À la fin de 1244, le pape [[Innocent IV]] envoie donc vers l'Orient, à la rencontre du [[Khan|Grand Khan]], le [[franciscain]] [[Jean de Plan Carpin]] et un [[dominicain]] du nom d'[[Ascelin de Lombardie]]. Parti de [[Lyon]] en avril 1245 vers l'Orient, Jean de Plan Carpin arrive, en avril 1246, au campement du khan [[Batu]] qui tenait la basse Volga. Ce dernier l'envoie à proximité de [[Karakorum]] où se trouve le campement impérial, où il assistera à l'élection du nouveau Grand Khan, [[Güyük]], fils d'[[Ögedeï|Ögödei]]. Il y restera jusqu'en novembre 1246 avant de rentrer en Occident.
LaLe relationtexte relatant la mission de Plan Carpin est la première source d'une telle importance sur les Mongols. Dans ce rapport, l'idée selon laquelle les Mongols représentent un danger pour l'Occident est clairement affirmée ; on peut notamment y lire que les Mongols préparaient une nouvelle offensive : {{citation|D'après ce qu'on nous a dit, une armée doit entrer par la Hongrie et une autre par la Pologne ; et ils viennent pour combattre sans répit pendant dix-huit ans. [...] Nous ignorons cependant s'ils le feront tout de suite après le troisième hiver ou s'ils attendront un peu pour pouvoir mieux attaquer à l'improviste. Tout cela est vrai et bien résolu, si Dieu par sa grâce ne leur oppose quelque obstacle [...]. Comme ils ont un nouvel empereur ils recommencent à préparer à la guerre<ref name="alb">{{Ouvrage|auteur1=Traduction d'Albert T'serstevens du rapport de Plan Carpin|titre=Les Précurseurs de Marco Polo|lieu=Paris|éditeur=Arthaud|date=1959}}.</ref>.}} Par conséquent, l'Occident doit se préparer à une nouvelle offensive et sortir de son inertie. Jean de Plan Carpin {{citation|éprouve le besoin de persuader que la soumission aux Mongols serait infâme et insupportable [...]. Le Grand Khan a décidé d'anéantir la Chrétienté à moins que celle-ci ne se soumette, ce qu'il n'y a aucune raison de faire [...] parce qu'il est indigne que des chrétiens se soumettent à ce peuple, à cause de leur abomination, parce qu'ils n'observent en rien le culte de Dieu, perdent les âmes et accablent les corps au-delà de tout ce qu'on peut croire et de toutes les manières<ref name="alb" />. [...] Les Mongols sont donc, à tout point de vue, une abomination<ref>{{Ouvrage|auteur1=Guillaume de Rubrouck, édition traduite, annotée et présentée par Claire et René Kappler|titre=Voyage dans l'Empire Mongol 1253-1255|passage=p. 62-63|éditeur=Payot|date=2019|isbn=2228923893}}</ref>.}} Ce portrait des Mongols s'accompagne d'un appel à l'unité des pays occidentaux qui, comme l'appel à l'unité de Frédéric II quelques années auparavant, restera sans effets.
Pourtant, la lettre que le Grand Khan Güyük adressa à Innocent IV en réponse à l'ambassade de Plan Carpin fournissait des motivations à l'union des pays occidentaux. Le {{citation|Khan océanique du grand peuple tout entier}} répond à Innocent IV qu'il n'a pas précisément l'intention de se soumettre à une quelconque autorité temporelle ou spirituelle. Par ailleurs, Güyük affirme clairement sa volonté : {{citation|Dans la force de Dieu, depuis le soleil levant jusqu'à son Occident, tous les territoires nous ont été octroyés. Sauf par l'ordre de Dieu, comment quelqu'un pourrait-il rien faire ? À présent vous devez dire d'un cœur sincère : "Nous serons vos sujets ; nous nousvous donnerons notre force." Toi en personne, à la tête des rois, tous ensemble, sans exception, venez nous offrir service et hommage. À ce moment-là nous connaîtrons votre soumission<ref>{{Ouvrage|auteur1=Traduction de la relation de Plan Carpin par Paul Pelliot|champ libre=Les Mongols et la Papauté|titre=Revue de l'Orient chrétien|volume=III|date=1922-1923}}. </ref>.}} Les prétentions mongoles étaient donc claires.
Malgré la véhémence de ces propos, les ambassades et missions se succédèrent au cours des années suivantes. L'origine de cette multiplication des contacts est à chercher dans la volonté de la Chrétienté d'asseoir leur pouvoir sur les [[Liste des lieux saints|Lieux saints]]. Dans cette optique, les Mongols apparaissent comme des alliés potentiels.
|