Abbaye Saint-Crépin-le-Grand
L'Abbaye Saint-Crépin-le-Grand, Ecclesia Sancti Crispini Majoris, est une ancienne abbaye bénédictine située à Soissons, dans le département de l'Aisne.
Abbaye Saint-Crépin-le-Grand Ecclesia Sancti Crispini Majoris | ||||
Saint-Crépin-Le-Grand de Soissons dans Monasticon Gallicanum. | ||||
Ordre | règle de saint Benoît Congrégation de Saint-Maur |
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Diocèse | Soissons | |||
Dédicataire | Saint-Crépin et Saint-Crépinien Saint-Bandry |
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Localisation | ||||
Pays | France | |||
Région | Hauts-de-France | |||
Département | Aisne | |||
Commune | Soissons | |||
Coordonnées | 49° 22′ 32″ nord, 3° 20′ 08″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Géolocalisation sur la carte : Aisne
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Histoire
modifierUn monastère est fondé au Ve siècle sur le tombeau des apôtres et martyrs Crépin et Crépinien, hors de la ville, le long du grand chemin de Reims. Il est érigé en abbaye par l'évêque de Soissons, saint Bandry et adopte la règle de saint Benoît au IXe siècle au plus tard.
En 1014, l'église abbatiale est reconstruite. En 1044, l'abbé fait la translation de la dépouille de Bandry. Un incendie la détruit en 1047 ou 1057[1]. La reconstruction est entreprise, sur un plan analogue à celui de Saint-Nicaise de Reims, mais jamais achevée[2].
Lors de la guerre de Cent Ans, en 1358-59, le dortoir, le cloître sont incendiés, les censes, dont la location constitue le principal revenu du monastère sont saccagées ou brûlées. On compte en 1372: 20 profès et 10 convers, en 1381 il n'y avait plus que 14 religieux.
En 1567, pendant les Guerres de Religion, l'abbaye est saccagée et en 1568, les Huguenots y mettent le feu. Elle est reconstruite en 1578 et de nouveau incendiée en 1617 et réhabilitée en 1631.
Elle adhère à la réforme de Saint-Maur en 1646. Les mauristes reconstruisent l'abbaye en 1664
Le , l'Assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. L'abbaye est fermée. Les 5 religieux restant quittent leur couvent vers la fin de l'année. Les biens de l'abbaye sont vendus comme biens nationaux.
Les locaux de l'abbaye deviennent une fabrique de sulfate de soude ; une manufacture de tapisseries, une meunerie et une métallurgie, à partir du moulin à eau ayant appartenu à l’abbaye, puis sont achetés en 1865 par le lazariste Augustin Dupuis qui en fait une maison religieuse consacrée à l'éducation, aujourd'hui lycée professionnel Saint-Vincent-de-Paul.
Abbés
modifier- ~886 : Comte Héric ou Eric, abbé laïque.
- date ? : Herbert II de Vermandois (° vers 880, † 23 février 943)[3]
Abbés réguliers
modifier- ...
- ~1054 : Ansel
- ~-1118 : Odon (†1151) ensuite abbé de Saint-Remi de Reims en 1118[4].
- ~1125-1135 : Téulfe[5].
- ~1156-1161 : Benered, devint cardinal-évêque de Palestrine en 1179[6].
- ~1179-1189 : Léon[7].
- ~1207 : Renaud
- ~1234 : Albuin (†1240)
- ~1250 : Crespin
- ~1278 : Simon[8].
- ~1308 : Gautier de Bouclenoy
- 1353-1387 : Guyot ou Guillaume de La Rochefoucauld (†1387)
- 1426 : Pierre de Lourme
- ~1490 : Jean Godart
- ...
Abbés commendataires
modifierComme la plupart des monastères de France par le concordat de 1516, la mise en commende s’appliqua à Saint-Crépin-le-Grand :
- ...
- 1563 : François Leroux[9].
- ~1567-1574 : Nicolas Dany (1520?-1583)[10],[11].
- ...
- ~1631 : Louis Perrochel
- 1637 : François Perrochel, évêque de Boulogne.
- : Augustin-Charles Perrochel, chanoine de Paris
- ...
- : Gaspard Brunet, docteur de Sorbonne
- ...
- : Claude Pinguet de Belingan (1671-†1751)
- ~1755 : Louis-Achille de Cugnac de Dampierre (1709-), chanoine et grand-vicaire de Tours, abbé commendataire de Notre-Dame du Vœu.
- 1779 : Charles-Antoine-Marie Demalezieu, chevalier, chanoine de Senlis
Prieuré
modifierL'influence de l'abbaye s'étend sur les prieurés où elle envoie ses religieuses et recueille les revenus :
- Prieuré de Beaulieu (Beaumont-en-Beine)
- Prieuré de Beaulieu-les-Fontaines
- Prieuré de Béthisy-Saint-Pierre, grande chambrerie[12]
- Prieuré de Champlieu
- Prieuré Saint-Pierre du Châtelet à Montigny-Lengrain, fondé au XIe siècle dépendance de Saint-Crépin-le-Grand, ensuite rattaché à La Charité-sur-Loire[13].
- Prieuré de Fresnoy-lès-Roye
Droit de patronage et dîmage
modifierL'abbaye a le droit d'élire et de pourvoir aux cures des églises dont elle est patron, de prêtres qu'elle présente à l'ordination de l'évêque diocésain. C'est le droit de patronage, de présentation à l’évêque et de nomination d'un desservant aux églises ou cures (paroisses) où elle percevait les grosses dîmes.
L'abbé présentait à l'évêque pour la nomination aux cures de Béthisy-Saint-Martin et Béthisy-Saint-Pierre, Champlieu et son prieuré, Pernant.
Patrimoine foncier
modifierDès le IXe siècle, Pernant appartenait à l'abbaye, confirmé en 893 par Charles le Simple avec l'autel et le moulin[14]. L'abbaye possédait la ferme Duval à Pernant.
Héraldique
modifierLes armes de l'abbaye se blasonnent ainsi : |
Références et notes
modifierNotes
modifierRéférences
modifier- Louis-Victor Pécheur, Annales du diocèse de Soissons, Soissons : Morel, 1868, vol.2, p.39 [1]
- Bernard Ancien 1983.
- (en) Charles Cawley, « Herbert II, généalogie », dans « Northern France - Valois, Vexin & Vermandois », ch. 3 : « Comtes de Vermandois », section A : « Comtes de Vermandois 896-1080 (Carolingian) », sur fmg.ac, MedLands – Foundation for Medieval Genealogy (consulté en ).
- Nouvelle biographie générale, 1854-1866 sur Gallica
- Revue Mabillon, avril 1973 sur Gallica
- Bibliothèque académique, ou Choix fait par une société de gens-de-lettres, de différens mémoires des académies françaises et étrangères, tome 4, 1810-1811 sur Gallica
- Lettres d'Étienne de Tournai, 1893 sur Gallica
- Catalogue analytique des cartes, documents historiques, titres nobiliaires, 1866-1867 sur Gallica
- Bulletin de la Société historique de Haute-Picardie, 1929 sur Gallica
- Les bibliothèques françoises de La Croix-du-Maine et de Du Verdier. Tome 5, 1772-1773 sur Gallica
- Nicolas Dany (1520?-1583) sur data.bnf.fr
- « Chambrerie de Béthisy-Saint-Pierre », notice no PA00114529, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Revue Mabillon, 1930 sur Gallica
- Archives de l'Aisne, Pernant Monographie manuscrite de 1884 [lire en ligne].
- Armorial général de l'élection de Soissons p.71.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Florence Charpentier et Xavier Daugy, Sur le chemin des abbayes de Picardie, histoire des abbayes picardes des origines à nos jours, Amiens, Encrage Edition, 2008 (ISBN 978 - 2 - 911 576 - 83 - 6) p. 104 à 106.
- Dom Michel Germain, Matériaux du Monasticon Gallicanum, ms. Latin 11820 « Abatia S. Crispini maioris in suburbio Suessionsi »
- Gallia Christiana, IX, 402
- Bernard Ancien, « La chronique tourmentée de l'église et des bâtiments de l'abbaye Saint-Crépin-le-Grand de Soissons », Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie de l'Aisne, no 28, , p. 201-221 (lire en ligne, consulté le ). .
- Dominique Roussel, « Soissons », Revue archéologique de Picardie, no Numéro spécial 16, , p. 129-137 (lire en ligne, consulté le ).
- Archives nationales de France dans la série L.: monuments ecclésiastiques: L. 1005 à 1008 (années 1142-1668)
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Notice de Saint-Crépin-le-Grand sur le site sanctuaires.aibl.fr/.
- Historique du site avant de devenir une école sur le site du collège et lycée St Vincent de Paul