Brent Scowcroft

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Brent Scowcroft, né en le à Ogden (Utah), est un général américain de l'US Air Force. Il participa ou collabora à plusieurs administrations républicaines. Il est ainsi conseiller militaire sous la présidence de Richard Nixon puis conseiller à la sécurité nationale sous les présidences de Gerald Ford et George H. W. Bush.

Brent Scowcroft
Illustration.
Fonctions
7e conseiller à la sécurité nationale

(1 an, 2 mois et 17 jours)
Président Gerald Ford
Prédécesseur Henry Kissinger
19e conseiller à la sécurité nationale

(4 ans)
Président George H. W. Bush
Prédécesseur Colin Powell
Biographie
Date de naissance (99 ans)
Lieu de naissance Ogden (Utah)
Parti politique Parti républicain
Profession Officier, diplomate
Religion Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours

Biographie

Carrière militaire

Diplômé de Académie militaire de West Point, il fut pilote de l'USAAF lors de la Seconde Guerre mondiale.

Dans sa carrière militaire, Scowcroft va occuper plusieurs fonctions au sein du Comité des chefs d’États-majors interarmes (Joint Chiefs of Staff), du quartier-général de l'US Air Force et au bureau du Secrétaire-Adjoint à la Défense pour les Affaires internationales de sécurité. Il sera attaché militaire adjoint à l'ambassade américaine à Belgrade. Il occupera également des postes d'enseignant à l'Académie de l'US Air Force et à l'Académie militaire de West Point.

Il termina sa carrière militaire au grade de Lieutenant General.

Fonctions gouvernementales

En 1970, il entra pour la première fois dans le gouvernement américain à la demande du Président Richard Nixon comme conseiller militaire à la présidence. Il fut ensuite adjoint au Conseiller à la Sécurité nationale Henry Kissinger dont il restera proche. Il conserve ce poste après la démission de Nixon en 1974 et la présidence Ford, avant de remplacer Kissinger en 1975 au poste de Conseiller à la Sécurité nationale jusqu'à la fin de la présidence républicaine.

Il redevient conseiller à la Sécurité nationale sous la présidence de George H. W. Bush en 1989 où il initie le cabinet de crise de la présidence. Il y jouit alors d'une autorité incontestée. Ainsi en septembre, quand le général Michael Dugan, chef d'état-major de l'armée de l'air, fait des déclarations publiques et des confidences aux journalistes sur les cibles des futurs bombardements, Scowcroft le fait limoger. Il conservera ce poste de conseiller à la Sécurité nationale jusqu'à la fin de la présidence Bush en janvier 1993. À cette époque, il remarquera Condoleeza Rice et la fera rentrer au conseil de sécurité nationale comme spécialiste de l'Union soviétique.

Activités de conseil

Scowcroft présida ou fut membre de nombreux conseils en politique dont le Comité général de conseil présidentiel sur le contrôle de l'armement, la Commission présidentielle sur les forces stratégiques, la Commission présidentielle du Ruban bleu sur la gestion de la Défense, le conseil de politique de défense et le Conseil présidentiel spécial d'étude (Commission Tower) enquêtant sur l'affaire Iran-Contra.

Il présida aussi le President's Foreign Intelligence Advisory Board (ou PFIAB, un organisme de conseil indépendant du gouvernement mais nommé par le président des États-Unis pour le conseiller directement) sous George W. Bush de 2001 à 2005. À ce titre, en 2003, il a été chargé d'examiner les affirmations faites par Colin Powell lors de son discours du 5 février au Conseil de sécurité, en particulier la citation de documents notoirement falsifiés sur de prétendus achats d'uranium par l'Irak au Niger.

Il fut également président ou membre de nombreux think tanks et sociétés de conseil privés en politique étrangère ou politique de défense :

Il conseilla le président-élu Barack Obama pour la constitution de son équipe de sécurité nationale[1].

Autres

Il a obtenu un PhD de l'université Columbia de New York

Il a reçu la médaille présidentielle de la liberté et est chevalier de l'Ordre de l'Empire britannique.

Scowcroft est un membre de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, plus connue sous le nom de Mormons.

Analyses des positions étrangères américaines et critiques sur la guerre d'Irak

Il a coécrit un livre, A World Transformed, avec George H. W. Bush décrivant ce que c'était que d'être à la Maison-Blanche en cette période de fin de la guerre froide quand l'URSS s'effondrait au début des années 1990. Expliquant en 1998 pourquoi les Américains n'avaient pas poussé jusqu'à Bagdad en 1991, il indiquait : « Si nous avions poursuivi sur la route de l'invasion, les États-Unis auraient pu encore théoriquement être une puissance occupante sur une terre amèrement hostile. »

Dans un article publié au printemps 1997 dans l'influente revue Foreign Affairs, il a cosigné avec Zbigniew Brzezinski et Richard W. Murphy un texte intitulé Differentiated Containment dans lequel ils appelaient à en finir avec la stratégie de « double endiguement » visant à la fois l'Iran et l'Iraq, et où ils souhaitaient l'ouverture de négociations entre Washington et Téhéran, notamment sur l'appui de la République islamique au terrorisme, son refus d’accepter les accords de paix israélo-arabes et ses tentatives de se procurer des armes de destruction massive (et notamment de se doter de l’arme nucléaire).

Dans le Los Angeles Times du 26 mars 2000, Scowcroft déclara : « Nous ne pensons pas assez aux effets de nos actions sur les autres. Nous ne consultons pas, nous ne prévenons pas. Nous nous conduisons un peu comme une puissance coloniale. »

Scowcroft fut un des leaders du camp républicain critiquant la politique américaines envers l'Irak avant et après l'invasion de 2003, ses critiques de la guerre prenant un relief particulier étant donnés les liens étroits entre Scowcroft et l'ancien président George H.W. Bush. Scowcroft soutenait une invasion de l'Afghanistan en « réponse direct au terrorisme ».

Selon The Wall Street Journal du 15 août 2002, le général Scowcroft s'était prononcé contre une guerre qui, « en donnant l'impression, à tort ou à raison, que nous esquivons le difficile conflit israélo-palestinien, provoquerait une explosion de colère contre nous », car « nous serions vus comme ignorant un intérêt clé du monde musulman pour satisfaire un intérêt américain étroit ».

En novembre 2004, dans un appel à réorienter la politique de la Maison-Blanche au Moyen-Orient paru dans le Washington Post, il dit : « Irak, Israël-Palestine, Iran et terrorisme sont des parties d’un tout et peuvent seulement être traités comme tel. Couper ce nœud gordien demande non seulement une nouvelle approche mais un engagement profond et soutenu des États-Unis et un investissement significatif de l’attention du président », proposant aussi d’associer les pays arabes, de renouer le dialogue avec l’ONU, pour lancer cette nouvelle politique, en trouvant également un règlement de la crise avec l’Iran, en créant un groupe de sécurité des nations du Golfe. Tout cela, conclut-il, « réduirait le risque de violence et d’autres explosions radicales qui feraient obstacles à un processus de paix palestinien », afin de mener la guerre au terrorisme.

Notes et références

Liens externes