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| titre original =
| réalisation = [[Robin Campillo]]
| scénario = [[Robin Campillo]]<br />[[Philippe Mangeot]]
| musique =
| acteur = [[Nahuel Pérez Biscayart]]<br />[[Arnaud Valois]]<br />[[Adèle Haenel]]<br />[[Antoine Reinartz]]
| production = [[Les Films de Pierre]]
| pays = {{France}}
| genre = [[Drame (cinéma)|Drame]]
| durée = 143 minutes
| année de sortie = 2017
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| suivant =
| date précédent =
| date suivant =
}}
'''''120 Battements par minute''''' est un [[Drame (cinéma)|film dramatique]] [[Cinéma français|français]] coécrit et réalisé par [[Robin Campillo]], sorti en [[2017 au cinéma|2017]].
 
'''''120 Battements par minute''''' est un [[Dramedrame (cinéma)|film dramatique]] [[Cinémacinéma français|français]] coécrit et réalisé par [[Robin Campillo]], sorti en [[2017 au cinéma|2017]].
Succès critique et public, le film a remporté de nombreux prix. En compétition au [[Festival de Cannes 2017|Festival de Cannes]], il y obtient le [[Grand Prix du Festival de Cannes|Grand Prix]], la [[Queer Palm]], le [[Prix François-Chalais]] et le [[Prix FIPRESCI du Festival de Cannes|Prix FIPRESCI]], ainsi que le [[Festival du film de Cabourg|Prix du Public]] au [[Festival du film de Cabourg|Festival de Cabourg 2017]]. De plus, il remporte lors de la cérémonie des [[43e cérémonie des César|Césars 2018]] les Césars du [[César du meilleur film|meilleur film]], du [[César du meilleur acteur dans un second rôle|meilleur acteur dans un second rôle]], du [[César du meilleur espoir masculin|meilleur espoir masculin]], du [[César du meilleur scénario original|meilleur scénario original]], du [[César du meilleur montage|meilleur montage]] et de la [[César de la meilleure musique originale|meilleure musique originale]].
 
Succès critique et public, le film a remporté de nombreux prix. En compétition au [[Festival de Cannes 2017|Festival de Cannes]], il y obtient le [[Grand Prix du Festival de Cannes|Grand Prix]], la [[Queer Palm]], le [[Prix François-Chalais]] et le [[Prix FIPRESCI du Festival de Cannes|Prix FIPRESCI]], ainsi que le [[Festival du film de Cabourg|Prix du Public]] au [[Festival du film de Cabourg|Festival de Cabourg 2017]]. De plus, il remporte lors de la cérémonie des [[43e cérémonie des César|Césars 2018]] les Césars du [[César du meilleur film|meilleur film]], du [[César du meilleur acteur dans un second rôle|meilleur acteur dans un second rôle]], du [[César du meilleur espoir masculin|meilleur espoir masculin]], du [[César du meilleur scénario original|meilleur scénario original]], du [[César du meilleur montage|meilleur montage]] et de la [[César de la meilleure musique originale|meilleure musique originale]].
== Titre ==
Le « [[battement par minute]] » est une unité de tempo. 120 battements par minute se référeraient au tempo ordinaire des musiques dansées par ces personnages.
 
== Synopsis ==
Au début des [[années 1990]], le [[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]] se propage depuis près de dix ans. Les militants d'[[Act Up-Paris]] s’activent pour lutter contre l'indifférence générale. Au cours des « R.H. » (réunions hebdomadaires menées par deux médiateurs se chargeant de donner les tours de paroles<ref>Technique de «  la simplification, méthode américaine, pour éviter que les assemblées tournent à la foire d’empoigne  ». Les claquements de doigts remplaçant les applaudissements et les sifflements de serpent pour signifier sa désapprobation contribuent aussi au respect des intervenants. Cf {{Lien web |auteur=Caroline Vié |titre=«"120 battements par minute" est un film très juste» explique l'ex-président d'Act Up-Paris |url=https://www.20minutes.fr/cinema/2118131-20170822-video-120-battements-minute-film-tres-juste-explique-ex-president-act-up-paris|titre=«"120 battements par minute" est un film très juste» explique l'ex-président d'Act Up-Paris|auteursite=Caroline20minutes.fr Vié|date=22 août 2017|site=20minutes.fr}}.</ref>) se décident les actions pour que soient mises en œuvre les [[trithérapie]]s pour les malades atteints du sida, spécialement les «  zaps  »<ref>Actions chocs et rapides contre des organisations, appelées les «  zaps  » par Act Up.</ref> (irruption au siège du laboratoire pharmaceutique Melton Pharm, aspersions de faux sang, notamment contre le directeur de l'Agence française de lutte contre le sida), les [[die-in]], les distributions de préservatifs et de brochures d'information dans les lycées, les tracts dont chaque slogan provocateur est débattu et approuvé par l’assemblée<ref>{{Lien web |auteur=Nicolas Colin |titre=La radicalité après la révolution numérique |url=https://www.nouvelobs.com/chroniques/20170911.OBS4490/la-radicalite-apres-la-revolution-numerique.html|titre=La radicalité après la révolution numérique|auteursite=Nicolasnouvelobs.com Colin|date=15 septembre 2017|site=nouvelobs.com}}.</ref>{{,}}<ref name="Lacuve">{{Lien web |auteur=Jean-Luc Lacuve |titre=120 battements par minute |url=https://www.cineclubdecaen.com/realisat/campillo/120battementsparminute.htm|titre=120 battements par minute|auteursite=Jean-Luccineclubdecaen.com Lacuve|date=26 août 2017|site=cineclubdecaen.com}}.</ref>. Les scènes militantes alternent avec les scènes de fête dans lesquelles les militants dansent au son de la [[House music|house]], leur énergie sur la piste faisant s'élever au-dessus d'eux la poussière qui se transforme «  en molécules et virus se multipliant et se contaminant<ref name="Lacuve" />  ».
 
L'histoire débute au sein d'Act up autour de 1992<ref name="www.slate.fr">{{Lien web |urlauteur=http://www.slate.fr/story/145932/120-battements-par-minute-foi-act-up[[Didier Lestrade]] |titre=«120 Battements par minute» raconte comment Act-Up était le sommet de notre existence |auteururl=[[Didierhttp://www.slate.fr/story/145932/120-battements-par-minute-foi-act-up |site=slate.fr Lestrade]]|date=23 mai 2017|site=slate.fr}}.</ref> lorsque Nathan, un nouveau militant, y rencontre Sean Dalmazo, et est bouleversé par la radicalité de ce dernier, séropositif et qui consume ses dernières forces dans l'action. Sean est en conflit avec Thibault, médiateur des « R.H. » qui privilégie l'expertise et la discussion avec les autorités et les laboratoires, à l'instar d'[[AIDES]]<ref name="Lacuve" />. Nathan tombe amoureux de Sean et se lance dans les actions coups de poing d'Act up. Leur histoire d'amour est interrompue en 1995 par la mort de Sean : affaibli par la maladie, hospitalisé puis ramené dans le nouvel appartement que Nathan voulait pour eux, il est soigné par son amant et sa mère<ref name="www.20minutes.fr_22août2017_2118131" />. Sean choisit d'être [[Euthanasie|euthanasié]] par Nathan<ref>{{Lien web |auteur=Boustoune |titre=[Cannes 2017] “120 battements par minute” de Robin Campillo |url=http://www.anglesdevue.com/cannes-2017-120-battements-par-minute-de-robin-campillo/ |titresite=[Cannesanglesdevue.com 2017] “120 battements par minute” de Robin Campillo|auteur=Boustoune|date=21 mai 2017|site=anglesdevue.com}}.</ref>. Respectant la volonté de Sean, ses amis militants jettent ses cendres sur les petits-fours d'un banquet des assureurs<ref name="www.20minutes.fr_22août2017_2118131" />.
 
== Fiche technique ==
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* Photographie : [[Jeanne Lapoirie]]
* Son : [[Julien Sicart]]
* Régie générale : Julien Flick
* Montage : Robin Campillo
* Musique : [[Arnaud Rebotini]]
* Production : [[Hugues Charbonneau]] et [[Marie-Ange Luciani]]
* Sociétés de production : Les Films de Pierre ; Page 114, [[France 3|France 3 Cinéma]] et Memento Films Production <small>(coproductions) ;</small> [[SOFICA ]]Cofinova 13, Indéfilms 5 <small>(en association avec)</small>
* Société de distribution : Memento Films distribution
* Budget : {{unité|53838995400000|euros}} (estimé)
* Pays d'origine : {{France}}
* Langue originale : [[français]]
* Format : [[couleur]]
* Genre : [[Dramedrame (cinéma)|drame]]
* Durée : 143 minutes
* Dates de sortie :
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== Distribution ==
{{colonnes|taille=|nombre=2|
* [[Nahuel Pérez Biscayart]] : Sean Dalmazo
* [[Arnaud Valois]] : Nathan
* [[Adèle Haenel]] : Sophie
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* [[Simon Bourgade]] : Luc
* [[Catherine Vinatier]] : Hélène
* [[Saadia Ben TaiebBentaïeb]] : la mère de Sean
* [[Ariel Borenstein]] : Jérémie
* [[Théophile Ray]] : Marco
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<gallery perrow="9" mode="packed" caption="Acteurs principaux">
Image:Nahuel Perez Biscayart Déjeuner César 2018.jpg|[[Nahuel Pérez Biscayart]]
Image:Arnaud Valois Déjeuner César 2018.jpg|thumb|[[Arnaud Valois]]
Image:Adèle Haenel 2015.jpg|[[Adèle Haenel]]
Image:Antoine Reinartz déjeuner nommés.jpg|[[Antoine Reinartz]]
</gallery>
 
== Statut artistique ==
[[Fichier:LogoAUP.jpg|vignette|Logo de l'Association Militante Act-Up Paris.]]
=== Réalité historique ===
''120 Battements par minute'' reprend des actions, sujets de débats, et personnalités d'[[Act Up-Paris|Act Up]] mais demeure une œuvre de fiction<ref name="AFCA">Brochure AFCA Cinémas Art & Essai - 120 battements par minute</ref>.
 
Le personnage de Nathan est probablement l'alter ego de [[Robin Campillo]]<ref name="Lacuve"/>. Thibault, un des médiateurs qui réprouve la violence, représente [[Didier Lestrade]], le premier président d'[[Act Up-Paris]]. Le personnage de Sean a vraiment existé. Second président d'[[Act Up-Paris]] de 1992 à 1994, [[Cleews Vellay]] est mort du sida à 30 ans en 1994. La scène de ses cendres jetées au banquet de l'[[Union des Assurances de Paris]] (pour dénoncer la [[discrimination des porteurs du VIH]] par leur refus d'accorder une assurance aux personnes séropositives), a également existé<ref name="www.20minutes.fr_22août2017_2118131">{{Lien web |auteur=Caroline Vié |titre=«"120 battements par minute" est un film très juste» explique l'ex-président d'Act Up-Paris |url=https://www.20minutes.fr/cinema/2118131-20170822-video-120-battements-minute-film-tres-juste-explique-ex-president-act-up-paris |site=20minutes.fr |date=22 août 2017}}.</ref>{{,}}<ref name="www.slate.fr"/>{{,}}<ref name="Lacuve"/>.
 
Le premier « zap » sur le jet d'une poche de faux sang sur le directeur de l'Agence française de lutte contre le sida, et de son menottage « est le produit de deux interventions distinctes. En 1991, pendant un colloque intitulé «Homosexualités et sida», deux militants tentent, sans succès, de menotter Dominique Charvet, le directeur de l’AFLS, l’Agence française de lutte contre le sida. Un an plus tard, une action est menée contre le docteur Bahman Habibi, le directeur médical et scientifique du CNTS, Centre national de transfusion sanguine, impliqué dans l’affaire du sang contaminé : les militants le traitent d’«assassin», lui jettent du faux sang et le menottent sur la scène de l’amphithéâtre de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière devant un parterre de 300 spécialistes scientifiques<ref name="Lacuve"/> ».
 
Melton Pharm est une société imaginée à partir de 3 laboratoires : [[Roche (entreprise)|Roche]] qui refuse en 1992 de diffuser les résultats des essais de son [[anti-protéase]] ; laboratoire [[GlaxoSmithKline|Glaxo]] qui établit des restrictions d'accès à l'[[antirétroviral]] 3TC en 1995 ; [[Abbott (entreprise)|Abbott]] objet d'un zap de vengeance en 1996, « parallèlement à un lobbying auprès du [[Comité national d'éthique]], contre la mise en place d'un tirage au sort et pour l'élargissement de l'accès compassionnel à l'antiprotéase [[Ritonavir]] »<ref name="Lacuve"/>.
 
=== Style visuel ===
[[Robin Campillo]] cherche à retranscrire les émotions de ses personnages à travers les registres et couleurs à l'écran<ref name="AFCA"/>. {{Citation|Je voulais qu'on sente que c'est le même flux [dans lequel] les émotions les plus diverses surgissent. [...] Au stade terminal de la maladie, ce flux s'interrompt}}<ref name="AFCA"/>.
=== Messages politiques ===
Le film reprend de nombreuses luttes politiques d'[[Act Up-Paris|Act Up]], comme la responsabilisation des autorités publiques dans la lutte contre le SIDA, la nécessité des politiques de prévention publique à destination des publics marginalisés (LGBT, travailleurs du sexe, étrangers, prisonniers, usagers de drogues) et d'une éducation sexuelle complète pour les mineurs, de la reconnaissance des malades comme interlocuteurs légitimes des laboratoires pharmaceutiques, la dénonciation des pratiques anti-éthiques de ces derniers, ou la nécessité de recherches sur les interactions entre les traitements et les drogues ou les thérapies hormonales. Pour [[Robin Campillo]], son film permet de réaliser la phrase de Sean « Voilà à quoi ressemblent des malades du sida, si vous n'en aviez jamais vu ! »<ref name="AFCA"/>.
Le film évoque aussi les contradictions internes sans les résoudre, comme le fait que soutenir un procès pour l'[[affaire du sang contaminé]] revient à souhaiter envoyer des personnes en prison, lieu de contamination où l'accès aux soins est insuffisant.
 
== Production ==
 
=== Tournage ===
Le [[Tournage (audiovisuel)|tournage]] du film a commencé le {{date|17 août 2016|au cinéma}}, à Paris.
 
Une petite partie du film a été tournée dans l’ancien hôpital de La Source dans le quartier d’[[Orléans-la-Source]], en {{date-|septembre 2016}}<ref>{{Article |titre=L'ancien hôpital de La Source accueille le tournage d'un film |périodique=La République du Centre |date=26 septembre 2016 |lire en ligne=http://www.larep.fr/orleans/loisirs/art-litterature/2016/09/26/l-ancien-hopital-de-la-source-accueille-le-tournage-d-un-film_12087447.html |consulté le=2017-06-21|date=26 septembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |titre=Cannes - Le film ''120 battements par minute'', tourné en partie à Orléans, décroche le Grand Prix du jury |périodique=[[La République du Centre]] |date=28 mai 2017 |lire en ligne=http://www.larep.fr/orleans/loisirs/art-litterature/2017/05/28/le-film-120-battements-par-minute-i-tourne-en-partie-a-orleans-decroche-le-grand-prix-du-jury_12421119.html |consulté le=2017-06-21|date=28 mai 2017}}.</ref> et une autre au sein du [[lycée Camille-Sée]], dans le [[15e arrondissement de Paris|{{15e}} arrondissement de Paris]].
 
Le [[14 septembre]], la [[rue Parrot]], dans le {{12e}} arrondissement de [[Paris]] (non loin de la [[Paris-Gare-de-Lyon|gare de Lyon]]), est fermée à la circulation pour permettre le tournage des scènes avec des centaines de [[figurant]]s qui incarnent les troupes de militants d’[[Act Up-Paris]]<ref>{{Lien web |auteur=Romain Blondeau |titre=Sur le tournage de “120 battements par minute”, le film qui retrace les années Sida et les combats d’Act Up |url=http://www.lesinrocks.com/2017/05/18/cinema/cannes-2017-sur-le-tournage-de-120-battements-par-minute-dans-le-souffle-des-combats-dact-11943964/ |auteursite=Romain[[Les Inrockuptibles]] Blondeau|date=18 mai 2017|site=[[Les Inrockuptibles|Les Inrocks]]|consulté le=2017-06-07}}.</ref>.
 
<center>
<div style="width:600px">
<gallery mode="packed">
P1110073 Paris XII rue ParrotTraversière rwk.JPGjpg|La [[rue Parrot]], à Paris.
Hôpital Orléans-la-Source hélicoptère SAMU 41 2.jpg|L'[[hôpital d'Orléans-la-Source]].
Lycée.Camille.Sée.png|Le [[lycée Camille-Sée]], à Paris.
Ligne 130 ⟶ 104 :
 
=== Musique ===
La musique originale est composée par [[Arnaud Rebotini]]<ref>{{lienLien web |titre=120 battements par minute (2017) |url=http://www.cinezik.org/critiques/affcritique.php?titre=120-battements-par-minute |site=cinezik.org|titre=120 battements par minute (2017)|date=|consulté le=7 juillet 2017}}.</ref>.
 
Des [[Supervision musicale|extraits musicaux]] sont aussi inclus dans le film :
* ''[[Smalltown Boy]]'' des [[Bronski Beat]]. ;
* ''[[What About This Love?]]'' (Kenlou mix) de [[Mr Fingers]].
 
Le titre du film est d'ailleurs une référence à la musique [[House music|house]]<ref name="AFCA" />. [[Robin Campillo]] affirme : {{citation|Cette musique, à la fois festive et inquiète, est un peu la bande originale de cette époque}}<ref name="AFCA" />.
 
== Analyse ==
[[Fichier:LogoAUP.jpg|vignette|Logo de l'Association Militante Act-Up Paris.]]
=== Réalité historique ===
''120 Battements par minute'' reprend des actions, sujets de débats, et personnalités d'[[Act Up-Paris|Act Up]] mais demeure une œuvre de fiction<ref name="AFCA">Brochure AFCA Cinémas Art & Essai - 120 battements par minute</ref>.
 
Le personnage de Nathan est probablement l'alter ego de [[Robin Campillo]]<ref name="Lacuve"/>. Thibault, un des médiateurs qui réprouve la violence, représente [[Didier Lestrade]], le premier président d'[[Act Up-Paris]], notamment traité de « sale imposteur » par Sean/Cleews dans le film. Le personnage de Sean a vraiment existé. Second président d'[[Act Up-Paris]] de 1992 à 1994, [[Cleews Vellay]] est mort du sida à 30 ans en 1994. La scène de ses cendres jetées au banquet de l'[[Union des Assurances de Paris]] (pour dénoncer la [[discrimination des porteurs du VIH]] par leur refus d'accorder une assurance aux personnes séropositives), a également existé<ref name="www.20minutes.fr_22août2017_2118131">{{Lien web |auteur=Caroline Vié |titre=«"120 battements par minute" est un film très juste» explique l'ex-président d'Act Up-Paris |url=https://www.20minutes.fr/cinema/2118131-20170822-video-120-battements-minute-film-tres-juste-explique-ex-president-act-up-paris |site=20minutes.fr |date=22 août 2017}}.</ref>{{,}}<ref name="www.slate.fr" />{{,}}<ref name="Lacuve" />.
 
La mort de Sean est directement inspirée de l'expérience personnelle du coproducteur du film, [[Hugues Charbonneau]], ancien vice-président d'[[Act Up-Paris|Act up-Paris]]. En [[2023 en France|2023]], il publie une tribune en faveur de [[Mort assistée|l'euthanasie et du suicide assisté]] dans le journal ''[[Libération (journal)|Libération]]'' dans laquelle il révèle avoir aidé son premier amour Pierre-Yves à mourir. Il écrit notamment « Ce matin du {{1er}} septembre 1993, ta sortie est incertaine, et puis tu reçois l’accord de l’équipe médicale. Nous fonçons, car nous savons que tout peut se dégrader très vite. La suite tout le monde la connaît. [[Robin Campillo|Robin [Campillo]]] l’a fidèlement montrée dans son film 120 battements par minute. Robin et Alain qui seront là dès l’annonce de ta mort pour m’aider à détruire les preuves »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Hugues |nom=Charbonneau |titre=Pierre Yves, rien n’a changé depuis que tu m’as demandé de t’aider à mourir |url=https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/pierre-yves-depuis-que-tu-mas-demande-de-taider-a-mourir-il-y-a-trente-ans-rien-na-change-dans-ce-pays-20230831_A2HRS2ZKQJBC7EBIGS42OYB6DU/ |site=Libération |consulté le=2023-08-31}}</ref>.
 
Le premier «  zap  » sur le jet d'une poche de faux sang sur le directeur de l'Agence française de lutte contre le sida, et de son menottage «  est le produit de deux interventions distinctes. En 1991, pendant un colloque intitulé « Homosexualités et sida », deux militants tentent, sans succès, de menotter Dominique Charvet, le directeur de l’AFLS, l’Agence française de lutte contre le sida (AFLS). Un an plus tard, une action est menée contre le docteur Bahman Habibi, le directeur médical et scientifique du CNTS, Centre national de transfusion sanguine (CNTS), impliqué dans l’affairel’[[affaire du sang contaminé]] : les militants le traitent d’« assassin », lui jettent du faux sang et le menottent sur la scène de l’amphithéâtre de l’hôpitall’[[Hôpital de la PitiéSalpêtrière|hôpital de La Pitié-Salpêtrière]] devant un parterre de 300 spécialistes scientifiques<ref name="Lacuve" />  ».
 
Melton Pharm est une société imaginée à partir de 3 laboratoires : [[Roche (entreprise)|Roche]], qui refuse en 1992 de diffuser les résultats des essais de son [[anti-protéase]] ; laboratoire [[GlaxoSmithKline|Glaxo]], qui établit des restrictions d'accès à l'[[antirétroviral]] 3TC en 1995 ; [[Abbott (entreprise)|Abbott]], objet d'un zap de vengeance en 1996, «  parallèlement à un lobbying auprès du [[Comité national d'éthique]], contre la mise en place d'un tirage au sort et pour l'élargissement de l'accès compassionnel à l'antiprotéase [[Ritonavir]] »<ref name="Lacuve" /> ».
 
=== Style visuel ===
{{…}}
[[Robin Campillo]] cherche à retranscrire les émotions de ses personnages à travers les registres et couleurs à l'écran<ref name="AFCA" />. {{Citation|Je voulais qu'on sente que c'est le même flux [dans lequel] les émotions les plus diverses surgissent. [...] Au stade terminal de la maladie, ce flux s'interrompt}}<ref name="AFCA" />.
=== Messages politiques ===
Le film reprend de nombreuses luttes politiques d'[[Act Up-Paris|Act Up]], comme la responsabilisation des autorités publiques dans la lutte contre le SIDA, la nécessité des politiques de prévention publique à destination des publics marginalisés (LGBT, travailleurs du sexe, étrangers, prisonniers, usagers de drogues) et d'une éducation sexuelle complète pour les mineurs, de la reconnaissance des malades comme interlocuteurs légitimes des laboratoires pharmaceutiques, la dénonciation des pratiques anti-éthiques de ces derniers, ou la nécessité de recherches sur les interactions entre les traitements et les drogues ou les thérapies hormonales. Pour [[Robin Campillo]], son film permet de réaliser la phrase de Sean : «  Voilà à quoi ressemblent des malades du sida, si vous n'en aviez jamais vu !  »<ref name="AFCA" />.
Le film évoque aussi les contradictions internes sans les résoudre, comme le fait que soutenir un procès pour l'[[affaire du sang contaminé]] revient à souhaiter envoyer des personnes en prison, lieu de contamination où l'accès aux soins est insuffisant.
 
=== Titre ===
Le « [[battement par minute]] » est une unité de tempo. 120 battements par minute se référeraient au tempo ordinaire des musiques dansées par ces personnages{{refnec}}.
 
== Accueil ==
=== Accueil critique ===
En France, l'accueil critique est très positif : le site ''[[Allociné]]'' recense une moyenne des critiques presse de 4,5/5, et des critiques spectateurs à 4,2/5<ref name="Allociné">{{Lien web |langue=fr |titre=120 battements par minute |url=http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=245592.html|titre=120 battements par minute|site=[[Allociné]] |consulté le=24 août 2017 }}.</ref>.
 
Pour [[Thomas Sotinel]] du ''[[Le Monde|Monde]]'', {{citation|Campillo renverse cul par-dessus tête la vieille scie attribuée à Cocteau : « Le cinéma, c'est filmer la mort au travail. » Devant sa caméra, c'est la vie {{Incise|celle de ceux qui ne sont plus, celle de ceux qui ont été sauvés grâce à ce combat}} qui s’épanouit. [...] Scénariste et monteur de son film, il lui donne une pulsation rapide (celle des titres électro sur lesquels on dansait alors, celle d'un cœur au bord de l’affolement) qui impose l'urgence dans laquelle vivent ses personnages, militants que la maladie ou l'infection a réunis. [...] Campillo laisse de côté les effets faciles, demandant à ses acteurs d'emmener leurs personnages jusqu'au bout du chemin, sans effets spéciaux, sans paroxysmes pour parvenir à la vérité d'un moment qui resterait autrement enfoui. Ici, la fin de la vie, c'est encore la vie.}}<ref>{{Lien web |auteur=Thomas Sotinel |titre=« 120 battements par minute » : une contagion de la colère, de l’amour et du partage |url=https://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/08/22/120-battements-par-minute-la-maladie-la-colere-et-l-energie-en-partage_5174940_3476.html |titresite=«[[Le 120 battements par minute » : une contagion de laMonde]] colère, de l’amour et du partage|auteur=Thomas Sotinel|année=22 août 2017|site=[[Le Monde]]|consulté le =24 août 2017}}.</ref>.
En France, l'accueil critique est très positif : le site ''[[Allociné]]'' recense une moyenne des critiques presse de 4,5/5, et des critiques spectateurs à 4,2/5<ref name="Allociné">{{Lien web |langue=fr |url=http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=245592.html|titre=120 battements par minute|site=[[Allociné]] |consulté le=24 août 2017 }}.</ref>.
 
Pour [[Jean-Marc Lalanne]] des ''[[Les Inrockuptibles|Inrockuptibles]]'', {{citation|le film magnifie les vertus de la contestation, la force qu'il faut pour renverser les perspectives, remettre en cause des rapports de force séculaires qu’on pensait intangibles. Mais évidemment, cette épopée du courage, de l'insolence et de l'imagination en politique ne serait pas à ce point foudroyante si elle ne s'incarnait pas dans une forme de cinéma aussi originale, maîtrisée que parfaitement adéquate. [...] C'est logiquement l'événement majeur de notre rentrée cinéma.}}<ref>{{Lien web |urlauteur=http://www.lesinrocks.com/2017/08/22/actualite/paroleJean-action-11975896/Marc Lalanne |titre=[Edito] : “120 battements par minute”, l’événement majeur de notre rentrée cinéma|auteur=Jean-Marc Lalanne|annéeurl=http://www.lesinrocks.com/2017/08/22/actualite/parole-action-11975896/ août 2017|site=[[Les Inrockuptibles]] |année=22 août 2017 |consulté le =24 août 2017}}.</ref>.
Pour [[Thomas Sotinel]] du ''[[Le Monde|Monde]]'', {{citation|Campillo renverse cul par-dessus tête la vieille scie attribuée à Cocteau : « Le cinéma, c'est filmer la mort au travail. » Devant sa caméra, c'est la vie – celle de ceux qui ne sont plus, celle de ceux qui ont été sauvés grâce à ce combat – qui s’épanouit. [...] Scénariste et monteur de son film, il lui donne une pulsation rapide (celle des titres électro sur lesquels on dansait alors, celle d'un cœur au bord de l’affolement) qui impose l'urgence dans laquelle vivent ses personnages, militants que la maladie ou l'infection a réunis. [...] Campillo laisse de côté les effets faciles, demandant à ses acteurs d'emmener leurs personnages jusqu'au bout du chemin, sans effets spéciaux, sans paroxysmes pour parvenir à la vérité d'un moment qui resterait autrement enfoui. Ici, la fin de la vie, c'est encore la vie.}}<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/08/22/120-battements-par-minute-la-maladie-la-colere-et-l-energie-en-partage_5174940_3476.html|titre=« 120 battements par minute » : une contagion de la colère, de l’amour et du partage|auteur=Thomas Sotinel|année=22 août 2017|site=[[Le Monde]]|consulté le =24 août 2017}}</ref>.
 
Pour Louis Guichard de ''[[Télérama]]'', {{citation|le film impressionne par la fluidité de sa montée en puissance, la sophistication discrète de sa structure. La reconstitution des années Act Up (actions spectaculaires comprises), qui semble déjà un film en soi, laisse peu à peu éclore l’histoire intimiste {{Incise|l’amour tragique entre Sean et Nathan|oui}}. La fresque documentée, sans passer au second plan, y gagne une extrême intensité romanesque, proche d'''[[Angels in America (mini-série)|Angels in America]]'', la pièce (et série) américaine de référence sur le sida.}}<ref>{{Lien web |auteur=Louis Guichard |titre=120 Battements par minute |url=http://www.telerama.fr/cinema/films/120-battements-par-minute,518013.php|titre=120 Battements par minute|auteursite=Louis[[Télérama]] Guichard|année=22 août 2017|site=[[Télérama]] |consulté le =24 août 2017}}.</ref>.
Pour [[Jean-Marc Lalanne]] des ''[[Les Inrockuptibles|Inrockuptibles]]'', {{citation|le film magnifie les vertus de la contestation, la force qu'il faut pour renverser les perspectives, remettre en cause des rapports de force séculaires qu’on pensait intangibles. Mais évidemment, cette épopée du courage, de l'insolence et de l'imagination en politique ne serait pas à ce point foudroyante si elle ne s'incarnait pas dans une forme de cinéma aussi originale, maîtrisée que parfaitement adéquate. [...] C'est logiquement l'événement majeur de notre rentrée cinéma.}}<ref>{{Lien web|url=http://www.lesinrocks.com/2017/08/22/actualite/parole-action-11975896/|titre=[Edito] : “120 battements par minute”, l’événement majeur de notre rentrée cinéma|auteur=Jean-Marc Lalanne|année=22 août 2017|site=[[Les Inrockuptibles]]|consulté le =24 août 2017}}</ref>.
 
Pour Louis Guichard de ''[[Télérama]]'', {{citation|le film impressionne par la fluidité de sa montée en puissance, la sophistication discrète de sa structure. La reconstitution des années Act Up (actions spectaculaires comprises), qui semble déjà un film en soi, laisse peu à peu éclore l’histoire intimiste — l’amour tragique entre Sean et Nathan. La fresque documentée, sans passer au second plan, y gagne une extrême intensité romanesque, proche d'''[[Angels in America (mini-série)|Angels in America]]'', la pièce (et série) américaine de référence sur le sida.}}<ref>{{Lien web|url=http://www.telerama.fr/cinema/films/120-battements-par-minute,518013.php|titre=120 Battements par minute|auteur=Louis Guichard|année=22 août 2017|site=[[Télérama]]|consulté le =24 août 2017}}</ref>.
 
L'accueil est également favorable dans les médias [[LGBT]]. Sur [[Yagg]], Didier Roth-Bettoni<ref>[http://yagg.com/2017/08/23/120-battements-minute-memoire-vive/ «120 battements par minute»: La mémoire vive], article de Didier Roth-Bettoni sur Yagg le 23 août 2017. Page consultée le 10 septembre 2017.</ref> apprécie la façon dont le film sait non seulement reconstituer avec précision la souffrance des malades du sida et les combats d'Act Up, mais aussi opérer un {{citation|mouvement qui va de cet hier à aujourd’hui, qui relie, qui recrée le lien rompu entre ce passé pas si lointain mais largement enfoui, et nous, nous qui avons traversé ce temps, et nous qui sommes trop jeunes, ou n’en avons qu’à peine perçu les échos.}}
 
Les militants et anciens militants d'[[Act Up-Paris]] apprécient également le film. L'association publie un communiqué sur son site fin {{date-|mai 2017}}<ref>[http://site-2003-2017.actupparis.org//spip.php?article5626 Des prix pour 120 battements par minute : et maintenant, le défi d’une victoire sur le sida ?], communiqué de presse sur le site d'Act Up Paris le 28 mai 2017. Page consultée le 10 septembre 2017.</ref> pour remercier et féliciter l'équipe du film {{citation|pour avoir proposé une vision d’un pan de l’histoire de notre association, de ses militantEs, et de la lutte contre le sida}}. Le journaliste, écrivain et militant [[Didier Lestrade]], cofondateur d'Act Up-Paris, s'est dit<ref>[http://tetu.com/2017/05/29/120-bpm-jetais-vraiment-tres-emu-a-reagi-le-fondateur-dact-up-paris/ "120 battements par minute" : Qu'en ont pensé les militants d'Act Up-Paris], article de Philippe Peyre sur Têtu le 29 mai 2017. Page consultée le 10 septembre 2017.</ref> {{citation|très ému}} et déclare sur [[Slate (magazine)|Slate]]<ref name="www.slate.fr" /> avoir félicité les scénaristes pour la justesse de leur reconstitution, ajoutant que le film est {{citation|emmené par une équipe d'acteurs et de figurants qui sont renversants par leur justesse et leur dévouement}}.
 
Cependant, le metteur en scène Thibaud Croisy dans ''[[Le Monde]]'' déplore que ce film, {{citation|sans saveur ni subtilité}}, ne fasse que {{citation|normaliser les représentations du sida}}. La marginalité, la subversion, la déviance aussi qu'incarnait l'homosexualité des années 1980 seraient ainsi gommées au profit d'une homosexualité uniquement festive, juvénile, sexy et bien-pensante : {{citation|c’est là que réside la vraie obscénité du film, dans cette manière de transformer l’histoire en mythe médiatique et de purifier les minorités sexuelles et politiques pour qu’elles produisent le plus gros consensus possible. Absorbées par le vide du discours dominant, lavées de toute marginalité, de toute déviance, de tout danger, les voici paisiblement digérées par l’industrie du cinéma et reconstituées sous une forme lyophilisée et saine}}<ref name="Croisy">{{Lien web |langue=fr |auteur=Thibaud Croisy |titre=Thibaud Croisy : « “120 battements par minute” ne fait, hélas, que normaliser les représentations du sida » |url=https://www.lemonde.fr/idees/article/2017/09/06/thibaud-croisy-120-battements-par-minute-ne-fait-helas-que-normaliser-les-representations-du-sida_5181623_3232.html |titresite=Thibaud[[Le Croisy : « “120 battements par minute” ne fait, hélas, que normaliser les représentations du sida »Monde]].fr |jour=6 |mois=9 |année=2017 |site=[[Le Monde]].fr }}.</ref>.
 
=== Box-office ===
''120 Battements par minute'' sort en France le {{date-|23 août 2017}}. Le premier jour, le film rassemble un peu moins de {{formatnum:45000}} entrées sur 283 copies du film exploitées, soit une moyenne de 159 entrées par copie, et prend la tête du box-office français, devant le film d'action américain ''[[Hitman and Bodyguard]]'' et le drame de [[Sofia Coppola]] ''[[Les Proies (film, 2017)|Les Proies]]''. Selon une analyse parue dans ''Les Inrocks'', ce chiffre a été en partie gonflé par les nombreuses avant-premières du film, mais, même en prenant cela en compte, c'est un excellent score, qui fait de ''120 Battements par minute'' le plus gros succès d'un film d'auteur français de l'année<ref>[http://www.lesinrocks.com/2017/08/24/cinema/box-office-120-battements-par-minute-fait-palpiter-le-coeur-du-public-11977326/ Box office : "120 battements par minute" fait palpiter le cœur du public], article de Ludovic Béot sur Les Inrocks le 24 août 2017.</ref>. Au bout d'une semaine d'exploitation, le film cumule environ {{formatnum:220000}} entrées<ref name="BoxOfAllociné">[http://www.allocine.fr/film/fichefilm-245592/box-office/ Box office du film sur Allociné]. Page consultée le 10 septembre 2017.</ref> et obtient la meilleure moyenne en nombre de spectateurs par copie exploitée (778 par copie)<ref>[http://www.lesinrocks.com/2017/08/31/cinema/actualite-cinema/box-office-seven-sisters-en-tete-au-demarrage-petit-paysan-et-120-battements-par-minute-au-top-11979988/ Box-office : Seven Sisters en tête au démarrage, Petit Paysan et 120 battements par minute au top], article de Quentin Billet-Garin sur ''Les Inrocks'' le 31 août 2017. Page consultée le 10 septembre 2017.</ref>. En deuxième semaine, le film rassemble {{formatnum:181400}} entrées supplémentaires en se déployant sur 117 copies supplémentaires<ref>[http://www.lesinrocks.com/2017/09/08/cinema/box-office-otez-moi-dun-doute-devance-barbara-de-mathieu-amalric-11982669/ Box-office : "Otez-moi d'un doute" devance "Barbara" de Mathieu Amalric], article de Ludovic Béot et Quentin Billet-Garin sur ''Les Inrocks'' le 8 septembre 2017. Page consultée le 10 septembre 2017.</ref>, ce qui porte son total d'entrées à plus de {{formatnum:401000}} entrées en deux semaines<ref name="BoxOfAllociné" />. Le film rassemble {{formatnum:137000}} entrées en troisième semaine, dépassant ainsi les {{formatnum:500000}} entrées, puis un peu plus de {{formatnum:94300}} entrées en quatrième semaine : il rassemble ainsi plus de {{formatnum:632000}} entrées en un mois<ref name="BoxOfAllociné" />.
 
Il franchit mi-novembre le seuil des {{formatnum:800000}} entrées<ref>{{Lien web |nom1nom=JP |titre=120 battements par minute (Beats Per Minute) (2017)- JPBox-Office |url=http://www.jpbox-office.com/fichfilm.php?id=17100 |site=www.jpbox-office.com |consulté le=2017-11-14}}.</ref> et finit sa carrière à {{nb|855100|entrées}} France dont {{nb|267000}} à Paris-périphérie<ref>{{Lien web |titre=120 battements par minute (Beats Per Minute) (2017) - JPBox-Office |url=http://www.jpbox-office.com/fichfilm.php?id=17100 |site=www.jpbox-office.com |consulté le=2019-03-02}}.</ref>.
 
=== Autres conséquences ===
Début {{date-|avril 2018}}, l'équipe dirigeante d'Act Up-Paris démissionne, déplorant que la « vague de nouvelles arrivées » depuis le succès du film, avec notamment des « jeunes militants déjà politisés et expérimentés dans d’autres luttes, notamment antiracistes » « détournent et exploitent l’outil d’Act Up, en se servant de son historique, pour mettre en avant d’autres luttes », estimant que le travail d’expertise est « relégué au dernier plan » au profit « du commentaire permanent de la critique spectacle »<ref name="LM" />. Les nouveaux dénoncent la {{citation|complaisance institutionnelle}} de l’équipe sortante, et veulent renouer avec des méthodes d’actions publiques spécifiques d’Act Up, méthodes que les sortants jugent dépassées<ref>{{Article|périodique=Le JDD|titre=Act Up : y a-t-il une guerre de générations à la tête de l'association anti-sida? |périodique=Le JDD |date=2018-04-4 |lire en ligne=https://www.lejdd.fr/societe/act-up-y-a-t-il-une-guerre-de-generations-a-la-tete-de-lassociation-anti-sida-3617630|date=2018-04-4}}.</ref>. Les membres de la désormais ex-équipe dirigeante se disent « écœurés au point de démissionner » par les « insultes » et les « dépréciations gratuites »<ref name="LM">{{Lien web |langue=fr |titre=Démission de l’équipe dirigeante d’Act Up Paris |url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/04/02/demission-de-l-equipe-dirigeant-d-act-up-paris_5279508_3224.html |site=Le Monde.fr |date=2018-04-02}}.</ref> et créent une nouvelle association, [[Les ActupienNEs]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=À Act-Up s'ajoutent les ActupienNEs |url=https://www.parisdepeches.fr/2-Societe/128-75_Paris/12683-Act_Up_s_ajoutent_les_ActupienNEs.html |site=ParisDepeches.fr |consulté le=2018-04-15}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|format=audio |titre=Emission POPOPOP par Antoine de Caunes, avec Arnaud Rebotini, puis Romain Colson et Xtof de l'association "Les ActupienNEs"|site=France Inter|lire en ligneurl=https://www.franceinter.fr/emissions/popopop/popopop-07-mai-2018 |format=audio |site=France Inter}}.</ref>.
 
Début {{date-|avril 2018}}, l'équipe dirigeante d'Act Up-Paris démissionne, déplorant que la « vague de nouvelles arrivées » depuis le succès du film, avec notamment des « jeunes militants déjà politisés et expérimentés dans d’autres luttes, notamment antiracistes » « détournent et exploitent l’outil d’Act Up, en se servant de son historique, pour mettre en avant d’autres luttes », estimant que le travail d’expertise est « relégué au dernier plan » au profit « du commentaire permanent de la critique spectacle »<ref name="LM"/>. Les nouveaux dénoncent la {{citation|complaisance institutionnelle}} de l’équipe sortante, et veulent renouer avec des méthodes d’actions publiques spécifiques d’Act Up, méthodes que les sortants jugent dépassées<ref>{{Article|périodique=Le JDD|titre=Act Up : y a-t-il une guerre de générations à la tête de l'association anti-sida?|lire en ligne=https://www.lejdd.fr/societe/act-up-y-a-t-il-une-guerre-de-generations-a-la-tete-de-lassociation-anti-sida-3617630|date=2018-04-4}}.</ref>. Les membres de la désormais ex-équipe dirigeante se disent « écœurés au point de démissionner » par les « insultes » et les « dépréciations gratuites »<ref name="LM">{{Lien web|langue=fr|titre=Démission de l’équipe dirigeante d’Act Up Paris|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/04/02/demission-de-l-equipe-dirigeant-d-act-up-paris_5279508_3224.html|site=Le Monde.fr|date=2018-04-02}}.</ref> et créent une nouvelle association, [[Les ActupienNEs]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=À Act-Up s'ajoutent les ActupienNEs|url=https://www.parisdepeches.fr/2-Societe/128-75_Paris/12683-Act_Up_s_ajoutent_les_ActupienNEs.html|site=ParisDepeches.fr|consulté le=2018-04-15}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|format=audio|titre=Emission POPOPOP par Antoine de Caunes, avec Arnaud Rebotini, puis Romain Colson et Xtof de l'association "Les ActupienNEs"|site=France Inter|lire en ligne=https://www.franceinter.fr/emissions/popopop/popopop-07-mai-2018}}</ref>.
 
== Distinctions ==
=== Récompenses ===
* [[Festival de Cannes 2017|{{Souligner|Festival de Cannes 2017}}]] : sélection officielle, en compétition<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Sélection officielle 2017 |url=http://www.festival-cannes.com/fr/infos-communiques/communique/articles/la-selection-officielle-2017 |site=[[Festival de Cannes]] |consulté le=2017-04-29}}.</ref>
** [[Grand prix du Festival de Cannes|Grand Prix du Jury]]
** [[Prix FIPRESCI du Festival de Cannes]]
** [[Queer Palm]]
** [[Prix François-Chalais]]
* [[Festival du film de Cabourg|{{Souligner|Festival du film de Cabourg]] 2017}}]] : Prix du Public<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Festival du Film de Cabourg {{!}} 120 battements par minute |url=https://www.festival-cabourg.com/editions/2017/films/battements-par-minute |site=Festival du Film de Cabourg |consulté le=2017-06-21}}.</ref>
* [[Association des journalistes LGBT#Cérémonie des « Out d'or »|Out d'or]] 2017 : Out d'or de la création artistique<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Lise Galante |titre=Les "OUT d'Or" récompensent l'enquête sur les persécutions des homosexuels en Tchétchénie et le film "120 battements par minute" |périodique=LCI |date=30 juin 2017 |lire en ligne=http://www.lci.fr/medias/video-les-out-d-or-recompensent-l-enquete-sur-les-persecutions-des-homosexuels-en-tchetchenie-et-le-film-120-battements-par-minute-2057160.html|pages=}}.</ref>
* [[Festival international du film de Saint-Sébastien 2017]]  : [[Prix Sebastiane]]<ref>{{Article |langue=es-ES |titre=” 120 BEATS PER MINUTE” by Robin Campillo, 18th Sebastiane Award |périodique=Premios Sebastiane |date=2017-09-29 |lire en ligne=https://premiosebastiane.com/2017/09/29/120-beats-per-minute-18-sebastiane-award-2/ |consulté le=2017-09-30}}.</ref>
* [[Globes de Cristal]] 2018: récompense du meilleur film, et du meilleur acteur à [[Nahuel Pérez Biscayart|Nahuel Pérez]]
* [[Prix du Syndicat français de la critique de cinéma et des films de télévision|Prix du Syndicat Français de la Critique de Cinéma]] 2018 : [[Prix du meilleur film français du syndicat français de la critique de cinéma|Meilleur film français]]
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=== Nominations et sélections ===
* Candidat français à l'[[Oscar du meilleur film étranger]]<ref>{{lienLien web |auteur=Le Monde.fr avec AFP |titre=Le film « 120 battements par minute » représentera la France aux Oscars|auteur=Le Monde.fr avec AFP|date=19-09-2017|url=https://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/09/19/le-film-120-battements-par-minute-representera-la-france-aux-oscars_5187850_3476.html |date=19-09-2017 |consulté le=23-10-2017}}.</ref>
* [[43e cérémonie des César|César 2018]] :
** [[César du meilleur réalisateur|Meilleur réalisateur]] pour [[Robin Campillo]]
Ligne 214 ⟶ 210 :
* [[Act Up-Paris]]
* [[LGBT en France]]
* [[LGBT au cinéma]]
* [[Droits LGBT en France]]
* ''[[Jour de courage]]'' (2019), roman de [[Brigitte Giraud]]
 
=== Liens externes ===
* {{Liens}}
 
{{Palette|Robin Campillo|Grand prix du Festival de Cannes|César du meilleur film|Film représentant la France à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère|Lumière du meilleur film|Queer Palm|Prix François-Chalais}}
{{Portail|cinéma français|années 2010|LGBT|Paris}}
 
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[[Catégorie:Film dramatique français]]
[[Catégorie:Film français inspiré de faits réels]]
[[Catégorie:LGBTFilm aufrançais cinémasur enl'homosexualité Francemasculine]]
[[Catégorie:HomosexualitéFilm masculinesur aule cinémasida et les LGBT]]
[[Catégorie:Film sur le militantisme LGBT]]
[[Catégorie:Grand prix au Festival de Cannes]]
[[Catégorie:Prix FIPRESCI au Festival de Cannes]]
[[Catégorie:Queer Palm]]
[[Catégorie:Film traitantavec duune sidamusique etcomposée despar LGBTArnaud Rebotini]]
[[Catégorie:Film se déroulant à Paris]]
[[Catégorie:Film se déroulant dans les années 1990]]