« Logement social » : différence entre les versions
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Un '''logement social''' est un [[logement]] destiné, à la suite d'une initiative publique ou privée, à des personnes qui ont des difficultés à se loger le plus souvent pour des raisons financières . L'expression sert aussi à désigner le secteur économique constitué par ce [[marché immobilier]] et les politiques d'[[économie sociale]] qui président à son administration.▼
▲Un '''logement social''' est un [[logement]] destiné, à la suite d'une initiative publique ou privée, à des personnes qui ont des difficultés à se loger le plus souvent pour des raisons financières
En Europe, le logement passe par diverses traditions et des histoires nationales qui toutes visent à l’encadrement des loyers et à plus ou moins d'extension du logement social. Contrairement aux termes « ''{{Langue|en|public housing}}'' » aux États-Unis, ''{{lien|council homes}}'' en Grande-Bretagne ou [[habitation à loyer modéré]] en France, le terme {{Lien|trad=Sozialwohnung|lang=de|fr=Habitation sociale (Allemagne)|texte=sozialwohnung}} en Allemagne ne réfère pas au statut public ou privé du propriétaire. Plus de 90 % des Sozialwohnungen ont été construits par des investisseurs privés, brouillant la frontière entre public et privé qui structure les représentations et les usages du logement social dans d’autres pays<ref name="Voldman">Voldman Danièle, « L'encadrement des loyers depuis 1900, une question européenne », ''Le Mouvement Social'', 2013/4 (n° 245), p. 137-147.[https://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2013-4-page-137.htm lire en ligne]</ref>.▼
▲En Europe, le logement passe par diverses traditions et des histoires nationales qui toutes visent à
Le secteur du logement social reste quantitativement minoritaire à la fin du {{s-|XX}} : environ un tiers du parc total aux Pays-Bas, un quart en Suède, 20 % en Grande-Bretagne et 18 % en France, mais à peine 10 % en Allemagne, 5 % en Italie et au Portugal, moins de 2 % en Espagne, pratiquement rien en Grèce<ref name="Voldman"/>.▼
▲Le secteur du logement social reste quantitativement minoritaire à la fin du {{s-|XX}} : environ un tiers du parc total aux Pays-Bas, un quart en Suède, 20 % en Grande-Bretagne et 18 % en France, mais à peine 10 % en Allemagne, 5 % en Italie et au [[Portugal]], moins de 2 % en Espagne, pratiquement rien en Grèce<ref name="Voldman"/>.
== En Europe ==▼
Début 2019 alors que la démographie européenne a globalement continué à croître, selon la fédération européenne des bailleurs sociaux (Housing Europe), la [[Banque mondiale]], la [[Commission européenne]], la crainte d'un manque de logements abordables, décents (et [[transition énergétique|peu énergivore]]) pour tous reste unanimement partagée<ref name=Trabelsi2019/>. Selon la fédération "300 milliards d'euros, le plan d'investissement dont nous manquons pour traiter véritablement la question du logement abordable"<ref name=Trabelsi2019/>.▼
== En
▲Début 2019, alors que la démographie européenne a globalement continué à croître, selon la fédération européenne des bailleurs sociaux (Housing Europe), la [[Banque mondiale]], la [[Commission européenne]], la crainte d'un manque de logements abordables, décents (et [[transition énergétique|peu énergivore]]) pour tous reste unanimement partagée<ref name=Trabelsi2019/>. Selon la fédération, «
Selon l'association allemande des bailleurs sociaux et promoteurs immobiliers (2019), après la réunification ce sont près d'un demi-million d'appartements allemands qui ont été démolis, que les bailleurs sociaux n'ont pas reconstruits. Ceci a alimenté la spéculation immobilière, exacerbée par la pénurie de logements urbains<ref name=Trabelsi2019/>. Ces effets ont été partiellement limités par des allocations données aux locataires du parc privé, et localement par l'encadrement des loyers. Puis la Constitution a été modifiée pour que les États fédérés" puissent directement participer à la construction<ref name=Trabelsi2019/>. 80.000 logements sociaux/an nouveaux est l'objectif pour 2019-21, appuyé par 4,5 milliard d'euros de subventions sur 3 ans attribués aux "landers". L’État peut vendre aux communes du foncier à prix normal et ces permis de construire sont délivrés plus vite<ref name=Trabelsi2019/>.▼
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▲Selon l'association allemande des bailleurs sociaux et promoteurs immobiliers (2019), après la réunification ce sont près d'un demi-million d'appartements allemands qui ont été démolis, que les bailleurs sociaux n'ont pas reconstruits. Ceci a alimenté la spéculation immobilière, exacerbée par la pénurie de logements urbains<ref name=Trabelsi2019/>. Ces effets ont été partiellement limités par des allocations données aux locataires du parc privé, et localement par l'encadrement des loyers. Puis la Constitution a été modifiée pour que les États fédérés
Selon la Feantsa (Fédération européenne d'organisations luttant contre le sans-abrisme) la période Thatcher, a suscité une vague de "privatisation forcée" du secteur HLM, notamment à Londres<ref name=Trabelsi2019/>. Là "la grande partie de ces propriétaires sont des investisseurs, qui louent ces biens aux offices HLM aux prix du marché privé", regrette début 2019 James Murry, adjoint londonien au logement auprès du maire Sadiq Khan. Londres a lancé un plan "Building council home for Londoners" doté de 5,4 milliards d'euros visant 116.000 nouveaux logements sociaux entre 2019 et 2022<ref name=Trabelsi2019/>.▼
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▲Selon la Feantsa (Fédération européenne d'organisations luttant contre le sans-abrisme) la période Thatcher, a suscité une vague de
[[Fichier:GROUPE DE LA RUCHE LA PLAINE SAINT-DENIS par l'architecte Georges Guyon 1892 1896.jpg|vignette|'''GROUPE DE LA RUCHE 1892-1896, des maisons ouvrières à LA PLAINE SAINT-DENIS (93) par Georges Guyon architecte français fondateur pour le logement social.''']]▼
[[Napoléon III]] est à l'origine de la construction des premiers logements sociaux. Dès 1852, un fond de dotation de 10 millions est affecté à la distribution de subventions à l'industrie privée. La Cité Napoléon 58-60 rue Rochechouart à Paris semble être la préférence des ouvriers pour les aménagements qui respectent au mieux l'indépendance et l'autonomie de la famille.▼
Le '''logement social''' entre '''1890-1934''', est un événement fondateur dans un contexte économique et social avec les grandes lignes des lois sur les "'''HBM'''" Habitations à Bon Marché: 1894 Loi Siegfried''' [[Jules Siegfried]], '''1906 Loi Strauss''' [[Paul Strauss]], '''1908 Loi Ribot''' [[Alexandre Ribot]], '''1912 Loi Bonnevay''' [[Laurent Bonnevay]].▼
▲[[Fichier:GROUPE DE LA RUCHE LA PLAINE SAINT-DENIS par l'architecte Georges Guyon 1892 1896.jpg|vignette|
▲[[Napoléon III]] est à l'origine de la construction des premiers logements sociaux. Dès 1852, un
▲Le
[[Jules Siegfried]], [[Émile Cheysson]], [[Léon Say]] sont les cofondateurs du '''CEDIAS'''-[[Musée social]] avec le Comte [[Aldebert de Chambrun]] qui y consacra sa fortune.▼
[[Émile Cacheux]] sociologue, ingénieur des Arts et Manufactures est membre du CEDIAS-[[Musée social]].▼
▲[[Jules Siegfried]], [[Émile Cheysson]]
[[Jules Siegfried]], [[Georges Picot]], [[Émile Cheysson]] et [[Jean-Baptiste André Godin]] personnages importants et militants fervents du logement social, ont obtenu que des constructions "témoins" à taille réelle soient exposées sur ''l'esplanade des Invalides''. Les mots "économie" et "social" ont attendu la fin du XIXème siècle pour s'unir enfin, comme en atteste le succès des habitations ouvrières, section XI à l'Exposition universelle de Paris en 1889.▼
▲[[Émile Cacheux]], sociologue, ingénieur des Arts et Manufactures, est membre du CEDIAS-[[Musée social]].
▲[[Jules Siegfried]], [[Georges Picot]], [[Émile Cheysson]] et [[Jean-Baptiste André Godin]], personnages importants et militants fervents du logement social, ont obtenu que des constructions
[[Georges Eugène Haussmann]] et [[Georges Guyon]] parmi les premiers - intègrent à leurs constructions un nouveau cahier des charges: tout logement doit pouvoir être aéré et recevoir la lumière naturelle, même les logements sociaux.▼
▲[[Georges Eugène Haussmann]] et [[Georges Guyon]] parmi les premiers - intègrent à leurs constructions un nouveau cahier des charges : tout logement doit pouvoir être aéré et recevoir la lumière naturelle, même les logements sociaux.
{{Article détaillé|Logement social en France}}
En France, la politique du logement social date du milieu du {{S-|XX|e}}, avec notamment la loi sur la limitation des loyers dès [[1948]] et la loi sur les habitations à loyer modéré ([[Habitation à loyer modéré|HLM]]) l'année suivante, en [[1949]]<ref>{{Lien web |langue=fr|url=http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/logement-social/chronologie/|titre=Politique du logement social : chronologie|éditeur=Vie-publique.fr|date=21 mai 2014|consulté le=}}.</ref>.
La législation a peu à peu intégré des objectifs de taux de logements sociaux puis de [[mixité sociale en France|mixité sociale]].
Une
Après une phase de grands projets qui ont souvent conduit à de grands quartiers d'habitat sociologiquement déséquilibrés uniquement consacrés au locatif social, la [[politique de la ville]] a peu à peu cherché à (ré)insérer dans ces quartiers {{Citation|des commerces, une activité économique, mais également à faire venir de la [[propriété privée]] par des dispositions permettant de désenclaver le quartier}}<ref name=BatiActu2015Repentin/>. En 2015, quinze ans après le vote de la SRU, selon la CNAUF, {{Citation|{{nombre|450000|logements}} ont été réalisés sur des communes dont certaines étaient réticentes, il y a quinze ans, pour accueillir du logement social. (…), sur les {{formatnum:1022}} communes déficitaires sur la période 2011-2013 ; 615 ont atteint ou dépassé leurs objectifs,}}, mais {{Citation|387 affichaient un retard par rapport à leurs objectifs. Sur ces 387 collectivités, l'État a qualifié 222 d'entre elles comme faisant l'objet d'une situation de carence}}<ref name=BatiActu2015Repentin/> ; dans ces cas communes l'État dispose de quelques moyens de limiter la spéculation foncière et il peut imposer des sanctions financières plus élevées {{Passage à actualiser|(et qui pourraient encore être renforcées par le
=== Données statistiques ===
L'importance du logement social est très variable selon les pays.
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! scope=row | [[France]]
|70<ref>{{lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/2134423#tableau-TCRD_085_tab1_departements|titre=Logements sociaux au 1ᵉʳ janvier 2023
Comparaisons régionales et départementales|éditeur=INSEE|consulté le=28 août 2024}}</ref>
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! scope=row | [[Belgique]]
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== Notes et références ==
{{Références}}
== Annexes ==
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=== Bibliographie ===
* ''Le logement social en Seine Saint-Denis (1850-1999)'', {{date-|octobre 2003}}. Collection du patrimoine éditée par l'APPIF (Association pour le patrimoine d’Île-de-France) et les Éditions du Patrimoine.
* André Yché, ''Logement, habitat & cohésion sociale'', édition Mollat, {{date-|février 2011}}.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Roger-Henri Guerrand]]|titre=Une Europe en construction|sous-titre=deux siècles d'habitat social en Europe|lieu=Paris|éditeur=[[La Découverte]]|année=1992|pages totales=230|isbn=978-2-7071-2131-8}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Roger-Henri Guerrand|titre=Les origines du logement social en France. 1850-1914|lieu=Paris|éditeur=La Villette|année=2010|pages totales=287|isbn=978-2-915456-57-8}}.
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=== Articles connexes ===
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=== Liens externes ===
{{Liens}}
{{Palette|Logement social par pays}}
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