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La méthode de Sotta, imaginée et mise au point par Bernard Sotta, permet de résoudre toutes les équations du troisième degré et peut se généraliser à certaines équations de degré supérieur ou égal à 4 si les coefficients de ces équations vérifient certaines conditions.
Ces équations fournissent des exemples d'équations qui, bien qu'ayant un degré supérieur ou égal à 5, ont un groupe de Galois résoluble. Nous savons en effet que les équations de degré supérieur ou égal à 5 n'ont pas forcément un groupe de Galois résoluble. Ce qui permet d'affirmer qu'il n'existe pas de méthode générale pour les résoudre. (voir Théorie de Galois).
alors et sont les deux racines de l'équation résolvante.
a et f sont alors donné par les deux relations :
Les n racines de l'équation proposée seront alors :
avec k prenant successivement toutes les valeurs entières de 0 à n-1
Sauf précision contraire, les paragraphes suivant supposent que l'équation résolvante n'admet pas une racine double. Le cas particulier où l'équation résolvante admet une racine double est traité en fin d'article.
Application à la résolution des équations de degré 3
Toutes les équations de degré 3 ayant trois racines distinctes admettent des racines sous la forme :
par conséquent, la méthode de Sotta permet de résoudre toutes les équations de degré 3.
Soit donc l'équation suivante :
Premier cas : Si et (condition pour que la résolvante soit du second degré avec des racines non nulles).
La résolvante de Sotta associée sera :
Il suffit donc de choisir b, c, d, e tel que et soit les racines de la résolvante. On calcule ensuite a et f à l'aide des formules :
Les trois racines de l'équation à résoudre seront alors :
avec :
Remarque : Si l'équation résolvante admet une racine double α, celle-ci est aussi racine double de l'équation à résoudre et la troisième racine simple β manquante est obtenue par la relation :
En effet, en désignant par α, β, γ, les trois racines de l'équation à résoudre, celle-ci peut se mettre sous la forme :
En développant le premier membre et en formant l'équation résolvante, on obtient une équation du second degré dont le discriminant Δ peut se factoriser sous la forme :
Si l'équation résolvante a une racine double, cela signifie que son discriminant Δ est nul. Nous voyons alors que cela n'est possible que si deux des nombres parmis α, β, γ sont égaux et on vérifie que cette valeur commune se trouve ètre justement la racine double de l'équation résolvante.
Deuxième cas : Si (On est dans le cas: d ou e nul)
On multiplie par 3a1a2 tous les termes de l'équation :
On obtient :
Comme :
L'équation devient :
Qui se met sous la forme :
On en déduit les trois racines de l'équation à résoudre :
Troisième cas : Si (On est dans le cas: b ou c nul)
On multiplie par 3a1a2 tous les termes de l'équation :
On obtient :
Comme :
L'équation devient :
Divisons maintenant chaque terme par x3, on obtient :
Qui se met sous la forme :
On en déduit les trois racines de l'équation à résoudre :
Application à la résolution des équations de degré 4
Les équations de degré 4 :
admettent des racines sous la forme :
seulement si :
Par conséquent, la méthode de Sotta ne permet de résoudre que les équations de degré 4 vérifiant cette condition de résolubilité.
Soit donc l'équation suivante :
Premier cas : Si (condition pour que la résolvante soit du second degré).
La résolvante de Sotta associée sera :
Il suffit donc de choisir b, c, d, e tel que et soit les racines de la résolvante. On calcule ensuite a et f à l'aide des formules :
Les quatre racines de l'équation à résoudre seront :
avec k prenant successivement les valeurs 0, 1, 2, 3.
Deuxième cas : Si (On est dans le cas: d ou e nul).
Ce paragraphe examine plus en détail, pour n > 3, le cas où la résolvante n'est pas du second degré. C'est-à-dire si :
En fait cette condition entraine que tous les coefficients de l'équation résolvante sont nul.
Démonstration
Nous présentons la démonstration pour les équations du cinquième degré. Mais cette démonstration est aisément adaptable aux autres degrés.
Supposons donc que le coefficient du second degré de l'équation résolvante soit nul :
Nous remarquons que la première condition de résolubilité :
peut s'écrire sous la forme :
Ce qui compte tenu de l'hypothèse :
entraine :
Ce qui s'écrit :
Ce qui montre que le coefficient de degré 1 est nul
Calculons ensuite le coefficient du terme de degré 0 de l'équation résolvante :
Nous avons bien démontrer que tous les coefficients de l'équation résolvante sont nuls.
Nous avons alors deux possibilités.
Premier cas : Tous les coefficients de l'équation à résoudre ne sont pas nul.
Alors l'équation à résoudre se met sous la forme :
Démonstration
Nous présentons la démonstration pour les équations du cinquième degré. Mais cette démonstration est aisément adaptable aux autres degrés.
Soit l'équation à résoudre :
Vérifiant ses deux conditions de résolubilités et dont tous les coefficients de l'équation résolvante sont nuls.
Posons :
Avec s et t non nul puisque tous les coefficients de l'équation à résoudre sont non nuls.
La condition :
entraine :
La condition :
Échec de l’analyse (Erreur de conversion. Le serveur (« https://wikimedia.org/api/rest_ ») a indiqué : « Cannot get mml. upstream connect error or disconnect/reset before headers. reset reason: connection termination »): {\displaystyle 2a_{4}a_{2}-4a_{3}^{2}=0~}
entraine :
La condition :
S'écrit en remplaçant ce qui est connue :
Qui se simplifie sous la forme :
En multipliant par 8s3, on obtient :
Cette expression se factorise sous la forme :
D'ou l'on déduit :
En repportant tous les coefficients que l'on a calculé dans l'équation à résoudre, on obtient :
En multipliant tous les termes par :
On obtient :
Qui peut s'écrire sous la forme :
C'est ce que l'on devait démontrer.
Et l'on en déduit les trois racines :
Échec de l’analyse (SVG (MathML peut être activé via une extension du navigateur) : réponse non valide(« Math extension cannot connect to Restbase. ») du serveur « http://localhost:6011/fr.wikipedia.org/v1/ » :): {\displaystyle x_1 = \frac{1}{a}\left(\sqrt[n]{c} - b \right) ~}
Deuxième cas : Certains coefficients de l'équation à résoudre sont nuls.
La méthode ne permet pas, en général, d'aboutir.
L'équation peut même ètre non résoluble par radicaux comme c'est le cas des équations du type :
Dont on démontre qu'elles ne sont pas en général résolubles par radicaux pour b différent de 0.
Exemples
Les deux exemples qui suivent ont été choisis de façon à ce que l'équation résolvante ait un discriminant sous forme de carré parfait afin de simplifier les calculs. Mais la méthode s'applique aussi bien lorsque le discriminant n'est pas un carré parfait, est négatif, ou est un nombre complexe quelconque.
Exemple 1
Soit à résoudre l'équation :
La résolvante de Sotta est :
qui a pour racine :
On peut choisir :
d'où :
En posant :
On obtient les trois racines suivantes :
Exemple 2
Soit à résoudre l'équation :
On a alors :
Pour savoir si l'équation est résoluble par la méthode de Sotta, nous devons vérifier les conditions de résolubilité.
La résolvante de Sotta est :
qui a pour racine :
On peut choisir :
d'où :
L'une des racines de l'équation sera :
On obtient alors les cinq racines suivantes :
Equations dont l'équation résolvante admet une racine double
Soit
Une équation à résoudre satisfaisant les conditions de résolubilité et dont l'équation résolvante admet une racine double α.
α est alors racine multiple d'ordre n-1 de l'équation à résoudre et la racine simple β manquante est obtenue par la relation :
Plus précisément, l'équation à résoudre peut alors s'écrire :
Remarque : Les racines α et β ne sont pas égales sinon tous les coefficients de l'équation résolvante seraient nul.