Béatrice de Saxe-Cobourg-Gotha
Béatrice de Saxe-Cobourg-Gotha, princesse du Royaume-Uni et, par son mariage, infante d’Espagne et duchesse de Galliera, est née le à Eastwell Park, dans le Kent, et est décédée le à Sanlúcar de Barrameda, près de Séville.
Titulature | Duchesse de Galliera |
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Dynastie | Maison de Saxe-Cobourg et Gotha |
Nom de naissance | Beatrice Leopoldine Victoria |
Naissance |
Eastwell (Royaume-Uni) |
Décès |
(à 82 ans) Sanlúcar de Barrameda (Espagne) |
Père | Alfred de Saxe-Cobourg-Gotha |
Mère | Maria Alexandrovna de Russie |
Conjoint | Alphonse d'Orléans |
Enfants |
Alvaro d'Orléans Alonso d'Orléans Ataúlfo d'Orléans |
Religion | Luthérianisme puis Catholicisme |
Biographie
modifierFamille et enfance
modifierLa princesse Béatrice est la dernière fille d’Alfred du Royaume-Uni (1844-1900), duc d'Édimbourg et duc souverain de Saxe-Cobourg-Gotha, et de la grande-duchesse Maria Alexandrovna de Russie (1853-1920). Par son père, elle est donc la petite-fille de Victoria, reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande et impératrice des Indes, et de son époux le prince consort Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. Par sa mère, elle est petite-fille du tsar Alexandre II de Russie et de Marie de Hesse-Darmstadt. Béatrice est la sœur cadette du prince héritier Alfred de Saxe-Cobourg-Gotha (1874-1899), de Marie (1875-1938), reine de Roumanie, de Victoria-Mélita (1876-1936), grande-duchesse de Hesse puis de Russie et d'Alexandra (1878-1942), princesse de Hohenlohe-Langenbourg.
Surnommée « Baby Bee » par sa famille[1], elle est baptisée à Eastwell House le 17 mai 1884 par le révérend William Lloyd, le chapelain de son père ; ses marraines sont ses tantes la princesse Béatrice du Royaume-Uni et Hélène de Waldeck-Pyrmont, duchesse d'Albany, et son parrain est l'empereur Guillaume Ier d'Allemagne.
La princesse Béatrice passe une grande partie de son enfance à Malte, où son père sert dans la Royal Navy. En 1889, le duc d’Édimbourg et sa famille s’installent dans le duché de Saxe-Cobourg-Gotha dont le prince est déclaré héritier par son oncle le duc Ernest II de Saxe-Cobourg-Gotha.
Avec sa sœur aînée la princesse Alexandra, elle est demoiselle d'honneur au mariage du prince George du Royaume-Uni et de la princesse Mary de Teck le 6 juillet 1893[2].
La sœur aînée de Béatrice, la reine Marie de Roumanie, la décrit ainsi dans ses mémoires :
« Baby Bee a toujours été une enfant d'une intelligence exceptionnelle. Étant la plus jeune, Maman la protégeait et l'adorait avec une ferveur particulière, mais Baby Bee était néanmoins un précurseur de la jeunesse d'aujourd'hui. Malgré tout l'amour et les soins de Maman, Baby Bee a généralement déjoué ses inquiétudes et a fait la plupart des choses à sa manière[3]. »
Vie sentimentale
modifierEn 1902, la princesse Béatrice tombe amoureuse du grand-duc Michel Alexandrovitch de Russie, frère et héritier présomptif du tsar Nicolas II. Elle commence à recevoir des lettres de lui en septembre 1902, où il la surnomme « Sima »[4]. Cependant, elle est empêchée d'épouser le grand-duc car l'Église orthodoxe russe interdit le mariage entre cousins germains. Bien que de tels mariages aient été autorisés auparavant chez les Romanov, le pieux Nicolas II refuse d'assouplir les règles pour son frère.
En novembre 1903, Michael écrit à Béatrice pour lui dire qu'il ne pouvait pas l'épouser. La situation est aggravée par une lettre que Béatrice reçoit de sa sœur aînée Victoria-Mélita, où elle blâme Michel pour avoir imprudemment initié la romance interdite alors que sa propre relation avec un autre cousin, le grand-duc Cyrille Vladimirovitch, avait été interdite pour les mêmes raisons. Béatrice, humiliée, est envoyée en Égypte pour se remettre de son chagrin d'amour, mais se languit et écrit des lettres de reproches à Michel jusqu'en 1905.
Par la suite, une rumeur fait état d’un possible mariage entre la princesse Béatrice et le roi Alphonse XIII d’Espagne mais c’est finalement une cousine de la princesse, Victoire-Eugénie de Battenberg, qui épouse le monarque espagnol. Cet événement a cependant une grande importance pour Béatrice puisque c’est lors des noces d’Alphonse XIII et de Victoire-Eugénie qu’elle rencontre son futur époux, l’infant Alphonse d’Orléans (1886-1975), cinquième duc de Galliera. Par sa mère, le duc est le petit-fils de la reine Isabelle II d’Espagne tandis que, par son père, il est l’arrière-petit-fils du roi des Français Louis-Philippe.
Mariage
modifierLa relation de Béatrice et Alphonse d’Orléans est regardée avec réticence par Madrid. L’infant fait en effet partie des proches héritiers possibles d’Alphonse XIII et Béatrice refuse de se convertir à la religion catholique et d’abandonner la foi luthérienne. Les deux jeunes gens doivent donc quitter l’Espagne et c’est à l'église Saint-Augustin de Cobourg qu’ils se marient sous les deux rites le 15 juillet 1909.
De ce mariage naissent trois fils :
- Alvaro d'Orléans ( - ), infant d’Espagne et duc de Galliera, qui épouse morganatiquement l’Italienne Carla Parodi Delfino (1909-2000) en 1937. D'où la suite des ducs de Galliera.
- Alonso d’Orléans ( - ), infant d’Espagne, qui meurt au combat dans les rangs nationalistes pendant la guerre civile espagnole.
- Ataúlfo d'Orléans ( - ), infant d’Espagne.
En 1912, Alphonse XIII autorise ses cousins à revenir en Espagne et le couple s’installe à Madrid. En août 1913, Béatrice est reçue dans l'Église catholique romaine[5].
Alphonse XIII, insatisfait par son mariage, a de nombreuses aventures, dont certaines produisent des enfants illégitimes. Il aurait également fait des avances à la princesse Béatrice, qu'elle a repoussées. Sur l'insistance de la reine douairière Marie-Christine d’Autriche, le roi chasse le couple d'Espagne en juillet 1916, sous le prétexte d'envoyer l'infant Alphonse en mission en Suisse. Dans le même temps, le cercle d'amis du roi, qui méprise à la fois Béatrice et la reine Victoire-Eugénie, commence à répandre des rumeurs malveillantes, disant que Béatrice a été expulsée à cause de son mauvais comportement, ce qui n'est pas vrai.
Le couple part donc vivre au Royaume-Uni où il inscrit ses enfants au Winchester College. En août 1922, la cour de Madrid permet au couple de rentrer en Espagne, où il s’établit dans la propriété familiale des Orléans-Galliera, à Sanlúcar de Barrameda.
Les années 1930 correspondent à une période de tristesse et de difficultés pour la famille d’Orléans. Le renversement d’Alphonse XIII et la proclamation de la République en 1931 conduisent la famille à s’exiler à nouveau et à retourner vivre en Angleterre. En 1936, le déclenchement de la guerre civile provoque l’appauvrissement des Galliera, qui se voient confisquer leurs domaines espagnols parce qu’ils soutiennent le camp nationaliste. Enfin, en 1936, le duc et la duchesse de Galliera perdent leur second fils qui est tué alors qu’il combat les Républicains.
Une fois la guerre terminée, la princesse Béatrice revient vivre en Espagne, à Sanlúcar de Barrameda, où elle meurt en 1966. Son mari lui survit jusqu’en 1975.
Ascendance
modifierTitulature et décorations
modifierTitulature
modifier- - : Son Altesse Royale la princesse Béatrice d'Édimbourg, princesse de Saxe-Cobourg-Gotha, duchesse en Saxe
- - : Son Altesse Royale la princesse Béatrice de Saxe-Cobourg-Gotha, duchesse en Saxe
- - : Son Altesse Royale la princesse Alphonse d'Orléans y Borbón
- - : Son Altesse Royale la duchesse de Galliera
- - : Son Altesse Royale la princesse Alphonse d'Orléans y Borbón
Décorations
modifierDame grand-croix de justice de l'ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges (branche des ducs de Calabre)[6] |
Dame de l'ordre de la Reine Marie-Louise ()[7] |
Grand-croix de l'ordre civil de la Bienfaisance ()[8] |
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Armoiries (Royaume-Uni)
Article connexe
modifierBibliographie
modifier- (es) Ana de Sagrera, Ena y Bee. En defensa de una amistad, Velecio Editores, Madrid, 2006. (ISBN 978-84-935000-2-3)
Références
modifier- Eilers, Marlene. Queen Victoria's Descendants. Rosvall Royal Books, Falkoping, Sweden, 1997. p. 85. (ISBN 91-630-5964-9)
- « The Duke and Duchess of York and Bridesmaids », National Portrait Gallery, London
- (en) Queen Marie (State Library of Pennsylvania), The story of my life [by] Marie, queen of Romania., C. Scribner’s sons, , 316 p. (lire en ligne)
- Crawford, Rosemary & Donald. « An Innocent Abroad », Michael and Natasha: The Life and Love of Michael II, the Last of the Romanov Tsars, pp. 50–52. New York: Scribner, 1997; (ISBN 0-684-83430-8)
- « Princess to Enter Catholic Church », The New York Times (15 August 1913): p. 4
- « Necrologies (from 1969) », sur web.archive.org, (consulté le )
- (es) Guía Oficial de España, (lire en ligne), « Real orden de Damas Nobles de la Reina Maria Luisa », p. 233
- « BOE.es - Documento BOE-A-1966-11043 », sur boe.es (consulté le )