António Lobo Antunes

écrivain portugais
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António Lobo Antunes est un écrivain portugais né en 1942 à Benfica dans la banlieue de Lisbonne. Il a obtenu le Prix Camões en 2007.

António Lobo Antunes, alors invité de l'émission radiophonique Cosmopolitaine, animée en direct du Salon du livre de Paris en mars 2010.

Biographie

Issu de la grande bourgeoisie portugaise, il est élevé dans un milieu aimant. Il devra suivre les traces d'une éducation tout à fait classique de famille portugaise. Il fait des études de médecine et se spécialise en Psychiatrie. Il exercera un temps en psychiatrie à l'hôpital Miguel Bombarda à Lisbonne. Depuis 1985, il se consacre exclusivement à l'écriture.

Son expérience pendant la guerre d'Angola de 1971 à 1973 en tant que médecin, inspire directement ses trois premiers romans : Mémoire d'éléphant, Le Cul de Judas et Connaissance de l'enfer qui le rendent immédiatement célèbre dans son pays.

Il poursuivra son oeuvre avec une tétralogie composée par Explication des oiseaux, Fado alexandrino, La farce des damnés et Le retour des caravelles dans lesquels il fait une relecture du passé du Portugal, depuis l'époque des grandes découvertes jusqu'au processus révolutionnaire d'avril 1974, mettant en avant les tics, les tares et les défauts du peuple qui, au cours des siècles, furent occultés au nom d'une vision héroique de son histoire.

On pourrait réunir les trois romans suivants (Traité des passions de l'âme, L'odre naturel des choses et La mort de Carlos Gardel) sous le titre cycle de Benfica car il y revisite les lieux de son enfance et de son adolescence dans ce quartier de Lisbonne: des lieux qui sont loin d'être paisibles, des lieux marqués par la perte des illusions, la fin des mythes, des lieux où les chemins se séparent.

Thèmes

La guerre, le mensonge, l'hypocrisie, l'absurdité du monde, la folie, d'un côté, la quête de l'apaisemement que procure la présence de la femme aimée de l'autre, la sexualité débridée, la collection de femmes dont l'auteur aime parler, sont quelques uns des thèmes récurrents de son oeuvre. Ses histoires font souvent revivre une bourgeoisie complice du régime salazariste sans épargner pour autant la démocratie actuelle. Sans concession, il montre la trivialité, la mesquinerie et l'hypocrisie de la société portugaise à travers les époques. Il y a chez lui une volonté de désacraliser toutes ces valeurs qui tiennent le pays et opressent les société portugaise (le catholicisme, le patriotisme, l'armée, la famille…). Ses narrateurs sont souvent des hommes qui s'avouent lâches, osent pleurer et cherchent le réconfort près d'une femme.

Style

Il démontre à travers son œuvre la nécessité de « rompre avec la ligne droite du récit classique et l'ordre naturel des choses », le roman constituant selon son propre aveu un exercice nécessaire de « délire contrôlé ». Ainsi ses romans ne sont jamais linéaires, il n'y a pas un mais plusieurs narrateurs qui parfois décrivent les mêmes situations sous un autre point de vue. Parfois le narrateur change à l'intérieur d'un même chapitre, des pensées intimes se mélangent, le récit est mêlé aux dialogues présents et passés, comme si le narrateur était parfois distrait, une phrase entendue au présent renvoyant à une autre du passé, deux réalités se heurtent et en font naître une troisième.

Œuvres

NB. On peut trouver la majorité des livres ci-dessous en format poche dans la collection Points ou 10|18. Il est publié par les éditions Christian Bourgois et les éditions Métailié.

Liens externes

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A consulter :

Yves Leclair, "Antonio Lobo Antunes ou le droit d'asile, in La Nouvelle Revue Française n°583, éd. Gallimard, octobre 2007.