« Les Pilles » : différence entre les versions

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| alt maxi = 920
| superficie = 5.84
| unitétype urbaine = Commune rurale à habitat dispersé
| unité urbaine = Hors unité urbaine
| aire d'attraction = [[Aire d'attraction de Nyons|Nyons]] <br><small>(commune de la couronne)</small>
| population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier -->
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Dans les [[Contrefort (géographie)|contreforts]] des [[Préalpes]], le village est situé dans une [[cluse]] étroite entre les massifs de la Lauze au Nord et la montagne d'Autuche au Sud<ref>{{Lien web |titre=carte topographique des Pilles |url=https://fr-fr.topographic-map.com/maps/itqm/Les-Pilles/ |site=topographic-map.com |consulté le=21 juillet 2022}}.</ref>.
 
De faible dimension, le territoire communal s'étend sur les flancs de la montagne d'Autuche<ref>Selon Robert Gleize (''Noms et lieux de la vallée des Nuées - Essai de toponymie de quelques communes dans une vallée du Parc naturel régional des Baronnies provençales'', Ed. Culture et langue d'Oc, Nyons), le nom Autuche vient du latin ''alte'' (altitude, altier) et de l'occitan ''tuche'' qui désigne une éminence.</ref>, entre Trolepuy et le chemin de Côte Visane.
 
L'Est de la commune est peu accidenté : les prés du Béal puis les trente hectares de la zone agricole des Tuilières en bord de rivière sur la rive gauche ainsi que des espaces agricoles légèrement urbanisés sur la rive droite dans les quartiers des Ramières, du Chouchalout, de Serre-de-Lot, des Rastelets et de Serre des Batailles, au-delà du ruisseau Le Bentrix puisque la commune de Condorcet s'étend jusqu'à l'[[Eygues]] dès la sortie du village (coupant même le lotissement des Écureuils) jusqu'au Bentrix<ref>{{Article|titre=Plan de la commune|périodique=Gazette des Pilles {{n°|2}}|date=mars 2015|lire en ligne=http://lespilles.fr/wp-content/uploads/2013/11/gazette_n2150dpi.pdf|format=pdf|pages=4-5}}.</ref>.
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=== Climat et flore ===
{{Article général|Climat d'Auvergne-Rhône-Alpes|Climat de la Drôme}}
En 2010, le climat de la commune est de type [[Climat de la France#2010-T6|climat méditerranéen altéré]], selon une étude du [[Centre national de la recherche scientifique]] s'appuyant sur une série de données couvrant la [[normale climatique|période 1971-2000]]<ref name=Joly>{{Article |langue= fr|auteurs=Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky|titre=Les types de climats en France, une construction spatiale|périodique=Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography |numéro=501|date=18 juin 2010|doi=10.4000/cybergeo.23155|lire en ligne=http://journals.openedition.org/cybergeo/23155 |consulté le=8 janvier 2024}}</ref>. En 2020, [[Météo-France]] publie une typologie des [[Climat de la France|climats de la France métropolitaine]] dans laquelle la commune est exposée à un [[Climat de la France#MF-T4|climat de montagne ou de marges de montagne]] et est dans la région climatique [[Climat de la France#MF-R27| Alpes du sud]], caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à {{Unité|1000 mm}}, minimale en été<ref>{{Lien web |url= http://pluiesextremes.meteo.fr/france-metropole/Un-peu-de-geographie.html|titre=Zonages climatiques en France métropolitaine.|site =pluiesextremes.meteo.fr |consulté le=8 janvier 2024}}.</ref>. Les brouillards sont rares, l'atmosphère est de grande luminosité, ce qui fait dire que Nyons est {{citation|le petit Nice}}{{sfn|Toesca|1985|p=34}}.
 
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de {{tmp|12.9| °C }}, avec une [[amplitude thermique]] annuelle de {{tmp|17.1| °C }}. Le cumul annuel moyen de précipitations est de {{Unité|898 mm}}, avec {{Unité|6.9|jours}} de précipitations en janvier et {{Unité|4|jours}} en juillet<ref name=Joly/>. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la [[station météorologique]] de [[Météo-France]] la plus proche, « Nyons P182 », sur la commune de [[Nyons]] à {{Unité|4|km}} à [[orthodromie|vol d'oiseau]]<ref>{{Lien web |url=https://fr.distance.to/Les Pilles,Drôme/Nyons,Drôme |titre=Orthodromie entre Les Pilles et Nyons |site=fr.distance.to |consulté le=8 janvier 2024}}.</ref>, est de {{tmp|14.5| °C }} et le cumul annuel moyen de précipitations est de {{Unité|756.7|mm}}<ref>{{Lien web |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/FichesClim/FICHECLIM_26220010.pdf|titre= Station Météo-France « Nyons P182 », sur la commune de Nyons - fiche climatologique - période 1991-2020|site=donneespubliques.meteofrance.fr|consulté le=8 janvier 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/metadonnees_publiques/fiches/fiche_26220010.pdf|titre= Station Météo-France « Nyons P182 », sur la commune de Nyons - fiche de métadonnées.|site=donneespubliques.meteofrance.fr|consulté le=8 janvier 2024}}.</ref>. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents [[Scénario RCP|scénarios]] d'[[Émission de dioxyde de carbone|émission de gaz à effet de serre]] sont consultables sur un site dédié publié par [[Météo-France]] en novembre 2022<ref>{{Lien web |url=https://meteofrance.com/climadiag-commune|titre= Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité.|date =novembre 2022 |site=meteofrance.fr |consulté le=8 janvier 2024}}.</ref>.
<!-- Un tableau météorologique est affiché pour toutes les communes :
* disposant sur leur territoire d'une station météorologique en activité ;
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* de statut préfecture ou sous-préfecture ou de plus de 5000 habitants et dont une station météorologique est située dans une commune à moins de 10 km. -->
 
La sécheresse d'été détermine une flore méditerranéenne passant à une flore montagnarde. L'[[olivier]], le [[chêne vert]], l'[[Chêne vert|yeuse]] poussent sur des pentes non dénudées qui acceuillentaccueillent le [[thym]], la [[lavande]], le [[Pistacia lentiscus|lentisque]], le [[genévrier]], le [[ciste]], le [[Spartium junceum|genêt d'Espagne]] dans des vallées largement ouvertes au soleil{{sfn|Toesca|1985|p=35}}.
 
La ''Vézine'' (ou ''Vésine'') est un vent qui a la réputation d'amener la pluie<ref name=":0">{{Ouvrage|auteur1=Michel de la Torre|titre=Drôme, le guide complet de ses 371 communes|passage=Les Pilles|lieu=Paris|éditeur=Deslogis-Lacoste|date=1992|isbn=2-7399-5026-8|lire en ligne=}}.</ref> mais a l'avantage de rafraîchir. Il souffle surtout depuis la fin du printemps jusqu’à la fin octobre. Il se lève lorsque le ''Pontias'' (vent de [[Nyons]]) cesse, vers les 8 – 9 h du matin et continue jusqu’à 15 ou 16 h le soir. Il souffle contre mont et « perce les barrières du pont et du détroit des montagnes »<ref>{{Ouvrage|auteur1=A. Lacroix|titre=Histoire de l’arrondissement de Nyons, tome II|passage=229}}.</ref>.
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== Urbanisme ==
=== Typologie ===
Au {{date|1er janvier 2024}}, Les Pilles est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à {{nobr|7 niveaux}} définie par l'Insee en 2022<ref>{{Lien web |url=https://www.insee.fr/fr/information/6439600|titre=La grille communale de densité |site=le site de l’[[Insee]]|date=28 mai 2024 |consulté le= 24 juin 2024}}.</ref>.
Les Pilles est une commune rurale (car elle fait partie des communes peu ou très peu denses) au sens de la grille communale de densité de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]<ref group=Note>Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le {{date-|14 novembre 2020}} en comité interministériel des ruralités.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/typologie-urbain-rural|titre=Typologie urbain / rural |site=observatoire-des-territoires.gouv.fr|consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1902|titre=Commune rurale - définition |site=le site de l’[[Insee]]|consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/methodes/methode-comprendre-la-grille-de-densite|titre=Comprendre la grille de densité|site=observatoire-des-territoires.gouv.fr|consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>.
LaElle est située hors unité urbaine<ref name=meta-insee>{{Métadonnées Commune|26238|les-pilles}}</ref>. Par ailleurs la commune fait partie de l'[[aire d'attraction de Nyons]], dont elle est une commune de la couronne<ref group=Note>La notion d'[[aire d'attraction d'une ville|aire d'attraction des villes]] a remplacé, en {{date-|octobre 2020}}, cellel'ancienne notion d'[[aire urbaine (France)|aire urbaine]], afin depour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'[[Union européenne]].</ref>{{,}}<ref name=meta-insee/>. Cette aire, qui regroupe {{nobrUnité|17 |communes}}, est catégorisée dans les aires de moins de {{Unité|50000|habitants}}<ref name="AAV2020">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/informationmetadonnees/4803954|titre=Base des aires d'geographie/aire-attraction -des -villes -2020./412-nyons|datetitre=21Liste octobredes 2020|site=lecommunes site decomposant l'[[Institutaire nationald'attraction de laNyons|site=insee.fr statistique et des études économiques]]|consulté le= 2624 marsjuin 20212024}}.</ref>{{,}}<ref name="AAV20202b">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4806694 |titre=En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville |auteur=Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee) |date=21 octobre 2020 |site=leinsee.fr site de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques]]|consulté le= 2624 marsjuin 20212024}}.</ref>.
 
La commune fait partie de l'[[aire d'attraction de Nyons]] dont elle est une commune de la couronne<ref group=Note>La notion d'[[aire d'attraction d'une ville|aire d'attraction des villes]] a remplacé, en {{date-|octobre 2020}}, celle d'[[aire urbaine (France)|aire urbaine]] afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'[[Union européenne]].</ref>. Cette aire, qui regroupe {{nobr|17 communes}}, est catégorisée dans les aires de moins de {{Unité|50000|habitants}}<ref name="AAV2020">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/information/4803954|titre=Base des aires d'attraction des villes 2020.|date=21 octobre 2020|site=le site de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques]]|consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="AAV20202b">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4806694|titre=En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville |auteur=Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee) |date=21 octobre 2020 |site=le site de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques]]|consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>.
 
=== Occupation des sols ===
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la [[base de données]] [[Europe|européenne]] d’occupation [[biophysique]] des sols [[Corine Land Cover]] (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (63,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (63,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (38,9 %), zones agricoles hétérogènes (29 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (18,9 %), prairies (7,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (5,2 %), cultures permanentes (0,4 %)<ref name="CLC">{{Lien web |url=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/corine-land-cover-0 |titre=CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). |site=le [https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/ site des données et études statistiques] du ministère de la Transition écologique.|consulté le= 26 avril 2021}}.</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la [[carte de Cassini]] ({{s-|XVIII}}), la [[carte d'état-major]] (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'[[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]] pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>{{Lien web |url= https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=5.19111111111&y=44.3802777778&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGNV2&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap|titre=Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes|auteur=IGN |site=remonterletemps.ign.fr |consulté le=15 juillet 2023}}.</ref>.
[[Fichier:26238-Les Pilles-Sols.png|vignette|redresse=1.4|centre|alt=Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.|Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 ([[Corine Land Cover|CLC]]).]]
 
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Site Géoportail (carte [[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]])<ref>{{lien web |titre=Géoportail |url=https://www.geoportail.gouv.fr/ |site=geoportail.gouv.fr |consulté le=11-04-2023}}.</ref> :
* En rive droite de l'Eygues, à l'est du village sur la route de Nyons, le quartier Pontier dominé par Cugalet, et à l'ouest sur la RD94 les quartiers La Casse sur la route de la Casse, Le Colombier et la Bonté (sur la route des Alpes à [[Condorcet (Drôme)|Condorcet]]), puis au-delà du Bentrix sur la route de Gap les quartiers La Grange de Conte, Les Ramières et Le Chouchalout jusqu'au ravin de Moussas, avec au nord Le Serre de Lot.
* En rive gauche, à l'est du village Trolepuy et depuis le Ruisseau de Bordette, le chemin des Grands-chênes et la route de Fontin, et à l'ouest sur la route du Béal, les quartiers Les Prés du Béal dominé par TrolepuyLa Treille et Côte Visane, puis le quartier La Marseille. Enfin, en contrebas de la route des Tuilières, la zone agricole du même nom, dominée par Feuillan.
 
=== Logement ===
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Le village est construit sur les rives de l'[[Eygues]] dans une [[cluse]] entre deux sites montagneux très proches l'un de l'autre. Il est un passage obligé pour relier les cols alpins et la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]]<ref>{{Article|auteur1=Marylène Delmarre|titre=Les Pilles, clé du passage vers les Alpes|périodique=La Gazette des Pilles {{n°|6}}|date=janvier 2017|lire en ligne=http://lespilles.fr/wp-content/uploads/2013/11/gazette_6_red.pdf|format=pdf|pages=7}}.</ref>. Le chemin celtique devient la [[Voie Domitienne]] pour faire communiquer [[Arles]] avec [[Milan]] par [[Gap]]. Des restes de ses dalles sont trouvées lors de la construction de la route au {{s-|XIX}} et lors de son goudronnage au {{s-|XX}}<ref name=":2" />.
 
La tradition orale rapporte qu'un gué (« le gué romain ») aurait été posé en travers de la rivière, que les anciens connaissaient et entretenaient, en amont du monument aux morts, et qu’ils utilisaient en période de basses eaux<ref name=":27">{{Lien web |titre=Réunion de travail avec Alexandre Vernin sur l’Histoire des Pilles |url=http://lespilles.fr/lespillesautrefois/wp-content/uploads/2015/02/2015-02-03-revu-par-A.Vernin.pdf |site=Les Pilles autrefois |date=3 février 2015 |consulté le=16 avril 2024}}.</ref>.
 
En 1753, le Roi préfère ouvrir une voie dans la vallée de l'[[Eygues]] plutôt que celle de l'[[Ouvèze]] pour des raisons politiques, stratégiques, commerciales et pratiques. Les troupes et munitions trouveraient là un chemin lorsqu'elles descendent par le Rhône jusqu'à [[Pierrelatte]]. En 1783, un arrêté du [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]] prévoit la construction d'une route mettant en contact le [[Languedoc]] et l'[[Italie]] pour faciliter le débit des huiles et savons et prévenir les [[Famine|disettes]]<ref>{{Article|titre=Routes en Baronnies|périodique=Bulletin Les Pilles, Histoire et Patrimoine {{n°|1}}|date=2015|pages=1}}.</ref>.
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En raison de sa forte pente entre les [[Hautes-Alpes]] et [[Sahune]], l'[[Eygues]] peut provoquer des [[crue]]s catastrophiques. Elles sont en général causées par des orages violents qui tombent sur un sol déjà saturé par les averses d'automne et fondent les neiges en altitude. Elles sont subites et brutales. Toutes les maisons de la Grande rue qui bordent la rivière sont construites avec une cave permettant aux niveaux supérieurs d'être à l'abri des eaux. Leur entrée est dans la rue, à {{nombre|3,50|mètres}} au-dessus du niveau des jardins lorsqu'elles en sont dotées.
 
On signale régulièrement des crues sur tout ou partie du bassin versant, qui provoquent d'importants dégâts dans les cultures : 1342, 1384, 1433, 1445 (qui emporte le pont de [[Curnier]] et entraîne le dépeuplement de ce village<ref name=":26">{{Article|auteur1=Marie-Pierre Estienne|titre=XIVe – XVe siècle{{sp-|XIV|-|XV}} : Désertion des castra en Baronnies|périodique=Terre d'Eygues|numéro=27|pages=25-36|date=2001|lire en ligne=https://terre-eygues.net/revue/terre-d-eygues-2001/}}</ref>), 1548, 1673, février 1692, 1733, 1735 (deux morts inhumés aux Pilles), 1745, 1751 (un mort inhumé aux Pilles), 1757 (qui emporte le pont de [[Sahune]]), 1794, 1868, 1872, 1886, 1907, 1951, 1992, 1993, 1994 et 2003<ref>{{Article|titre=L’Eygues, folle et tranquille - géographie d'une rivière. Phénomènes de crues|périodique=Publications du Parc naturel régional des Baronnies provençales|date=1er décembre 2014|lire en ligne=https://www.baronnies-provencales.fr/publication/leygues-folle-et-tranquille/|format=pdf|pages=27 et 38}}.</ref>{{,}}{{sfn|Tallah|2013|p=236}}.
* La crue des 14 et 15 septembre 1745 inonde les caves, emporte les murs des jardins, ensable les terres et coupe les chemins<ref>{{Article|auteur1=Société d'études nyonsaises|titre=Crue de 1745|périodique=Terre d'Eygues {{n°|12}}|date=1993}}.</ref>. L'eau est allée au niveau de l'autel de la chapelle St Denis et en a emporté la moitié du cimetière<ref>Archives départementales de la Drôme, F88 première partie</ref>{{,}}{{sfn|Tallah|2013|p=237}}.
* Les crues de 1840 et 1842 causent de gros dégâts, obligeant les riverains à reconstruire les digues<ref>Archives communales</ref>.
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== Histoire ==
{{Article connexe|Histoire de la Drôme}}
{{Section en travaux|date=15 04 2024}}
L'Histoire des Pilles est, de 1274 à 1791, celle d'une [[Enclave et exclave|enclave]] oubliée, faisant partie des États de l’Église car les seigneuries de [[Valouse]], d'[[Eyroles]] et des Pilles relevaient de la suzeraineté du [[Liste des comtes de Toulouse|Comte de Toulouse]], lequel est défait par la [[Croisade des albigeois|croisade]] lancée contre l'[[Catharisme|hérésie cathare]]. Ces enclaves pontificales demeurent lorsqu'en 1349, le [[Province du Dauphiné|Dauphiné]] est rattaché au royaume de France et lorsqu'en 1481, c'est le tour de la [[Provence]]. Bien qu'isolées du [[Comtat Venaissin]], ces communes ne seront donc françaises qu'à la [[Révolution française|Révolution]]. Comme à [[Aubres]], certaines terres demeuraient cependant dans le Dauphiné, ce qui obligeait leurs propriétaires à payer des taxes deux fois plus élevées. De nombreux jugements attestent de la volonté des propriétaires d'être situés dans le Comtat plutôt que dans le Dauphiné pour payer moins d'impôts<ref>{{Article|auteur1=Marylène Delmarre|titre=La Bâtie Coste Chaude entre le Roi et le Pape|périodique=La Gazette des Pilles {{n°|9}}|date=juillet 2018|lire en ligne=http://lespilles.fr/wp-content/uploads/2018/07/gazette_9.pdf|format=pdf|pages=6-7}}.</ref>. Cependant, en 1629, Antoine de Caritat, seigneur de [[Condorcet (Drôme)|Condorcet]], parvient à faire annuler une vente de terrain à Condorcet au profit d'une dame des Pilles sous prétexte qu'elle serait préjudiciable au territoire du Roi<ref name=":6">{{Article|titre=Les Pilles 1274-1791 : une enclave oubliée|périodique=Gazette des Pilles {{n°|7}}|date=août 2017|lire en ligne=http://lespilles.fr/wp-content/uploads/2013/11/gazette_7_red.pdf|pages=3-5}}.</ref>{{,}}<ref name=":21" />.
 
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Au {{-s-|VII}}, les populations de l'[[Âge du fer]] sont bien implantées. Une épée en bronze datée entre 730 et 650 a été trouvée en 1897 sur la commune voisine de [[Châteauneuf-de-Bordette]]<ref name=":7">{{Ouvrage|auteur1=Linda Tallah|titre=Aubres - un village au fil du temps en Drôme provençale|passage=28, 31|lieu=Aubres|éditeur=Cardère / Commune d'Aubres|date=2013|pages totales=574|isbn=978-2-916068-24-4}}.</ref>.
 
Des éléments datant du premier [[Âge du fer]] ([[Culture de Hallstatt|Hallstatt]]) ont été retrouvés dans le Trou de l'Argent faux (cf. [[#Culture locale et patrimoine|Lieux et monuments]]) : une [[fibule]] à [[Gobelet (vaisselle)|timbale]], des morceaux de poterie du [[Le Pègue|Pègue]], qui sont conservés par le musée archéologique de [[Nyons]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Marylène |nom=Delmarre |titre=Archéologie et Les Pilles {{!}} les Pilles autrefois |url=http://lespilles.fr/lespillesautrefois/?p=1890 |date=2024-08-27 |consulté le=2024-08-28}}</ref>.
 
<gallery mode="packed" heights="150">
Fibule à timbale.jpg|[[Fibule]] à [[Gobelet (vaisselle)|timbale]].
Poterie hallstatt1.jpg|Poterie du [[Le Pègue|Pègue]].
Poterie hallstatt2.jpg|Poterie du [[Le Pègue|Pègue]].
Poterie hallstatt3.jpg|Poterie du [[Le Pègue|Pègue]].
</gallery>
 
=== Protohistoire ===
Certains historiens estiment que les [[Ligures]] sont établis dans la vallée de l'[[Eygues]]<ref>L’Eygues change de nom, comme elle peut parfois changer de lit. En aval, à partir de [[Tulette]], son nom, Aygues en français, vient d’''Aqua'' en latin ou d’''Aigua'' en langue d’Oc. Dans le Haut-Nyonsais, l’Eygues viendrait de ''Icarius'' en latin ou de ''Eguer'' en langue romane. {{Lien web |langue=fr-FR |titre=L'Eygues, folle et tranquille |url=https://www.baronnies-provencales.fr/publication/leygues-folle-et-tranquille/ |passage=4.|site=Site officiel du Parc naturel régional des Baronnies provençales |consulté le=2024-07-03}}.</ref> et qu'ils ont commercé avec les [[Phocée]]ns de Marseille et même les [[Phéniciens]]{{sfn|Toesca|1985|p=38}}.
 
Une voie relie la Vallée du Rhône et les cols alpins, notamment au [[Montgenèvre|mont Genèvre]], par laquelle transitent les productions de cuivre et d'argent des vallées autour de [[Serres (Hautes-Alpes)|Serres]]. L'[[Eygues]] étant navigable, les [[Phocée]]ns ont une intense activité commerciale et introduisent la culture de la vigne et de l'olivier<ref>{{Ouvrage|auteur1=J.P. Clébert|titre=L’influence grecque – Le Pègue|passage=195}}.</ref>.
 
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Nyons est un carrefour au croisement de routes gallo-romaines longeant la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]] ou pénétrant dans les [[Préalpes]]. Un [[Borne milliaire|milliaire]] y a été trouvée qui se situe dans l’histoire de la [[Gaule romaine|Gaule]], et appartient probablement à la [[Voie romaine d'Agrippa (Saintes-Lyon)|voie d’Agrippa]]. L'[[épitaphe]] à l'esclave Corydon sur un autel funéraire trouvé à [[Curnier]], commune limitrophe à l'Est, est située à la fin du {{s-|II}} ou au début du {{s-|III}}<ref>{{Lien web |auteur=Jean-Claude Mège, Michèle Bois, Henri Desaye, Yves Girard |titre=Un milliaire de Nyons et quatre inscriptions des Voconces de la
Drôme |url=file:///D:/Users/Olivier/Downloads/ran_0557-7705_2011_num_44_1_1823.pdf |site=Persée |périodique=[[Revue archéologique de Narbonnaise]] 44 |date=2011 |consulté le=26 février 2024 |page=117-124}}.</ref>.
 
La route gallo-romaine qui se dirige vers Gap passe par Les Pilles et traverse l'Eygues au pont romain de [[Villeperdrix]]. Lors de la construction de la route nationale vers 1816, de nombreuses dalles d'origine romaine ont été trouvées<ref>{{Ouvrage|auteur1=Société d'études nyonsaises|titre=Nyons, de Noiomagus au « Petit Nice », histoire d'une cité des Baronnies provençales des origines au {{s-|XX}}|passage=58|lieu=Forcalquier|éditeur=C'est-à-dire Éditions|date=novembre 2017|pages totales=288|isbn=9-782918-23524-8}}.</ref>.
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Vers la chapelle des Donnes, située entre [[Curnier]] et Les Pilles, ont été trouvés les restes de la tombe d’une dame romaine. La stèle funéraire est conservée depuis 1880 au [[Musée d'Archéologie nationale|Musée des Antiquités nationales]] de [[Saint-Germain-en-Laye|St Germain en Laye]]<ref name=":2">{{Article|auteur1=Marylène Delmarre, avec les recherches de Jean-Pierre Calimet|titre=Histoire des Pilles par les dates|périodique=La Gazette des Pilles {{n°|9}}|date=juillet 2018|lire en ligne=http://lespilles.fr/wp-content/uploads/2018/07/gazette_9.pdf|format=pdf|pages=4-5}}.</ref>. Le Christianisme apparaît au {{s-|III}} et pénètrera dans la vallée au {{s-|VI}} grâce à l'influence des moines de Bodon{{sfn|Pays|1990|p=16}}.
 
'''Les invasions barbares.''' En 250, une peste terrible désole la région et en 260, les [[Vandales]] la dévastent. En 360, les légions du général romain Valens commettent des pillages et des atrocités sans mesure. De 573 à 575, on relève trois invasions successives des [[Lombards]] venant d'Italie. Vers la fin du {{s-|V}}, le [[Royaume des Burgondes|royaume burgonde]] englobe Les Pilles. Une première invasion des [[Sarrasins]] ravage en 737 la contrée : ils remontent l'[[Eygues]] jusqu'aux gorges de [[Saint-May]] où ils détruisent l'abbaye de Bodon fondée au milieu du {{s-|VI}}. [[Charles Martel]], qui les avait arrêtés à Poitiers en 732, revient les combattre {{citation|mais ses troupes font autant de mal sur leur passage que les musulmans : les pouvoirs locaux se méfient autant des [[Francs]] que des Sarrasins}}{{sfn|Pays|1990|p=17}}. Ils reviennent en 920, et sont chassés en 973 du [[Midi de la France|Midi]] par l'évêque de Grenoble et les seigneurs dépossédés {{sfn|Toesca|1985|p=81}}. Tout ce qui avait été créé sous la domination romaine est anéanti et les populations sont décimées. Les villages se perchent en hauteur, sous la protection de nobles ou religieux. C'est le commencement de la féodalité{{sfn|Pays|1990|p=17}}.
 
=== Du Moyen Âge à la Révolution ===
AÀ cette époque, l'[[Eygues]] a un débit assez abondant et régulier pour lui permettre de porter des bateaux militaires ou commerciaux, comme en témoignent des vestiges attestant l'existence d'une corporation de mariniers ou nautoniers{{sfn|Toesca|1985|p=28}}.
 
Lorsque l'Empire de [[Charlemagne]] est divisé entre ses trois fils au [[traité de Verdun]] en 843, Les Pilles se trouve en [[Francie médiane]] puis, lorsque celle-ci est divisée au [[Traité de Prüm (855)|traité de Prüm]] de 855, dans le [[royaume de Provence]]. Elle est incluse dans le [[royaume d'Arles]] en 934.
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À l'Ouest des Pilles, aux limites d'[[Aubres]] et de [[Châteauneuf-de-Bordette]], dans l'actuel quartier des Perdigons à Châteauneuf, se situe au {{s-|XI}} la [[Villa romaine|villa]] de Pupiane, citée en 1023. Elle dispose d'une église paroissiale, Saint-Pierre de Pupiane, entourée d'un cimetière. On y trouve les traces d'un ancien [[Motte castrale|castrum]], bien repérable grâce à trois fossés entaillant la crête sommitale et constituant la fortification de cette villa. Elle perd son statut d'entité politique au {{s-|XIII}} et son territoire ainsi que l'église sont rattachés à la seigneurie de Châteauneuf tandis qu'Aubres reçoit le castrum<ref name=":20" />.
 
Les Pilles n'aura jamais plusieurs seigneurs. La seigneurie est au départ possédée par les Nicolas (ou Nicolay) et la terre passefait ensuite auxpartie des [[Alleu|alleux]] des barons de [[Famille de Mévouillon|Mévouillon]]<ref name=":28">{{Ouvrage|auteur1=Marie-Pierre Estienne|titre=Châteaux, villages, terroirs en Baronnies - {{sp-|X|-|XV|s}}|éditeur=Publications de l'Université de Provence|année=2004|pages totales=287|passage=98-99, 142, 171|isbn=978-2-853-99577-1|lire en ligne=http://www.cecab-chateaux-bourgogne.fr/Documents/Articles/Estienne-baronnies.pdf|consulté le=26 août 2024}}</ref>. En 1222, le seigneur de Mévouillon donne en [[Bail emphytéotique|emphytéose]] à Pierre Roux<ref>qui a donné son nom à la bastide de Roux, comprise entre les communes de [[Condorcet (Drôme)|Condorcet]] et d’[[Eyroles]].</ref> et à ses successeurs en fief franc les biens d’Hugues Nicolas (ou Nicolay) dans et hors le castrum des Pilles<ref name=":2" /> (le terme de ''castrum'' désigne le château et le village réunis, mais aussi par extension à partir du {{s-|XI,}}<ref>RD un territoire6653 contrôléou parAD le38B seigneur du lieu){{sfn|Tallah|2013|p=47}}3637.</ref>.
 
Le terme de ''castrum'' désigne le château et le village réunis, mais aussi par extension à partir du {{s-|XI}} un territoire contrôlé par le seigneur du lieu{{sfn|Tallah|2013|p=47}}. Dans le cas des Pilles, il s'agit d'un bourg castral dont le château s’apparente plutôt à un fortin défensif<ref name=":28" />, d'où l'absence de restes à l'époque moderne.
 
==== Le Comtat Venaissin ====
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La prise de possession du Comtat Venaissin par la papauté ne s’est pas faite sans difficultés. Elle ne juge pas essentiel de prendre en charge la gestion de ces territoires et, tout en prétendant bien les dominer, elle en laisse la garde au roi de France. Dès 1232, la monarchie française tente de convaincre le pape [[Grégoire IX]] de rendre ces terres au comte de Toulouse [[Raymond VII de Toulouse|Raymond VII]], mais en vain<ref name=":24">{{Ouvrage|auteur1=Pierre Savy et Stéphane Péquignot (dir.)|titre=Annexer ? Les déplacements de frontières à la fin du Moyen Âge|éditeur=Presses universitaires de Rennes|année=2016|passage=97-113|isbn=978-2-7535-4950-0|titre chapitre=Quelles limites pour un Comtat Venaissin pontifical ? par Valérie Theis}}</ref>. [[Barral Ier des Baux|Barral {{Ier}} des Baux]], commandant des troupes du comte de Toulouse, et leurs adhérents sont excommuniés le 15 juillet 1240 par l'évêque d'Avignon Zoen Trencarari, après le concile de Viviers, contre Raimond de Toulouse pour s’être emparés des Pilles et de [[Malaucène]], [[Monteux (Vaucluse)|Monteux]], [[Pernes-les-Fontaines|Pernes]], [[Oppède]], [[Serres (Hautes-Alpes)|Serres]] et du faubourg de [[Mornas]]<ref name=":9" />.
 
Dragonet III de Montdragon (1215-1278), baron de Montauban, conquiert lui aussi le Comtat Venaissin pour la maison de Toulouse et est donc lui aussi concerné par l'excommunication <ref>{{ouvrage|auteur=Michèle Bois (dir.)|titre=Au Moyen Âge entre Provence et Dauphiné|éditeur=Le Luminaïre/Archéo-Drôme|année=2013|pages totales=222|isbn=978-2-918263-26-5}} Jean-Alain Morigny, «  Les Mévouillon, acteurs de l'histoire de la Provence et du Dauphiné au {{s-|XIII}}  », p. 102.</ref>. En outre, il conteste les droits du pape sur Valréas<ref name=":24" />. Il épouse en 1230 Almuse (ou Almoïs) de [[Famille de Mévouillon|Mévouillon]]<ref>{{Lien web |auteur=Jean Claude Julien |titre=Almuse de Mévouillon |url=https://gw.geneanet.org/julienjc360?lang=fr&n=de+mevouillon&oc=0&p=almuse |site=Geneanet |consulté le=5 mars 2024}}.</ref>, cousine issue de germain de son père. Il lui aurait fallu pour cela une dispense que le pape [[Innocent IV]] ne lui accorde que quinze ans après leur union<ref name=":23">Notice généalogique sur la famille de Mondragon par le Baron du Roure, Imprimerie Latil Draguignan 1894</ref>, le 18 mars 1245<ref>Le Regestre dauphinois indique tome II, colonne 400, n°8144, que la dispense au 4e degré est directement accordée par le Pape Innocent IV, qui se trouve alors à Lyon</ref>, la [[Bulle pontificale|bulle]] étant promulguée le 13 décembre 1245 par le Prieur des Dominicains d'Avignon, délégué du pape<ref>AD [[InnocentIsère, IV]]B 4086, queorig. leparch., 13BM décembregrenoble, 1245Ms U 486, Chevallier (J), BSASB, XXIII, p. 449-450 (a part, I, 70-1)</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur=Michèle Bois (dir.)|titre=Au Moyen Âge entre Provence et Dauphiné|éditeur=Le Luminaïre/Archéo-Drôme|année=2013|pages totales=222|isbn=978-2-918263-26-5}} Marie-Pierre Estienne, «  le Val d'Ennuye, enjeu stratégique au {{s-|XIII}} en Baronnies  », p. 124.</ref>,. quinze ans après leur union<ref name=":23">Notice généalogique sur la famille de Mondragon par le Baron du Roure, Imprimerie Latil Draguignan 1894</ref> et ilDragonet peut dès lors participer à la [[Septième croisade]]. ElleAlmuse reçoit en dot de son frère [[Raymond IV de Mévouillon]] le castrum des Pilles<ref name=":2" /> de même que d'autres seigneuries proches comme [[Montaulieu]] ou [[Rochebrune (Drôme)|Rochebrune]]<ref name=":23" /> par une charte du 18 juin 1252<ref>Regestre dauphinois tome II, col. 524, acte n°8863.</ref>. Elle cède en outre à son frère, le 20 mars 1256, tous ses droits à la succession de ses parents. Alliant les deux familles, ce mariage met fin au conflit entre les [[Famille de Mévouillon|Mévouillon]] (historiquement proches des Comtes de [[Forcalquier]], leurs cousins) -et les Montauban (proches du Comte de Toulouse)<ref>{{Lien web |titre=Baronnies en Drôme Provençale / Hautes Baronnies |url=http://vexil.prov.free.fr/hautes-baronnies/hautes-baronnies.html |site=Vexillologie provençale |consulté le=5 mars 2024 |extrait=Montauban-sur-l'Ouvèze}}.</ref>.
 
Le nouveau pape [[Grégoire X]] est couronné à [[Rome]] le 27 mars 1272 et ne tarde pas à revendiquer les droits que le [[Traité de Paris (1229)]] avait conféré à l’Église sur les terres de la rive gauche du Rhône, ce qu'accepte le roi de France [[Philippe III le Hardi]]. Les commissaires pontificaux reçoivent les hommages des habitants, notamment ceux des Pilles qui font serment de fidélité au pape le 5 février 1274 au monastère de [[Saint-André-de-Ramières]] en même temps que ceux de [[Séguret]], [[Sablet]] et [[Faucon (Vaucluse)|Faucon]]{{sfn|Faure|1909|p=28-30}}.
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En 1285, le pape enjoint au seigneur de [[Famille de Mévouillon|Mévouillon]] de rétablir le péage que l’église romaine possédait aux Pilles. Celui-ci répond que personne n’a le droit de lever des taxes sur les terres qu'il tenait de [[Raymond IV de Mévouillon|son père]] et de l'empereur<ref name=":2" />. On retrouve là le fait que la [[baronnie]] de Mévouillon était un fief que [[Famille de Mévouillon|sa famille]] prétendait tenir des [[Liste des rois de Bourgogne|rois de Bourgogne]] et qui ne dépendait théoriquement que du [[Liste des souverains du Saint-Empire|souverain du Saint-Empire Romain Germanique]].
 
En 1291, Philippe de Bernizon, [[Recteur (clergé)|recteur]] du Comtat, et Bertrand des Baux, prince d'Orange, règlent le conflit de droits réciproques de pâturage qui oppose les habitants des Pilles à ceux d'Aubres et de Condorcet, ainsi que les périodes où il faut protéger les cultures{{sfn|Faure|1909|p=39}}. Les gens des Pilles ont non seulement le droit de mener leur bétail et de couper du bois sur une partie du territoire de Condorcet mais également d’arroser leur terre avec l’eau de Breverit ; ceux de Condorcet peuvent faire cuire du plâtre et de la chaux sur le territoire des Pilles<ref>AD 26 E 2975.</ref>.
 
 
Le 5 juillet 1294, Philippe de Bernisson (Benevisons), comte du [[Venaissin]] pour l'Église Romaine, vend au dauphin Humbert des revenus que le pape perçoit, notamment aux Pilles<ref>{{Ouvrage|titre=Archives. de l'Isère, B. 3768, roul, parch. cancellé (Invent. III, 201). Invent. Prov. étrang. 1a. Fontanieu, Cart. du Dauph. 11, 65b}}.</ref>{{,}}{{sfn|Dubled|1981|p=54}}.
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Au printemps 1342, Jean d'Arpadelle, évêque de [[Fréjus]], visite le château des Pilles en compagnie de Jean de Cojordan, évêque d'Avignon, trésorier du pape, pour étudier les réparations nécessaires. Tous les habitants doivent contribuer aux frais. Le [[Recteur (clergé)|recteur]] décide en outre de reconstruire le moulin des Pilles détruit par l'inondation d'octobre de la même année{{sfn|Faure|1909|p=58-59}}.
 
'''La tour de Blacosa.''' En 1363, le procureur delphinal des baronnies de Montauban et de Mévouillon fait une déposition à la cour delphinale de Nyons comme quoi la partie des Pilles appelée le fief des Roux {{citation|et la tour en deçadeçà de l'eau}} se trouve dans la seigneurie des dauphins {{citation|depuis un temps immémorial, c'est-à-dire depuis l'acquisition faite par le dauphin alors régnant au seigneur de Montauban}}. Cela fait suite à une série de requêtes aux officiers du pape. Seize témoins déposent dans ce sens et l'un d'entre eux raconte qu'il a vu un homme {{citation|se sauver dans la tour dite de ''Blacosa'' près des Pilles pour échapper aux habitants de ce lieu. Une fois dans la tour, il cria "Montauban ! Montauban ! et lança des pierres contre ses poursuivants (...). La tour était en effet du fief du dauphin}}. Les revendications des officiers du Dauphiné ne furent cependant pas suivies d'effets et {{citation|les terres pontificales et les terres dauphinoises demeurèrent enchevêtrées les unes dans les autres}}{{sfn|Faure|1909|p=43-44}} On comprend dès lors l'origine des enclaves.
 
On retrouve cet épisode dans les archives départementales<ref>AD38, B 3682</ref> : {{citation|Alors que les gens du pape commencent à réparer la tour de Blacosa, située au nord-ouest du castrum des Pilles dans la montagne, les habitants des Baronnies sous la direction de Raymond de Saint-Ferréol arrêtent violemment les ouvriers dans leur tâche, en revendiquant les anciens droits de propriété des Montauban sur cette tour. Michaël Jancelme, cousin de Raymond de Saint-Ferréol, poursuivi par les hommes des Pilles se réfugie dans la tour et invoque le nom de « Montauban, Montauban », tout en projetant des pierres depuis la tour}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marie-Pierre Estienne|titre=Châteaux médiévaux dans les Baronnies - Xe {{sp- XIVe siècles|X|-|XIV|s}}|lieu=Lyon|éditeur=Alpara|année=2008|pages totales=164|passage=65|isbn=9782916125497|consulté le=10 avril 2024}}</ref>. Située sur un méplat en haut de la crête de la [[cluse]], la tour de Blacosa dominait le site fortifié des Pilles, au nord du castrum, et contrôlait ainsi la limite entre le Dauphiné et les États du Pape. On en voit encore aujourd'hui les murs de soutènement de chaque côté de cette position. Dans les années 1320 et 1330, une concession du Dauphin à Nicolas Constant d'Albe, jurisconsulte, et un hommage du même en 1334, précisent que le terroir de Blacosa va jusqu'aux {{citation|murailles des Pilles au haut}} et que la tour est située au-dessus des murs des Pilles<ref>Hommage et reconnaissance faits au dauphin Humbert comme baron de Montauban, par Nicolas Constancii, d'Alba, docteur ès-lois et chevalier, pour le château, territoire et mandement de Châteauneuf-deBordette, au diocèse de Vaison, le château ou bastide de Coste-Chaude, même dioc, la moitié et la 36a part, du château d'Aubres (de Arboribus), par indivis avec la cour du Comtat-Venaissin, le territoire de Blacons (Bracosa), avec la tour de ce nom sur les murs (menia)de Piles, dioc (Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349. Tome 5, Fascicules 13-15 / par le chanoine Ulysse Chevalier,... - 1913-1926)</ref>. Elle était le siège d'une seigneurie qui occupait une bande située au nord de l'actuel territoire d' [[Aubres]], entre Les Pilles et [[Condorcet (Drôme)|Condorcet]] à l'est et au nord. Elle n'apparaît plus à partir de la fin du {{s-|XV}}, intégrée à celle d'Aubres<ref name=":20" />.
 
En 1366, Bertrand de Baux, seigneur de [[Gigondas (Vaucluse)|Gigondas]], reçoit de Raymond V, prince d’Orange, Les Pilles, [[Condorcet (Drôme)|Condorcet]] et la ville d'[[Orange (Vaucluse)|Orange]] à l'occasion de son mariage avec Blonde Adhémar de Grignan. Philippe de Bernisson, recteur du Comtat, règle à Bertrand IV de Baux les droits de [[pacage]] des habitants des Pilles et de [[Condorcet (Drôme)|Condorcet]]<ref name=":2" />.
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Une sentence arbitrale de 1400 cherche à mettre fin au conflit entre les communautés<ref>Pour contrebalancer le pouvoir féodal, notamment dans le sud de la France, naissent des communautés villageoises au {{s-|XI}}- {{s-|XIII}}. Elles élisent leurs consuls, gèrent et répondent des intérêts et des délits des habitants. Avec la seigneurie et la paroisse, ils constituent les cadres administratifs de l'Ancien régime. Elles possèdent une existence juridique et ont le droit d'ester en justice.</ref> d'Aubres et des Pilles : les habitants d'Aubres pouvaient faire pâturer leurs troupeaux sur tout le territoire des Pilles et ceux des Pilles sur la partie orientale d'Aubres sur les deux rives, à l'exception des terres cultivées, vignes, prés, jardins ou vergers. Les peines les plus lourdes établies pour les contrevenants concernaient les vergers{{sfn|Tallah|2013|p=61}}.
 
Le cadastre de 1414, rédigé par Pierre Delphin, juge de [[Valréas]], à la demande des autorités pontificales, dresse un inventaire général des fortunes {{citation|destiné à répartir moins arbitrairement les taxes}}. Alors qu'il détaille la nature et la superficie des biens cultivés, il ne livre que la liste des propriétaires de maisons, au nombre de 26, ainsi que leur valeur. Ce cadastre indique comporter aussi celui d'[[Eyroles]], également enclave du Pape, qui n'est plus habité à cause des guerres de [[Raimond VIII de Turenne|Raimond de Turenne]] de la fin de la [[guerre de Cent Ans méridionale]], si bien que les terres, qui s'étendaient jusqu'à l'Eygues et au Bentrix, sont exploitées par les habitants des villages voisins, dont Les Pilles qui les ont "annexées"<ref>{{Article|titre=1414|périodique=Bulletin Les Pilles, Histoire et patrimoine|numéro=4|pages=14-19|date=2023}}</ref>. Le cadastre de 1414 indique pour Les Pilles 18 % de superficie en prés, et 63 % en vigne, sachant que 79% des propriétés font moins de 26 éminées<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=éminée|titre ouvrage=Wiktionnaire, le dictionnaire libre|date=2022-12-18|lire en ligne=https://fr.wiktionary.org/w/index.php?title=%C3%A9min%C3%A9e&oldid=31189072|consulté le=2024-04-17}}</ref>. La tendance viticole s'est maintenue puisqu'en 1830 cette surface est encore de 26 %<ref>{{Article|auteur=Monique Zerner|titre=Le cadastre, le pouvoir et la terre. Le Comtat Venaissin pontifical au début du XVe siècle|périodique=Publications de l'École française de Rome|pages=174-1|date=1993}}.</ref>.
 
Le moulin des Pilles n'est pas évoqué dans le cadastre de 1414, les biens des nobles n'y étant pas mentionnés, mais il est évoqué lorsque le [[Recteur (clergé)|Recteur]] du Comtat demande qu'il soit reconstruit à un autre emplacement car il a été complètement détruit par les inondations d'octobre 1342. Un canal d'amenée des eaux depuis le Bentrix est créé, en amont du lieu-dit ''La Bonté''<ref name=":25">{{Lien web |titre=Cartographie - Géoportail de l'Urbanisme |url=https://www.geoportail-urbanisme.gouv.fr/map/#tile=1&lon=5.193191722281349&lat=44.38374523141658&zoom=19&mlon=5.193363&mlat=44.383837&lowscale=0:0.7&municipality=0:0.7&document=0:0.7 |site=www.geoportail-urbanisme.gouv.fr |consulté le=2024-04-03}}.</ref>. Longeant le village au-dessus de la Grande rue, il permet d'alimenter les différents moulins et les maisons<ref name=":20" />.
 
Au cours de la période médiévale, l'église qui exerce les fonctions paroissiales aux Pilles dans le petit diocèse de [[Sisteron]] est dédiée à [[Marcel de Die|Saint-Marcel]]. Cette appellation vient sans doute du contrôle de l'évêque de Die, de même que le prieuré d'[[Aubres]] qui dépend de Saint-Marcel de Die, monastère de [[Chanoine régulier|chanoines réguliers]]. En 1405, Piere Audifred, prieur d'Aubres après avoir été [[Sacristain|sacriste]] de [[Mévouillon]] quelques années plus tôt, en est recteur. Entourée d'un cimetière, elle est le siège d'un prieuré qui, à la fin du {{s|XIII}}, est acquis, comme le prieuré d'Aubres, par l'ordre des chanoines réguliers de l'[[Abbaye Saint-Ruf de Valence]]<ref name=":20" />{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur=Michèle Bois (dir.)|titre=Au Moyen Âge entre Provence et Dauphiné|éditeur=Le Luminaïre/Archéo-Drôme|année=2013|pages totales=222|isbn=978-2-918263-26-5}} Les chanoines de Saint-Ruf entre Dauphiné et Provence au début du {{s|XIII}}, par Yannick Veyrenche, p.166</ref>.
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Le diocèse dit de "Val-Bodon" (nom de l'abbaye de [[Saint-May]]), rattaché à [[Sisteron]], comporte 37 églises au {{s-|XII}}<ref>''De l'abbaye de Bodon au prieuré de Saint-May, du VIè au XXè siècle'', Emmanuelle Vernin, Revue Drômoise, p.47-59, n°553, 2014.</ref>. Il forme au {{s-|XVI}} un [[archiprêtré]] dont le chef-lieu est [[Sainte-Jalle]], qui répond pour tout le diocèse au synode. L'évêque de Sisteron y exerce sa juridiction jusqu'en 1790. Il compte au {{s-|XVIII}} deux districts : Saint-Sauveur et [[Sahune]]. La paroisse des Pilles, avec ses deux prieurés Saint-Denys et Saint-Marcel appartenant à l'abbaye Saint-Ruf, fait partie de ce dernier<ref>Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique de la Drôme du 1er juillet 1925, p. 256.</ref>.
 
Des actes passés en 1429 dans "la rue derrière le pont" (''retro ponti'') laissent penser qu'un pont existaitexiste déjà aux Pilles. Un document de 1401 atteste effectivement de la volonté de faire un pont : François Chalancon des Pilles, fils de Marin Chalancon, verse en testament un don à l’œuvre du pont<ref>Archives départementales de la Drôme, 2 E 13215</ref>. Ce pont est avéré ensuite, sans doute d'abord en bois puis en pierre<ref name=":27" />. Les actes de 1429 mentionnent aussi une maison située "au pied du château" (''in pede castri'') et le village est entouré de murailles. L'actuelle Grande rue est désignée "rue droite"<ref name=":20" />.
 
Le 1er octobre 1497, le pape inféode Les Pilles à la famille Gandellin<ref name=":9">{{Ouvrage|auteur1=Société d'archéologie et de statistique de la Drôme|titre=Bulletin de la Société départementale d'archéologie et de statistique de la Drôme, tome 30|passage=233-238 - dernier ajout en fin de pagination|lieu=Valence|éditeur=au siège de la Société|date=1896|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54322997/f466.item.r=Les%20Pilles|consulté le=19 juillet 2022}}.</ref>. Le noble Claude Gandellin, seigneur ''infoedum'' des Pilles avec {{citation|droit de fournage, passages péages, moulin à blé et à olives}} est également coseigneur de [[Valouse]], d’[[Eyroles]] et d’[[Aubres]]<ref>Archives départementales de Vaucluse, Hommages apostoliques, B 8 (2Mi10)</ref> pour le compte du pape{{sfn|Tallah|2013|p=63}}. Son fils Pierre le remplace le 1er février 1506, puis Anthoine le 11 novembre 1559, Esprit le 13 décembre 1588 et Alexandre le 12 août 1593<ref>Archives départementales de Vaucluse, Hommages apostoliques, B 10 (2Mi107), f°29v, f°631</ref>.
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==== Durant les Guerres de Religion ====
[[Fichier:Les Pilles rive gauche MD.jpg|vignette|Façade du village rive gauche avec le rocher de l'Aiguille.]]
Durant les [[Guerres de Religion (France)|Guerres de Religion]] (1562-1598), {{citation|chaque village, chaque château se met en défense}}{{sfn|Dubled|1981|p=92}}. En 1563, un régiment protestant se présente avec deux canons devant Les Pilles qui se rend aussitôt mais, selon Jean-François Boudin (Père Justin), tous les habitants sont massacrés<ref name=":5">{{Ouvrage|auteur1=Jean François Boudin (Père Justin)|titre=Histoire des guerres excitées dans le Comté Venaissin et dans les environs par les Calvinistes du {{s-|XVI}}|passage=180, 368, 402.|lieu=Carpentras|éditeur=Imprimerie de L. Devillario|date=1859|pages totales=444}}.</ref>. Cet événement n'est pas mentionné dans les histoires du Dauphiné car Les Pilles, [[Aubres]], [[Valouse]] et [[Eyroles]] sont des enclaves appartenant aux États du Pape<ref name=":10">{{Article|titre=Société d'archéologie et de statistique de la Drôme|périodique=Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique de la Drôme|date=1895|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61020551?rk=21459;2|accès url=libre|pages=230-232 (deuxième pagination, à la fin du document)}}.</ref>. Le pasteur [[Eugène Arnaud]] relate cependant la prise à cette date de la garnison catholique des Pilles par le seigneur de [[Montbrun-les-Bains|Montbrun]]{{sfn|Haussy-Troubat|2017|p=30}}. Henri Dubled indique que [[Fabrice Serbelloni]], commandant général des troupes pontificales, demande du secours à Honoré de Savoie, comte de Sommerive, gouverneur du Dauphiné en lieu et place du [[Comté de Tende|comte de Tende]] passé à la [[Réforme protestante|Réforme]], pourvu d'une petite armée, et qu'ils reprennent [[Caderousse]], [[Châteauneuf-du-Pape]] et Les Pilles qu'ils incendient{{sfn|Dubled|1981|p=92-93}}.
 
En 1576, pendant les négociations d’une trêve, les protestants refusent d’évacuer Les Pilles. Ils y consentent finalement moyennant {{nombre|1600|livres}}<ref>Selon Henri Dubled, {{citation|Brantes et Pilles sont rendues aux catholiques pour 9 000 livres}} (p. 96)</ref> et la promesse de n’être point inquiétés au sujet de la religion pendant trois mois. Le Père Justin accuse les réformés de [[Ménerbes]], [[Brantes]] et Les Pilles d'infractions au traité conclu : {{citation|on trouvait fréquemment dans leurs quartiers des cadavres de catholiques pendus aux arbres ou étendus dans les champs}}. Une nouvelle trêve comprend unune nouvelle fois Brantes et Les Pilles. {{citation|Sainte-Croix et Guitard qui y commandaient en sortent au prix de {{unité|3000|écus}}. Sainte-Croix donne son fils en échange pour sûreté de sa parole}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=A. Lacroix|titre=Histoire de l’arrondissement de Nyons, tome II|passage=230|lire en ligne=https://books.google.fr/books/about/Histoire_des_protestants_du_Dauphin%25C3%25A9_au.html?id=XC9MAAAAMAAJ&redir_esc=y}}</ref>.
 
En 1577, Colombaud de [[Puyméras]], à la tête de 700 protestants s’empare à nouveau de la place des Pilles qu’on avait négligé de démanteler. Le général du pape, Mattheucci di Sparoso, et le recteur du Comtat, [[Dominique Grimaldi]], s’avancent pour la reprendre ; à leur approche, les soldats se retirent dans le château et s’y défendent vigoureusement. Ils allaient y être forcés lorsqu’une trompette, croyant apercevoir sur la montagne un secours qui venait aux assiégés, sonna la retraite et fit lever le siège<ref name=":10" />. Après la capitulation de [[Ménerbes]] et la ''Paix de Nîmes'' du 6 novembre 1578 par laquelle le Roi de Navarre [[Henri III (roi de France)|Henri III]] accorde l'amnistie et rend Les Pilles au pape, Colombaud sort des Pilles avec {{nombre|2000|livres}} de gratification pour l'indemniser de ses frais<ref name=":10" />. Après son départ, pour éviter tout nouveau retournement et conformément à l'accord signé, le village est démantelé et son château ruiné<ref name=":5" />.
 
Durant la huitième et dernière [[Guerres de Religion (France)|guerre de religion]], Les [[Huguenot|Huguenots]] occupent à nouveau Les Pilles, [[Valouse]] et [[Eyroles]] en 1587{{sfn|Dubled|1981|p=97}}.
 
Le 26 décembre 1591, Jean-Louis de Caritat, seigneur de Condorcet, reçoit l'hommage d'Espérit Vingtain des Pilles qui va gérer le four et le moulin de Condorcet{{sfn|Haussy-Troubat|2017|p=123}}
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Marc de Fortia, coseigneur de [[Caderousse]], devient [[Viguerie|viguier]] d'Avignon, et est pourvu par le pape de la charge de président de la [[chambre apostolique]]. Il s'établit pour cela à [[Carpentras]].
 
Le 24 septembre 1593, son fils Paul {{Ier}} (1559-1621) prête serment et rend hommage pour la seigneurie des Pilles devant Achille Gimmache, prothonotaire du recteur du Comtat Venaissin en vertu d’une procuration pour noble demoiselle Catherine de Perdrix, veuve de noble Esprit Gandellin, et Alexandre de Gandellin, leur fils<ref>Archives départementales de Vaucluse, Hommages apostoliques, B 10 (2Mi107), f°634.</ref>. Il acquièreacquiert en outre la Baronnie de Beaumes en tant que {{citation|sieur des Piles}} et demande au cardinal Comty d'intervenir pour son investiture auprès de l'évêque d'Orange, recteur du Comtat Venaissin à Carpentras. Il épouse le 17 février 1599 Jeanne de Tholon de Sainte-Jalle dont il aura sept enfants{{sfn|Jean Coulomb|2021|p=251}}. Paul de Fortia est premier colonel de [[cavalerie légère]] en 1591, premier consul d’[[Aix-en-Provence|Aix]] et procureur général de la province en 1593, gentilhomme ordinaire de la [[Maison du roi|chambre du Roi]] en 1595, gouverneur de [[Berre-l'Étang|Berre]] en 1596, capitaine de la galère La ''Pille'' et gouverneur du [[Château d'If]] en 1598, chargé de fortifier les îles voisines. Il fait ainsi construire le fort de [[Ratonneau]]{{sfn|Jean Coulomb|2021|p=252}}. {{souverain2|Henri IV (roi de France)}} dit de lui : « Monsieur de Piles m’a bien servi ; je connais son ardeur et sa fidélité et je voudrais avoir en mon royaume plusieurs semblables à lui »<ref name=":9" />. Il le fait conseiller d’État d'épée et chevalier de l'[[Ordre du Saint-Esprit]] en 1608. Pour préparer la visite du roi, Paul de Fortia fait construire un château sur la rive gauche de l'[[Auzon (rivière de Vaucluse)|Auzon]], le château de Forville (''deforo'' = hors la ville) mais l'assassinat du roi le prive de cette visite<ref>Louis-Alphonse de Fortia le vendra en 1711. Il sera démantelé par la marquise de [[Sainte-Jalle]] et un incendie le détruit en 1765.</ref>. Il meurt le 26 octobre 1621 et est enseveli dans l'église du château d'If tandis que son coeurcœur est déposé dans l'église collégiale de [[Beaumes-de-Venise]]{{sfn|Jean Coulomb|2021|p=252}}.
 
Fils de Paul {{Ier}}, Pierre-Paul II de Fortia, né en 1600, baron de Beaumes et seigneur de Piles, de Forville et de Coste Chaude, est élevé auprès de [[Louis XIII]], avec le titre d'enfant d'honneur du dauphin, et pourvu à {{nobr|11 ans}} d’une compagnie franche au château d’If et de la survivance de tous les gouvernements de son père. Il se distingue en 1621 au siège de [[Montauban]] à la tête d'un régiment d'infanterie portant le nom de "Piles"{{sfn|Jean Coulomb|2021|p=47}} mais y sera enterré vivant par l'explosion d'une mine. Il est sauvé in extremis à la suite de l'ordre donné par le roi de le retrouver{{sfn|Jean Coulomb|2021|p=54}}. Il participe à la tête de son régiment aux guerres du Languedoc de 1621 à 1629. Il se marie le 15 juin 1627 à Marguerite de Covet de Marignane, fille de Jean-Baptiste de Covet, baron de Trets et de [[Marignane]], conseiller et garde des sceaux du Parlement, dont il aura huit enfants. Lors de la fête donnée au château de Cadenet, assisté de Gaspard de Covet, baron de Bormes, son beau-frère, il tue le 13 juillet 1627 en combat singulier [[Marc-Antoine de Malherbe]] qui ne cessait de le provoquer<ref>AD13 11 E 79</ref>. Celui-ci se référait à des rumeurs [[Antisémitisme|antisémites]] alors que la famille Fortia, dont l'origine catalane nourrissait la calomnie, ne comptait aucun [[Juifs|Juif]] parmi ses aïeux. L'[[antijudaïsme]] s'exerçait sur la nouvelle [[aristocratie]] provençale, qualifiée de sang jaune, par la vieille [[noblesse d'épée]]<ref>Armand Lunel, ''Juifs du Languedoc, de la Provence et des États français du Pape'', Paris, Albin Michel, 1979.</ref>.
 
Fils de Paul {{Ier}}Choqué, Pierre-Paulson II de Fortiapère, le enpoète 1600, baron[[François de Beaumes et seigneur de Piles, de Forville et de Coste Chaude, est élevé auprès de [[Louis XIIIMalherbe]], avec le titre d'enfant d'honneur du dauphin, et pourvuécrit à {{nobr|11ce ans}}propos d’unedans compagnieun franchesonnet au: château« d’IfLe etvœu de la survivancevengeance deest tousun lesvœu gouvernements de son pèrelégitime. IlFais se distingue en 1621 au siègeque de [[Montauban]]ton àappui laje têtesois d'unfortifié régiment d'infanterie portant le nom de»<ref name="Piles:9"{{sfn|Jean Coulomb|2021|p=47}}/>. maisCe yne sera enterrépas vivantle parcas l'explosioncar d'unePierre-Paul mine. Il est sauvé in extremis à la suiteII de l'ordreFortia donnédevient parcolonel ledu roirégiment de leson retrouver{{sfn|Jean Coulomb|2021|p=54}}nom. Il participe à la tête de son régiment aux guerres du Languedoc de 1621 à 1629, se marie le 15 juin 1627 à Marguerite de Covet de Marignane dont il aura huit enfants, et fait le siège de [[La Rochelle]] en 1627-1628. En 1635, il remporte la bataille navale des îles d'If. Il tue en combat singulier le fils du poète [[François de Malherbe]], qui écrit à ce propos dans un sonnet : « Le vœu de la vengeance est un vœu légitime. Fais que de ton appui je sois fortifié »<ref name=":9" />. Ce ne sera pas le cas car il devient colonel du régiment de son nom,et est nommé par [[Louis XIV]] maréchal des camps et armées en 1649. etIl est nommé commandant à Marseille en 1658. Il meurt le 13 juin 1682 et est inhumé au château d’If{{sfn|Jean Coulomb|2021|p=256}}.
 
Fils de Pierre-Paul II, Alexandre est abbé de Piles, prieur de [[Saint-May]] et de [[Rémuzat]]{{sfn|Jean Coulomb|2021|p=254}}. De même, l'aîné des fils de Pierre-Paul II, Charles-Bernard, né en 1632, seigneur de Piles, s'occupe de ses terres dans son marquisat de [[Sainte-Jalle]]{{sfn|Jean Coulomb|2021|p=209}}.
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Dernier fils de Pierre-Paul II, [[Alphonse de Fortia de Forville|Alphonse]] est marquis de Forville et de Piles. Il obtient les charges de gouverneur et viguier à la mort de son père en 1682. Il est nommé chef d'escadre des galères de France en 1695. Il meurt en 1710 sans postérité{{sfn|Jean Coulomb|2021|p=254}}.
 
Louis-Alphonse (1676-1729), fils de Paul III, baron de Beaumes et seigneur de Piles, est gouverneur de Marseille en 1707, et devient chevalier de Saint-Louis et marquis de Piles. Son frère [[Toussaint de Fortia]] (1678-1760), dit le « chevalier de Piles », termine sa carrière [[chef d'escadre]] des armées navales du Roi, commandeur de l'[[ordre royal et militaire de Saint-Louis]] et commandant de la Marine à Marseille<ref>{{Lien web |titre=Généalogie de la famille FORTIA - CALAMEO Downloader |url=http://calameo.download/001513011a8ec2675cdd8 |site=calameo.download |consulté le=2024-04-09}}.</ref>.
 
Petit-fils de Paul III et fils de Louis-Alphonse, Toussaint-Alphonse (1714-1801), est le dernier des Fortia de la branche des barons de Beaumes et marquis de Piles à porter des titres de noblesse avant la Révolution. Il est lui aussi gouverneur-viguier de Marseille et reçoit la [[Croix de Malte (symbole)|croix de Malte]]. En 1775, le pape [[Pie VI]] érige en [[duché]] la baronnie de Beaumes. Il quitte dès le lors de titre de marquis de Piles pour prendre celui de duc de Fortia{{sfn|Jean Coulomb|2021|p=249}}.
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C'est au milieu du {{s|XVIII}} que s'établit la [[sériciculture]] dont l'exportation de cocons constituera comme dans tout le canton une activité importante{{sfn|Toesca|1985|p=49}}. Les baux de [[Fermage (droit français)|fermage]] comportent donc les vers à soie comme celui que Jean-François Ravoux des Pilles signe le 9 janvier 1797 avec Jean-François Sibourg pour des terres de Condorcet, devant le notaire "public" Maître Gilbert des Pilles qui a pris le relais de Joseph-Jean-Baptiste Long, juge de paix à Condorcet{{sfn|Haussy-Troubat|2017|p=220}}.
 
Dans le Comtat, en dehors de la [[Taille (impôt)|taille]], aucun impôt direct ou indirect n’est perçu au profit du souverain, contrairement aux lourdes taxes du royaume de France. AÀ ne pas confondre avec les taxes perçues par le seigneur. Aux Pilles, les cabarets sont ainsi imposés, à l'année ou bien lors de la Foire<ref>Archives départementales de Vaucluse, 3E71/4, 25/11/1669, fol. 281v</ref>.
 
Dans les premières décennies du {{s|XVIII}}, la [[contrebande]] du tabac atteint de telles proportions qu'en 1734, par accord avec le Pape, la culture du tabac est totalement interdite dans les terres du Saint-Siège. Mais pour le sel, les négociations, mesures et menaces se poursuivent pendant tout le siècle. Le sel y est débité à un prix trois fois inférieur à celui que les fermiers du roi pratiquent en France grâce à leur monopole et aucune solution n'est trouvée pour juguler une petite contrebande qui aide ou fait vivre beaucoup de monde, notamment aux Pilles{{sfn|Chevalier des Espérelles|2023|p=7}}. Seule l'annexion du Comtat à la Révolution réglera le problème<ref>{{Article|auteur1=René Moulinas|titre=Avignon, le Comtat Venaissin et la contrebande du sel au XVIIIe siècle|périodique=Études héraultaises|numéro=1983-4|date=1983|lire en ligne=https://www.etudesheraultaises.fr/publi/avignon-le-comtat-venaissin-et-la-contrebande-du-sel-au-xviiie-siecle/|format=pdf}}</ref>.
 
Les délibérations du {{s-|XVIII}} citent souvent les dommages causés à l'église par la proximité du canal du moulin à blé banal<ref name=":20" />, au point de créer un conflit avec la hiérarchie écclésiastiqueecclésiastique{{sfn|Chevalier des Espérelles|2023}}. Le 16 septembre 1729, l'évêque de Sisteron, lors de sa visite pastorale, émet une sentence à l'intention des consuls des Pilles exigeant que le moulin qui jouxte l'église soit déplacé dans un délai de six mois en raison du bruit qu'il provoque durant les offices. L’archiprêtre et officiel du Valben constatant en octobre 1731 que rien n'a été fait, il interdit à Jean-Pierre Bonnefoy, prieur et curé des Pilles, d'y célébrer la messe tant que la sentence n'est pas exécutée. La communauté décide alors de déléguer un messager auprès de la Comtesse Dusse à Carpentras pour qu'elle envoie un prieur de [[Beaumes-de-Venise|Beaumes]] pour résoudre le problème<ref>Fonds anciens de la commune, enregistrement du 21 octobre 1731</ref>.La communauté doit en outre intervenir pour réaménager les chemins qui sont régulièrement emportés par les inondations. L'entretien du pont est un souci constant<ref name=":20" />.
 
Le 5 octobre 1743, la seigneurie est vendue pour {{unité|13000|livres}} aux Andrée de Rainoard, coseigneurs de [[Venasque]] et [[Saint-Didier (Vaucluse)|Saint-Didier]], habitant à [[Carpentras]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Société d'archéologie, d'histoire et de géographie de la Drôme|titre=Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique de la Drôme|passage=82|lieu=Valence|date=1871|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5432210g?rk=21459;2|consulté le=22 juillet 2022}}.</ref>{{,}}<ref name="ref_auto_1">Me Elzéar Clavel Labaume AD84 3E 64378</ref>.
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Au {{s-|XVIII}}, les nobles, perpétuellement à court d'argent, vendent peu à peu, par morceaux, fiefs et droits seigneuriaux, à des familles bourgeoises enrichies. Jacques Tardieu achète en juin 1736 à Fortia des Pilles le hameau de Saint-Aubanet (actuellement à [[Montaulieu]]) et en juillet celui du Colombier (actuellement à [[Condorcet (Drôme)|Condorcet]])<ref>Me Clavel Labaume</ref>, tandis que le 8 mai 1742, Jacques et Laurent Tardieu, père et fils, achètent à Toussaint-Alphonse de Fortia des Pilles {{citation|les moulins a bled et gros grains banaux avec les meules, engins, le droit de mouture, le four banal à cuire le pain, le moulin à huile banal}} pour {{unité|10500|livres}}<ref name="ref_auto_1" />.
 
Certains membres de la famille s'affirment socialement. Laurent Jacques Louis Tardieu de Toulonne, né le 6 juillet 1771 aux Pilles et mort à Nyons le 22 janvier 1821, est nommé officier au régiment de [[Chartres]]. Jean Tardieu de Saint-Aubanet naît au château du Colombier des Pilles, et sera seigneur de Saint-Aubanet. Il épouse Catherine-Thérèse Brotin le 29 avril 1734 à Dieulefit, la fille du notaire Jean-Louis Brotin<ref>AD26 5MI35 </ref>. Dans leurs neufs enfants, nés aux Pilles, on trouve notamment Jean François Laurent Tardieu de Saint-Aubanet, né le 22 mai 1743 et décédé le 12 mars 1805 aux Pilles, qui est avocat à Valréas.
 
Son fils Jean Gabriel Alexandre Tardieu de Saint-Aubanet, né le 22 mars 1781, sert sous le [[Premier Empire]] et la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]]<ref>{{Article|titre=Les Tardieu du Colombier, châtelains des Pilles|périodique=Bulletin Les Pilles, Histoire et Patrimoine {{n°|3}}, 1789-1792 - Les Pilles fait sa Révolution|date=2019|pages=6-8}}</ref>. Il est dès l'âge de 23 ans [[Vélite (Premier Empire)|vélite]] des [[Liste des unités de la Garde impériale au Premier Empire|grenadiers à pied de la garde impériale]]. Il prend part à la grande bataille d'[[Bataille d'Austerlitz|Austerlitz]] en 1805, et reçoit la Légion d'honneur après [[Bataille de Friedland|Friedland]] (1807). Il devient lieutenant en premier au régiment des grenadiers à pied de la vieille garde durant la [[Expédition d'Espagne|campagne d’Espagne]]. En 1814, il participe à la [[campagne de Russie]] (1812), puis est blessé au [[Bataille de Paris (1814)|siège de Paris]] (1814). Il reçoit le titre de baron de [[Louis XVIII]] et a pour mission lors de la [[Trois Glorieuses|Révolution de juillet 1830]] de protéger [[Charles X]] détrôné à son embarquement à [[Cherbourg-Octeville|Cherbourg]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Camille Bréchet|titre=Guide du Nyonsais|éditeur=Lacour (Editions)|date=1916|pages totales=140|isbn=978-2-7504-4164-7}}.</ref>. [[Colonel]] puis [[maréchal de camp]], il est nommé [[général de brigade]] à la suite de ses hauts faits au [[Siège de la citadelle d'Anvers (1832)|siège d'Anvers de 1832]]<ref>Aimé Buix, ''Bulletin de l'association Les amis du Buis et des Baronnies {{n°|25}}'', {{1er}} et {{2e}} trimestre 1977, {{p.|34}}.</ref>. Il meurt à [[Amiens]] en 1864. Il avait épousé Julie Parenty (de [[Calais]]), dont il eut [[Charles Tardieu de Saint Aubanet]] (1827-1902) qui démissionne comme [[lieutenant de vaisseau]] en 1858 et sera un agent de renseignements français mêlé à diverses affaires délicates.
vieille garde durant la [[Expédition d'Espagne|campagne d’Espagne]]. En 1814, il participe à la [[campagne de Russie]] (1812), puis est blessé au [[Bataille de Paris (1814)|siège de Paris]] (1814). Il reçoit le titre de baron de [[Louis XVIII]] et a pour mission lors de la [[Trois Glorieuses|Révolution de juillet 1830]] de protéger [[Charles X]] détrôné à son embarquement à [[Cherbourg-Octeville|Cherbourg]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Camille Bréchet|titre=Guide du Nyonsais|éditeur=Lacour (Editions)|date=1916|pages totales=140|isbn=978-2-7504-4164-7}}.</ref>. [[Colonel]] puis [[maréchal de camp]], il est nommé [[général de brigade]] à la suite de ses hauts faits au [[Siège de la citadelle d'Anvers (1832)|siège d'Anvers de 1832]]<ref>Aimé Buix, ''Bulletin de l'association Les amis du Buis et des Baronnies {{n°|25}}'', {{1er}} et {{2e}} trimestre 1977, {{p.|34}}.</ref>. Il meurt à [[Amiens]] en 1864. Il avait épousé Julie Parenty (de [[Calais]]), dont il eut [[Charles Tardieu de Saint Aubanet]] (1827-1902) qui démissionne comme [[lieutenant de vaisseau]] en 1858 et sera un agent de renseignements français mêlé à diverses affaires délicates.
 
Les Tardieu restés sur place détiennent le pouvoir local. Si le [[seigneur]] revendique son droit de "haute et basse justice", les affaires courantes sont gérées par les consuls de la communauté, supervisés par le [[Viguier (profession)|viguier]] ou le [[Châtelain (titre)|châtelain]] qui est un office [[Vénalité des offices|vénal]], secondé par un lieutenant. Ces deux derniers représentent le seigneur{{sfn|Haussy-Troubat|2017|p=99}}. Les Caritat de Condorcet nomment Tardieu comme procureur pour l'exercice de la justice dont ils sont toujours détenteurs en tant que seigneurs.
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En 1807, la paroisse des Pilles a le titre de succursale avec [[Aubres]] et [[Châteauneuf-de-Bordette]] comme annexes<ref name=":2" />.
 
La nouvelle [[Constitution du 22 frimaire an VIII]] (13 Décembre 1799), après le [[Coup d'État du 18 Brumaire|Coup d'EtatÉtat]] de [[Napoléon Ier|Bonaparte]], remplace le district par l'arrondissement. Créé en 1800, regroupant 18 communes sur une superficie de {{unit|31757|hectares}}, le [[Canton de Nyons]] fait partie de l'arrondissement administratif de Nyons et de la [[circonscription électorale]] de Montélimar-Nyons{{sfn|Toesca|1985|p=20}}. Selon Jacques Toesca, le [[Premier Empire]] ne fut pas populaire dans le Nyonsais et, à la chute de l'empereur, ce fut {{citation|une explosion de joie dans toutes les Baronnies : la cocarde blanche reparut aussitôt}}{{sfn|Toesca|1985|p=107}}. Mais les soubresauts politiques du {{s|XIX}} n'eurent que peu d'écho localement, même si une opinion libérale ou républicaine se développait. Un rapport de police de 1870 indique ainsi qu'il y a quelques Républicains aux Pilles{{sfn|Toesca|1985|p=113}}. L'arrondissement de Nyons reste cependant selon [[François Goguel]] {{citation|un petit îlot curieusement demeuré catholique et conservateur dans cette région méridionale conquise par le radicalisme}}<ref>''Nouvelles études de sociologie électorale', Presses de Sciences Po, [[Armand Colin]], 1954.</ref>.
 
En octobre 1871 cependant, une majorité républicaine s'affirme lors de l'élection du Conseil général, ainsi que pour les élections législatives de 1876, faisant du Nyonsais un {{citation|canton républicain}}. Mais Les Pilles vote radical à l'élection cantonale de 1898, puis à la législative de 1902{{sfn|Toesca|1985|p=115-117, 127}}.
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La destruction du clocher et de ses [[pied-droit]]s massifs enlève au mur du midi ses plus puissants contreforts pour équilibrer la poussée de la voûte de l'église, laquelle n'est plus utilisable. Le curé et l'évêché ainsi que la commune font là encore appel à l'État et l'église [[Marcellin (pape)|Saint-Marcellin]] est construite selon le devis de 1859 d'un montant de {{unité|22525|francs}} auxquels il faut ajouter {{unité|10000|francs}} pour l'acquisition des maisons pour son emplacement<ref>Archives municipales.</ref>. La nouvelle église est achevée en 1879. Le toit de son clocher s'envole lors d'une tempête en 1925<ref name=":20" />.
 
La Société plâtrière du midi (1838-1851), dirigée par Paul Laboissière, exploite notamment plusieurs sites d’extraction de [[gypse]] sur [[Condorcet (Drôme)|Condorcet]]. Il choisit d’implanter les moulins et l’entrepôt à l’est du village des Pilles, le long de la route impériale, mais à 300 mètres des fours. Les deux sites sont reliés par le canal destiné à l’alimentation du moulin à blé des Pilles. De part et d’autre des deux rives du canal sont installés deux rails qui permettent à des wagonnets remplis de gypse cuit, de rejoindre, en pente douce, les moulins et l’entrepôt (actuellement visible en sortie Est du village). Paul Laboissière acquiert en 1840 une vaste maison dans la Grande rue du village des Pilles pour loger les ouvriers, mais il emploie surtout des journaliers : les tableaux de recensement de la commune des Pilles ne mentionnent ainsi que deux « mineurs » en 1851, Étienne Damps et Constant Arnaud. La plupart du [[plâtre]] produit est destiné à l’agriculture, mais l’entreprise est moins profitable qu’il ne l’espérait au départ. La dissolution de la société est prononcée le 5 septembre 1848 et sera définitive en 1851<ref>{{Lien web |auteur=Alexandre Vernin |titre=La Société plâtrière du midi (1838-1851). Aux prémices de la production industrielle du plâtre dans le Sud de la France |url=https://journals.openedition.org/pds/15923 |format=pdf |site=Open Edition Journals |date=2024 |consulté le=10 juin 2024}}.</ref>.
Grâce au gisement de gypse de [[Condorcet (Drôme)|Condorcet]], Les Pilles dispose d'un four à plâtre. Les vergers dominent dans l'activité agricole : pruniers, poiriers, abricotiers, cerisiers. On vend des prunes et des amandes que l'on fait sécher. Jusqu'à la fin du {{s|XIX}}, les seuls engrais employés sont le fumier animal et les [[Grignon d'olive|grignons]]. L'éducation des [[Bombyx du mûrier|vers à soie]] se développe, permettant la vente de [[Cocon|cocons]]. Les Pilles comporte un [[moulinage]]. Les oliviers permettent la commercialisation d'huile. La vente des agneaux apporte un complément. La Foire des Pilles du 11 novembre permet d'acheter les dindes, dindons et autres volatiles prévus pour les fêtes de Noël. Alors que l'effort de guerre interdit tout investissement durant le [[Premier Empire]], l'achèvement de la [[Route nationale 94 (France)|route nationale n°94]] en 1837 désenclave la commune{{sfn|Toesca|1985|p=52-54, 60, 71}}.
 
Grâce au gisement de gypse de [[Condorcet (Drôme)|Condorcet]], Les Pilles dispose d'un four à plâtre. Les vergers dominent dans l'activité agricole : pruniers, poiriers, abricotiers, cerisiers. On vend des prunes et des amandes que l'on fait sécher. Jusqu'à la fin du {{s|XIX}}, les seuls engrais employés sont le fumier animal et les [[Grignon d'olive|grignons]]. L'éducation des [[Bombyx du mûrier|vers à soie]] se développe, permettant la vente de [[Cocon|cocons]]. Les Pilles comporte un [[moulinage]]. Les oliviers permettent la commercialisation d'huile. La vente des agneaux apporte un complément. La Foire des Pilles du 11 novembre permet d'acheter les dindes, dindons et autres volatiles prévus pour les fêtes de Noël. Alors que l'effort de guerre interdit tout investissement durant le [[Premier Empire]], l'achèvement de la [[Route nationale 94 (France)|route nationale n°94]] en 1837 désenclave la commune{{sfn|Toesca|1985|p=52-54, 60, 71}}.
 
===== Conflits de territoire =====
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En mai 1861, les 18 habitants chefs de famille vivant au "faubourg" rédigent une pétition unanimes, insistant sur l'éloignement d'Aubres pour les actes d'état civil et pour les inhumations{{sfn|Tallah|2013|p=302-306}}. La délibération municipale des Pilles du 8 décembre 1861 reprend tous ces arguments et y ajoute le fait que l'autorité locale de police n'a pas le pouvoir de surveiller cette partie du village, notamment les cabarets et cafés qui s'y sont installés. Le conseil municipal d'Aubres conteste tous les motifs et l'affaire reste en instance jusqu'à 1864 où le préfet décide le rattachement, notamment en raison du maintien de l'ordre public, en situant la limite à {{nobr|900 mètres}} des maisons du faubourg et non la frontière revendiquée par Les Pilles qui aurait fait perdre {{nobr|90 hectares}} sur les meilleurs terrains<ref>Archives départementales de la Drôme, 1M/4M4.</ref>.
 
Les Pilles ne gagne pas seulement du territoire à l'Ouest. En 1864, le maire de [[Condorcet (Drôme)|Condorcet]] regrette dans des délibérations et courriers que lors de l'élaboration des cadastres en 1824, Les Pilles auraient récupéré sans son accord la portion de territoire de Condorcet où se déroule la Foire des Pilles. Il est vrai que {{citation|en raison de ses contraintes spatiales fortes, les habitants des Pilles ne purent développer leur village qu'en modifiant et densifiant leur espace}}. Au cours du {{s|XIX}}, le quartier de "la Côte", au-dessus de l’Église, disparaît cependant progressivement en raison de son caractère très pentu. Il passe d'une centaine d'habitants en 1851 à 14 en 1911<ref name=":20" />.
 
 
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[[Fichier:Les Pilles 1944-06-13.jpg|vignette|Le pont des Pilles après le 13 juin 1944.]]
 
En 1944, c'est l'abbé Guix des Pilles qui assure la liaison entre le maquis de Saint-Pons (Condorcet) partiellement replié sur Aubres avec celui de [[Châteauneuf-de-Bordette]]. Un mur antichar en béton est réalisé par le maquis à la sortie des Pilles, mais peu efficace{{sfn|Tallah|2013|p=356-358}} : il est en béton et {{citation|le premier char qui est passé l’a cassé}}. Les maquisards montent tous les soirs passer la nuit sur la montagne d'Autuche. Leur PC est à la poste des Pilles et la remise de Jeannot Gondouin, quileur sert de réfectoire<ref>Témoignage de Jeannot Gondouin à Linda Tallah.</ref>. Celui-ci tient la principale épicerie aux Pilles, et continue à assurer avec son père Fleury les tournées avoisinantes en camion, le paiement se faisant avec les cartes de rationnement{{sfn|Tallah|2013|p=370}}.
 
Le pont roman, de belle facture, est supposé remplacer un pont en bois et dater du {{s-|XV}} comme celui de Nyons auquel il ressemble beaucoup (inauguré par l'évêque de [[Vaison-la-Romaine]] en 1409) mais une étude récente de Robert Gleize sur sa forme le rattache à l'époque moderne plutôt qu'à l'époque médiévale. Sa technique ingénieuse (rotation de l'[[Ellipse (mathématiques)|ellipse]] autour de son centre pour compenser la dissymétrie entre l'[[Intrados (architecture)|intrados]] et l'[[Extrados (architecture)|extrados]]) est en effet différente de celui de Nyons<ref name=":12">{{Article|auteur1=Marylène Delmarre et Alexandre Vernin|titre=Les Pilles|périodique=Terre d'Eygues {{n°|69}}|date=1er semestre 2022|pages=14-17}}.</ref>. Il est détruit le 13 juin 1944<ref>{{Lien web |titre=Les Pilles / Destruction du pont roman |url=https://www.memoire-drome.com/recherche-detail.html?q=%2Bcommune%3A%22Les%20Pilles%22&p=4&i=2&id=126136 |site=Mémoire de la Drôme |consulté le=17 janvier 2023}}.</ref> par une charge d'explosif de la [[Résistance intérieure française|Résistance]] nyonsaise, officiellement pour gêner la progression d'une éventuelle colonne ennemie. Il s'agit d'éviter de nouveaux fusillés après ceux de [[Valréas]] ({{nobr|53 morts}}) et de [[Taulignan]] ({{nobr|30 morts}}) le 12 juin et parce que les unités [[Francs-tireurs et partisans|FTP]] se seraient repliées aux Pilles<ref>{{Ouvrage|auteur1=Lucien-Edouard Dufour|titre=Drôme, terre de liberté, - tu t'appelleras Paris|éditeur=Ed. Peuple libre / Notre temps|date=1996|pages totales=262|isbn=978-2-907-65512-5}}.</ref>. Tenue au courant, la mairie prévient les habitants pour qu'ils laissent leurs fenêtres ouvertes et qu'elles ne soient pas soufflées. Navrés, ils se massent pour voir l'événement sans en comprendre l'objectif<ref>{{Article|titre=Août 44, l'été de tous les dangers - Jeannot Gondouin témoigne|périodique=La Tribune {{n°|34}}, édition C26|date=23 août 2007|pages=50}}</ref>, car, vu son étroitesse renforcée par des bornes protégeant le parapet, on imagine mal un véhicule militaire pouvoir le franchir<ref name=":12" />{{,}}<ref name=":18" />. Il est de même inadapté aux attelages agricoles qui gagnent en largeur, ce qui peut constituer une raison de sa destruction. Certaines familles s'étaient mises à l'abri pour quelques jours<ref>Témoignage de Mme Long-Pascal et de Mme Jacqueline Frechet</ref>. Les habitants financent et confectionnent alors une passerelle en bois, d'abord pour piétons puis horizontale, en attendant la construction du pont actuel qui est inauguré en 1949<ref>{{Article|auteur1=Marylène Delmarre|titre=Le pont des Pilles|périodique=Gazette des Pilles {{n°|1}}|date=octobre 2014|lire en ligne=http://lespilles.fr/wp-content/uploads/2013/11/gazette_n1_v0_2.pdf|format=pdf|pages=7}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Marylène Delmarre |titre=Le Pont |url=http://lespilles.fr/lespillesautrefois/?page_id=57 |site=lespilles.fr |consulté le=19 juillet 2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=document 94 |titre=Les Pilles / Inauguration du pont |url=https://www.memoire-drome.com/recherche-detail.html?q=%2Bcommune%3A%22Les%20Pilles%22&p=4&i=4&id=125724 |site=Mémoire de la Drôme |consulté le=17 janvier 2023}}.</ref>, tandis qu'il faut attendre 1972 pour la construction du pont de l'Europe et du tunnel des Rieux à [[Nyons]], 1983 pour le pont d'[[Aubres]] et 2006 pour le pont des Baronnies à l'Ouest de Nyons.
 
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L'espace communal ne permettant pas de développer davantage l'agriculture, les Pillois se sont spécialisés dans des activités artisanales s'adressant aussi aux villages avoisinants mais qui vont décliner : drapier, cardeur à laine, cordonnier, tuilier, marbrier, charron, maréchal-ferrant, forgeron, tailleur, menuisier, bourrelier... La proximité du centre urbain de Nyons concurrence peu à peu les commerces et les services : marchand de machines agricoles, marchand d'étoffes, scierie, deux boucheries, trois cafés et trois épiceries boulangeries... A la Foire de la Saint-Martin le 11 novembre on trouve notamment des châtaignes et des sabots. Quand aux épiciers Gondoin, Fleury et son fils Jeannot, ils font les tournées avec leur camionnette jusqu'en 1973, échangeant des denrées contre les tommes de chèvre qu'ils transforment en de réputés [[Picodon|picodons]]{{sfn|Tallah|2013|p=376, 436}}.
 
En 1975, pour résoudre le problème de la circulation lié à l'étroitesse de la Grande Rue du village, un projet de destruction de l'ensemble des maisons riveraines de l'Eygues voit le jour qui déclenche une vive réaction des habitants<ref>{{Article|auteur1=René Ledésert|titre=Les Pilles... Un village qu'on ne peut pas laisser détruire|périodique=Art de Basse-Normandie {{n°|65}}bis|date={{3e}} trimestre 1975}}.</ref>. Plus tard, le projet de tunnel actuel voit le jour mais est vivement critiquée car une partie du village comportant l'école, l'auberge et la mairie reste sur la route et ses dangers. Une solution alternative est étudiée et défendue par l'Association pour le Renouveau pillois ''(L'Estranbord por lou Pialou)'' présidée par Michel Tache (qui sera élu maire de 1989 à 2014). Elle propose d'éviter complètement le village en faisant passer la route en corniche à travers un tunnel plus long. En février 1982, une manifestation<ref>{{Lien web |titre=Les Pilles / Manifestation contre le tunnel |url=https://www.memoire-drome.com/recherche-detail.html?q=%2Bcommune%3A%22Les%20Pilles%22&p=3&i=29&id=126763 |site=Mémoire de la Drôme |consulté le=17 janvier 2023}}.</ref> est organisée conjointement par cette association, l'association des entrepreneurs locaux et l'association DECOR, avec tracteurs et procession jusqu'à Nyons où les délégués rencontrent le sous-préfet pour appuyer cette solution<ref>{{Article|auteur1=Jean-Paul Verdun, mairie de Condorcet ; Paul Greco, maire de Châteauneuf-de-Bordette ; Louis Clément, maire de Curnier ; Roger Estève, maire de Montaulieu|titre=Pour une déviation réelle logique aux Pilles|périodique=La Tribune|date=2 février 1984|pages=6 et 11}}.</ref>. Un sondage auprès des habitants lui donne la faveur ({{nobr|100 personnes}} sur 165) mais le [[Commissaire enquêteur en droit français|commissaire enquêteur]] la juge dangereuse au stade de l'exécution et de l'utilisation, des roches et matériaux pouvant dévaler en contrebas vers les maisons d'habitation<ref>{{Article|auteur1=Pierre Marlois|titre=Rapport du commissaire-enquêteur|périodique=La Tribune|date=16 septembre 1982}}.</ref>. Le « tunnel court » en bout de rue du Portail, moins onéreux, est finalement retenu par le [[Conseil départemental|Conseil général]] et inauguré en 1987, entraînant la destruction de plusieurs maisons<ref>{{Lien web |titre=Les Pilles / Construction tunnel RD 94 |url=https://www.memoire-drome.com/recherche-detail.html?q=%2Bcommune%3A%22Les%20Pilles%22&p=3&i=26&id=126957 |site=Mémoire de la Drôme |consulté le=17 janvier 2023}}.</ref> et de l'épicerie-boulangerie du village<ref>{{Lien web |titre=Les Pilles / Construction du tunnel routier |url=https://www.memoire-drome.com/recherche-detail.html?q=%2Bcommune%3A%22Les%20Pilles%22&p=4&i=3&id=125868 |site=Mémoire de la Drôme |consulté le=17 janvier 2023}}.</ref>, et ne résolvant que partiellement le problème de circulation<ref>{{Article|titre=Traversée du village des Pilles : la « voie » de la contestation|périodique=La Tribune {{n°|47}}, édition C26|date=20 novembre 2003|pages=4}}.</ref>. La seule épicerie du village dont l'association DECOR<ref>{{Lien web |titre=Historique |url=http://www.decor-asso.fr/?menu=historique |site=decor-asso.fr |consulté le=15 août 2022}}.</ref> a fait aussi en 1978 une coopérative d'alimentation saine, ''L'Eclat de riz'', et un lieu proposant de multiples animations, est relogée rue des Déportés à Nyons<ref>{{Article|titre=Notre démolition|périodique=Bulletin de l'Eclat de riz {{n°|2}}|date=novembre 1983|pages=26-27}}.</ref> tandis que la boulangerie biologique artisanale, ''Le Pain d'épi'', qu'elle a également créée est déplacée à côté de la Coopérative agricole à l'Est du territoire communal, à {{nombre|1700|mètres}} du village, et enregistrée à la chambre des métiers en février 1984<ref>{{Article|titre=Le Pain d'Epi|périodique=Bulletin de l'Eclat de riz {{n°|4}}|date=novembre 1984|pages=21-23}}.</ref>. Le village ne retrouve qu'en 2012 une épicerie-station service, en remplacement du garage Clément, mais elle fait faillite en 2024. Ne reste que l'Estanco, magasin de producteurs biologiques locaux, qui fait face à l'épicerie. En 2018, des ralentisseurs et une chicane sont aménagés rue du Portail pour réduire la vitesse des véhicules<ref>{{Article|titre=L'aménagement du quartier du Portail|périodique=La Gazette des Pilles {{n°|8}}|date=décembre 2017|lire en ligne=http://lespilles.fr/wp-content/uploads/2013/11/gazette_8_red.pdf|format=pdf|pages=2}}.</ref>.
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=== Tendances politiques et résultats ===
{{Article connexe|Élections municipales de 2020 dans la Drôme}}
L'étude de [[Thomas Piketty]] et [[Julia Cagé]]<ref>''Une histoire du conflit politique : Élections et inégalités sociales en France (1789-2022)'', [[Éditions du Seuil]], 2023</ref> montre pour Les Pilles<ref>{{Lien web |titre=Une histoire du conflit politique : Les Pilles |url=https://unehistoireduconflitpolitique.fr/portrait.html#primary=26238&primaryCompKey=legpervoteDCD&secondaryCompKey=perrev&secondary=FRANCE |site=unehistoireduconflitpolitique.fr |consulté le=2024-04-17}}.</ref> que depuis 1848 la commune vote nettement plus à gauche et moins à droite que la moyenne nationale, avec un taux de participation largement plus élevé, sachant que le revenu par habitant se détériore face au revenu moyen des Français, que l'âge moyen dépasse depuis 2008 la moyenne nationale, que le nombre de propriétairepropriétaires est légèrement supérieur, de même pour le nombre de diplômés du supérieur, le pourcentage d'ouvriers et employés et le taux de personnes de nationalité étrangère.
 
=== Administration municipale ===
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{{Élu|Début=1989|Fin=2014|Identité=Michel Tache|Parti=[[Divers gauche|DVG]]|Qualité=professeur d'arts plastiques}}
{{Élu|Début=2014|Fin=2020|Identité=André Balandreau|Parti=[[Divers gauche|DVG]]|Qualité=chef d’entreprise}}
{{Élu actuel|Début=2020|Date à jour=10 avril 2023|Identité=Philippe Ledésert<ref>{{Article|langue=fr|titre=Philippe Ledésert prend les rênes de la commune|périodique=Le Dauphiné|date=2020-05-25|lire en ligne=http://lespilles.fr/wp-content/uploads/2020/05/instal-conseil.jpg|consulté le=2023-04-10}}</ref>{{,}}<ref> {{ lien web |auteur1 = Association des maires de la Drôme|titre=Renouvellement électoral|url=http://www.mairesdeladrome.fr/annuaire/|site=mairesdeladrome.fr }}.</ref>|Parti=|Qualité=responsable pédagogique dans une école d'ingénieurs}}
{{ÉluFin}}
 
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=== Enseignement ===
La commune relève de l'[[académie de Grenoble]]. L'école primaire des Pilles a été fusionnée avec celle d'[[Aubres]] dans un nouveau bâtiment situé à Aubres, qui a ouvert en 2011. Elle est collectivement financée et gérée par les deux communes.
 
La [[micro-crèche]] ''A petits pas'' installée dans l'ancienne école des Pilles a été ouverte le 30 novembre 2015<ref>{{Lien web |titre=Catégorie : école Sivos crèche |url=http://lespilles.fr/enfants/creche/ |site=lespilles.fr |consulté le=19 juillet 2022}}.</ref>.
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=== Loisirs ===
Le Club {{3e}} âge le ''Cigalou'' se réunit tous les jeudis dans la salle polyvalente. Ses activités vont de jeux de [[belote]] à des repas festifs et voyages organisés<ref name=":14" />.
 
LIssu d'une initiative citoyenne depuis 2011, l'association des''Les'' ''Pilanthropes'' anime un café associatif géré de façon collective et bénévole : rencontres conviviales avec buffetservice à l'assiette le jeudi soir, expositions, concerts, lectures, projections, conférences, débats ou autres spectacles le samedi soir le plus souvent, ainsi que des ateliers, ou autresanimations culturelles, ludiques et festives ponctuelles. D'abord situé au rez-de-chaussée de l’école des Pilles jusqu'à l'installation de la micro-crèche, le café mène ses activités salle des associations au rez-de-chaussée d'un bâtiment communal en face de la Halle en milieu de village, à la suite de travaux financés par la Mairie et réalisés de 2015 à 2017 par des joursbénévoles<ref name=":14" />{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Café Associatif des Pilanthropes, face à la halle, non loin de l'église |url=https://ensembleici.fr/structure/cafe-associatif-des-pilanthropes-face-a-la-halle-non-loin-de-leglise |site=ensembleici.fr |consulté le=4 août 2022}}.</ref>.
 
L'atelier du ''Chouchalout'', propose des conférences et, des ateliers de développement personnel comme de la [[sophrologie]], des concerts<ref name=":14" />{{,}}<ref>{{Lien web |titre=L'Atelier du Chouchalout |url=https://ensembleici.fr/structure/l-atelier-du-chouchalout |site=ensembleici.fr |consulté le=4 août 2022}}.</ref>.
 
=== Sports ===
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* Façades des maisons bordant l'Eygues, dominées par des rochers ([[Site classé ou inscrit en France|site inscrit]] selon la loi de 1930)<ref name="1992_Michel_de_la_Torre" />.
* Le ''rocher enchaîné'', en face du pont sur la rive droite : des blocs de dizaines de tonnes en surplomb sur les maisons<ref name=":8">{{Article|titre=Les noms des rues et leur histoire|périodique=Gazette des Pilles {{n°|2}}|date=mars 2015|lire en ligne=http://lespilles.fr/wp-content/uploads/2013/11/gazette_n2150dpi.pdf|format=pdf|pages=7}}.</ref>. Trois chaînes sont visibles qui en relient deux, dont les scellements ont été faits au plomb, sans doute comme témoins permettant de s'assurer que les roches restent stables.
* Le ''trou de l'argent faux'', situé non loin de la guérite visible sur la crête du massif de la Lauze sur la rive droite, était investi par des faux monnayeurs à l'abri des regards. Il s'agit d'une grotte avec au moins deux issues, l'une vers [[Condorcet (Drôme)|Condorcet]], l'autre vers le Pont des Pilles. Les fausses pièces qui ont été trouvées<ref>{{Lien web |titre=Pilles/pièces de monnaie |url=https://www.memoire-drome.com/recherche-detail.html?q=%2Bcommune%3A%22Les%20Pilles%22&p=3&i=14&id=130556 |site=Mémoire de la Drôme |consulté le=17 janvier 2023}}.</ref> sont en étain trempé dans un bain d'argent pour faire plus vrai (on les mordait pour les démasquer). Elles semblent avoir été fabriquées sous la [[Monarchiemonarchie de Juillet]]<ref>{{Article|auteur1=Jean Laget|titre=Histoires de fausse monnaie - 19è siècle, un trésor illusoire aux Pilles|périodique=Société d'Etudes Nyonsaises - Terre d'Eygues|numéro=31|pages=40-42|date=1er semestre 2003|lire en ligne=https://terre-eygues.net/wp/wp-content/uploads/2017/06/TE2003_31.pdf}}</ref>. La guérite aurait servi aux soldats pour surprendre les contrebandiers qui essayaient de traverser l'Eygues sans payer les taxes en vigueur<ref name=":8" />. La douane se trouvait dans un bâtiment juste en face de l'église.
* Un vieux mur (''barri'') montant vers la guérite indique la frontière entre le Dauphiné et le Comtat Venaissin<ref name=":16" />.
* Les vestiges d'une grande demeure, dont la fonction historique n'est pas encore établie, sont visibles en face depuis le pont sur la rive gauche, au pied du rocher de l'Aiguille<ref>{{Lien web |titre=Les Pilles/rochers |url=https://www.memoire-drome.com/recherche-detail.html?q=%2Bcommune%3A%22Les%20Pilles%22&p=3&i=15&id=130472 |site=Mémoire de la Drôme |consulté le=17 janvier 2023}}.</ref>, pic surmonté d'un drapeau girouette<ref name=":8" />.
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|commune = Les Pilles
|image = Blason ville fr Les Pilles (Drôme).svg
|blasonnement = D'azur à la tour d'or, (crénelée) ouverte, ajourée et maçonnée de sable, posée sur une montagne de sept coupeaux de sinople, accompagnée en chef à dextre d'un soleil non figuré d'or et à senestre de deux clés passées en sautoir et liées du même<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=26238 Les Pilles (Drôme)|url=https://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=19167|site= [https://armorialdefrance.fr armorialdefrance.fr]|consulté le=2022-07-18}}.</ref>.
|explications = La tour sur montagne est celle des armes de la [[Famille de Fortia#Fortia de Piles|famille de Fortia de Piles]] et les clés sont celles du [[Comtat Venaissin|Venaissin]].
|statut =<hr>Adopté par la municipalité en 2019.