Bajocasses
Les Bajocasses ou Baïocasses sont un peuple celtique armoricain qui a donné son nom à la ville de Bayeux (Calvados) et au pays du Bessin.
Bajocasses | |
Statère en billon des Bajocasses, Cabinet des médailles, Bibliothèque nationale de France | |
Ethnie | Celtes |
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Langue(s) | Gaulois |
Religion | Celtique |
Région d'origine | Armorique |
Région actuelle | Normandie (France) |
Frontière | Viducasses, Unelles |
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Étymologie
modifierL'origine du nom est mal assurée : il viendrait de *Badio-cassi ou plutôt *Bodio-cassi. Il est basé sur le terme gaulois casse (distinct de cassi-)[1] sans étymologie clairement définie, mais qu'on retrouve dans le nom d'autres peuples du nord de la Gaule Veliocassi (Vexin), Viducassi (Vieux), etc. et peut-être aussi dans le nom du chêne de *cassano- ou *cassino-. Pierre-Yves Lambert[2] y voit le sens d'enchevêtré en faisant le parallèle avec le vieil irlandais cas, tordu, enchevêtré, bouclé. On compare aussi Bodio-casses au vieil irlandais Buide-chass « aux boucles blondes ». Le sens de l’ethnonyme pourrait être « (ceux qui ont) la chevelure blonde »[3] ou plus précisément « (ceux qui ont) des boucles blondes », nom qui s'explique par la coiffure particulière des celtes[1].
Histoire
modifierIls ne sont pas mentionnés dans la Guerre des Gaules de Jules César et n'apparaissent dans les textes qu'à partir du Ier siècle apr. J.-C.[4].
Les Baïocasses, dont le symbole est la lyre[5], occupent le Bessin et l'ouest du Calvados actuel, et ont pour voisins les Unelles à l'ouest et au sud, les Viducasses à l'est. Ils font partie de la Confédération armoricaine.
Dans l'Empire romain, la cité des Baïocasses fait d'abord partie de la province de Lyonnaise (chef-lieu : Lyon), puis après les réformes de Dioclétien et Constantin, de la Lyonnaise seconde (chef-lieu : Rouen). Le chef-lieu de la cité est Augustodurum, aujourd'hui Bayeux.
Au Bas-Empire romain, la cité des Viducasses est rattachée à celle des Baïocasses, accentuant le déclin d'Aregenua, capitale des Viducasses.
Notes et références
modifier- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance, .
- La langue gauloise, éditions errance, 1994.
- Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, page 366, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1986, (ISBN 2-85882-920-9).
- Pline H.N., IV, 107 ; Ptolémée, Géo., II,8
- André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 9.
Bibliographie
modifier- Stephan Fichtl, Les Peuples gaulois, éditions errance, Paris 2004, (ISBN 2-87772-290-2)
- John Haywood, Atlas historique des Celtes, trad. Colette Stévanovitch, Autrement, coll. Atlas/Mémoires, Paris, 2002, (ISBN 2-7467-0187-1).
- Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6)