Charles Aubertin
Charles Aubertin, né le à Saint-Dizier et mort le à Dijon, est un professeur des universités, recteur et spécialiste de littérature français.
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Recteur de l'académie de Clermont-Ferrand | |
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Spécialiste de la littérature, professeur des universités, érudit littéraire, historien |
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Biographie
modifierCarrière
modifierCharles Nicolas Aubertin est né le à Saint-Dizier. Son père est militaire de carrière. Il est scolarisé au petit séminaire de Langres[1] puis, après un passage au collège Bourbon à Paris, entre en 1845 à l'École normale supérieure. Il obtient l'agrégation ès lettres en 1848 et soutient sa thèse de doctorat ès lettres en 1857[2].
Après son agrégation, il est professeur au collège de Nîmes (1848-1850) puis, de 1850 à 1860 dans différents lycées à Besançon, Lille, Saint-Étienne, Angoulême et Douai. Il entre à la Faculté des lettres de Dijon en 1860, d'abord comme chargé de cours puis comme professeur (1862). Il est ensuite maître de conférences à l'École normale supérieure de 1868 à 1873[2].
Il est nommé recteur de l'académie de Clermont en 1873 puis de celle de Poitiers en 1874. Il entre à l'Académie des sciences morales et politiques comme membre correspondant en 1874[3].
À sa demande, il redevient professeur de littérature française à la faculté de Dijon en 1879 et y reste jusqu'à sa retraite en 1895[2].
Histoire littéraire
modifierLa thèse de doctorat de Charles Aubertin est consacrée aux rapport supposés entre Sénèque et saint Paul[2]. Il cherche à démontrer que les Lettres de Paul et de Sénèque sont apocryphes et rédigées en réalité au IVe siècle[4].
Charles Aubertin publie en 1854 un manuel de composition littéraire du baccalauréat, réédité en 1878, dans lequel il justifie l'existence de la composition latine par des raisons utilitaires[5],[6].
Charles Aubertin s'intéresse au Journal de Siméon-Prosper Hardy. Il en publie des extraits, jusqu'alors inédits, dans la Revue des Deux Mondes en 1871[7],[8],[9] et le présente deux ans après sur une vingtaine de pages dans son livre L'Esprit public au XVIIIe siècle[7].
En 1876-1878, il publie une Histoire de la langue et de la littérature françaises au Moyen Âge en deux volumes. Cet ouvrage est qualifié par Gaston Raynaud de « manuel utile »[10] tandis que Gaston Paris, qui y consacre un long compte rendu, y voit une « habile et judicieuse compilation »[11].
Œuvres
modifier- Compositions littéraires françaises et latines sur les sujets dictés par les facultés dans les examens du baccalauréat ès lettres, avec des conseils, des préceptes, des applications et des développements, Paris, (réimpr. 1878)[2],[5],[6].
- (la) De Sapientiae doctoribus qui a Ciceronis morte ad Neronis principatum Romae viguere : Thesim proponebat facultati litterarum Parisiensi, Paris, E. Belin, , 123 p. (lire en ligne).
- Étude critique sur les rapports supposés entre Sénèque et saint Paul : Thèse présentée à la faculté des lettres de Paris, Paris, Librairie classique Eugène Belin, , 444 p. (lire en ligne).
- Thèse publiée en 1869 : Sénèque et Saint-Paul : Étude sur les rapports supposés entre le philosophe et l'apôtre, Paris, Librairie académique Didier et Cie, (lire en ligne)[2],[4]. Prix Montyon 1870 décerné par l'Académie française[12].
- L'Esprit public au XVIIIe siècle : Étude sur les mémoires et les correspondances politiques des contemporains, 1715-1789, Paris, Librairie académique Didier et Cie, , 498 p. (lire en ligne)[2]. Prix Thérouanne 1873 décerné par l'Académie française[12].
- Les origines de la langue et de la poésie françaises, d'après les travaux récents, Paris, Librairie classique Eugène Belin, , 278 p. (lire en ligne).
- Histoire de la langue et de la littérature françaises au Moyen Âge, Paris, Librairie classique Eugène Belin, 1876-1878, 581+585 (lire en ligne)[2],[10],[11],[13]. Prix Marcelin-Guérin 1879 décerné par l'Académie française[12].
- L'Éloquence politique et parlementaire en France avant 1789 d'après des documents manuscrits, Paris, Veuve Eugène Belin et fils, (lire en ligne)[2].
- Choix de textes de l'ancien français du Xe au XVIe siècle : Poètes et prosateurs du Moyen Âge avec des sommaires historiques, des notices biographiques et un commentaire grammatical, Paris, Librairie classique Eugène Belin, , 360 p. (lire en ligne)[2].
- Origines et formation de la langue et de la métrique françaises..., [2].
- Lettres choisies de Voltaire : Avec des notes historiques et littéraires, Paris, Librairie classique Eugène Belin, , 469 p. (lire en ligne)[2].
- Les Chroniqueurs français du Moyen Âge : Villehardouin, Joinville, Froissart, Commines : nouveaux extraits collationnés sur les éditions les plus récentes et précédés d'une introduction sur les origines de l'histoire de France et sur les savants travaux de la philologie moderne, avec des notices biographiques, des appréciations littéraires et un commentaire grammatical des textes, Paris, Librairie classique Eugène Belin, , 632 p. (lire en ligne)[2].
- La Versification française et ses nouveaux théoriciens, les règles classiques et les libertés modernes, Paris, Librairie classique Eugène Belin, (lire en ligne)[2].
Décorations
modifierRéférences
modifier- Condette 2006, p. 47.
- Condette 2006, p. 48.
- « AUBERTIN Charles Nicolas », sur Annuaire prosopographique du CTHS (consulté le ).
- Edmond Liénard, « Sur la correspondance apocryphe de Sénèque et de Saint-Paul », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 11, no 1, , p. 5–23 (DOI 10.3406/rbph.1932.1360, lire en ligne, consulté le ).
- André Chervel, « Le baccalauréat et les débuts de la dissertation littéraire (1874-1881) », Histoire de l’éducation, no 94, , p. 103–139 (ISSN 0221-6280, DOI 10.4000/histoire-education.816, lire en ligne, consulté le ).
- André Chervel, Histoire de l'enseignement du français du XVIIe au XXe siècle, Paris, Retz, coll. « Les usuels Retz », (ISBN 978-2-7256-2802-8 et 978-2-7256-6185-8, DOI 10.14375/np.9782725628028, lire en ligne), p. 679.
- Valérie Goutal-Arnal, « « Mes loisirs ou journal d'événemens tels qu'ils à ma connoissance », chronique (1753-1789) du libraire Siméon-Prosper Hardy », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 46, no 3, , p. 457–477 (DOI 10.3406/rhmc.1999.1973, lire en ligne, consulté le )
- Siméon-Prosper Hardy, Mes loisirs, ou Journal d'événemens tels qu'ils parviennent à ma connoissance (1753-1789), vol. I : (1753-1770), Paris, Hermann, coll. « Les collections de la République des Lettres », , 898 p., p. 2-3.
- Pascal Bastien, « Autour du Journal (1753-1789) de Siméon-Prosper Hardy », Histoire, économie et société, vol. 37, no 2, , p. 5–7 (ISSN 0752-5702, DOI 10.3917/hes.182.0005, lire en ligne, consulté le ).
- Gaston Raynaud, « Histoire de la langue et de la littérature françaises au Moyen Âge, par Charles Aubertin. », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 42, no 1, , p. 463–464 (lire en ligne, consulté le ).
- Gaston Paris, « Histoire de la langue et de la littérature française au moyen âge, d'après les travaux les plus récents, par M. Charles Aubertin, 1876 », Romania, vol. 6, no 23, , p. 454–466 (lire en ligne, consulté le ).
- « Charles AUBERTIN », sur Académie française (consulté le ).
- Gaston Paris, « Histoire de la langue et de la littérature françaises au Moyen Âge, d'après les travaux les plus récents, par M. Charles Aubertin, 1878 », Romania, vol. 9, no 34, , p. 306–311 (lire en ligne, consulté le ).
- « Aubertin Charles Nicolas », sur Base de données Léonore (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jean-François Condette, « AUBERTIN Charles Nicolas », dans Jean-François Condette, Les recteurs d'académie en France de 1808 à 1940, vol. II : Dictionnaire biographique, Paris, Institut national de recherche pédagogique, coll. « Histoire biographique de l'enseignement » (no 12), , 418 p. (lire en ligne), p. 47-48.
Articles connexes
modifierLiens externes
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- Ressources relatives à la recherche :
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- Ressource relative à la vie publique :