Didouche Mourad
Didouche Mourad (en arabe : ديدوش مراد, en kabyle : Diduc Muṛad), dit Si Abdelkader, né le à Alger et mort le à Condé-Smendou (actuelle Zighoud Youcef, wilaya de Constantine), est un militant nationaliste algérien, un des six fondateurs du Front de libération nationale (FLN) en 1954 et un combattant de la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962).
Didouche Mourad Si Abdelkader | ||
Didouche Mourad dans la vingtaine. | ||
Surnom | Si Abdelkader | |
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Naissance | Alger |
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Décès | (à 27 ans) Zighoud Youcef, près de Constantine (Algérie) Mort au combat |
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Origine | Algérie | |
Allégeance | FLN | |
Arme | Armée de libération nationale | |
Grade | Chef de zone | |
Années de service | 1947 – 1955 | |
Commandement | Zone II | |
Conflits | Guerre d'Algérie | |
Distinctions | Honneurs militaires, cimetière des Martyrs | |
Hommages | 1er novembre 20 août |
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Situation personnelle
modifierOrigines et formation
modifierDidouche Mourad naît dans le quartier de la Redoute (actuelle commune d'El Mouradia) dans une famille originaire de Kabylie plus précisément du village Iveskriyen, village dans la commune d'Aghribs dans l'actuelle wilaya de Tizi Ouzou[1],[2].
Il fait ses études primaires et le cycle moyen à l'école d'El Mouradia, puis entre au lycée technique du Ruisseau à Alger.
Carrière professionnelle
modifierIl travaille ensuite comme cheminot à la gare centrale d'Alger et milite à la CGT ; il est nommé responsable des quartiers de la Redoute, de Clos-Salembier et de Birmandreis ; en 1946, Avec Debbih Cherif, il crée la troupe de scouts « Al-Amal » ainsi que l'équipe sportive « al-Sarie Al-Riadhi » d'Alger.
Parcours politique
modifierDébuts
modifierEn 1947, il organise les élections municipales dans son secteur et se rend également en Oranie afin d'organiser la campagne pour les élections à l'Assemblée algérienne. Arrêté dans une rafle, il réussit à s'enfuir du tribunal.
La même année, il participe à la création de l'Organisation spéciale (OS), branche clandestine du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques de Messali Hadj, dont il est un de ses militants les plus actifs.
En 1950, la police démantèle une grande partie de cette organisation, 130 personnes sont arrêtées et le rôle de Mourad Didouche est mis au jour, mais il échappe à la capture ; il est jugé par contumace et condamné à dix ans de prison. En 1952, avec Mostefa Ben Boulaïd, il constitue à Alger avec Debbih Cherif, un noyau clandestin dont la mission est la fabrication de bombes ainsi que la récupération des armes laissées en Algérie par les troupes américaines lors de la Seconde Guerre mondiale en prévision du déclenchement de la « Révolution nationale ».
Lors de la crise de 1953-1954 au sein du MTLD, opposant le Comité Central du parti à Messali Hadj, il se rend en France, accompagné de Debbih Cherif où il devient l'adjoint de Mohamed Boudiaf de la Fédération de France du MTLD. Au début de 1954, avec Ahmed Mahsas, ils élaborent un projet de parti véritablement révolutionnaire[3] ; en mars 1954, Mohamed Boudiaf et Didouche Mourad rentrent en Algérie et prennent contact avec quelques anciens membres de l'OS.
Dirigeant du CRUA
modifierDe ces contacts naît le Comité révolutionnaire d'unité et d'action. Une étape importante est la « réunion des 22 » tenue en juin 1954 dans une modeste villa du Clos Salambier appartenant à Lyès Deriche ; Didouche Mourad fait partie du premier « Conseil de la Révolution », composé de six membres[4] dont cinq sont responsables d'une zone géographique, Mohamed Boudiaf excepté. Didouche Mourad est désigné comme responsable de la zone 2 (Constantinois « Wilaya II » à partir du [congrès de la Soummam] en 1956.). Yves Courrière le surnomme « le Saint-Just de la révolution algérienne »[5].
En octobre 1954, lorsque le CRUA devient le FLN, il fait toujours partie du conseil, porté à neuf membres par l'intégration de trois membres de la délégation du MTLD au Caire (Aït Ahmed, Ben Bella, Khider)
Il est l'un des rédacteurs de la Déclaration du 1er novembre 1954, diffusée dans le pays dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, pour expliquer les actions organisées durant cette journée de la « Toussaint rouge », qui marque le début de la guerre d'indépendance. Dans sa zone, assisté par son adjoint Youcef Zighoud, il réussit à jeter les bases d’une organisation politico-militaire.
Le , Didouche Mourad meurt, à 27 ans, durant la bataille du douar Souadek, à Condé-Smendou, près de Constantine. Il est le premier chef de zone à tomber au combat, son successeur à la tête de la zone 2 est Zighoud Youcef.
Hommages
modifierSon nom a été donné à une commune, anciennement nommée « Bizot », située sur la nationale 3, entre Constantine et Zighoud Youcef, ainsi qu'à un des plus grands et luxueux boulevards, au centre d'Alger, l'ancienne « rue Michelet », commençant sur les hauteurs d'Alger, près du musée du Bardo et se terminant à la place Maurice-Audin. Son quartier natal a été rebaptisé El Mouradia après l'indépendance[6].
Notes et références
modifier- Nadir S, « Les Algériens découvrent que même Didouche Mourad est Kabyle » (consulté le )
- « Aghribs (Tizi Ouzou) : Vibrant hommage à Didouche Mourad | El Watan », sur www.elwatan.com (consulté le )
- Courrière 1990, p. 27-29.
- Voir photographie ci-contre
- Courrière 1990
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Voir aussi
modifierArticle connexe
modifierBibliographie
modifier- Yves Courrière, La Guerre d'Algérie, vol. 1 : Les fils de la Toussaint, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (1re éd. 1968).
Liens externes
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