Collège d'Europe
Le Collège d'Europe (en anglais : College of Europe) est un établissement d'enseignement supérieur de droit privé belge (fondation d'utilité publique) situé à Bruges (Belgique), à Natolin (Varsovie) en Pologne, et à Tirana (Albanie) à partir de 2024, et fondé en 1949[2].
Fondation |
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Type |
Institution post-universitaire privée |
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Forme juridique | |
Disciplines | |
Nom officiel |
College of Europe - Europacollege |
Régime linguistique | |
Fondateurs | |
Président | |
Recteur | |
Site web |
Étudiants |
480 |
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Effectif |
140 |
Enseignants |
140 |
Pays | |
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Ville |
Le Collège est spécialisé dans la formation aux matières liées aux affaires européennes[3].
Un grand nombre de personnalités politiques, diplomates, académiques et économistes de haut rang ont fait leurs études au Collège d'Europe, notamment l'ancienne Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt[4], l'ancien vice-Premier ministre du Royaume-Uni, Nick Clegg[5] et l'ancien vice-président puis président (par intérim en 1999) de la Commission européenne, Manuel Marín. Les étudiants originaires de plus de 50 pays sont choisis à l'issue d'une procédure très sélective par une commission d'admission qui coopère avec les ministères des Affaires étrangères des pays européens[6]. Plus de 70 % des étudiants bénéficient de bourses d'études complètes ou partielles, octroyées par des gouvernements ou des fondations privées[7]. Les langues de travail du collège sont l'anglais et le français.
Les nombreuses similitudes avec l'École nationale d'administration, en France, ont tendance à faire dire du Collège d'Europe qu'il représente une « ENA européenne »[8].
L'enseignement dispensé au Collège d'Europe est fortement spécialisé et professionnalisé, l'objectif étant de former des « professionnels de l'Europe »[9]. La formation est dès lors presque exclusivement orientée vers l'apprentissage des savoirs et des savoir-faire caractéristiques des activités administratives, juridiques, politiques, économiques et diplomatiques en rapport avec les affaires européennes[9].
Histoire
modifierLe Collège d'Europe est fondé en 1949[10] par des figures de proue européennes telles que le diplomate espagnol antifranquiste Salvador de Madariaga[11], l'homme d'Etat britannique Winston Churchill[12], le dirigeant belge Paul-Henri Spaak[13] et le Président du Conseil italien Alcide De Gasperi [réf. nécessaire] dans le sillage du congrès de La Haye de 1948[11].
Sa création remonte au congrès de La Haye de 1948 lorsque Salvador de Madariaga, homme d’État espagnol, penseur et écrivain exilé, propose de fonder un collège où de jeunes diplômés universitaires issus de différents pays d'Europe pourraient venir étudier et vivre ensemble. Un comité d'habitants de Bruges, enthousiasmés par le projet, parvient, sous la conduite du révérend père Karel Verleye, à le faire s'établir dans leur ville afin de rendre à la cité - la « Venise du Nord »[14] - son rayonnement européen d'antan.
L'universitaire néerlandais Hendrik Brugmans, un des chefs de file intellectuels du Mouvement européen à l’époque[15], en devint le premier recteur et façonna de manière décisive l'institution au cours de son mandat (1950-1972)[16].
Après la chute du communisme et les changements survenus en Europe centrale et orientale, le Collège d'Europe installa en 1992 un second campus à Natolin (Varsovie) en Pologne avec le soutien de la Commission européenne et du gouvernement polonais.
Depuis lors, le collège opère selon la formule « un collège - deux campus », et ce que l'on nommait précédemment l'esprit de Bruges est devenu l'esprit du Collège[17].
Un troisième campus ouvre à Tirana, la capitale de l'Albanie, en 2024.
Organisation
modifierAdministration
modifierRecteurs
modifierLe recteur, dirige et coordonne l'ensemble des activités du Collège d'Europe.
- Hendrik Brugmans (1906-1997) (1949-1971)
- Jerzy Łukaszewski (°1924) (1972-1990)
- Werner Ungerer (°1927) (1990-1993)
- Gabriel Fragnière (°1934) (1993-1995)
- Otto von der Gablentz (1930-2007) (1996-2001)
- Piet Akkermans (1942-2002) (2001-2002)
- Robert Picht (1937-2008) (ad interim 2002-2003)
- Paul Demaret (°1942) (2003-2013)
- Jörg Monar (°1960) (2013-2020)
- Federica Mogherini (°1973) (depuis 2020)
Vice-recteur (campus de Natolin)
modifierLe vice-recteur est responsable de l'administration et gestion du quotidien du campus de Natolin (quartier du Sud de Varsovie).
- Ettore Deodato (1993)
- David W. Lewis (1994-1996)
- Jacek Saryusz-Wolski (1996-1999)
- Piotr Nowina-Konopka (1999-2004)
- Robert Picht (ad interim) (2004-2005)
- Robert Picht (2005-2007)
- Ewa Ośniecka-Tamecka (en) (depuis 2007)
Campus
modifierLe Collège dispose de trois campus, à Bruges, Natolin et Tirana.
À Bruges, deux espaces distincts sont réservés aux cours, conférences et évènements. Le premier est le site du Dijver. Ce bâtiment accueille les bureaux de l'administration du Collège, un espace salon servant à l'accueil des nouveaux étudiants et à certains évènement, le service informatique et une bibliothèque.
Le second site, plus récent, est celui de Verversdijk. Il accueille deux amphithéâtres et des salles de cours, un espace d'étude et une bibliothèque chinoise inaugurée en 2014 en présence du président chinois Xi Jinping[18],[19].
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Bâtiment principal de Natolin.
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Verversdijk, bâtiment le plus récent du campus de Bruges.
-
Intérieur du campus de Verversdijk.
Résidences
modifierLe Collège d'Europe dispose de plusieurs résidences étudiantes[20] :
- Biskajer, située Biskajersplein ;
- Garenmarkt, qui accueille la cantine, située dans la rue du même nom ;
- Gouden Hand, qui accueille le bar étudiant, dont l'entrée principale est située Gouden-Handrei ;
- Karel Verleye;
- Oliebaan ;
- Oude Zak ;
- Sint-Joris ;
-
La résidence de Biskajer.
-
La résidence de Gouden-Hand.
Programmes d'études
modifierChaque programme d'études dure 10 mois (de septembre à juin) et correspond à un total de 66 crédits (ECTS). Les examens ont lieu au mois de décembre et à la fin du mois de mai. Les programmes académiques du Collège d'Europe sont accrédités par l'organisation d'accréditation flamande-néerlandaise (NVAO).
- Campus de Bruges
- Master en politique et administration européenne, qui devient à partir de 2016-2017 le master en études politiques et gouvernance européennes
- Master en droit européen (LL.M.)
- Master en économie européenne
- Master en relations internationales et diplomatiques de l'Union européenne
- Campus de Natolin (Varsovie)
- Master en études européennes interdisciplinaires [21]
- Master of Arts in Transatlantic Affairs (MATA)[22] : Master de deux ans proposé conjointement avec la Fletcher School of Law and Diplomacy (Tufts University, Medford, Massachusetts, États-Unis).[passage promotionnel]
Promotions
modifierLe Collège d'Europe a pour tradition de nommer chacune de ses promotions après un illustre européen. Une autre tradition consiste à faire ouvrir chaque session académique par un personnage européen de haut rang. Parmi les plus célèbres à avoir honoré cette tradition furent Jacques Delors, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand, Margaret Thatcher, Simone Veil ou encore Angela Merkel plus récemment.
Statistiques
modifierL'admission au Collège se fait sur la base d'un recrutement très sélectif organisé par le Collège lui-même, en collaboration avec des comités de sélection nationaux souvent rattachés au ministère des Affaires étrangères ou de l'Éducation.
La moyenne d’âge est de 25 ans, pour une tranche d'âge allant de 21 à 39 ans. Il y a environ 41 % d'hommes et 59 % de femmes. Environ 55 pays sont représentés.
Les diplômés du Collège d'Europe ne finalisent pas toujours leur diplôme par une carrière européenne et beaucoup d'entre eux retournent travailler dans leur État d'origine ou, à moindre mesure, dans le secteur privé.[citation nécessaire]
Personnalités liées à l'établissement
modifierProfesseurs
modifier- Sylvie Goulard, députée européenne (2009-2017)[30]
- Christian Lequesne, universitaire français [réf. nécessaire]
- Eric de Souza[réf. nécessaire]
- Pierre-Yves Monette, médiateur fédéral de Belgique[réf. nécessaire]
- Sieglinde Gstöhl
- Michele Chang
- Olivier Costa
- Dieter Mahncke
- David O'Keeffe
- Christian de Boissieu
- Herman Van Rompuy
- Julian Priestley (en)
- Jean-Paul Jacqué, ancien directeur du Service juridique du Conseil de l’Union européenne
- Dominique Moisi, titulaire de la chaire de géopolitique européenne à Natolin de 2001 à 2008
Étudiants
modifierUn grand nombre d'anciens élèves du Collège d'Europe travaillent (ou ont travaillé) aujourd'hui en tant que ministre pour leurs pays respectifs, dans les parlements nationaux et européen, en tant que diplomates ou dans de position de haut rang dans les entreprises et au sein de l'État.
Une liste des anciens des années 1949 à 1999 se trouve dans le livre The College of Europe. Fifty Years of Service to Europe (1999) de Dieter Mahncke, Léonce Bekemans et Robert Picht.
Parmi les anciens élèves du Collège d'Europe à Bruges et Natolin se trouvent (entre autres) :
- Marija Pejčinović Burić, vice-Premier ministre de Croatie, ministre des Affaires étrangères et européennes
- Rafał Trzaskowski, maire de Varsovie, ancien membre du Sejm polonais, ancien membre polonais du Parlement européen, ancien ministre polonais de l'Administration et de la Numérisation, ancien secrétaire d'État au ministère des Affaires étrangères polonais
- Adrien Zeller, ancien ministre français, ancien président du Conseil régional d'Alsace[31]
- Yves Bertoncini, directeur de l'Institut Jacques Delors[32]
- Clément Beaune, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes du gouvernement Castex
- Robert_Verrue (en), haut fonctionnaire européen
- Werner Ungerer, diplomate allemand, recteur du Collège d'Europe de 1990 à 1993
- Christian Lequesne, professeur à Sciences Po Paris, au Collège d'Europe et à la London School of Economics
- Gabriel Fragnière, philosophe et professeur suisse, recteur du Collège d'Europe de 1993 à 1995
- Enzo Moavero Milanesi, ministre des Affaires européennes italiens de 2011 à 2014 (gouvernements Monti et Letta)
- Juan Moscoso del Prado Hernández, homme politique espagnol, secrétaire-coordinateur des activités parlementaires Parti socialiste de Navarre PSOE
- Albert Rohan, diplomate autrichien, directeur général du ministère des Affaires étrangères autrichien de 1996 à 2001
- Guy Spitaels, homme politique belge, président du Parti socialiste de 1981 à 1992
- Ferdinand Trauttmansdorff, diplomate autrichien, ambassadeur d'Autriche à Prague depuis 2010
- Loukas Tsoukalis, président de la Fondation Hellenic pour l'Europe et la politique étrangère depuis 2001 et Jean Monnet professeur à l'université d'Athènes
- Ledi Bianku (en), juge à la Cour européenne des droits de l'homme[31]
- Iwo Byczewski, ambassadeur de Pologne auprès de la Belgique et du Luxembourg[31]
- Poul Skytte Christoffersen, représentant permanent du Danemark auprès des institutions européennes[31]
- Nick Clegg, membre de la Chambre des communes, ancien vice-Premier ministre du Royaume-Uni, ancien chef des Lib-Dems, ancien parlementaire européen[31]
- Luc Coene, gouverneur de la Banque nationale de Belgique depuis avril 2011[31]
- Jeremy Cooper, producer BBC Open University[31]
- Niels Egelund, ancien ambassadeur du Danemark en France[31]
- Nigel Forman, membre de la Chambre des communes, ministre de l'Enseignement supérieur[31]
- Louise Fréchette, ancienne secrétaire générale adjointe des Nations unies[31]
- Francesco Paolo Fulci, représentant permanent de l'Italie auprès des Nations unies (1993–1999)[31]
- Chris Hoornaert, représentant permanent de la Belgique auprès de l'OCDE[31]
- Simon Hughes, membre de la Chambre des communes[31]
- Josef Joffe, éditeur du Die Zeit, professeur de sciences politiques à l'université Stanford[31]
- Stephen Kinnock, Membre de la Chambre des communes du Royaume-Uni depuis 2015
- Pierre-Yves Le Borgn', député des Français de l'étranger à l'Assemblée nationale entre 2012 et 2017
- Sven Spengemann, membre du Parlement canadien depuis 2015
- Jo Leinen, membre du Parlement européen pour l'Allemagne, président de l'Union des fédéralistes européens[31]
- David McWilliams, économiste et journaliste irlandais[31]
- Manuel Marín, ancien président de la Commission européenne[31]
- Ursula Plassnik, ancien ministre des Affaires étrangères autrichien[31]
- Juan Moscoso, membre du Parlement espagnol[31]
- Jon Ola Norbom (en), ancien ministre des Finances norvégien[31]
- Jim Oberstar, membre de la Chambre des représentants des États-Unis d´Amérique[31]
- David O'Sullivan, directeur général de la Commission européenne[31]
- Valerie Plame, ancien officier de la CIA[31]
- Nikola Poposki, ministre des Affaires étrangères de Macédoine[31]
- Jacek Saryusz-Wolski, membre du Parlement européen pour la Pologne[31]
- Alexander Schallenberg, chancelier fédéral d’Autriche depuis le 11/10/2021
- György Schöpflin, membre du Parlement européen pour la Hongrie[31]
- Alyn Smith, membre du Parlement européen pour le Royaume-Uni (Écosse)[31]
- Alexander Stubb, ex-Premier ministre, ministre des Finances de Finlande depuis 2015[31]
- Helle Thorning-Schmidt, Premier ministre du Danemark de 2011 à 2015[31]
- Tomasz Wardynski, avocat international, Varsovie, Pologne[31]
- Per Wimmer, ancien dirigeant de McKinsey & Company[31]
- Gert Antsu, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République d'Estonie en Ukraine
- Jarosław Domański, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la république de Pologne en république islamique d'Iran
- Sabine Weyand, directrice générale du commerce au sein de la Commission européenne, ancienne vice-négociatrice de l'Union européenne pour le Brexit
- Manuel B. García Álvarez, défenseur du peuple Castille et Léon 1995-2005, De 1991 à 1993, il a travaillé à la commission constitutionnelle russe en tant que seul expert étranger[33].
- Roberta Metsola, présidente du Parlement européen
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Nick Clegg, vice-Premier ministre du Royaume-Uni (2010-2015), ancien de la promotion Mozart 1991-1992.
-
Alexander Stubb, ministre des Finances et ancien Premier ministre de la Finlande, ancien de la promotion Ramon Llull 1994-1995, professeur au Collège.
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Helle Thorning-Schmidt, ancienne Première ministre danoise (2011-2015), ancienne de la promotion Charles IV du Saint-Empire 1992-1993.
-
Ursula Plassnik, ancienne ministre des Affaires étrangères de l'Autriche, ancienne de la promotion Salvador de Madariaga 1979-1980.
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Manuel Marín, ancien président de la Commission européenne et ancien de la promotion Giuseppe Mazzini 1973-1974.
Controverses
modifierControverse relative à l'Arabie saoudite
modifierLe 12 février 2019, le journal EUobserver publie un article indiquant que le Collège d’Europe aurait été payé par le gouvernement saoudien pour organiser des rencontres informelles entre des ambassadeurs saoudiens, des fonctionnaires européens, et des députés du Parlement européen[34]. En dépit du fait que le registre de la transparence de la Commission européenne oblige les institutions universitaires à s’enregistrer si elles « travaillent avec des politiques et activités européennes et sont en lien avec des institutions de l’Union européenne », le Collège d’Europe n’est pas enregistré dans celui-ci[35]. Le même jour, le groupe Verts/ALE du Parlement européen présente une motion de résolution portant sur la situation des défenseurs des droits des femmes en Arabie saoudite, dénonçant la facilitation de rencontres de lobbying entre des officiels saoudiens et des institutions de l'Union européenne par des institutions académiques comme le Collège d’Europe[36]. Le 13 février, l’eurodéputé écossais Alyn Smith écrit à Jörg Monar, le recteur du Collège d’Europe, lui demandant de confirmer que le Collège d’Europe n’avait pas reçu « de contributions financières provenant des autorités saoudiennes » afin d’organiser des rencontres avec des représentants des institutions européennes[37]. Le 20 février, l’eurodéputée néerlandaise Marietje Schaake présente une question écrite à la Commission européenne sur le sujet[38],[39]. Cette question écrite fait l'objet d'une réponse de la Commission européenne publiée le 17 mai, dans laquelle cette dernière explique ne pas avoir de preuves directes quant aux faits rapportés, ni être en mesure de commenter les sources de revenus du Collège d'Europe au-delà des subventions européennes[40]. D'anciens étudiants du Collège signent également une pétition exigeant que l’établissement cesse d’organiser des rencontres entre des députés européens et des représentants saoudiens[41].
Dans une lettre adressée au président de la Commission de contrôle budgétaire du Parlement européen Ingeborg Gräßle, Jörg Monar, recteur du Collège d’Europe, confirme l’organisation de formations pour des officiels saoudiens et critique les médias pour avoir rapporté ces rencontres comme étant du lobbying. Le recteur indique notamment que ces réunions n'avaient pas de dimension de lobbying mais cherchaient notamment à montrer aux Saoudiens les raisons pour lesquelles l'Union défendaient certaines valeurs, préférant maintenir les liens de communications à l'isolation pour défendre les valeurs européennes[42],[43].
Le site « Inside Arabia Online » estime quant à lui que le lobbying par l’Arabie saoudite ferait partie d’une campagne orchestrée pour éviter l’inclusion du royaume saoudien sur la liste noire de l’Union européenne des pays qui ne combattent pas le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent[44].
Allégations de harcèlement sexuel et misogynie
modifierUn article du magazine belge francophone Le Vif/L'Express publié le 21 février 2019 fait état de cas de harcèlement sexuel (frotteurisme et attouchements notamment) et de misogynie au sein du Collège d’Europe[45]. Plusieurs étudiants ont, dans cet article, accusé l’administration du Collège et d’autres étudiants de maintenir une omerta sur le sujet. L'article évoque également des cas de comportements inappropriés de la part de membres du corps académique. Contactée par le magazine, l’administration déclare « qu’à quelques reprises par le passé, certains actes d’étudiants ont transgressé les barrières personnelles d’autres étudiants ». Le 5 mars 2019, une ancienne étudiante du Collège d’Europe publie une tribune dans laquelle elle reprend les accusations portées par le magazine le 21 février précédent[46].
En réaction, le 21 février même, un groupe d’étudiants du Collège d’Europe publie une lettre ouverte relevant des erreurs dans l’article du Vif/L’Express et réclamant un droit de réponse[47]. Le 25 avril 2019, deux associations du Collège d’Europe, la « Student Association for Gender Equality » et « Queeropeans », adressent une lettre ouverte au recteur de l’établissement, saluant les efforts déjà entrepris au sein de l’institution et appelant à la mise en place d’un programme d’envergure afin de prévenir toute forme de harcèlement et de promouvoir un environnement de travail plus sûr[48].
Les deux campus du Collège d’Europe ont en vigueur des règlementations en la matière, un Code de conduite sur le campus de Bruges[49] et un Code de conduite et une politique de mesures contre la discrimination et le harcèlement sur le campus de Natolin[50].
De nouvelles accusations sont révélés en 2024 par le magazine Politico[51]. Formulées à l'encontre d'Olivier Costa, alors directeur du département d'études politiques et de gouvernance européennes, elles mènent au renvoi de ce dernier[52]. Il lui est notamment reproché d'avoir fait œuvre de harcèlement sexuel pendant plusieurs années à l'égard d'étudiantes du Collège d'Europe, alors même qu'il avait déjà fait l'objet d'un avertissement disciplinaire pour comportement inapproprié dès 2012[53].
Notes
modifier- La promotion devait, à l'origine, s'appeler « Marguerite Yourcenar ». Néanmoins, après le décès de Simone Veil, le Collège décide de changer le nom de la promotion en hommage à celle-ci.
Sources
modifierRéférences
modifier- Statuts du Collège d'Europe
- « College of Europe in Tirana | Coleurope », sur www.coleurope.eu (consulté le )
- Cardia 2012
- « Le Collège de Bruges, bastion du rêve européen face aux populistes », sur RTL Info (consulté le ).
- La Libre.be, « La vie belge de Nick Clegg », sur LaLibre.be, (consulté le ).
- (en) « Selection committees », sur Coleurope.eu (consulté le ).
- (en) « Why study at the College of Europe? », sur Coleurope.eu (consulté le ).
- Lewandowski 1995
- Schnabel 1998
- Flandreinfo be-L'Actu de Flandre, « Federica Mogherini va diriger le collège d'Europe à Bruges », sur vrtnws.be, (consulté le )
- « A l’école de l’élite européenne », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « L’angoisse des jeunes », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- « A Genève, le souffle de l’esprit européen », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Le Point magazine, « Le Collège de Bruges, bastion du rêve européen face aux populistes », sur Le Point, (consulté le )
- « De Zurich à Montreux, l’appel européen de Winston Churchill », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Philippe Perchoc, « Les simulations européennes Généalogie d’une adaptation au Collège d’Europe », sur cairn.info, (consulté le )
- Anna Hubert, « REPORTAGE. Le Collège de Bruges, Ena des Européens », Ouest France, (lire en ligne)
- « Inauguration officielle de la bibliothèque chinoise », sur coleurope.eu (consulté le ).
- « Président de la République populaire de Chine au Collège d'Europe », sur coleurope.eu (consulté le ).
- Résidences
- (en) « College of Europe - Collège d'Europe », sur coleurope.eu (consulté le ).
- Double master avec la Fletcher School (Tufts University, Medford, MA, région de Boston)
- Collège d'Europe, « Promotions et patrons », sur coleurope.eu, Collège d'Europe (consulté le )
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- Collège d'Europe, « Promotion Simone Veil 2017-18 », sur coleurope.eu, Collège d'Europe (consulté le )
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- « Opening Ceremony at the Natolin campus of the College of Europe », sur Collège d'Europe,
- https://www.liberation.fr/planete/2019/09/10/sylvie-goulard-des-casseroles-et-un-portefeuille_1750538
- Mahncke, Bekemans et Picht 1999
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- commission constitutionnelle russe en tant que seul expert étranger.
- Debusschere 2019
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- (en) « Saudi Lobbying Blocks Listing on EU Dirty Money Blacklist », sur insidearabia.com (consulté le )
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- « Le sexisme et le harcèlement font partie intégrantes du fonctionnement de nombreuses institutions universitaires européennes », Le Vif/L'Express, (lire en ligne)
- Alexia Fafara, « Tweet 1098681943330377728 », sur Twitter
- « Post Facebook SAGE CoE », sur Facebook,
- Collège d'Europe, « Règlement », sur Collège d'Europe
- Collège d'Europe, « Règlement - Natolin », sur Collège d'Europe
- (en) Eddy Wax, « Sexual harassment probe rocks College of Europe », Politico, (lire en ligne)
- (en-GB) « Top EU college terminates professor’s contract over sexual harassment claims », sur POLITICO, (consulté le )
- (en-GB) « Sexual harassment probe rocks College of Europe », sur POLITICO, (consulté le )
Bibliographie
modifier- (en) Dieter Mahncke, Léonce Bekemans et Robert Picht, The College of Europe. Fifty Years of Service to Europe, Bruges, Collège d'Europe, (ISBN 90-804983-1-9)
- Virginie Schnabel, « Élites européennes en formation. Les étudiants du « Collège de Bruges » et leurs études », Politix, vol. 11, , p. 33-52 (DOI 10.3406/polix.1998.1740, lire en ligne, consulté le )
- Jean-Claude Lewandowski, « Le Collège de Bruges, une « ENA européenne » », Les Échos, (lire en ligne, consulté le )
- Stéphane Cardia, « Marie Eichholtzer, une année au cœur de l’Europe », L'Alsace, (lire en ligne)
- « Résidences », sur coleurope.eu (consulté le )
- Barbara Debusschere, « Brugse eliteschool kreeg Saudisch geld », De Morgen, (lire en ligne)
Compléments
modifierBibliographie
modifier- Karel Verleye, De stichting van het Europacollege te Brugge, Stichting Ryckevelde, 1989.
- The College of Europe. Fifty years of service to Europe, College of Europe publications, Bruges, 2001.
- Paul Demaret, Inge Govaere & Dominique Hanf (eds), Dynamiques juridiques européennes. Édition revue et mise à jour de 30 ans d'études juridiques européennes au Collège d'Europe, Cahiers du Collège d'Europe, P. I. E. Peter Lang, Bruxelles, 2007.