L’abat-son (pluriel abat-sons) désigne un petit auvent ou l'ensemble des lames inclinées vers le bas et l'extérieur disposées dans les ouïes des clochers et des beffrois. Les lames, généralement de type persienne et fixées soit directement dans les ouvertures, soit dans un châssis en charpente, sont le plus souvent en bois nu ou recouvertes de métal, d’ardoises ou de plomb.

Baie campanaire équipée d'abat-sons. Les compromis entre leur fonction de protection et leur fonction acoustique sont à la base des calculs sur l'écartement entre les lames et leur inclinaison.

Elles garnissent usuellement les baies des clochers ou des beffrois, et remplissent plusieurs fonctions[1] :

  • protéger des intempéries (pluie, neige) la chambre des cloches et le matériel permettant leur fonctionnement (beffroi, matériel électrique…) ;
  • ventiler les charpentes ;
  • renvoyer le son des cloches vers le sol (cette fonction de rabattre le son étant à l'origine du terme).

Ce terme technique d'architecture apparaît au XIXe siècle ; ces lames étaient jusqu'alors désignées par le terme d'abat-vent[2].

Histoire et stylistique

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Les baies aveugles du clocher de Saint-Menoux sont munies de dalles perforées de motifs (cercles, quadrilobes) faisant fonction d'abat-son.

Les abat-sons sont souvent insérés dans les baies géminées sur chaque face des clochers, plus rarement dans les lucarnes de la flèche des clochers. Ces baies campanaires sont typiquement flanquées de colonnes à chapiteaux et ornées d'archivoltes dans l'architecture romane, ajourées en entrelacs dans l'architecture gothique. Les abat-sons se développent surtout à partir du XIIIe siècle, ils sont souvent décorés d’ajours, de dents de scie à leur extrémité inférieure ou de gaufrures sur les plombs[3].

Les abat-sons actuels font l'objet de rénovations lorsque le bois est détérioré ou que leur habillage en zinc ou en plomb est corrodé. Ils sont parfois réalisés en matériau composite pour être radio-transparents aux équipements radio (type antenne-relais de téléphonie mobile)[4] et équipés de filets anti-volatiles ou de protections grillagées pour fermer l’accès du clocher aux pigeons ou aux corneilles[5].

Galerie

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Notes et références

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  1. Association régionale de Musique & danse en Languedoc-Roussillon, Chants des cloches, voix de la terre: carillons et traditions campanaires en Languedoc-Roussillon, Presses du Languedoc, , p. 279
  2. « Abat-son », Centre national de ressources textuelles et lexicales, www.cnrtl.fr (consulté le 29 avril 2019).
  3. « Abat-sons », Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, fr.wikisource.org (consulté le 29 avril 2019).
  4. « Abat-son d'église », www.lesmarinesdelimay.com (consulté le 29 avril 2019).
  5. « Réalisation ou restauration d’abat-son », brouilletetfils.fr (consulté le 29 avril 2019).
  6. Issu du Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-Le-Duc, 1856.

Voir aussi

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Articles connexes

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