Base sous-marine de Brest
La base sous-marine de Brest est un immense bunker de la Seconde Guerre mondiale, destiné à abriter la 1re et la 9e flottille d'U-Boote de la Kriegsmarine[1].
Base sous-marine de Brest | ||||
La base lors de sa construction en 1941 | ||||
Lieu | Brest (Bretagne, France) | |||
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Type d’ouvrage | Base de sous-marins | |||
Construction | 1941 | |||
Architecte | Organisation Todt | |||
Matériaux utilisés | Béton armé, béton, granit | |||
Hauteur | 17 m | |||
Utilisation | Base sous-marine, stockage, réparation | |||
Contrôlé par | France | |||
Guerres et batailles | Seconde Guerre mondiale | |||
Coordonnées | 48° 21′ 59″ nord, 4° 31′ 22″ ouest | |||
Géolocalisation sur la carte : Brest
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
Géolocalisation sur la carte : France
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Histoire
modifierBien que la base sous-marine de Lorient soit plus grande avec ses trois abris (Kéroman I, II et III), le bunker de Brest est le plus grand jamais construit.
Construction du U-bunker
modifierLa construction, confiée à l'organisation Todt, commence en 1941 et s'achève officiellement le , après environ 500 jours. La Kriegsmarine utilise des installations de la Penfeld préexistantes : la base est ainsi construite au pied de l’École Navale, au lieu-dit « Les 4 pompes ». Les U-Boote utilisent les premiers alvéoles dès fin 1941. Le , la première tranche de l'U-Bunker est inaugurée par l'U-372 du K.L. Heinz-Joachim Neumann[1].
Caractéristiques de l'U-Bunker
modifier- Dimensions : 300 × 175 × 18 mètres[1].
- 15 bassins dont 10 cales sèches.
- murs de 1 à 2 mètres d'épaisseur pour séparer les différents bassins.
- Côté mer les bassins sont fermés, dans le tiers supérieur par une dalle de béton et en dessous par des volets métalliques mobiles pare-éclats.
- Dalle de couverture 4,20 mètres au début puis renforcée à 6,10 mètres.
- Aux angles ont été construits des bunkers supportant des matériels de Flak[1].
Utilisation
modifierSeconde Guerre mondiale
modifierDeux Flottilles sont basées à Brest, la 1re U-Flottille, qui arrive de Kiel en et le 9e U-Flottille, créée à Brest en .
Commandement de la 1.U-Flottille
modifier- De à par le K.K. Hans Eckermann (pl) (U-A, U-20).
- De à par le K.K. Hans Cohausz (pt) (U-30, U-A) (Qui prendra le commandement de la 11.U-Flottille à Bergen).
- De à , intérim par le K.L. Heinz Buchholz (pt) (U-24, U-15, U-195, U-177).
- De à (Date de la dissolution de la Flottille) par le K.K. Werner Winter (en) (U-22, U-103).
Commandement de la 9.U-Flottille
modifier- De à par K.L. Jürgen Oesten (U-61, U-106, U-861).
- De à (Date de la dissolution de la Flottille) par K.K. Heinrich Lehmann-Willenbrock. (U-8, U-5, U-96, U-256). Quitte Brest à bord de l'U-256 et prend le commandement de la 11.U-Flottille à Bergen.
Le premier U-Boot arrive à Brest en août 1940. Il s'agit de l'U-65 (Type IX-B). D' à , la base accueille environ 134 U-Boote différents, ainsi que deux sous-marins italiens et un sous-marin japonais[2]. Au plus fort de la bataille de l'atlantique, en , ils sont jusqu'à 26 U-Boote à séjourner en même temps[2]. Ces U-Boote ont participé à toutes les campagnes de l'arme sous-marine allemande, du nord au sud de l'Atlantique jusqu'aux côtes américaines[2].
Parmi les nombreux commandants de sous-marins à être passés par la base de Brest, deux as de l'armée sous-marine ont eu pour port d'attache Brest. Reinhard Sühren (U-564) coula 19 navires avec un total de 96 444 tonnes[3]. Il fut notamment officier de quart sous les ordres d'Herbert Schultze (U-48) et fut finalement promu Fregattenkapitän le . Adalbert Schnee (U-201) : 23 navires avec un total de 95 889 tonnes et en endommagea 3 autres[4].
Au cours de la guerre, la base sous-marine subira un total de 82 attaques venant de la R.A.F et de l'USAAF. Trois attaques aériennes importantes seront menées par les Lancaster du Squadron no 617 les 5, 12 et . Durant ces bombardements, huit bombes de 5 443 kg (12 000 lb) Tallboy touchèrent leur but, cinq d'entre elles réussissant à percer l'épais toit de béton de l'U-Bunker en créant des cratères de 5 mètres de diamètre. Cependant, les dégâts à l'intérieur sont superficiels et les U-Boots sont épargnés.
Le , le dernier U-Boot à quitter l'U-Bunker sera l'U-256 du capitaine de corvette Heinrich Lehmann-Willenbrock[1].
Lorsque le huitième corps américain libère Brest après de furieux combats, il ne restera que l'U-415 (Type VII C), de l'O.L. Herbert Werner (en), dans l'alvéole no 4, ce dernier ayant pu quitter Brest avec l'U-953.
Après-Guerre
modifierAujourd'hui encore, de nombreux ouvrages, de type Bunker, destinés à la protection de la base sous-marine subsistent et peuvent être observés aux alentours de celle-ci, mais la plupart d'entre eux sont situés en zone militaire. La fermeture de la base était prévue pour 2020 mais elle est toujours en activité pour les réparations de deux bateaux-écoles: l'Etoile et la Belle Poule[5].
Galerie
modifier-
Vue générale en -
Vue générale en 2009 -
Détail en 2009
Notes et références
modifier- Base sous-marine de Brest sur u-boote.fr.
- Luc Braeuer ; Benoît Senne :U-Boote ! Brest - 1940-1942, la tanière des 1re et 9e flottilles, 10 octobre 2011.
- Reinhard Suhren sur uboat.net.
- Adalbert Schnee sur uboat.net.
- Emmanuelle FRANÇOIS, « Que va devenir la base sous-marine de Brest construite par les Allemands ? », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Patrick Andersen Bo, Le mur de l'Atlantique en Bretagne : 1944-1994, Rennes, Editions Ouest-France, , 125 p. (ISBN 978-2-7373-1291-5 et 2-737-31291-4, OCLC 32430260), pp. 72-76
- Luc Braeuer ; Benoît Senne :U-Boote ! Brest - 1940-1942, la tanière des 1re et 9e flottilles, .
- Jean-Paul Pallud : U Boote : Les sous-marins allemands, Tome II, Les Bases Brest Lorient Saint Nazaire La Pallice Bordeaux, 1989.