Département de Constantine
Le département de Constantine est un des départements français d'Algérie, qui a existé entre 1848 et 1962. Il couvre la totalité ou une partie des wilayas algériennes actuelles de : Annaba ; Batna ; Béjaïa ; Biskra ; Bordj Bou Arréridj ; Constantine ; El Oued ; El Tarf ; Guelma ; Jijel ; Khenchela ; Mila ; M'Sila ; Oum El Bouaghi ; Skikda ; Souk Ahras ; Sétif et Tébessa.
Statut | Département français d'Algérie |
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Chef-lieu | Constantine |
Population | 1 208 355 hab. (1954) |
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Superficie |
87 578 km2 (avant 1957) 19 899 km2 (après 1957) |
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9 décembre 1848 | Création |
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7 août 1955 | Séparation du département de Bône |
10 janvier 1957 | Fin de l'administration des Territoires du Sud |
20 mai 1957 | Réorganisation et division |
17 mars 1958 | Séparation du département de Bougie |
7 novembre 1959 | Réintégration du département de Bougie |
1962 | Indépendance de l'Algérie |
1968 | Transformation en wilaya |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
- Bône (1955)
- Batna (1957)
- Sétif (1957)
- Bougie (1958-59)
- Constantine (1962)
Considérée comme une province française, l'Algérie fut départementalisée le . Les départements créés à cette date étaient la zone civile des trois provinces[1] correspondant aux trois beyliks de l'État d'Alger récemment conquis. Par conséquent, la ville de Constantine fut faite préfecture du département portant son nom, couvrant alors tout l'est de l'Algérie. Les autres départements étaient le département d'Alger au centre du pays et le département d'Oran à l'ouest.
Les provinces d'Algérie furent totalement départementalisées au début de la IIIe République, et le département de Constantine couvrait alors environ 192 000 km2[2]. Il fut divisé en plusieurs arrondissements, avec six sous-préfectures : Batna, Bône, Bougie, Guelma, Philippeville, Sétif.
Le département comportait encore à la fin du XIXe siècle un important territoire de commandement sous administration militaire, notamment dans sa partie saharienne[3]. Lors de l'organisation des Territoires du Sud, en 1905, le département fut réduit à leur profit à 87 578 km2, ce qui explique que le département de Constantine se limitait à ce qui est aujourd'hui le nord-est de l'Algérie.
Réorganisation et indépendance
modifierLe , le département de Constantine fut amputé de sa partie orientale, attribuée au nouveau département de Bône.
Le , une réforme administrative visant à tenir compte de la forte croissance démographique qu'avait connue le pays amputa le , le département de ses régions occidentales et méridionales par la création de deux départements supplémentaires : le département de Sétif et le département de Batna.
Réduit à la région de Constantine et à sa côte, le nouveau département de Constantine couvrait alors 19 899 km2, était peuplé de 1 208 355 habitants, et possédait sept sous-préfectures : Aïn Beïda, Aïn M'lila, Collo, Djidjelli, El Milia, Mila et Philippeville. Une dernière modification lui fit perdre temporairement au nord, l'arrondissement de Djidjelli vers un éphémère département de Bougie, du au .
Maintenu après l'indépendance de l'Algérie dans son cadre géographique et ses fonctions administratives, tout en connaissant des réformes organiques et structurelles importantes dès août 1962[4], le département algérien de Constantine devint la wilaya de Constantine par une ordonnance de 1968.
Liste des préfets
modifierPériode | Identité | Fonction précédente | Observation | |
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Antoine Ernest Hippolyte Carette | Directeur des affaires civiles de la province de Constantine | (Premier préfet de Constantine) Retourne dans les rangs de l'armée | ||
Paul de Soubeyran | Sous-préfet de Blida | Nommé préfet des Pyrénées-Orientales | ||
Désiré (dit Clodomir) de Chapelain | Sous-préfet d'Alès | Remis à la disposition du ministre de l'intérieur | ||
Alphonse Étienne Zæpffel | Secrétaire général
du gouvernement de l'Algérie |
Nommé directeur des affaires civiles de l'Algérie à Paris | ||
Auguste de Toulgoët | Sous-préfet de Villefranche-de-Rouergue | En non-activité | ||
Benoît Simon Lapaine | Chef du secrétariat du conseil supérieur de l'Algérie | Secrétaire général du gouvernement de l'Algérie | ||
Jean-Charles Gustave de Toustain du Manoir | Conseiller rapporteur au conseil de gouvernement de l'Algérie | Sera nommé en mai 1872 préfet de l'Aveyron | ||
Jacques Marcel Lucet | Avocat à Constantine | Élu député de Constantine | ||
Adrien S. | Conseiller de préfecture | (Intérim) | ||
Jean-Charles François Roussel-Despierre | Avocat général à Lyon | Sera nommé préfet de l'Yonne | ||
Adrien Desclozeaux | Avocat à Aix | En disponibilité | ||
Robert René Le Barrois d'Orgeval | Sous-préfet de Dieppe | En disponibilité | ||
Jules Martin Cambon | Officier d'ordonnance auprès du gouverneur général d'Algérie | (Frère de Pierre Paul Cambon) Nommé Secrétaire général de la préfecture de police | ||
Gustave Constant Graux | Conseiller municipal de Paris | Sera nommé préfet du Lot | ||
Eugène Doucin | Sous-préfet de Fontainebleau | Nommé préfet des Pyrénées-Orientales | ||
Jean Marie Guy Georges du Chaylard | Sous-préfet de Lisieux (préfet de la Charente, non installé) |
Nommé préfet des Hautes-Alpes | ||
Jules Mengarduque[5] | Sous-préfet de Saintes[6] | Nommé préfet du Cher | ||
Gustave Adolphe Henri Ducos | Préfet de l'Ardèche | En disponibilité | ||
Jean Émile Lascombes | Préfet des Deux-Sèvres | Appelé à d'autres fonctions | ||
Paul Marie Humbert | Préfet de Tarn-et-Garonne | Appelé à d'autres fonctions. Sera ensuite nommé préfet du Loiret | ||
Jean Marius Louis Dufoix | Préfet des Hautes-Alpes | Appelé à d'autres fonctions | ||
Victor Michel Émile Marie Rault | Sous-préfet de Douai | Nommé préfet d'Ille-et-Vilaine | ||
Jean-Baptiste Marie Eugène Plantie | Préfet de la Vendée | Retraite pour raison de santé | ||
Jules Osmin Étienne Vergé | Sous-préfet d'Aix | Nommé préfet de la Corrèze | ||
Jean-Baptiste Pierre Ferdinand Phelut | Préfet de l'Hérault | Passe à la retraite | ||
Jean-Pierre Marie Ernest Seignouret | Préfet d'Indre-et-Loire | Passe à la retraite | ||
Pierre Bordes | Préfet de la Sarthe | Nommé secrétaire général du gouvernement général de l'Algérie | ||
Georges Clément Charles Duvernoy | Préfet de Tarn-et-Garonne Préfet de l'Ardèche, non-installé |
Nommé Chef de service des affaires algériennes au ministère | ||
Jean Joseph Lamy-Boisroziers | Préfet de Saône-et-Loire | 14 avril 1927 à la retraite, mais maintenu en fonction | ||
non-installé | Georges Édouard Alexandre Renard | Directeur de Cabinet du ministre Albert Sarraut, directeur du personnel et de l'administration générale | Nommé Directeur de la sûreté générale | |
Fernand Carles | Préfet des Pyrénées-Orientales | Nommé préfet de la Moselle | ||
Philippe François Georges Taussac | Préfet de Lot-et-Garonne | Passe à la retraite | ||
Jean Marie Francis Laban | Préfet de Lot-et-Garonne | Nommé préfet de la Loire | ||
René Eugène François Bouffet | Adjoint au directeur du personnel et de l'administration générale ; chef du service de presse | Nommé préfet de la Manche | ||
Henry Chavin | Préfet de la Haute-Vienne | Nommé Directeur général de la sûreté nationale | ||
non-installé | Jacques Charles Adrien Chevreux | Préfet de la Côte-d'Or | Non-installé, disponibilité, puis en janvier 1941 nommé préfet de la région de Clermont-Ferrand, préfet du Puy-de-Dôme. Sera en 1943 chargé de mission au cabinet du général de Gaulle | |
Max Bonnafous | Directeur de Cabinet du ministre de l'Intérieur Adrien Marquet | Nommé préfet de la région de Marseille, préfet des Bouches-du-Rhône | ||
Louis Léon Alexandre Valin | Préfet de Vaucluse | Nommé Inspecteur général de l'administration en Algérie | ||
Marcellin Marie Louis Perillier | Préfet d'Alger, détaché dans les fonctions de secrétaire général du commissariat à l'intérieur à Alger | Nommé préfet d'Alger | ||
André Marie Henri Lestrade-Carbonnel | Inspecteur général de l'administration en Algérie | Passe à la retraite | ||
René Jean Albert Petitbon | Préfet de l'Aube délégué dans les fonctions | Nommé Gouverneur des colonies | ||
Maurice Papon | Préfet de la Corse | (1re période) Nommé secrétaire général de la préfecture de police; puis de 1954 à 1956 en service détaché à la disposition du ministre des affaires marocaines et tunisiennes | ||
Bernard Henri Lecornu | Préfet du Doubs | Nommé préfet d'Indre-et-Loire | ||
Pierre Robert Marcel Dupuch | Conseiller technique auprès du résident de France en Tunisie | Nommé préfet de la Vienne non installé, puis nommé préfet de Meurthe-et-Moselle | ||
Maurice Papon | En 1956 il est nommé secrétaire général du protectorat du Maroc, puis conseiller technique au cabinet du secrétaire d'État aux affaires algériennes Marcel Champeix | (2e période) Nommé préfet de police | ||
Jean Paul Marie Chapel | Préfet du Finistère | Nommé secrétaire général régional à Alger (Changement de titulature par loi de 7 janvier 1959) | ||
Georges Etienne Max Emmanuel Moulins | (Préfet secrétaire général régional, puis préfet inspecteur général régional de Constantine (Changements de titulature)) | |||
Jean Daniel Charles Herrenschmidt | Secrétaire général de l'ambassade de France à Rabat | Nommé préfet des Vosges | ||
Mohand Mahdi ben Balah Belhaddad | Préfet du département de Batna | (Dernier préfet de Constantine) Mis à la disposition du ministre d'État chargé des affaires algériennes |
Galerie
modifier-
Département de Constantine, dans sa plus grande extension, de 1870 à 1905.
-
Département de Constantine et ses confins sahariens en 1930
Voir aussi
modifierLiens externes
modifier- « Carte du département dans ses frontières d'avant 1956 », sur Le site Pieds-Noirs : Nos ancêtres d'Afrique du Nord (version du sur Internet Archive)
- « Départements de l'Algérie française de 1848 à 1962 », sur Le SPLAF
- Fatima Zohra Guechi, « Constantine au XIXe siècle : du beylik ottoman à la province coloniale », colloque Pour une histoire critique et citoyenne. Le cas de l'histoire franco-algérienne, 20-22 juin 2006, Lyon, ENS LSH, 2007
Notes et références
modifier- Arrêté du Président du Conseil des 9 décembre 1848 et 16 mars 1849, article 1: « La division actuelle de l'Algérie en trois provinces est maintenue. Chaque province sera divisée en territoire civil et en territoire militaire. Le territoire civil de chaque province formera un département »
- Tableau général des communes d'Algérie: 1884 ; 1902
- Cercles de Biskra et de Touggourt, recouvrant une surface totale de 109 239 km2 - "Tableau...", op. cit.
- Ahmed Mahiou, Les collectivités territoriales algériennes, Paris, éditions du CNRS, 1970, pp. 285-287 ; Lire en ligne
- « Notice LH de Jules Mengarduque », base Léonore, ministère français de la Culture.
- Gallica Bibliothèque numérique : La Presse Paris 1836