« Elf Aquitaine » : différence entre les versions
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| titre blanc = oui
| nom = Elf Aquitaine
| logo = ELF logo
| légende = Logo d'Elf
| taille logo = 164px
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}}
'''Elf Aquitaine''' était une société [[France|française]] d'extraction pétrolière.
L'entreprise est créée en 1966 sous le nom d'Elf-ERAP puis la marque ELF est adoptée en avril 1967. D'abord publique, elle est privatisée en [[1994]] pour 33 milliards de francs<ref>{{Lien web |titre=La privatisation d'Elf a été un succès |url=https://www.lesechos.fr/1995/01/la-privatisation-delf-a-ete-un-succes-847630 |site=Les Echos |date=1995-01-06 |consulté le=1 avril 2020}}</ref>. En juillet 1999, alors qu'elle s'apprête à faire une [[offre publique d'achat]] (OPA) sur [[Total (entreprise)|Total]], Elf subit les contrecoups boursiers produits par l'[[Affaire Elf|enquête]] de la [[juge d'instruction]] [[Eva Joly]]. À la suite de démêlés politico-judiciaires, le 22 mars 2000 Elf est absorbé par le groupe Total pour former [[TotalFinaElf]] (TFE).
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Plusieurs sociétés ont donné naissance à Elf Aquitaine :
À la veille de la [[Seconde Guerre mondiale]], vers [[1937]], la consommation française se monte aux environs de 5 millions de tonnes par an dont 40 % en provenance d'[[Irak]]. Le reste vient des États-Unis, du [[Venezuela]] et de [[Roumanie]].▼
En
▲On se demande alors s'il y a ou non du pétrole sous le sol national, une grande campagne de prospection commence. Entre [[1920]] et [[1935]], des permis de recherche sont distribués à grande échelle pour toutes les régions de France, mais surtout dans les [[Landes (département)|Landes]] et les [[Pyrénées-Atlantiques]]. Les efforts d'investissements et de recherche révèlent que le sol français contient peu de pétrole. On découvre néanmoins en [[1939]] un gisement de gaz naturel exploitable à Saint-Marcet (Haute-Garonne). Le 29 juillet 1939, grâce à cette découverte, est créée la Régie autonome des pétroles (RAP) pour exploiter le champ de gaz de [[Saint-Marcet]] dans la [[Haute-Garonne]] .
▲À la veille de la [[Seconde Guerre mondiale]], vers [[1937]], la consommation française se monte aux environs de 5 millions de tonnes par an dont 40 % en provenance d'[[Irak]]. Le reste vient des États-Unis, du [[Venezuela]] et de [[Roumanie]].
En
▲==== La SNPA ====
▲En [[1940]], en pleine guerre, la direction des carburants (DICA) est créée pour exercer la tutelle sur le secteur pétrolier. Avec cette création, on relance l'exploration tous azimuts, mais surtout dans la partie Sud-Ouest. Le 10 novembre [[1941]], afin de superviser toutes ces prospections, une autre société est créée qui est la Société nationale des pétroles d'Aquitaine (SNPA).
▲En [[1951]], la SNPA découvre [[gisement de gaz de Lacq|un gisement]], d'abord de pétrole, puis de [[gaz naturel|gaz]], à [[Lacq]] ([[Béarn]]). Ce gaz contient un grand pourcentage de [[soufre]] (15 %) et du [[gaz carbonique]] (10 %), le tout avec une pression d'éruption de 670 bars. Le pétrole est acheminé vers la [[raffinerie de La Mède]] (Total) pour être traité, tandis que le gaz est traité sur place. C'est ainsi que la région de Lacq devient une région gazière avec ses usines de séparation de soufre. Le soufre, qui était considéré comme un produit indésirable, est devenu par la suite une source de revenus très appréciée.
Le [[Bureau de recherche de pétrole]] (BRP) est créé en 1945.
▲==== Le BRP ====
▲Le [[Bureau de recherche de pétrole]] (BRP) créé en [[1945]].{{article détaillé|Bureau de recherche de pétrole}}
Jusqu'ici, l'État français a réussi l'exploration-production par les découvertes au [[Sahara]], mais le raffinage-distribution est toujours dans les mains des groupes étrangers tels que [[Shell (entreprise)|Shell]], [[BP (entreprise)|BP]], [[Esso (marque)|Esso]] et [[Mobil]]. Tous ces groupes possèdent, en France, tous les outils indispensables aux fonctions raffinage-distribution depuis les [[oléoduc]]s, les [[raffinerie de pétrole|raffineries]] jusqu'aux réseaux de distribution.
Le Groupement des exploitants pétroliers (GEP), créé en juin [[1960]], est lui-même constitué par :
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La SNPA apporte également son petit réseau départemental de distribution.
Un tollé général s'est levé en France pour protester contre la création de l'UGP à l'époque, venant des « majors », des journaux (
Cependant, la vieille raffinerie
En [[1964]], la [[raffinerie de Feyzin]] démarre avec une capacité de distillation de {{unité|6000|tonnes}} par jour. Cette unité est conçue, au départ, pour le traitement du mélange Saharien{{cit}}. C'est, à l'époque, l'une des raffineries les plus modernes d'Europe. Par la suite, le complexe de Feyzin s'agrandit avec deux unités de distillation directes, et se dote d'une unité de craquage à la vapeur avec une production de {{unité|280000|tonnes}} par an d'[[éthylène]] afin de fournir l'éthylène, le [[propylène]] et le [[butadiène]], bases dans la fabrication des matières plastiques et d'autres dérivés.
[[Image:Oil wells and refineries France map-fr.svg|
Progressivement, l'UGP s'enrichit de nouvelles installations dans d'autres régions de France, d'[[Europe]] et du reste du monde, soit par participation, soit par location, soit par construction :▼
▲Progressivement, l'UGP s'enrichit de nouvelles installations dans d'autres régions de France, d'
* [[Compagnie rhénane de raffinage|Raffinerie de Reichstett]] (participation 10 %) ;
* Raffinerie d'Albatros à [[Anvers]] ([[Belgique]]) louée à façonnage pour le traitement de {{unité|800000|t/an}} ;
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* [[Raffinerie de Grandpuits]] (construction, mise en huile en juin [[1967]]) ;
* Raffinerie de Gargenville ([[Vexin]], construction, mise en service en avril [[1968]]) ;
** Raffinerie de [[Herrlisheim]] ;▼
En tout, à la fin des [[années 1970]], l'UGP a dans son modèle de programme linéaire 22 raffineries générant {{formatnum:2500}} contraintes et {{formatnum:3550}} variables{{quoi}}.
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==== Les constituants ====
La RAP, la SNPA et le BRP fusionnent en
Depuis sa création en
* [[La Mure (entreprise)|La Mure Union]] avec la marque la Mure ;
* Solydit Union qui utilise la marque [[Avia International|Avia]] ;
* Essences et carburants de France qui vend aussi sous la marqua Avia ;
* La Compagnie française de produits pétrolifères (CFPP) avec la marque [[Caltex]] (CALifornia oil - TEXaco), à l'origine filiale de [[Texaco]] (dont elle a conservé le logo,
La gestion de plusieurs marques sans lien évident (Avia, Caltex, Solydit, ButaFrance, ButaLacq) est complexe et leurs publicités séparées multiplient les dépenses inutiles. On décide donc de les regrouper sous une bannière unique, et de lancer celle-ci par une campagne forte. Ce projet débute en
La concurrence a déjà alors renouvelé ses slogans publicitaires au début des [[années 1960]] : « C'est Shell que j'aime »
L'[[Entreprise de recherches et d'activités pétrolières|{{abr|ERAP|Entreprise de Recherches et d’Activités Pétrolières}}]], organisme de tutelle de l'UGP et l'UGD, cherche tout d'abord un nom de marque simple, facile à prononcer et en même temps évocateur. On teste un temps le nom provisoire « Elan »{{refsou}}, puis, dans l'été
Le choix se porte sur « Elf », nom simple, bref, facile à prononcer et à retenir. {{refsou|{{lesquelles|Selon certaines sources}}, le nom « Elf » signifierait « Essences et lubrifiants de France », or l'entreprise n'a jamais été mentionnée sous cette appellation sur aucun document officiel de la marque. En réalité « Elf » est un mot inventé et non un acronyme, il n'a donc pas de signification propre}}.
Un nom ne suffit pas pour représenter une marque ; celle-ci gagne à posséder un logo. Les études graphiques successives aboutirent au [[trépan]] stylisé avec un côté bleu et l'autre rouge avec au milieu la couleur blanche, formant un rappel du [[Drapeau de la France|drapeau français]] {{incise|logo qui n'apparaîtra finalement qu'à partir de 1991}} mais un graphiste de l'équipe, Jean-Roger Riou, probablement inspiré par le travail de [[Raymond Loewy]] pour les cigarettes [[Lucky Strike]], imagine un autre élément visuel : un disque rouge, qui servira de "signal optique" à chaque station service. Placé sur la façade, parfois du sol jusqu'au toit, il permettra aux stations Elf d'être reconnues immédiatement, et de loin<ref name="lejsl" />.
==== Le lancement ====
Le travail de préparation pour l'unification est terminé en octobre
* transformer {{formatnum:4500}} points de vente (dont tout le réseau Caltex) en une nuit ;
* informer le personnel en gardant cependant un secret total jusqu'au « jour J ».
Dès janvier
La tâche la plus importante se trouve à l'intérieur du groupe : informer le personnel, le mobiliser et le souder autour de la nouvelle marque. Il faut pour cela mobiliser {{formatnum:12000}} personnes, les informer, et
Une campagne d'affichage va marquer les esprits et exciter la curiosité de chacun : « Les ronds rouges arrivent... »<ref name="sudouest" />
Toute la nuit, tous les cadres, techniciens et employés du groupe sont mobilisés, chacun
L'UGP devient alors Elf Union et l'UGD Elf Distribution : Elf France est
En 1967, le groupe s'associe à [[Matra Sports
En 1976, le groupe
==== Locaux ====
Elf s'
==== Image ====
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Elf est alors une entreprise dirigée majoritairement par l’État (elle le restera jusqu’à son rachat-fusion par Total-Fina), et de Gaulle nomme à sa tête son ancien ministre des armées [[Pierre Guillaumat]], qui fut l’un des fondateurs de la [[Direction générale des services spéciaux]] (DGSS)<ref>Hervé Gattegno, « L’étrange interpénétration des services d’Elf et de la France », ''[[Le Monde]]'', 28 septembre 1997.</ref>. Celui-ci contribue à faire de la compagnie une « agence de renseignement », selon les termes mêmes de l’un de ses successeurs : {{citation|il ne se passe rien dans les pays pétroliers, en particulier en Afrique, dont l’origine ne soit pas Elf}}<ref>La « confession » de Loïc Le Floch-Prigent, in ''[[l’Express]]'' du 12 décembre 1996.</ref>.
Elf est considérée comme une pièce maitresse des pratiques néocoloniales françaises en Afrique : trafic d'influence, corruption, violence, manipulations politiques, etc<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Alain Deneault|titre=Total, un gouvernement bis|périodique=Le Monde diplomatique|date=2018-08-01
L'[[Affaire Elf]] a en partie dévoilé cet aspect dérangeant du groupe pétrolier : en témoignent le livre de la magistrate [[Eva Joly]]<ref>Eva Joly, ''Est-ce dans ce monde-là que nous voulons vivre ?'' Les Arènes, 2003.</ref>, qui a instruit le dossier, et la pièce de théâtre documentaire « Elf, la pompe Afrique » de Nicolas Lambert, qui reproduit le procès auquel a assisté l’auteur-interprète.
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* [[Philippe Jaffré]] : 1993-1999
== Identité visuelle ==
== Identité visuelle<ref>[http://www.total.com/fr/groupe/presentation-du-groupe/histoire-du-groupe/histoire-logo-elf-600163.html Le logo Elf : trépan, ronds rouges...] - Site officiel du groupe Total.</ref> ==▼
<gallery caption="Logos d'Elf Aquitaine">
▲
Image:ELF logo 1991-2004.svg|Logo 1991-2004
ELF logo 2004-2012.svg|Logo 2004-2012
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== Voir aussi ==
=== Article connexe ===
* [[Affaire Elf]]
=== Liens externes ===
* [http://www.ihtp.cnrs.fr/spip.php%3Farticle312&lang=fr.html Aperçus de l’histoire du groupe Elf-Aquitaine et de la CFP-Total] - Par Alain Beltran et Sophie Chauveau, [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] (France)
* [
{{Portail|
[[Catégorie:Entreprise disparue en 1999]]
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