« Cosaques » : différence entre les versions

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== Étymologie ==
[[Fichier:Grigory Gagarin. Portrait of Cossacks Women.jpg|thumb|Portrait d'une femme cosaque, par le peintre russe [[Grigori Gagarine]].]]
L'origine du terme « cosaque » renvoie à une fonction, une catégorie de guerriers initialement irréguliers, plutôt qu'à une ethnie ou un peuple. Dans le ''[[Codex Cumanicus]]'', dictionnaire trilingue [[Coumans|couman]] ([[Langues turciques|langue turque]]), [[persan]] et [[latin]], mais aussi glossaire et index thématique servant à décrire les peuples de la [[steppe pontique]] de l'époque, les Cosaques (sous la forme « quzzaq ») y sont mentionnés en tant que sentinelles, gardiens ayant pour fonction de défendre les [[Slaves orientaux|terres slaves]] des [[Razzia (militaire)|razzia]]s des ennemis [[Tatars|tatares]]. L'[[étymologie]] du terme [[Langues slaves|slave]] « cosaque » ({{lang|uk|козак}} en [[ukrainien]] et {{quoi|en [[polonais]]}}, {{lang|ru|казак}} en [[russe]]) remonte probablement au turco-mongol ''qazaq'', vocable de nombreuses langues de même souche, qui signifie « homme libre », « sans attaches », par extension [[Nomadisme|nomade]] ou [[mercenaire]]. Le lien avec le soldat ou le garde indépendant décrit dans le ''[[Codex Cumanicus]]'' est logique puisque le mercenaire guerroie pour son propre compte. [[Vassili Radlov|Radlov]], le fondateur de la [[turcologie]], définit les Cosaques comme des « hommes libres, indépendants et nomades ».
 
En revanche, on ne peut pas prouver qu'il y ait un rapport [[étymologie|étymologique]] entre les Cosaques et les [[Khazars]] ou les [[Kazakhs]] (kазах) qui, quoique habitant les mêmes régions, se sont succédé à des siècles d'intervalle ; sauf à supposer que des slaves aient été antérieurement employés par ces turco-mongols comme mercenaires "gardiens hommes libres", et que le vocable attaché à cette fonction soit resté ; et/ou que des turco-mongols soient passés dans le camp slave avec cette fonction, comme suggéré par les chroniques vers 1443 (voir ci-dessous).
 
[[Fichier:Sergiy Vasylkivskiy- Cossack.jpg|thumb|Rendu artistique d'un [[cosaqueCosaque zaporogue]] par Sergueï Vasilkovsky (vers 1900).]]
 
== Historique ==
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La région est alors [[gibier|giboyeuse]] et les rivières regorgent de poissons. Dans les eaux du Dniepr certains [[Acipenseridae|esturgeons]] très âgés mesuraient plus de six mètres et pesaient plus d'une tonne. La [[steppe pontique]] où ils vivaient constituait une zone-tampon entre les monarchies chrétiennes du nord-ouest et les états musulmans du sud-est. Selon l'expression du géographe russo-ukrainien du {{s-|XIX}} A. Zachtchouk : {{Citation|Avec la cosaquerie, l'Europe a eu son “Est sauvage” avant qu'avec ses bouviers, l'Amérique n'ait son “Ouest sauvage”}}<ref>{{Ouvrage |langue=ru |auteur1=А. Защук |titre=Материалы для географии и статистики России, собранные офицерами Генерального штаба |lieu=Saint-Pétersbourg |éditeur=Тип. Э. Веймара |année=1862}}.</ref>.
 
S'organisant en [[démocratie directe]], les Cosaques élisent leurs chefs militaires (lors d'assemblées générales appelées ''Rada''), dont le plus élevé dans la hiérarchie porte le nom de « [[Ataman|otaman]] » ou « [[hetman]] ». C'est lors de ces assemblées qu'ils déterminaient la marche à suivre et l'objectif. Cependant, l'otaman est seul responsable d'un éventuel échec de l'expédition et il a alors une dette envers les participants.
[[File:Верстовий стовп з Мошориного.jpg|thumb|une colonne de granit unique du {{XVIIIe siècle}}, avec laquelle les Cosaques mesuraient le territoire. Trouvé dans le village de Moshoryne, dans la région de Kirovohrad]]
Certains Cosaques se mettent au service des [[staroste]]s des confins du roi de Pologne, dont une des tâches était de mettre fin aux [[Razzia (militaire)|razzia]]s tatares dans le royaume de Pologne et le grand-duché de Lituanie. Ces Cosaques restaient en ville à disposition des starostes, ne parcourant la steppe que pendant les saisons de chasse et de pêche. D'autres vivaient dans les steppes en permanence. Mais tous les Cosaques restent essentiellement libres et ceux qui veulent organiser des expéditions avec eux doivent les rejoindre. Certains administrateurs domaniaux du roi de Pologne, tel [[Dmytro Vychnevetsky]], deviennent ainsi cosaques.
 
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=== Développement de la cosaquerie ===
[[Image:History of Russia, 1682-1762.jpg|thumb|Les Cosaques (en vert) aux marges de l'Empire russe au {{s-|XVIII|e}}.]]
Par la suite, les Cosaques formèrent d'autres communautés plus à l'est au fur et à mesure que les noblesses, russes et polonaises, investissaient leurs territoires.
 
Les Cosaques, hormis les Zaporogues, furent récupérés en tant que soldats par l'État lituano-polonais, qui créa en 1581 un registre pour les recenser. Leur inscription sur les registres leur accordait la propriété de la terre des steppes, celle-ci appartenant en principe au roi, contre un service militaire, un statut ressemblant donc à celui de la noblesse. Au temps du roi {{souverain3|Sigismond II de Pologne}}, il y avait au mieux 500 "Cosaques enregistrés", alors que les troupes cosaques pouvaient atteindre {{unité|10000|soldats}} à la fin du siècle.
 
Le nombre de Cosaques enregistrés{{sfn|Franz|2004|p=102-109}} augmente à plusieurs reprises, mais est toujours largement inférieur au nombre réel de Cosaques. Les Cosaques non enregistrés{{sfn|Franz|2004|p=109-113}} devaient en principe devenir serfs sur les domaines de la [[noblesse polonaise]], ce qui fut la cause de révoltes. Au début du {{s-|XVII}}, plusieurs milliers de Cosaques sont enregistrés ; environ {{formatnum:6000}} avant une révolte qui éclata en 1648. Il y avait déjà entre {{unité|100000 et 200000 Cosaques}}, souvent des paysans qui ne voulaient plus être serfs. Le nombre de Cosaques ne dépassait pas en réalité {{unité|50000|hommes}}, y compris ceux qui ne parcouraient les steppes qu'occasionnellement. En 1648, c'est en fait toute la Zaporoguie qui se révolte au nom des libertés cosaques.
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{{Article détaillé|Histoire des Juifs en Pologne}}
 
=== Les Cosaques de Russiefusionnés ===
À partir du début du {{XVIe siècle}}, les Cosaques russes(une partie des Cosaques ont été expulsés de force d'Ukraine par les Russes et transférés dans le Kouban et assimilés) partaient pour le service de guet et de patrouille, protégeaient les territoires frontaliers de la [[Tsarat de Russie|Moscovie]] contre les incursions des [[Khanat de Crimée|tatars de Crimée]], de [[Khanat de Kazan|Kazan]] et d'[[Khanat d'Astrakhan|Astrakhan]], et des hordes transvolgiennes. La région entre le [[Donets]] et le [[Don (fleuve)|Don]] se peuple également de paysans libres qui y deviennent chasseurs, pêcheurs, quelquefois éleveurs, organisant des expéditions chez les tatars. Ces Cosaques forment la communauté du Don.
 
Les Cosaques russes ont joué un rôle important pendant l'expansion de la Russie en [[Sibérie]] (en particulier [[Ermak Timofeïévitch]]), au Caucase et en Asie centrale du {{sp-|XVI|au|XIX}}. Ils ont également servi de guides pour la plupart des expéditions des [[Géographie|géographes]], commerçants, explorateurs et arpenteurs civils russes.
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=== Époque contemporaine ===
Depuis la [[dislocation de l'URSS]], des communautés dites Cosaques se sont à nouveau reformées<ref>[[Walter Laqueur]] :''Le retour des cosaques'' in "Histoire des droites en Russie.", p. 2016 & suiv., Paris, éd. Michalon, 1996; {{ISBN|978-2841860081}}</ref>, et bénéficient d'une reconnaissance officielle en tant que [[Cosaques enregistrés de la Fédération de Russie|Cosaques enregistrés de la fédération de Russie]]. Leur première réapparition en tant que « volontaires » (évitant à l'armée russe de s'[[Géopolitique de la Russie|impliquer directement dans des conflits hors de ses frontières]]) date de la [[guerre du Dniestr]] de 1992 sous le commandement d'[[Alexandre Lebed]]. Dans la [[crise ukrainienne]] de 2014, une partie des cosaques ukrainiens se range du côté de l'armée ukrainienne tandis que d'autres s'associent aux forces armées prorusses, parfois aidées de milices orthodoxes originaires des Balkans, notamment [[serbes]], qui, pour leur part, ont recréé des unités de [[tchetniks]], faisant ainsi ressurgir des [[Front yougoslave de la Seconde Guerre mondiale|unités combattantes]] que [[Josip Broz Tito|Joseph Tito]] avait exterminées<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]] |titre=Ukraine: aux côtés des Cosaques en Crimée, une poignée de combattants serbes |url=https://www.20minutes.fr/monde/1323646-20140314-20140314-ukraine-cotes-cosaques-crimee-poignee-combattants-serbes |site=[[20minutes.fr]] |consulté le=2019-08-25}}.</ref>.
 
== Notes et références ==