« Le Coup d'État permanent » : différence entre les versions

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| éditeur = [[Plon]]
| dateparution = 1964
| genre = [[essai (littérature)|Essai]] [[politique]]
| collection = Les Débats de notre temps
| pages = 285
}}
 
'''''Le Coup d'État permanent''''' est un [[essai (littérature)|essai]] de l'homme politique français [[François Mitterrand]], publié par l'éditeur [[Plon]] en [[1964]] pendant la présidence de [[Charles de Gaulle]]. François Mitterrand y dénonce la pratique du pouvoir personnel par le général de Gaulle. Le titre s'appuie sur la notoriété du livre de [[Léon Trotsky]] [[La Révolution permanente]].
 
== Contenu ==
Dans ce livre, Mitterrand dénonce la pratique du pouvoir personnel par le [[général de Gaulle]]. Il ne se contente pas de critiquer la lettre de la [[Constitution française du 4 octobre 1958|Constitution]] : il reproche plutôt au général de Gaulle d'avoir trahi la promesse de 1958, selon laquelle le [[Président de la République française|président]] est un arbitre. Selon Mitterrand, le chef de l'État est devenu tout-puissant : il montre la faiblesse du [[Gouvernement français (Cinquième République)|gouvernement]] et du [[Parlement français|Parlement]], marginalisés par le président de la République. Dès 1949, Mitterrand s'inquiète de la création du [[Rassemblement du peuple français|RPF]], qu'il juge trop au service exclusif de la personne de De Gaulle. Aussi, lors des débats au terme desquels l'Assemblée nationale lui confie la rédaction d'une nouvelle Constitution, Mitterrand exprime son opposition, puis il appelle à voter non lors du [[référendum du 28 septembre 1958]]<ref name="GS">''Le Coup d'État permanent'', préface de Jean-Michel Guieu et Georges Saunier aux éditions Les Belles Lettres en 2010, publiée par La Lettre de l'Institut François Mitterrand {{n°|33-34}}</ref>. Si, enEn 1958, il connaît sa seuleseconde défaite aux élections législatives (la première avait eu lieu lors des élections pour la seconde assemblée constituante du 6 juin 1946, sondans le département de la Seine). Il se fait élire sénateur de la Nièvre en 1959. Son opposition au [[Référendum sur l'élection au suffrage universel du président de la République|référendum de 1962]] paie enfin, puisqu'il retrouve son siège de [[Liste des députés de la Nièvre|député de la Nièvre]]<ref name="GS"/>.
 
François Mitterrand insiste aussi sur les abus en matière de justice et de police, le [[gaullisme]] devenant « de Gaulle plus la police »<ref>page 221 de l'édition de 2010</ref>{{,}}<ref name="GS"/>. Il dénonce par exemple l'utilisation de [[Agent provocateur (métier)|provocateurs]], la multiplication des [[Bavure policière en France|bavures et brutalités policières]], les officines en tous genres (comme le [[Service d'action civique|SAC]] et les [[réseaux Foccart]]), les [[Juridiction d'exception|tribunaux d'exception]] ([[Haut Tribunal militaire]], remplacé par une [[Cour militaire de justice]] puis par la [[Cour de sûreté de l'État (France)|Cour de sûreté de l'État]], cette dernière ayant été supprimée dès l'été 1981 par la gauche), le mépris du [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]] et du [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]], ou encore le recours abusif au délit d'[[Offense au chef de l'État (droit français)|offense au chef de l'État]].
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== Histoire de l'ouvrage et références ultérieures ==
Le succès du livre est survenu un an après sa sortie lorsque François Mitterrand a atteint le second tour de l'[[Élection présidentielle française de 1965|élection présidentielle de 1965]]. Le livre est alors épuisé. Il est réédité en [[livre de poche]] en [[1965]] chez [[10/18]]. En 1984, enquelques [[1965]]années puisaprès enson [[1993]]élection à la présidence de la République, l'ouvrage est réimprimé par les [[éditions Julliard]] ; chez 10/18 une deuxième fois en [[1984]]1993 ; une ultime etfois par [[Les Belles Lettres]] en [[2010]].
 
En [[2000]], le conseiller régional socialiste [[Bertrand Mertz]] fait écho à l'ouvrage de Mitterrand en intitulant son propre livre ''Le Coup d'État rémanent'', dans lequel il critique également la Cinquième République, mais prend acte de l'attachement, selon lui définitif, à l'élection au [[suffrage universel]] du président.
 
En [[2004]], pour le quarantième anniversaire de sa parution, l'ouvrage est rappelé par le socialiste [[Arnaud Montebourg]] et son groupe de la Convention pour la {{VIe}} République (C6R). Ils estiment que la présidence de [[Jacques Chirac]] est une démonstration des idées de Mitterrand de 1964. En 2004 puis en 2005, la C6R tient son université d'été à [[Jarnac]], ville natale de François Mitterrand et dont le maire est alors membre de la C6R.
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En [[2008]], lorsque Nicolas Sarkozy décide de faire ratifier le traité simplifié européen, plus connu sous le nom de [[traité de Lisbonne]], le député-maire [[gaulliste]] de l'[[Essonne (département)|Essonne]], [[Nicolas Dupont-Aignan]] (président de [[Debout la République]]) sort un livre intitulé ''[[s:Le Coup d’État simplifié|Le Coup d'État simplifié]]'' pour dénoncer la manœuvre qu'il juge anti-démocratique.
 
En [[2009]], l'essai ''Abus de pouvoir'' de [[François Bayrou]]<ref>Plon, 2009 {{ISBN|978-2-259-20876-5}}</ref>, qui critique la présidence de [[Nicolas Sarkozy]] en dénonçant des pratiques et des discours qu'il estime contraires à la République, est comparé par plusieurs journalistes au célèbre ouvrage de Mitterrand<ref>[[Sophie Landrin]], « [httphttps://www.lemonde.fr/politique/article/2009/04/21/cope-paille-bayrou-villepin-la-guerre-des-droites-aura-bien-lieu-en-librairie_1183376_823448.html Copé, Paillé, Bayrou, Villepin : la guerre des droites aura bien lieu en librairie] », ''[[Le Monde]]'', 21 avril 2009.</ref>{{,}}<ref>« [http://www.lexpress.fr/actualites/2/corr-dans-un-livre-bayrou-accuse-sarkozy-d-abus-de-pouvoir_757475.html Dans un livre-brûlot, Bayrou accuse Sarkozy d'abus de pouvoir] », ''[[L'Express]]'', 29 avril 2009.</ref>{{,}}<ref>[[Associated Press|AP]], « [http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/politique/20090430.FAP9502/francois_bayrou_publie_une_charge_contre_legocratie_sar.html François Bayrou publie une charge contre "l'égocratie" sarkozyste] », ''[[Le Nouvel Observateur|NouvelObs.com]]'', 30 avril 2009.</ref>.
 
== Portée politique générale ==
S'il s'inscrit dans un contexte historique déterminé et vise le pouvoir du général de Gaulle, ce livre a néanmoins une portée plus large au niveau de la réflexion politique qu'il contient. Il montre qu'un pouvoir personnel qui entend s'appuyer directement sur le peuple en écartant les [[corps intermédiaires]] fait paradoxalement le jeu d'une [[technocratie]] rampante qui s'installe au sein de l'administration et confisque en réalité le pouvoir appartenant à la représentation nationale.
 
En effet, le général de Gaulle captant, à lui seul, la volonté populaire, il laisse les mains librelibres à une sphère d'administrateurs qui dictent une politique indifférente aux préoccupations du peuple. Citonset Fcomme l’écrit François Mitterrand: ''{{Citation|en remplaçant la représentation nationale par l'infaillibilité du chef, le général de Gaulle concentre sur lui l'intérêt, la curiosité, les passions de la nation et dépolitise le reste.}}'' ({{p.|151}} éd. ''Le goût des idées'').
 
Mitterrand met àau jour le caractère [[dialectique]] du pouvoir. En effet, la parole [[Démagogie|démagogique]] du chef qui se veut en relation directe avec le peuple produit dans les faits la [[domination]] des [[grands corps de l'État]] qui détiennent en réalité la clef du pouvoir au quotidien.
 
== Notes et références ==
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}}
{{Références}}
 
== Liens externes ==
* {{Bases}}
 
{{Palette|Films et livres sur François Mitterrand}}
{{Portail|politique|France|années 1960}}
 
{{DEFAULTSORT:Coup d'etat permanent}}
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[[Catégorie:Essai sur la politique française]]
[[Catégorie:Essai paru en 1964]]
[[Catégorie:Écrit de François Mitterrand]]
[[Catégorie:Livre sur Charles de Gaulle]]
[[Catégorie:Coup d'État dans la fiction]]