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| musique =
| acteur = [[Nahuel Pérez Biscayart]]<br>[[Arnaud Valois]]<br>[[Adèle Haenel]]<br>[[Antoine Reinartz]]
| production = [[Les Films de Pierre]]
| pays = {{France}}
| genre = [[Drame (cinéma)|Drame]]
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== Synopsis ==
Au début des [[années 1990]], le [[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]] se propage depuis près de dix ans. Les militants d'[[Act Up-Paris]] s’activent pour lutter contre l'indifférence générale. Au cours des « R.H. » (réunions hebdomadaires menées par deux médiateurs se chargeant de donner les tours de paroles<ref>Technique de «  la simplification, méthode américaine, pour éviter que les assemblées tournent à la foire d’empoigne  ». Les claquements de doigts remplaçant les applaudissements et les sifflements de serpent pour signifier sa désapprobation contribuent aussi au respect des intervenants. Cf {{Lien web |auteur=Caroline Vié |titre=«"120 battements par minute" est un film très juste» explique l'ex-président d'Act Up-Paris |url=https://www.20minutes.fr/cinema/2118131-20170822-video-120-battements-minute-film-tres-juste-explique-ex-president-act-up-paris |site=20minutes.fr |date=22 août 2017}}.</ref>) se décident les actions pour que soient mises en œuvre les [[trithérapie]]s pour les malades atteints du sida, spécialement les «  zaps  »<ref>Actions chocs et rapides contre des organisations, appelées les «  zaps  » par Act Up.</ref> (irruption au siège du laboratoire pharmaceutique Melton Pharm, aspersions de faux sang, notamment contre le directeur de l'Agence française de lutte contre le sida), les [[die-in]], les distributions de préservatifs et de brochures d'information dans les lycées, les tracts dont chaque slogan provocateur est débattu et approuvé par l’assemblée<ref>{{Lien web |auteur=Nicolas Colin |titre=La radicalité après la révolution numérique |url=https://www.nouvelobs.com/chroniques/20170911.OBS4490/la-radicalite-apres-la-revolution-numerique.html |site=nouvelobs.com |date=15 septembre 2017}}.</ref>{{,}}<ref name="Lacuve">{{Lien web |auteur=Jean-Luc Lacuve |titre=120 battements par minute |url=https://www.cineclubdecaen.com/realisat/campillo/120battementsparminute.htm |site=cineclubdecaen.com |date=26 août 2017}}.</ref>. Les scènes militantes alternent avec les scènes de fête dans lesquelles les militants dansent au son de la [[House music|house]], leur énergie sur la piste faisant s'élever au-dessus d'eux la poussière qui se transforme «  en molécules et virus se multipliant et se contaminant<ref name="Lacuve" />  ».
 
L'histoire débute au sein d'Act up autour de 1992<ref name="www.slate.fr">{{Lien web |auteur=[[Didier Lestrade]] |titre=«120 Battements par minute» raconte comment Act-Up était le sommet de notre existence |url=http://www.slate.fr/story/145932/120-battements-par-minute-foi-act-up |site=slate.fr |date=23 mai 2017}}.</ref> lorsque Nathan, un nouveau militant, y rencontre Sean Dalmazo, et est bouleversé par la radicalité de ce dernier, séropositif et qui consume ses dernières forces dans l'action. Sean est en conflit avec Thibault, médiateur des « R.H. » qui privilégie l'expertise et la discussion avec les autorités et les laboratoires, à l'instar d'[[AIDES]]<ref name="Lacuve" />. Nathan tombe amoureux de Sean et se lance dans les actions coups de poing d'Act up. Leur histoire d'amour est interrompue en 1995 par la mort de Sean : affaibli par la maladie, hospitalisé puis ramené dans le nouvel appartement que Nathan voulait pour eux, il est soigné par son amant et sa mère<ref name="www.20minutes.fr_22août2017_2118131" />. Sean choisit d'être [[Euthanasie|euthanasié]] par Nathan<ref>{{Lien web |auteur=Boustoune |titre=[Cannes 2017] “120 battements par minute” de Robin Campillo |url=http://www.anglesdevue.com/cannes-2017-120-battements-par-minute-de-robin-campillo/ |site=anglesdevue.com |date=21 mai 2017}}.</ref>. Respectant la volonté de Sean, ses amis militants jettent ses cendres sur les petits-fours d'un banquet des assureurs<ref name="www.20minutes.fr_22août2017_2118131" />.
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* [[Simon Bourgade]] : Luc
* [[Catherine Vinatier]] : Hélène
* [[Saadia Ben TaiebBentaïeb]] : la mère de Sean
* [[Ariel Borenstein]] : Jérémie
* [[Théophile Ray]] : Marco
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<gallery perrow="9" mode="packed" caption="Acteurs principaux">
Image:Nahuel Perez Biscayart Déjeuner César 2018.jpg|[[Nahuel Pérez Biscayart]]
Image:Arnaud Valois Déjeuner César 2018.jpg|thumb|[[Arnaud Valois]]
Image:Adèle Haenel 2015.jpg|[[Adèle Haenel]]
Image:Antoine Reinartz déjeuner nommés.jpg|[[Antoine Reinartz]]
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<div style="width:600px">
<gallery mode="packed">
P1110073 Paris XII rue ParrotTraversière rwk.JPGjpg|La [[rue Parrot]], à Paris.
Hôpital Orléans-la-Source hélicoptère SAMU 41 2.jpg|L'[[hôpital d'Orléans-la-Source]].
Lycée.Camille.Sée.png|Le [[lycée Camille-Sée]], à Paris.
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''120 Battements par minute'' reprend des actions, sujets de débats, et personnalités d'[[Act Up-Paris|Act Up]] mais demeure une œuvre de fiction<ref name="AFCA">Brochure AFCA Cinémas Art & Essai - 120 battements par minute</ref>.
 
Thibault, un des médiateurs qui réprouve la violence, représente [[Didier Lestrade]], le premier président d'[[Act Up-Paris]], notamment traité de "« sale imposteur" » par Sean/Cleews dans le film. Le personnage de Sean a vraiment existé. Second président d'[[Act Up-Paris]] de 1992 à 1994, [[Cleews Vellay]] est mort du sida à 30 ans en 1994. La scène de ses cendres jetées au banquet de l'[[Union des Assurances de Paris]] (pour dénoncer la [[discrimination des porteurs du VIH]] par leur refus d'accorder une assurance aux personnes séropositives), a également existé<ref name="www.20minutes.fr_22août2017_2118131">{{Lien web |auteur=Caroline Vié |titre=«"120 battements par minute" est un film très juste» explique l'ex-président d'Act Up-Paris |url=https://www.20minutes.fr/cinema/2118131-20170822-video-120-battements-minute-film-tres-juste-explique-ex-president-act-up-paris |site=20minutes.fr |date=22 août 2017}}.</ref>{{,}}<ref name="www.slate.fr" />{{,}}<ref name="Lacuve" />.
 
La mort de Sean est directement inspirée de l'expérience personnelle du co-producteurcoproducteur du film, [[Hugues Charbonneau]], ancien vice-président d'[[Act Up-Paris|Act up-Paris]]. En [[2023 en France|2023]], dansil publie une tribune en faveur dude [[Mort assistée|droitl'euthanasie deet mourirdu danssuicide la dignitéassisté]] dans le journal ''[[Libération (journal)|libérationLibération]],'' dans laquelle il révèle avoir aidé son premier amour Pierre-Yves à mourir à sa demande et avoir détruit les preuves avec l'aide de [[Robin Campillo]]. Il écrit notamment « ''Ce matin du {{1er}} septembre 1993, ta sortie est incertaine, et puis tu reçois l’accord de l’équipe médicale. Nous fonçons, car nous savons que tout peut se dégrader très vite. La suite tout le monde la connaît. [[Robin Campillo|Robin [Campillo]]] l’a fidèlement montrée dans son film 120 battements par minute. Robin et Alain qui seront là dès l’annonce de ta mort pour m’aider à détruire les preuves.'' »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Hugues |nom=Charbonneau |titre=Pierre Yves, rien n’a changé depuis que tu m’as demandé de t’aider à mourir |url=https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/pierre-yves-depuis-que-tu-mas-demande-de-taider-a-mourir-il-y-a-trente-ans-rien-na-change-dans-ce-pays-20230831_A2HRS2ZKQJBC7EBIGS42OYB6DU/ |site=Libération |consulté le=2023-08-31}}</ref> .
 
Le premier «  zap  » sur le jet d'une poche de faux sang sur le directeur de l'Agence française de lutte contre le sida, et de son menottage «  est le produit de deux interventions distinctes. En 1991, pendant un colloque intitulé « Homosexualités et sida », deux militants tentent, sans succès, de menotter Dominique Charvet, directeur de l’Agence française de lutte contre le sida (AFLS). Un an plus tard, une action est menée contre le docteur Bahman Habibi, directeur médical et scientifique du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), impliqué dans l’affairel’[[affaire du sang contaminé]] : les militants le traitent d’« assassin », lui jettent du faux sang et le menottent sur la scène de l’amphithéâtre de l’hôpitall’[[Hôpital de la Salpêtrière|hôpital de La Pitié-Salpêtrière]] devant un parterre de 300 spécialistes scientifiques<ref name="Lacuve" />  ».
 
Melton Pharm est une société imaginée à partir de 3 laboratoires : [[Roche (entreprise)|Roche]], qui refuse en 1992 de diffuser les résultats des essais de son [[anti-protéase]] ; [[GlaxoSmithKline|Glaxo]], qui établit des restrictions d'accès à l'[[antirétroviral]] 3TC en 1995 ; [[Abbott (entreprise)|Abbott]], objet d'un zap de vengeance en 1996, «  parallèlement à un lobbying auprès du [[Comité national d'éthique]], contre la mise en place d'un tirage au sort et pour l'élargissement de l'accès compassionnel à l'antiprotéase [[Ritonavir]]<ref name="Lacuve" />  ».
 
=== Style visuel ===
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=== Messages politiques ===
Le film reprend de nombreuses luttes politiques d'[[Act Up-Paris|Act Up]], comme la responsabilisation des autorités publiques dans la lutte contre le SIDA, la nécessité des politiques de prévention publique à destination des publics marginalisés (LGBT, travailleurs du sexe, étrangers, prisonniers, usagers de drogues) et d'une éducation sexuelle complète pour les mineurs, de la reconnaissance des malades comme interlocuteurs légitimes des laboratoires pharmaceutiques, la dénonciation des pratiques anti-éthiques de ces derniers, ou la nécessité de recherches sur les interactions entre les traitements et les drogues ou les thérapies hormonales. Pour [[Robin Campillo]], son film permet de réaliser la phrase de Sean : «  Voilà à quoi ressemblent des malades du sida, si vous n'en aviez jamais vu !  »<ref name="AFCA" />.
Le film évoque aussi les contradictions internes sans les résoudre, comme le fait que soutenir un procès pour l'[[affaire du sang contaminé]] revient à souhaiter envoyer des personnes en prison, lieu de contamination où l'accès aux soins est insuffisant.
 
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* [[Festival du film de Cabourg]] 2017 : Prix du Public<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Festival du Film de Cabourg {{!}} 120 battements par minute |url=https://www.festival-cabourg.com/editions/2017/films/battements-par-minute |site=Festival du Film de Cabourg |consulté le=2017-06-21}}.</ref>
* [[Association des journalistes LGBT#Cérémonie des « Out d'or »|Out d'or]] 2017 : Out d'or de la création artistique<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Lise Galante |titre=Les "OUT d'Or" récompensent l'enquête sur les persécutions des homosexuels en Tchétchénie et le film "120 battements par minute" |périodique=LCI |date=30 juin 2017 |lire en ligne=http://www.lci.fr/medias/video-les-out-d-or-recompensent-l-enquete-sur-les-persecutions-des-homosexuels-en-tchetchenie-et-le-film-120-battements-par-minute-2057160.html}}.</ref>
* [[Festival international du film de Saint-Sébastien 2017]]  : [[Prix Sebastiane]]<ref>{{Article |langue=es-ES |titre=” 120 BEATS PER MINUTE” by Robin Campillo, 18th Sebastiane Award |périodique=Premios Sebastiane |date=2017-09-29 |lire en ligne=https://premiosebastiane.com/2017/09/29/120-beats-per-minute-18-sebastiane-award-2/ |consulté le=2017-09-30}}.</ref>
* [[Globes de Cristal]] 2018: récompense du meilleur film, et du meilleur acteur à [[Nahuel Pérez Biscayart|Nahuel Pérez]]
* [[Prix du Syndicat français de la critique de cinéma et des films de télévision|Prix du Syndicat Français de la Critique de Cinéma]] 2018 : [[Prix du meilleur film français du syndicat français de la critique de cinéma|Meilleur film français]]
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{{Liens}}
 
{{Palette|Robin Campillo|Grand prix du Festival de Cannes|César du meilleur film|Film représentant la France à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère|Lumière du meilleur film|Queer Palm|Prix François-Chalais}}
{{Portail|cinéma français|années 2010|LGBT|Paris}}
 
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[[Catégorie:Film avec une musique composée par Arnaud Rebotini]]
[[Catégorie:Film se déroulant à Paris]]
[[Catégorie:Film sur l'homosexualité masculine]]
[[Catégorie:Film se déroulant dans les années 1990]]
[[Catégorie:Film tourné à Orléans]]