« Ségusiaves » : différence entre les versions
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Les '''Ségusiaves''', en [[latin]] ''Segusiavi'' ou ''Segusii'', en [[grec]] ''Σεγοσιανοι'' ([[Strabon]]) ou ''Σεγουσιαυοι'' ([[Claude Ptolémée|Ptolémée]]), sont un peuple gaulois dont le territoire se situait dans l'actuelle région du [[Forez]] et s'étendait initialement sur les actuels départements de la [[Loire]] et du [[Rhône]], ainsi qu'une petite partie de l'[[Ain (département)|Ain]], de la [[Saône-et-Loire]] et de l'[[Isère (département)|Isère]]. Leur capitale était le ''Forum Segusiavorum'', aujourd'hui [[Feurs]], à partir de 20 ou 15 {{av JC}}{{sfn|Lavendhomme|1997|p=40, 42}}. Les indices d'une localité avant cette période sont minces, cependant il semble que la région de Feurs ait été l'emplacement d'un carrefour commercial longtemps avant la date retenue pour sa fondation, et Feurs fut peut-être elle-même l'emplacement d'un sanctuaire fortifié en bord de fleuve.
On ignore quelle était leur capitale antérieure à la fondation de Feurs, peut-être ''[[Lugdunum]]'' ([[Lyon]]). En 2014, ont été mis au jour plus de {{unité|30|mètres}} de fortifications pré-romaines sur la colline de [[Fourvière]], correspondant au ''[[murus gallicus]]'' d'un ''[[oppidum]]'' celte<ref>B. Arnaud, « Lyon retrouve ses origines gauloises », ''Sciences et Avenir'', n° 812, octobre 2014, p. 58</ref>, ce qui tend à confirmer l'hypothèse d'une fortification celte à ''Lugdunum'' («
La majorité des historiens admet aujourd'hui que la fondation de la colonie romaine à Lyon a été librement consentie grâce à des contreparties d'ordre financier et politique.
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Leurs voisins sont, au nord les [[Éduens]], au nord-est les [[Ambarres]], au sud les [[Helviens]], au sud-est les [[Allobroges]], au sud-ouest les [[Vellaves]], et les [[Arvernes]] à l'ouest. Au Haut-Empire, ils sont englobés dans la province de la [[Gaule lyonnaise]]{{sfn|Lavendhomme|1997|p=39}}. [[Jules César]] mentionne dans son ouvrage [[Commentaires sur la Guerre des Gaules|''La Guerre des Gaules'']] les Ségusiaves comme étant le premier peuple celte rencontré au nord du Rhône<ref>César, ''De Bello Gallico'', 1, 10. ''« Inde in Allobrogum fines, ab Allobrogibus in Segusiavos exercitum ducit. Hi sunt extra provinciam trans Rhodanum primi. »'' « De là il (César) conduit ses troupes chez les Allobroges et des Allobroges chez les Ségusiaves. C'est le premier peuple qu'on rencontre hors de la province au-delà du Rhône ».</ref>.
D'après des auteurs anciens, la racine du mot «
== Territoire ==
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Il abrita plusieurs activités artisanales : forge, atelier de travail du bois et du cuir, fonderie de bronze, et servit de lieu de commerce avec ''[[Marseille antique|Massalia]]'', notamment pour l'importation d'amphores vinaires. Les habitations sont alors peu nombreuses, ce qui indique par ailleurs que l'endroit avait plutôt une vocation de place-forte. Le caractère commercial de l'oppidum reste faible jusque vers 110 {{av JC}} En 121 {{av JC}}, les Arvernes sont vaincus à la bataille de Bollène (dans le département du Vaucluse) et perdent le contrôle de la vallée du Rhône, ce qui profite aux Ségusiaves et augmente sensiblement les échanges commerciaux à Essalois avec les peuples du sud-est, la Campanie et le sud-Latium. L'''oppidum'' se développe et devient un lieu de commerce et d'habitat dont l’extension maximale se situe un peu après la guerre des Gaules.
Il était constitué de deux remparts de pierres : un principal, large de {{unité|4|mètres}}, englobant la colline où se situaient les habitations d'origine ; et un secondaire, plus récent et moins élaboré, entourant toute la zone et auquel était adjoint un ouvrage défensif avancé défendant une des trois portes d'accès connues. Au sommet de la colline se dressait probablement un imposant ouvrage en pierre, peut-être un bastion intérieur<ref>J.-P. Preynat, 1962 ; 1982 et 1992.</ref>. L'ensemble défensif principal fait une superficie d'environ {{unité|6.5|ha}}, comprenant la colline dite du «
L'<nowiki/>''oppidum'' fut incendié à deux reprises, sans qu'il n'y eut pour autant de relation évidente avec la conquête romaine. Néanmoins les deux incendies eurent lieu dans la période de la fin de l'indépendance, le premier étant peut-être la conséquence d'un assaut, en représailles du soutien ségusiave à la rébellion celte. Le second intervint aux alentours de -25 / -20 {{av JC}}, pour des motifs obscurs, sans doute en relation avec les bouleversements sociaux et politiques engendrés par la conquête romaine. L'''oppidum'' fut définitivement abandonné à partir de cette période.
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Plusieurs dizaines d'autres ''oppida'' ou places fortes de contrôle sont disséminés entre Loire et Rhône. Le relief accidenté des monts du Forez et du Lyonnais se prête aisément à l'implantation de points de surveillance difficilement attaquables.
Des localités celtes puis gallo-romaines plus ou moins importantes se situent dans la plaine du Forez, en particulier aux environs de Montbrison et Feurs, en bord de Saône, et bien entendu Lyon. Citons ''Aquæ Segetæ'' ([[Montbrison (Loire)|Montbrison]] - [[Moingt]]) qui est à l’origine une petite bourgade au croisement de voies commerciales. Cité de la déesse tutélaire ségusiave (Segeta, voir la section «
Au Haut-Empire, certaines places fortes sont à nouveau occupées pour protéger le territoire face aux invasions, notamment celles des [[Alamans]].
=== Guerre des Gaules et fin de l'indépendance ===
Jules César indique dans ''La Guerre des Gaules'' que les Ségusiaves sont clients (vassaux) des Éduens, dans le cadre d'une confédération créée par ces derniers et dont l'objet était de contrecarrer les prétentions territoriales des Arvernes et des Séquanes. En mars -58 {{av JC}} leur territoire, frontière avec Rome, est le premier à être envahi par les légions romaines. En -52 {{av JC}}, lors du soulèvement initié par [[Vercingétorix]], celui-ci leur demande de mettre sur pied avec les Éduens une armée de dix mille fantassins pour attaquer les [[Allobroges]], alliés à Rome<ref>César, ''De Bello Gallico'', VII, 64, 4. '' « His constitutis rebus, Haeduis Segusiavisque, qui sunt finitimi [ei] provinciae, decem milia peditum imperat. » '' (« Ces mesures prises, il (Vercingétorix) ordonne aux Eduens et aux Ségusiaves, qui sont à la frontière de la province, de mettre sur pied dix mille fantassins »).</ref> après l'annexion de leur territoire et son incorporation dans la Province narbonnaise en -121 {{av JC}} La même année, les légions de César traversent le territoire Est des Ségusiaves depuis [[Vienne (Isère)|Vienne]] en passant par ''Matisco'' ([[Mâcon]]) «
Les choses ont évolué par la suite. En tant que clients des Éduens, il leur est demandé une assistance pour participer à l'armée de secours devant [[Siège d'Alésia|Alésia]], ce qu'ils font en envoyant des troupes, soit un total de {{nombre|35000|hommes}} pour la Confédération éduenne, selon César (l'armée de secours totalisant {{nombre|240000|hommes}} et {{nombre|8000|cavaliers}}). Les Éduens ayant rejoint la cause indépendantiste, il semble logique que les Ségusiaves aient aussi pris part à la rébellion. Cependant la défaite d'Alésia et la destruction définitive du pouvoir arverne, ont probablement été perçues comme une opportunité bénéfique pour l'aristocratie ségusiave, dans la nouvelle Gaule naissante.
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Les Ségusiaves, notamment après la conquête, ont importé des vins, des huiles et du [[garum]], de la vaisselle, le tout d'importation méditerranéenne, jusqu'à la période de leur fabrication en Gaule. On ignore quelles étaient les richesses exportées en contrepartie. Au niveau régional, il y avait un commerce de vase de [[Besançon]] et de meules à grain{{sfn|Lavendhomme|1997|p=52-53}}.
Dans une entrevue<ref>La Loire cette Semaine, 1992.</ref> avec la conservatrice du Dépôt archéologique de Roanne, Loïc Le Sauder écrit : «
=== Circulation monétaire ===
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