Coup d'État de 2005 en Mauritanie

Ceci est une version archivée de cette page, en date du 4 mai 2022 à 22:27 et modifiée en dernier par 2a01:e34:ec5d:d4b0:5553:2163:2c82:88d4 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Le coup d'État de 2005 en Mauritanie est un coup d'État militaire survenu en Mauritanie le 3 août 2005. Le président Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya a été évincé par les Forces armées mauritaniennes et remplacé par le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD), dirigé par Ely Ould Mohamed Vall, tandis que Taya était en Arabie saoudite pour assister aux funérailles du roi Fahd d'Arabie Saoudite. Un référendum constitutionnel, des élections parlementaire (en) et présidentiel étaient prévues et les putschistes ont juré de ne contester aucune des élections. Le gouvernement militaire a pris fin avec l'élection présidentielle du 11 mars 2007.

Coup d'État de 2005 en Mauritanie
Image illustrative de l’article Coup d'État de 2005 en Mauritanie

Localisation Nouakchott (Drapeau de la Mauritanie Mauritanie)
Cible Palais présidentiel (en)
Date
Type Coup d'État militaire
Auteurs Ely Ould Mohamed Vall
Participants Faction au sein des forces armées

Contexte

 
Président Ould Taya.

Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya régnait sur la Mauritanie depuis qu'il avait pris le pouvoir à Mohamed Khouna Ould Haidalla lors d'un Coup d'État sans effusion de sang en décembre 1984. La Mauritanie avait également connu des tentatives de coup d'État en juin 2003 et août 2004. La tentative de 2003 avait été menée par Saleh Ould Hanenna (en), et la tentative d'août 2004 aurait été menée par des officiers de l'armée originaires du groupe ethnique de Hanenna[1]. Les motifs du coup d'État incluaient l'alignement de Taya avec l'Amérique (en) et le fait d'être l'un des trois seuls pays du monde arabe à établir des relations diplomatiques officielles avec Israël. Le coup d'État a également été motivé par l'opposition à la suppression par Taya de certains partis d'opposition et à ses purges militaires occasionnelles[2].

Déroulement

Alors que Taya assistait aux funérailles du roi Fahd d'Arabie saoudite le 3 août 2005, des membres de la garde présidentielle ont encerclé le palais présidentiel (en) et d'autres ministères importants. Des coups de feu ont été entendus dans toute la capitale, dégageant les rues de Nouakchott. Les putschistes ont également pris le contrôle des stations de radio et de télévision gérées par l'État[3]. Dans un message officiel à la télévision mauritanienne, les putschistes ont déclaré : "Les forces armées et les forces de sécurité ont décidé à l'unanimité de mettre un terme définitif aux actes totalitaires de ces dernières années du régime défunt sous lequel notre peuple a grandement souffert ces dernières années."

Réactions

Sur le plan intérieur, le coup d'État a reçu le soutien de la population, certains habitants de la capitale klaxonnant en signe de soutien. L'Union africaine a exprimé sa préoccupation et condamné toutes les prises de pouvoir[4]. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, "était profondément troublé", déclarant qu'il souhaitait que le différend soit résolu pacifiquement. Le président nigerian de l'époque, Olusegun Obasanjo, a dénoncé le coup d'État, déclarant que "l'époque de la tolérance de la gouvernance militaire dans notre sous-région ou ailleurs [est] révolue depuis longtemps".

Conséquences

Taya était dans l'avion de retour en Mauritanie lorsque le coup d'État s'est produit, le forçant à atterrir au Niger. Il a finalement fait son chemin vers le Qatar[5]. Il a ensuite travaillé comme enseignant dans une académie militaire du Qatar[6].

Après le coup d'État, l'Union africaine a exigé un retour à "l'ordre constitutionnel" en Mauritanie et a suspendu l'adhésion de la Mauritanie à l'Union africaine[7].

Le gouvernement militaire mauritanien a pris fin après une élection présidentielle équitable en 2007, au cours de laquelle Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été élu. L'adhésion de la Mauritanie à l'Union africaine a été rétablie après les élections de 2007[8]. Cependant, après avoir découvert qu'Abdallahi avait ouvert des canaux de communication avec des extrémistes islamiques supposés être associés à Al-Qaïda et avait utilisé des fonds publics pour construire une mosquée dans le palais, il a été renversé par un coup d'État en 2008 dirigé par des membres du coup d'État de 2005[9], ayant pour résultat que la Mauritanie a été à nouveau suspendue de l'Union africaine.

Notes et références

  1. (en) « 'Army coup foiled' in Mauritania », sur BBC News,
  2. (en) « Soldiers in Mauritania stage coup », sur CNN,
  3. « Un nouveau coup d’Etat militaire », sur RFI,
  4. (en) « Mauritania officers 'seize power' », sur BBC News,
  5. (en) « Taya lands in Qatar with family », sur GulfNews,
  6. (en) « Ex-Mauritanian president to teach at Qatar military school », sur Al-arabiya,
  7. (en) « The Military Coup in Mauritania: Domestic and International Implications », sur The Washington Institute,
  8. (en) « All is rather easily forgiven », sur The Economist,
  9. (en) « Mauritania army stages coup; junta takes charge », sur Associated Press,