« Paroisse en France » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
mAucun résumé des modifications |
|||
(24 versions intermédiaires par 12 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 1 :
{{ébauche|christianisme}}
Une '''[[paroisse]], en [[France]]''', est une communauté de [[fidèle]]s [[catholicisme|catholiques]] ou [[protestantisme|protestants]], appelés paroissiens. Elle correspond à la subdivision de base d'un [[diocèse]] de l'[[Église catholique de France]]. La paroisse joue un rôle essentiel dans la [[vie religieuse]] des fidèles. Le [[lieu de culte]] et de [[célébration]] des croyants est appelé [[église (édifice)|église]]. Pour les [[Protestantisme|protestant]]s, on parle plutôt de
Les paroisses peuvent être regroupées en secteurs dans chaque diocèse.
Ligne 6 ⟶ 7 :
== Organisation d'une paroisse ==
=== Responsabilités ===
Dans l'organisation épiscopale de l'Église catholique, et comme dans la plupart des paroisses du
=== Équipe d'animation paroissiale (EAP) ===
{{...}}
L'équipe d'animation paroissiale se réunit régulièrement pour gérer les affaires quotidiennes de la paroisse.
=== Conseil économique paroissial (CEP) ===
{{...}}
Le [[Code de droit canonique de 1983]] fait une
=== Mouvements catholiques et œcuméniques ===
Le [[curé]] est [[responsable]] de l'animation de tous les mouvements catholiques dans la paroisse. Il délègue généralement cette responsabilité à des diacres ou des [[laïc]]s dans différents domaines :
* sur le plan catholique : [[éveil à la foi]], [[catéchèse]] pour les jeunes [[enfant]]s, [[scout]]s, [[Aumônerie de l'enseignement public|aumônerie]] des lycées pour les adolescents (celle-ci correspondant souvent à un secteur), [[Confédération nationale des associations familiales catholiques|Associations familiales catholiques]], [[Équipes Notre-Dame]], etc
* sur le plan [[Œcuménisme|œcuménique]] : [[Église verte]] pour la [[sauvegarde de la Création]], [[parcours Alpha]] pour l'[[évangélisation]] des adultes et plus généralement l'annonce de la [[Parole de Dieu]] ; ces deux mouvements sont pratiqués séparément entre catholiques et protestants), etc
==
=== Antiquité ===
Au {{s|IV}}, saint [[Martin de Tours]] crée et organise les premières paroisses en France<ref>[http://www.diocesedetours.catholique.fr/fic_articles/296/st_martin.pdf Martin de Tours sur le site du diocèse de Tours].</ref>.
=== Époque médiévale ===
La paroisse est l'objet de quatre missions distinctes :
* mission patrimoniale : les édifices paroissiaux sont la propriété de nobles ou d'abbayes ;
* mission économique : la paroisse octroie la dîme à celui qui la perçoit ;
* mission sociale : la paroisse est sujette au patronage, organisé par des clercs, des abbayes, etc ;
* mission pastorale : la paroisse est desservie par des religieux ou s'appuie sur un curé qui lui est affecté.
=== Sous l'Ancien Régime ===
==== Le corps politique ====
Au {{s-|XVIII|e}}, les décisions concernant la paroisse étaient prises par le corps politique, qui comprenait généralement autour de dix-sept personnes, par exemple en Bretagne : cinq membres de droit (le [[sénéchal]], le [[procureur]] du roi ou du seigneur, le [[Curé|recteur]] et les [[Conseil de fabrique|fabriciens]] en exercice) et douze membres choisis parmi les anciens fabriciens<ref name="Rohou 2012">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean Rohou]]|titre=Catholiques et Bretons toujours ?|sous-titre=essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne|lieu=Brest|éditeur=Dialogues|année=2012|pages totales=534|isbn=978-2-918135-37-1}}</ref>.
==== Les prêtres habitués ====
Dans les paroisses d'[[Ancien Régime]], outre les curés et les vicaires, il y avait des prêtres qui n’avaient pas de fonctions précises. Ils vivaient généralement dans la paroisse où ils étaient nés. On les appelait « prêtres habitués », puisqu'ils y habitaient, qu’ils y avaient leurs habitudes. Certains bénéficiaient d’une [[chapellenie]], mais la plupart étaient fort pauvres, vivant en partie des maigres participations des fidèles au [[casuel]] lorsqu'ils assistaient à des offices religieux, par exemple à des enterrements. Ils avaient souvent recours à la charité publique et vivaient aussi souvent du soutien de leur famille<ref name="Rohou 2012" />.
=== Révolution française ===
Sauf pour les plus petites et celles situées en milieu urbain, la [[Révolution française|Révolution]] transforma chaque paroisse en une [[commune (France)|commune]] avec des territoires et populations identiques (loi établissant les municipalités du {{date-|14 décembre 1789}}). La paroisse parut à ce moment une notion et une réalité définitivement condamnées, et il lui fallut plusieurs années pour récupérer une partie de ses attributs d'[[Ancien Régime]].
=== Époque moderne ===
En dehors des villes, au statut particulier, la paroisse jusqu'à la [[Révolution française|Révolution]] était l'entité de base du [[Royaume de France|Royaume]]. Non seulement son origine et sa nature religieuse n'empêchaient pas les élites et les administrations de la considérer comme la circonscription de base, mais le curé était estimé comme le personnage et l'interlocuteur essentiel, le clergé et de rares notables étant parfois les seuls à posséder quelque instruction. Le [[clergé séculier]] a été modelé par les [[Séminaire (catholique)|séminaires]] mis en place à la suite du [[Concile de Trente]]. Les études y durent 5 ans (2 ans de philosophie, 3 ans de théologie). Ordonnés prêtres après ce cursus, leur ministère commence par une période de [[vicaire|vicariat]], certains restent vicaires toute leur vie alors que d'autres sont nommés aux fonctions de curé.
Celui qui nommait les curés était rarement l'évêque diocésain ; le droit de collation, c'est-à-dire de nomination du titulaire, pouvait aussi être détenu par un autre ecclésiastique, une abbaye ou un laïc, généralement un seigneur du lieu ou le roi. Ainsi, dans le diocèse de Besançon, à la fin du {{s|XVIII}}, 24 sont nommés par le chapitre métropolitain, une centaine par des abbayes, 70 par les seigneurs, 6 par le roi et cinq curés sont élus par les paroissiens<ref>Sauzay, ''Histoire de la persécution religieuse dans le département du Doubs'', T I, p. 168. Cité par Pierre-Marie de la Gorce, ''Histoire religieuse de la Révolution française'', T I, P. 22.</ref>. Dans tous les cas, l'évêque gardait le droit d'institution canonique.
S'appuyant sur le respect des ''ouailles'' (nom courant pour les ''paroissiens fidèles'') pour leur curé, celui-ci se trouva chargé de fonctions civiles comme l'État-civil ou la lecture de textes législatifs ou d'ordonnances de justice au cours ou à l'issue des messes. Habitués à recevoir de sa part des doléances ou requêtes au nom de ses paroissiens, les agents royaux trouvaient naturel de solliciter le curé pour obtenir des informations ou de lui confier des tâches où sa connaissance et sa proximité du peuple étaient essentielles telles que la distribution de secours. Au milieu du {{s-|XVIII|e}}, c'est au clergé qu'on demande des statistiques de population pour leur paroisse ; opération encadrée par les [[Subdélégué (Ancien Régime)|subdélégués]] de l'[[Intendant (Ancien Régime)|intendant]]. Il assumait avec plus ou moins de bonne volonté ces charges supplémentaires et apparaissant généralement sans accord préalable.
S'appuyer sur les paroisses en confiant aux curés des missions d'intérêt général était aussi pour le pouvoir royal une façon de négliger la féodalité et de ne pas devenir les ''obligés'' des seigneurs du lieu.
De ce point de vue administratif, la paroisse était l'unité fiscale. Au cours d'[[assemblée de paroisse]], les paroissiens intéressés devaient répartir les impôts sur chaque foyer et désigner chaque année les collecteurs. Ces assemblées rassemblent les chefs de famille de la paroisse qui peuvent être des femmes en cas de veuvage.
=== Concordat de 1801 ===
Le [[Régime concordataire français|régime concordataire]] établit en 1801 par [[Napoléon Bonaparte]] et le pape [[Pie VII]], soumet toutes créations de paroisses de l'église catholique à l'approbation des pouvoirs publics, comme le stipule l'article 9 ({{Rom-maj|IX}}) de l'accord : « Les évêques feront une nouvelle circonscription des paroisses de leurs diocèses, qui n'aura d'effet que d'après le consentement du Gouvernement ». Les articles 60 à 63 ({{Rom-maj|LX}} à {{Rom-maj|LVIII}}) de la convention du {{Date républicaine|26 messidor an IX}} (titre {{Rom-maj|IV}} - section 2) qu'il y aura au moins une paroisse dans chaque [[Justice de paix en France|justice de paix]]. Chaque paroisse pouvant disposer d'autant de succursales que nécessaire (art. 60). « Chaque évêque, de concert avec le préfet, réglera le nombre et l'étendue de ces succursales. Les plans arrêtés seront soumis au Gouvernement, et ne pourront être mis à exécution sans son autorisation » (art. 61). « Aucune partie du territoire français ne pourra être érigée en cure ou en succursale sans l'autorisation expresse du Gouvernement » (art. 62). « Les prêtres desservant les succursales sont nommés par les évêques » (art. 63)<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le Concordat de 1801|url=https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/le-concordat-de-1801/|site=napoleon.org|consulté le=2019-03-30}}</ref>.
Ce régime prend fin lors de la promulgation de [[loi de séparation des Églises et de l'État]] en {{date-|décembre 1905}} qui rend aux évêques la totale liberté de fixer le nombre et les limites paroissiales de leur diocèse.
=== Les paroisses en France au {{s-|XIX|e}} ===
Le [[Concordat de 1801]], complété par les [[Articles organiques]], réorganise les paroisses ; seules les plus importantes, correspondant généralement aux chefs-lieux de [[Canton français|canton]], sont pourvues d'un [[curé]] (payé par l'État, et dont la nomination doit être approuvée par le [[Préfet (France)|préfet]]), les paroisses moins importantes ne disposant que d'une église [[Succursale (religion)|succursale]] avec à leur tête un simple [[desservant]], non payé par l'État. Cette organisation est restée en place jusqu'à la [[loi de séparation des Églises et de l'État]] de 1905.
=== Au {{s-|XX}} ===
À la fin des [[années 1980]], la France comptait près de {{formatnum:38000}} paroisses, soit un peu plus d'une paroisse par commune en moyenne. Les communes plus peuplées disposant parfois de plusieurs paroisses sur leurs territoires.
L'[[exode rural]] et autres facteurs divers a réduit son nombre à environ {{formatnum:15000}} (chiffres 2006)<ref>{{Lien web|url=http://www.la-croix.com/Religion/Spiritualite/La-paroisse-_NG_-2011-09-09-709424|titre=La paroisse|auteur=Béatrice Bazil|date=9 septembre 2011|site=[[La Croix]]}}.</ref>, avant de remonter dans les [[années 2010]] à {{formatnum:19000}} à la faveur de la [[rurbanisation]] (chiffres 2011)<ref>{{Article|auteur=|titre=Des paroisses comme communautés|périodique=Documents Épiscopat|date=2011|numéro=7|pages=16}}.</ref>.
=== Évolutions aux {{s-|XX|e}} et {{s|XXI|e}} ===
Dans les campagnes [[France|françaises]], le nombre décroissant de prêtres a poussé depuis quelques décennies au [[Unité pastorale|regroupement paroissial]] (ou ''vicariat forain''). Plusieurs paroisses sont réunies et confiées à un seul curé assisté de quelques laïcs. Ce phénomène s'étend à la plupart des villes, même les plus importantes, où les églises qui correspondaient chacune à une paroisse sont regroupées. Ainsi les trois anciennes paroisses, [[Liste des lieux de culte de Lille|Saint-Sauveur, Saint-Étienne et Saint-Sauveur du centre de Lille]] sont regroupées dans la seule paroisse Saint-Eubert desservant deux lieux de cultes ouverts sur les trois originels.
Des laïcs, bénévoles ou rémunérés, soulagent le [[clergé]] de diverses tâches matérielles telles que l'entretien de l'église et la préparation des cérémonies ; le [[sacristain]] (aussi appelé ''bedeau'' ou ''custos'') y vouait souvent toute son existence. De nos jours, ce rôle est assuré par un ou plusieurs laïcs. Pour les cérémonies dans l'église, en particulier la [[messe]] dominicale et les [[procession religieuse|processions]], les ministres du culte sont assistés par les [[Servant d'autel|enfants de chœur]], ou servants de messe, jeunes garçons ou jeunes filles de la paroisse volontaires pour assumer ce rôle. De nombreuses vocations sont révélées dans ce cadre.
== Notes et références ==
{{Références}}
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===▼
* {{Article | prénom1 = Anne | nom1 = Bonzon| titre = Paroisse rêvée, paroisse vécue : le point de vue de curés citadins au temps de la Réforme catholique. L'exemple de Beauvais | périodique =[[Revue du Nord]]| volume = 340| année = 2001 | passage = 319-339 | issn = 0035-2624| lire en ligne = https://www.cairn.info/revue-du-nord-2001-2-page-359.htm | id = Anne Bonzon 2001 | libellé = Anne Bonzon 2001}}
* {{Article | prénom1 = Christophe | nom1 = Leduc| titre = Géographie paroissiale en milieu urbain. L'exemple cambrésien à l'époque moderne | périodique = [[Revue du Nord]]| volume = 340| année = 2001 | passage = 359-379 | issn = 0035-2624| lire en ligne = https://www.cairn.info/revue-du-nord-2001-2-page-359.htm | id = Christophe Leduc 2001 | libellé = Christophe Leduc 2001}}
* {{Article | prénom1 = Alphonse | nom1 = Borras| titre = La paroisse, et au-delà… | périodique = Étvdes | lien périodique = Études (revue)| volume = 402| année = 2005 | passage = 783-793 | issn = 0014-1941| lire en ligne = https://www.cairn.info/revue-etudes-2005-6-page-783.htm | id = Alphonse Borras 2005 | libellé = Alphonse Borras 2005}}
* {{Article | prénom1 = Laurent | nom1 = Villemin| titre = La paroisse, les diocèses et les nouveaux Mouvements | périodique =[[Études (revue)|Étvdes]]| volume = 405 | année = 2006 | passage = 635-646 | issn = 0014-1941| lire en ligne = https://www.cairn.info/revue-etudes-2006-12-page-635.htm | id = Laurent Villemin 2006 | libellé = Laurent Villemin 2006}}
* {{Article | prénom1 = Mathilde | nom1 = Guilbaud| titre =Les fabriques paroissiales rurales au {{s-|XIX}}. L'exemple des campagnes de Seine-et-Marne | périodique = [[Histoire & Sociétés rurales]]| volume = 28| année = 2007| issn = 1254-728x| lire en ligne = https://www.cairn.info/revue-histoire-et-societes-rurales-2007-2-page-67.htm | id = Mathilde Guilbaud 2007 | libellé = Mathilde Guilbaud 2007}}
* {{Article | auteur1 = [[Marie-Madeleine de Cevins]]| titre =La Paroisse, communauté et territoire| périodique =[[Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest]]| volume = 121-1| année = 2014 | passage = 193-194 | issn = 0399-0826| lire en ligne = https://www.cairn.info/revue-annales-de-bretagne-et-des-pays-de-l-ouest-2014-1-page-193.htm | id = Marie-Madeleine de Cevins 2014 | libellé = Marie-Madeleine de Cevins 2014}}
=== Articles connexes ===
Ligne 33 ⟶ 91 :
=== Liens externes ===
{{
{{Portail|Christianisme|France}}▼
▲=== Bibliographie ===
▲{{Portail|Christianisme|France}}
▲[[Catégorie:Paroisse de France|*]]
|