la littérature allemande à l'université de Cambridge.
De retour en 1914 à Berlin, elle collabore avec le professeur Friedrich Siegmund-Schultze au sein d'une œuvre d'entraide pour les Allemands à l'étranger et pour les étrangers en Allemagne. Elle est cofondatrice la même année de la plus importante organisation pacifiste allemande lors de la Première Guerre mondiale (la Bund Neues Vaterland, qui deviendra la ligue allemande pour les droits de l'homme, Deutsche Liga für Menschenrechte). Elle se rend en 1915 au congrès international des femmes à La Haye et collabore à la fondation de la Women's International League for Peace and Freedom (la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté).
Elisabeth Rotten est cofondatrice en Allemagne de l'association pédagogique et pacifiste Bund entschiedener Schulreformer (Union des réformateurs scolaires radicaux). Elle participe en 1919 à la conférence internationale sur l'éducation à Genève : son exposé sur « les essais d'une nouvelle éducation en Allemagne » est très remarqué. Elle dirige la section pédagogique de la Deutschen Liga für Völkerbund jusqu'en 1921, et publie la Revue internationale de l'éducation de 1920 à 1921. En 1921, elle est cofondatrice de la Ligue internationale pour l'éducation nouvelle et directrice pour les pays germanophones.
Jusqu'en 1923, Elisabeth Rotten travaille avec les quakers qui assurent un vaste programme d'aide alimentaire à la suite de la Première Guerre mondiale (Quäkerspeisung). Elle adhère en 1930 à la Société religieuse des Amis (quakers). Elle participe à la fondation de l'École internationale de Genève en 1924[1]. En 1925, elle est directrice adjointe du nouveau Bureau international d'éducation à Genève (dirigé par Pierre Bovet, le second directeur adjoint est Adolphe Ferrière).
Entre 1930 et 1934, elle travaille dans la banlieue de Dresde. À la même époque, elle fonde avec Jean Piaget l'Association suisse Montessori et est de 1937 à sa mort vice-présidente de l'Association Montessori internationale. Elle émigre en 1934 en Suisse, à Saanen dans l'Oberland bernois ; depuis cette commune alpine elle poursuit son travail, fait de conférences, cours, publications et traductions.
Après 1945, elle participe à la création des Villages d'enfants Pestalozzi à Trogen, Appenzell Rhodes-Extérieures, Suisse. Elle enseigne en 1947 dans la haute école pédagogique à Berlin. En 1948, elle dirige le bureau pour les échanges culturels du Don suisse pour les victimes de la guerre.
Publications
modifierDietmar Haubfleisch a publié une liste exhaustive des œuvres d'Elisabeth Rotten[2], seuls quelques titres sont présentés ici.
- (de) Goethes Urphänomen und die platonische Idee, Giessen, A. Töpelmann, 1913
- (de) Erziehung als Expressionismus der Liebe, (Deutscher Bund für Mutterschutz.), Berlin, Oesterheld, [1920?]
- (de) Warum Versuchsschulen?, 1927
- (de) Durch welche Schule könnten pädogogisch und sozial die Aufgaben einer quäkerischen Erziehung verwirklicht werden?, Berlin, Quäker-Verlag, 1930
- (de) Jane Addams, Internationale Frauenliga für Frieden und Freiheit - Schweizer Zweig, Zürich, 1936
- (de) Die Einigung Europas : Sammlung von Aussprüchen und Dokumenten zur Versöhnung und Organisation Europas aus eineinhalb Jahrhunderten, Basel, Haus der Bücher, 1942
- (de) Das Kinderdorf « Pestalozzi » in Trogen, Saanen, 1946.
- (en) Children's communities : a way of life for war's victims, Paris, Unesco, 1949
- (en) Children, war's victims; the education of the handicapped, Paris, Unesco, 1949
- Les communautés d'enfants : Une vie nouvelle pour les victimes de la guerre, Paris, Unesco, 1950
- (en) The Pestalozzi children's village, Londres ; New York, 1957
- (nl) Argumenten voor de comprehensive school, s-Gravenhage, 1957
- (de) Siege ohne Waffen : Die Kraft des gewaltlosen Verhaltens im Lichte der Vergangenheit, Gegenwart und Zukunft,Göttingen, Wissen und Verantwortung, 1959
- (de) Fridtjof Nansen : Forscher, Nothelfer, Politiker, 10. Oktober 1861 - 13. , Volkshochschule Saanenland, Saanen, 1962
- (de) Wahrhaftigkeit, Gerechtigkeit und Frieden, (Richard L. Cary Vorlesung ; 1962), Bad Pyrmont, L. Friedrich, 1963
Elisabeth Rotten a aussi traduit de nombreux ouvrages, dont certains de John Steinbeck, Erich Fromm, Upton Sinclair, Louis Bromfield, Philip J. Noel-Baker, Pearl Buck, William Somerset Maugham, Walther Schücking.
Bibliographie
modifier- En allemand
- (de) Elisabeth Stern, « Friedensaktivistin und Reformpädagogin », FriZ-Zeitschrift, no 1, (lire en ligne)
- (de) Dietmar Haubfleisch, Schulfarm Insel Scharfenberg. Mikroanalyse der reformpädagogischen Unterrichts- und Erziehungsrealität einer demokratischen Versuchsschule im Berlin der Weimarer Republik, (Studien zur Bildungsreform, 40), Frankfurt, 2001. (ISBN 3631347243)
- (de) Dietmar Haubfleisch, « Elisabeth Rotten (1882-1964 - eine (fast) vergessene Reformpädagogin », (consulté le ). Version retravaillée d'un article de même titre, dans Inge Hansen-Schaberg (Hrsg.) : « Etwas erzählen » : die lebensgeschichtliche Dimension in der Pädagogik : Bruno Schonig zum 60. Geburtstag, Baltmannsweiler 1997, S. 114-131. - Version actualisée : « Elisabeth Rotten (1882-1964) - Netzwerkerin der Reformpädagogik », dans Entwicklung, Bildung, Erziehung. Beiträge für eine zeitgemäße Reformpädagogik, (Hrsg. vom Marie Meierhofer Institut für das Kind, Nr. 81), Zürich, 2008, S. 47-61.
Hommages
modifierElisabeth Rotten a été proposée au prix Nobel de la paix peu après la guerre[3].
En 1954, son nom a été donné à une école à Berlin-Mariendorf[4].
Notes et références
modifier- Historique de l'École internationale de Genève.
- Dietmar Haubfleisch, « Elisabeth Rotten (1882-1964) - ein Quellen- und Literaturverzeichnis », (consulté le ).
- Irwin Abrams, The Nobel Peace Prize and the Laureates: An Illustrated Biographical History 1901-2001, Science History Publications, 2001, p. 148.
- Elisabeth-Rotten-Schule, Grundschule und Schule der Sekundarstufe 1 mit dem Förderschwerpunkt Lernen.
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Regula Ludi, « Elisabeth Rotten » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- (de) « Publications de et sur Elisabeth Rotten », dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale allemande (DNB). (1)
- (de) « Publications de et sur Elisabeth Rotten », dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale allemande (DNB). (2)
- (de) « Elisabeth Rotten » sur paed.com - der etwas andere Bildungsserver : biographie, choix de publications et de sources
- (de) Claus Bernet, « Elisabeth Rotten », dans Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL), vol. 26, Nordhausen, (ISBN 3-88309-354-8, lire en ligne), colonnes 1283-1310
Sources
modifier- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Elisabeth Rotten » (voir la liste des auteurs).