Paul Carnot

médecin et professeur de médecine français
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Paul Carnot (16 novembre 1869 - 1er juin 1957) est un médecin français né à Limoges. Il exerce dans les hôpitaux de Paris, puis est professeur de médecine thérapeutique en 1918 à la Faculté de médecine de Paris. En 1922, il est élu membre de l'Académie nationale de médecine[1].

Paul Carnot
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 88 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
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Lazare Carnot (arrière-grand-père)
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Biographie

Paul Carnot est le fils aîné de Marie-Adolphe CARNOT, professeur puis directeur de l'École des mines de Paris et de Marguerite BARRAUD-RICHEMOND (1847-1869)[2].

Il obtient un doctorat en médecine à Paris en 1898 puis en sciences naturelles à Lille en 1896 et devient ensuite agrégé de pathologie interne et de médecine légale[3].

En plus de ses fonctions dans les hôpitaux, il est nommé médecin de l'Ecole des mines le 29 octobre 1898, ainsi que chargé de conférences d'hygiène à titre accessoire du 12 décembre 1906 jusqu'à sa démission le 1er janvier 1937. Il se plaisait à revenir dans cet établissement, où il avait demeuré avec ses parents durant quinze ans et qui lui rappelait les origines scientifiques de sa famille[2].

Médecin des Hôpitaux de Paris dès 1903, il fait la découverte, en 1905, de l'hémopoïétine (érythropoïétine), avec Clotilde-Camille Deflandre, dans le laboratoire d'Augustin Nicolas Gilbert à l'hôpital Broussais à Paris. Carnot et Gilbert avaient un intérêt de longue date dans l'opothérapie[4] — l'utilisation d'un organe extrait pour remplacer un facteur humoral manquant. La quête de Carnot pour une substance hématopoïétique stimulante trouvée dans le sang était fermement dans cette tradition. Travaillant de nouveau avec Carnot dans le laboratoire de Gilbert, Deflandre entreprend de déterminer les facteurs qui contrôlent la production de globules rouges pour son travail de thèse. En 1905, Carnot et Deflandre découvrent que l'injection d'une petite quantité du sérum d'un lapin préalablement saigné entraînait une augmentation considérable des globules rouges le lendemain de l'injection chez les lapins receveurs normaux. Ils montrent également que si le sérum d'un animal saigné était actif, celui d'un animal normal ne l'était pas. Ils trouvent que le sérum, plutôt que les éléments formés du sang, est responsable de l'activité. Des saignements répétés ont entraîné une augmentation de l'activité sérique. Ils appellent cette substance hémopoïétine et postulent qu'elle fait partie d'un groupe de cytopoïétines, maintenant appelé cytokines. La présentation est effectuée le 27 août 1906[5]. Entre 1906 et 1907, deux articles de Carnot et Deflandre sont publiés dans les "Comptes Rendus de l'Académie des Sciences"[6],[7], décrivant l'existence d'un facteur sanguin pouvant stimuler la production de globules rouges et l'application clinique possible de ce sérum. Ces articles ont jeté les bases intellectuelles de l'ensemble du domaine des facteurs de croissance, c'est-à-dire des protéines produites sur un site et agissant sur une population de cellules cibles éloignées. Le premier rapport a attiré l'attention à la fois dans la communauté scientifique et dans la presse. La thèse de Deflandre pour son doctorat en médecine "Les applications du sérum hématopoïétique" a été approuvée par la faculté de pharmacie de l'université de Lille en 1910. L'impossibilité de reproduire ses résultats[8] conduit à la perte d'intérêt pour ce travail. Cependant, en 1947, Eva Bonsdorff et ses collègues ont pu reproduire les premiers résultats de Carnot et Deflandre et renommer la substance active en érythropoïétine[9]. Les ventes mondiales d'érythropoïétine recombinante ont atteint autour de 7 milliards de dollars en 2012[10].

Distinctions

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1911, puis officier.

Publications

Carnot est l'auteur de nombreux traités médicaux. Avec Paul Brouardel (1837–1906), Augustin Nicolas Gilbert (1858–1927) et d'autres, il publie le Nouveau traité de médecine et de thérapeutique en plusieurs volumes. Les plus connus de ses ouvrages sont les suivants :

  • Les régénérations d'organes, 1899
  • Maladies microbiennes en général, 1905
  • Médications histopoiétiques et médications histolytiques, 1911
  • Précis de thérapeutique, 1925
  • La clinique medicale de l'Hôtel-Dieu et l'œuvre du Pr Gilbert 1927

Références

  1. « http://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/biographies/index.php?cle=3676 ».
  2. a et b « Paul CARNOT (1869-1957) », sur www.annales.org (consulté le )
  3. « Paul Carnot (1869-1957) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
  4. Paul Carnot, Les régénérations des organes, Paris, Baillière, .
  5. Académie des sciences (France) Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences / publiés... par MM. les secrétaires perpétuels. 1835-1965. 1906/07 (T143) → 1906/12, consultables sur Gallica.
  6. P. Carnot et Cl Deflandre, « Sur l’activité hémopoïétique du sérum au cours de la régénération du sang », Compt. Rend. Acad. Sci., vol. 143,‎ , p. 384–386.
  7. P. Carnot et Cl. Deflandre, « Sur l’activité hémopoïétique des différents organes au cours de la régénération du sang », Compt. Rend. Acad. Sci., vol. 143,‎ , p. 432–435
  8. A.S. Gordon et Max Dubin, « On the Alleged Presence of "Hemopoietine" in the Blood Serum of Rabbits either Rendered Anemic or Subjected to Low Pressures », Am. J. Physiol., vol. 107,‎ , p. 704–708.
  9. E. Bonsdorff et E Jalavisto, « A humoral mechanism in anoxic erythrocytosis », Acta. Physiol. Scand., vol. 16,‎ , p. 150–170.
  10. Nuala Moran, « Affymax poised to challenge Amgen », Nature Biotechnology, vol. 30,‎ , p. 377–379.
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Paul Carnot » (voir la liste des auteurs).

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