« Magda Goebbels » : différence entre les versions
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Riche [[Divorce|divorcée]], Magda Quandt s’ennuie à nouveau dans cette nouvelle vie oisive sans souci amoureux ni matériel dans le Berlin des [[années 1930]] où la [[Crise économique de 1929|crise économique]] qui frappe le pays ne la touche pas<ref name=":4" />{{,}}<ref name=":3"/>. Elle rêve d'aventure, et dans cette attente, pense à étudier l'[[histoire de l'art]] ou le [[droit]], devenir [[Décoratrice d'intérieur|décoratrice]] ou [[Avocat (métier)|avocate]]<ref name=":3"/>. Alors qu'elle se plaint de la fadeur de son existence, sa mère comprend : « J'ai su... ce qui tourmentait cette jeune femme gâtée, qui était certes ma fille, mais qui m'était pourtant plus énigmatique qu'une inconnue : elle s'ennuyait, et ne savait pas quoi faire d'elle-même »<ref name=":4" />. Elle demeure au {{nobr|2 Reichskanzlerplatz}} à Berlin{{sfn|Sigmund|p=114}} (actuelle [[Theodor-Heuss-Platz]]). Elle reçoit rapidement une proposition de mariage d’un dénommé Hoover, neveu du président américain [[Herbert Hoover]]{{sfn|Sigmund|p=111}} qu’elle avait connu lors d'un voyage d’affaires de son mari à [[New York]], et qui fait le voyage à Berlin pour lui demander sa main : elle refuse, et alors qu'ils reviennent en voiture du [[Club de golf|golf-club]] du [[Berlin-Wannsee|Wannsee]], ils sont victimes d’un accident qui les conduit à l'hôpital{{sfn|Sigmund|p=114}}.
Magda adhère vers [[1929]] au « club Nordischer Ring », qui regroupe les membres de la bonne société berlinoise, favorables aux idées du
==== Travail au NSDAP et rencontre avec Goebbels ====
D'une manière générale, ce n'est sans doute pas l'idéologie nationale-socialiste qui attire Magda vers la politique mais beaucoup plus probablement l'ambition, le goût du pouvoir et une réelle fascination pour [[Joseph Goebbels|Goebbels]] et [[Adolf Hitler|Hitler]] dont le [[charisme]] et la [[radicalité]] l'exaltent, et offre une grande cause à soutenir pour combler le vide de son existence<ref name=":3"/>. Günther Quandt,
Les témoignages de l'époque décrivent une femme intelligente, belle, cultivée mais également [[Égoïsme|égoïste]] et [[Narcissisme|narcissique]]{{sfn|Sigmund|p=122}}. Sa mère ne partage pas son enthousiasme pour
L'[[Ethnopsychiatrie|ethnopsychiatre]] [[Tobie Nathan]] explique l'adhésion rapide et totale de Magda Quandt à la cause nazie par sa propre origine trouble et ses problèmes de [[filiation]], aussi par sa mise en pension en Belgique qui lui fait abandonner sa langue, son milieu, sa perception du monde dont la consistance lui devient ainsi incertaine ; avec le nazisme, elle trouve une [[idéologie]] voire une identité la faisant appartenir à la « [[race supérieure]] », un type d'engagement qu'elle recherchait<ref name=":3"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Tobie Nathan]]|titre=Qui a tué Arlozoroff ?|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]]|année=2010|pages totales=425|isbn=978-2-246-75131-1|oclc=620108363}}</ref>.
Goebbels, connu pour ses liaisons féminines, remarque immédiatement cette dame élégante et gracieuse, et la charge rapidement de s'occuper de ses archives privées en devenant sa secrétaire. Il évoque cette rencontre à la date du {{Date|7|novembre|1930}} dans son journal : {{Citation|Une jolie femme du nom de Quandt organise mes nouvelles archives personnelles}}{{sfn|Sigmund|p=117}}. Elle se charge également personnellement de rassembler pour lui les coupures de presse allemandes et étrangères, grâce à sa maîtrise de plusieurs langues étrangères, qui évoquent son nom ou son parcours{{sfn|Sigmund|p=117}}. En {{date-|janvier 1931}}, elle l’accompagne à une réunion du NSDAP qui a lieu à [[Weimar]] ; lui y croise Anka Stahlherm, son premier amour de jeunesse, qu’il présente à Magda{{sfn|Sigmund|p=118}}. Malgré un physique peu avantageux et une [[claudication]] héritée d'une [[ostéomyélite]] juvénile, Goebbels, docteur en [[philologie]], séduit Magda<ref name=":4" />. La jeune femme divorcée et le hiérarque du NSDAP deviennent rapidement amants et Goebbels écrit dans son journal le {{Date-|15|février|1931}} : {{Citation|Ce soir, Magda Quandt est venue. Et elle est restée très longtemps. Elle est épanouie dans une douceur blonde enchanteresse. Comment es-tu, ma reine ?}} ; le {{date-|15 mars 1931-}}, il note : {{Citation|Je vais désormais laisser tomber les histoires de femmes et me consacrer entièrement à une seule… elle a un sens avisé de la vie, orienté sur le réel, et en même temps une pensée et une action généreuses. Encore un peu d’éducation pour moi et pour elle, et nous irons merveilleusement bien ensemble}}{{sfn|Sigmund|p=120}}. Le {{date-|2 avril 1931-}}, des [[Sturmabteilung|SA]] tentent de se rebeller contre Goebbels{{sfn|Sigmund|p=120}} ; ce dernier va alors chercher de l’aide auprès de Hitler : Magda l’accompagne pour cette visite mais elle ne lui sera présentée officiellement qu'en {{date-|septembre 1931}}<ref name=":3"/>. Selon l'historien [[Fabrice d'Almeida]], la militante se transforme alors en [[Fanatisme|fanatique]] - mot à la mode à l'époque<ref name=":3"/>.
[[Fichier:PikiWiki Israel 11448 chaim arlosoroff memorial in tel aviv.jpg|vignette|Plaque Mémorial de Haïm Arlosoroff à Tel-Aviv.]]
C'est le début d'une relation intense et difficile, car les deux amants sont jaloux de leur liberté respective{{sfn|Sigmund|p=122}}. Farouche [[antisémite]], Goebbels apprend ainsi que Magda fréquente toujours Arlosoroff, de façon possiblement amicale, jusqu’à ce qu'ils se quittent finalement après une violente dispute{{sfn|Sigmund|p=121}}. Goebbels rapporte dans son journal qu'« elle était dans sa vie d'avant très légère et irréfléchie »<ref name=":3"/>. En {{date|juin 1933}}, Viktor Arlosoroff sera assassiné à [[Tel Aviv-Jaffa|Tel-Aviv]] ; pour ce meurtre resté non élucidé, certains avancent que Goebbels en serait l'instigateur<ref name=":3" />{{,}}<ref name=":2" />{{,}}<ref>{{En}}Aviv Kanaan, « Goebbels gave the Order », ''[[Haaretz]]'' (supplément), {{date-|13 juin 1975}}, cité par Anja Kabunde, ''Magda Goebbels'', {{chap.|23}}.</ref>.
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