Clémence de Pibrac

comédienne et demi-mondaine

Clémence Justine Procureur, dite Clémence de Pibrac, née le à Sainte-Menehould[2] et morte le à Cormontreuil, est une artiste de music-hall et demi-mondaine de la Belle Époque.

Clémence de Pibrac
Clémence de Pibrac - Collection Nilsson[1]
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 69 ans)
CormontreuilVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière du Sud de Reims (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Clémence Justine ProcureurVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Biographie

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Clémence Procureur est la fille d’Alphonse Procureur, cordonnier à Sainte-Ménehould et de Justine Philippe, lingère[2].

Elle « monte » à Paris et apparaît aux côtés des artistes, des reines de beauté et des demi-mondaines, où la particule est de rigueur : Liane de Pougy, Émilienne d'Alençon, Liane de Lancy… et figure dans le premier fascicule illustré dans la série intitulée Les Reines de Paris chez elles publiée en 1898[3].

Sportive et émancipée, elle monte à cheval[4],[5], patine sur la glace[6], tire au pistolet ou à la carabine.

Elle est la maitresse d'Alexandre de Bary, négociant en vin de Champagne, qui l'entretient.

Selon Eugène Dupont, elle fait avec le journaliste, Charles Desteuque, la promotion de la marque de champagne Cordon Rouge de chez Mumm[7].

En 1897, elle a aussi une relation avec le baryton, Lucien Noël[8], qui chante le rôle de Pipo dans La Mascotte à La Gaîté. Elle part pour Nice en compagnie d'Alexandre de Bary. Lucien Noël flirte avec Émilienne d'Alençon. Clémence, mise au courant, revient à Paris débarque à la Gaîté, enlève l'infidèle en voiture, l'entraîne dans son hôtel, rue Creveaux où Lucien Noel se tire un coup de revolver en pleine poitrine, sans conséquence[9],[10].

Fin 1897, elle est engagée au Casino de Paris pour tenir le rôle d'Asmodée dans Don Juan aux enfers, ballet de Marie Léopold Lacour[11].

En 1899, elle joue dans La Fontaine des fées au théâtre Marigny, musique de Salvayre, sur un livret de Jean Bernac[12],[13].

À la mort d'Alexandre de Bary[note 1], en 1899, elle hérite de 2 millions de francs[note 2]. Elle achète plusieurs hôtels à Paris et à Reims, rue Ponsardin, un château à Cormontreuil. Elle habite un élégant appartement dont elle est propriétaire rue Guillaume-Tell et possède aussi une écurie de courses avec au moins dix pur-sang[14],[15], entrainés par Lucien Robert[16].

En 1900, Harry Fragson lui dédie la romance Tendresses d'amants[17] et Amours Fragiles[18].

En 1902, elle joue le rôle de La Païva dans la Revue des Folies Bergère, de Victor de Cottens et des frères Isola avec Marguerite Deval, La Belle Otéro, Myriel, Anne Dencray, Fragson, Reschal, Louis Maurel, Paul Fugère[19],[20]. Le tableau La Païva au bain affole les amateurs[21].

En 1904, un ami lui fait acheter rue Bachaumont, dans le quartier du Mail, un terrain sur lequel elle fait bâtir quatre immeubles de rapport. Pour les construire, elle emprunte à une banque Suisse[22].

Elle possède un collier de perles de 300 000 francs et d'autres bijoux et jouit d'une rente viagère annuelle de 12 000 francs[23].

En 1907, elle intente et gagne un procès contre le Moulin-Rouge qui dans une revue de Lucien Boyer fait dire à un acteur qu'elle préfère comme fruits, « la banane et la groseille à maquereau »[24],[25],[26].

Pendant la Première Guerre mondiale, le château de Cormontreuil est bombardé ; l'écurie de courses, réquisitionnée, un moratoire arrête le payement des loyers, ses bijoux sont engagés ou vendus ; la banque suisse réclame le payement de ses intérêts, pratique des saisies arrêts, fait nommer un séquestre, qui touche le peu d'argent que payent encore les locataires. Une ordonnance de référé ne lui laisse qu'une pension mensuelle de 250 francs[22].

En 1922, la banque suisse, réclame le règlement des annuités échues en tenant compte du change[22].

Clémence Procureur se retire à Cormontreuil où elle aide les enfants et les pauvres. Elle meurt au château de Cormontreuil et est inhumée au cimetière du Sud à Reims[7].

Notes et références

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  1. Alexandre de Bary (1854-1899) resta célibataire. Il défraya la chronique scandaleuse de la Belle Époque. Il légua de très importantes sommes à ses deux principales maîtresses Clémence de Pibrac, et Elvire Boucher, qui devint comtesse de Grammont . Il fit édifier un extraordinaire mausolée dans le parc du château d’Elvire Boucher, à Thuisy.
  2. 7,5 millions d'euros d'aujourd'hui

Références

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  1. Collection Nilsson - Référence des portraits contemporains, 1899
  2. a et b État civil de Sainte-Menehould, naissances 1861-1870, vue 405/483.
  3. « La Fronde », sur Gallica, (consulté le )
  4. « Le Patineur », sur Gallica, (consulté le )
  5. « Le Patineur », sur Gallica, (consulté le )
  6. « Le Patineur », sur Gallica, (consulté le )
  7. a et b Dehaye 2017.
  8. Lucien Noël (1873-1930) sur data.bnf.fr
  9. Le Progrès Illustré, fasc. numéro 330
  10. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  11. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  12. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  13. « Le Gaulois », sur Gallica, (consulté le )
  14. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  15. « L'Énergie française », sur Gallica, (consulté le )
  16. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  17. « Tendresses d'amants : romance créée par Harry Fragson à la Scala, chantée par Dalbret (illustration Faria) », sur medihal.archives-ouvertes.fr (consulté le )
  18. « Amours Fragile », sur bibliotheques-specialisees.paris.fr (consulté le )
  19. « Les frères Isola - Souvenirs », sur www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net (consulté le )
  20. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  21. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  22. a b et c « Le Temps », sur Gallica, (consulté le )
  23. « Le Journal », sur Gallica, (consulté le )
  24. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  25. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  26. « Le Temps », sur Gallica, (consulté le )

Bibliographie

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