Charles Cornwallis

général britannique (1738-1805)

Charles Cornwallis, 1er marquis Cornwallis, né le à LondresGrosvenor Square) et décédé le à Gauspur près de Ghazipur dans le Nord de l'Inde[1], est un général britannique connu comme commandant des troupes britanniques lors du siège de Yorktown pendant la guerre d'indépendance des États-Unis. Par la suite, il fut gouverneur général de l'Inde (1786 – 1793) et lord lieutenant d'Irlande (1798 – 1801) avant d'être le principal négociateur britannique du traité d'Amiens (1802).

Charles Cornwallis
1er marquis Cornwallis
Charles Cornwallis
Portrait de Charles Cornwallis, huile sur toile de Thomas Gainsborough, Royal Collection.

Naissance
Mayfair, Londres
Décès (à 66 ans)
Gauspur
Origine Britannique, Anglais
Allégeance Drapeau de la Grande-Bretagne. Royaume de Grande-Bretagne (1757-1801)
Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande (1801-1805)
Grade Général
Années de service 17571805
Conflits Guerre de Sept Ans
Guerre d'indépendance des États-Unis
Guerres de la Révolution française
Rébellion irlandaise de 1798
Faits d'armes Bataille de Long Island
Bataille d'Assunpink Creek
Bataille de Bound Brook
Bataille de Short Hills
Bataille de White Marsh
Bataille de Camden
Bataille de Guilford Court House
Bataille de Greenspring Farm
Bataille de Yorktown
Bataille de Ballinamuck
Autres fonctions Gouverneur général des Indes
Lord lieutenant d'Irlande
Signature de Charles Cornwallis

Biographie

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Portrait de Charles Cornwallis, huile sur toile de Thomas Gainsborough, 1783, National Portrait Gallery, Londres.

Fils aîné de Charles Cornwallis (1er comte Cornwallis), il fit ses études à Eton et Cambridge. Il obtint un brevet d'officier (enseigne) en 1757 avant d'obtenir la permission de poursuivre ses études militaires à Turin.

Rejoignant les troupes britanniques lors de la guerre de Sept Ans, il participa notamment aux batailles de Minden, de Villinghausen, de Wilhelmsthal et de Lutzelberg ainsi qu'au siège de Cassel.

Élu à la Chambre des communes en 1760, puis à la Chambre des lords en 1762, il fut — paradoxalement, au regard de son rôle futur lors de la guerre d'indépendance américaine — l'un des cinq à voter contre le droit de timbre (Stamp Act).

Il épousa en 1768 Jemima Tullekin Jones. Le couple eut deux enfants, un garçon, Charles Cornwallis (2e marquis Cornwallis) et une fille avant la mort de Jemima en 1779.

 
Portrait de Charles Cornwallis, huile sur toile de John Singleton Copley, 1805, Guildhall Art Gallery, Londres.
 
Capitulation de Cornwallis. À « York-town » en 1781, par Nathaniel Currier. D'Amour Museum of Fine Arts. Quoique Cornwallis soit représenté sur cette gravure, il refusa de se présenter, prétextant être malade.

Nommé major-général en 1775, puis lieutenant-général en 1777, il joua un rôle majeur lors de la guerre d'indépendance américaine en combattant les insurgés. Il remporta la bataille de Camden le sur les troupes du général Horatio Gates mais fut vaincu par les troupes de Washington et Rochambeau (appuyées par une flotte française commandée par l'amiral de Grasse) lors de la bataille de Yorktown (septembre – ). C'est Charles O'Hara qui remet, en signe de reddition, l'épée du lieutenant-général Charles Cornwallis[2].

Cette bataille décida du sort de la guerre et de l'indépendance des États-Unis, entérinée lors du traité de Paris (1783).

Malgré sa défaite, il fut nommé commandant en chef en Inde et gouverneur général du Bengale et publia une série de réglementations connue sous le nom de Code Cornwallis. Il défit les troupes du sultan Tippu lors de la troisième des quatre guerres du Mysore.

Comme Lord lieutenant d'Irlande et commandant en chef, il repoussa une invasion française en et joua par la suite un rôle important dans le vote de l'Acte d'Union (1800) qui rattacha l'Irlande à la Grande-Bretagne en donnant naissance au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande avant de démissionner pour protester contre le refus du roi George III d'accorder des droits politiques aux catholiques irlandais.

Il conduisit en tant que ministre plénipotentiaire la représentation britannique lors des négociations qui aboutirent à la paix d'Amiens[3], conclue le .

Il retourna en Inde où il mourut peu après son arrivée à Gauspur près de Ghazipur, où on peut encore voir son mausolée, en 1805.

Ses lettres ont été publiées par Charles Ross, 3 volumes in-8, Londres, 1859.

Grades occupés et dates de promotion

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 Enseigne, British Army 1756
 Capitaine, British Army 1759
 Lieutenant-colonel, British Army 1761
 Colonel, British Army 1766
 Major-General, British Army 1775
 Lieutenant-General, British Army 1777
 General, British Army 1793

Dans la fiction

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Notes et références

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  1. (en) « Lord Cornwallis - A web of English History » (consulté le ).
  2. Léon Chotteau, Guerre de l'Indépendance (1775-1783). Les Français en Amérique, avec une préface par M. Edouard Laboulaye, 1876, p. 316.
  3. « Lord Cornwalis, disait l’Empereur, est le premier Anglais qui m’ait donné une sérieuse bonne opinion de sa nation ; […] Cornwalis, disait-il, était dans toute l’étendue du terme un digne, brave et honnête homme. Lors du traité d’Amiens, et l’affaire convenue, il avait promis de signer le lendemain à une certaine heure : quelque empêchement majeur le retint chez lui ; mais il envoya sa parole. Le soir même un courrier de Londres vint lui interdire certains articles ; il répondit qu’il avait signé, et vint apposer sa signature. Nous nous entendions à merveille ; je lui avais livré un régiment qu’il s’amusait fort à faire manœuvrer. En tout j’en ai conservé un agréable souvenir, et il est certain qu’une demande de lui eût eu plus d’empire sur moi peut-être que celle d’un souverain. Sa famille a paru le deviner ; on m’a fait quelquefois des demandes en son nom, elles ont toutes été satisfaites. […] L’Empereur a terminé, disant : « il suffirait d’une demi-douzaine de Fox et de Cornwalis pour faire la fortune morale d’une nation… Avec de telles gens, je me serais toujours entendu ; nous eussions été bientôt d’accord. Non-seulement nous aurions eu la paix avec une nation foncièrement très-estimable, mais encore nous aurions fait ensemble de très-bonne besogne. » (Mémorial de Sainte-Hélène).

Voir aussi

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Liens externes

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