« Val d'Argent » : différence entre les versions

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|nom =Val d'Argent<br />Vallée de Sainte-Marie-aux-Mines<br />Val de Lièpvre
|image =Val de Lièpvre 132.JPG
|légende =Vue sur la vallée de la LiepvretteLièpvrette.
|massif =[[Massif des Vosges]]
|pays ={{France}}
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|longueur =25 km
|type =[[Vallée glaciaire]]
|écoulement =[[LiepvretteLièpvrette]]
|voie =N 59, D 48
|remarque =
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== Géographie ==
=== Situation ===
[[Image:Val de Lièpvre.JPG|vignette|redresse=1.5|Ancienne carte du val de Lièpvre en 1550. Dessin se trouvant dans la Cosmographie de Sébastien Munster. Bibliothèque Nationale, fonds lorrains.|gauche]]
Le val de Lièpvre, appelé aussi la vallée de la [[LiepvretteLièpvrette]], vallée de [[Sainte-Marie-aux-Mines]] et aujourd'hui le val d'Argent en raison de son passé minier, se compose de cinq communes : Sainte-Marie-aux-Mines, [[Sainte-Croix-aux-Mines]], [[Lièpvre]], [[Rombach-le-Franc]] et [[Aubure]]. Elle a une superficie de {{unité|103|km2}}, qui s'étend sur {{unité|25|km}} de longueur depuis le fond de la vallée de la Petite-Lièpvre au pied du [[col des Bagenelles]] jusqu'au confluent de la [[LiepvretteLièpvrette]] et [[Giessen (rivière)|Giessen]] en amont de la localité de [[Châtenois (Vosges)|Châtenois]]. Son plus haut sommet est la [[tête du Violu]] ({{unité|994|m}}).
 
La vallée qui comprend le village de Lièpvre se trouve à {{unité|35|km}} de [[Colmar]], {{unité|85|km}} de [[Mulhouse]], à {{unité|60|km}} de [[Strasbourg]] et {{unité|110|km}} de [[Nancy]]. La ville de [[Sélestat]], la plus grande agglomération de l'Alsace centrale est située à {{unité|15|km}} de Lièpvre. La vallée est encaissée, d'une part, en direction de Sainte-Marie-aux-Mines qui rejoint le col des Bagenelles, le [[Brézouard]], la chaume de Lusse, le [[col de Sainte-Marie]], le [[Col du Bonhomme (massif des Vosges)|col du Bonhomme]] et dans sa partie sud, le [[col du Haut de Ribeauvillé]] et les villages de [[Ribeauvillé]] et [[Aubure]]. Vers Lièpvre, la route départementale D 48 permet de rejoindre le village de [[Rombach-le-Franc]] et de là, en passant par le col de Fouchy, de se rendre vers [[Fouchy]] et l'ensemble des villages du [[vallée de Villé|val de Villé]]. Le val de Lièpvre est situé dans l'arrondissement de [[Ribeauvillé]] et le département du [[Haut-Rhin]]. [[Sainte-Marie-aux-Mines]] est la principale agglomération de la vallée de la [[LiepvretteLièpvrette]] qui débouche sur la plaine d'Alsace à {{unité|22|km}} de [[Sélestat]]. La vallée, l'une des plus attrayantes et des plus profondes des [[Massif des Vosges|Vosges]], permet de rejoindre la plaine d'Alsace par le col de Sainte-Marie-aux-Mines jusqu'en Lorraine. La vallée se trouve au carrefour des routes qui franchissent les [[Massif des Vosges|Vosges]], par les cols de Sainte-Marie-aux-Mines, du [[Col du Bonhomme (Vosges)|Bonhomme]], et du col du Haut de Ribeauvillé. Le {{date-|20 janvier 1790}}, la Révolution a réuni les deux parties de la ville de Sainte-Marie-aux-Mines qui étaient séparées linguistiquement en une seule entité avec les annexes de Saint-Blaise, Fertrupt, Echéry, le Rauenthal et la Petite [[Lièpvre]]. Sainte-Marie-aux-Mines est le chef-lieu du val de Lièpvre avec les communes de [[Sainte-Croix-aux-Mines]] (''St Kreutz'' en allemand), les annexes du Petit et du Grand Rombach, [[Lièpvre]] (''Leberau'' en allemand), Rombach-le-Franc (''Deutsch Rumbach'' de 1871 à 1918 et 1940-1944) et [[Aubure]] (''Altweier'' en allemand). Cette dernière commune se situe sur le versant de [[Ribeauvillé]].
 
=== Hydrographie ===
[[Image:Sainte Croix-aux-Mines 384.JPG|vignette|La Lièpvrette à Sainte-Croix-aux-Mines.]]
Le principal cours d'[[eau]] de la [[vallée]] est la [[LiepvretteLièpvrette]] qui prend sa source en amont du [[col des Bagenelles]] ({{unité|750|m}}). Son tracé est pour l'essentiel en territoire Haut-Rhinois. À Echéry ([[Sainte-Marie-aux-Mines]]) la [[LiepvretteLièpvrette]] récupère les eaux de l'Hâte qui traverse le hameau historique de Saint Pierre et celle du Rauenthal, venu du [[Brézouard]] ({{unité|1228|m}}), dont le nom est lié depuis des siècles à l'exploitation minière. À [[Sainte-Marie-aux-Mines]], la [[LiepvretteLièpvrette]] reçoit aussi les eaux du Robinot, du Hergauchamp et de l'Isenbach qui débouche du vallon de [[Saint-Blaise (Sainte-Marie-aux-Mines)|Saint-Blaise]], autre hameau historique. Ensuite la [[LiepvretteLièpvrette]] grossie par les eaux en provenance de [[Sainte-Marie-aux-Mines]] rejoint le village de [[Sainte-Croix-aux-Mines]]. De là, elle reçoit, les affluents de la Timbach qui prend sa source au Hury, du Petit et du Grand Rombach, alimentés par de petits [[ruisseau]]x de la [[montagne]], notamment du col de la Raleine, pour rejoindre le village de [[Lièpvre]]. La [[LiepvretteLièpvrette]] reçoit ensuite les eaux du Rombach qui prend sa source au col de la [[Hingrie]] ({{unité|749|m}}) qui parcourt un trajet de {{unité|8.5|km}} en récupérant au passage les eaux des petits ruisseaux du Volbach, de Bestégoutte, de Biagoutte, de Naugigoutte, de Hargoutte et de la Vaurière. La [[LiepvretteLièpvrette]] se jette ensuite dans le [[Giessen (rivière)|Giessen]], en amont de [[Scherwiller]], pour rejoindre à son tour l'Ill.
 
=== Géologie ===
Le sous-sol du val d'Argent compte plusieurs failles où se sont concentrées des matières minérales qui ont été exploitées à partir du {{s-|X|e}} par l'homme : argent cobalt, plombs, arsenic, cuivre… L'exploitation des mines a profondément marqué l'histoire de la vallée. On a recensé aujourd'hui un millier de [[Terril|haldes]]. Le réseau de galeries souterraines représente une longueur d'environ {{unité|300|km}} creusées par la main de l'homme au cours des dix siècles qu'a représenté l'exploitation des mines.
 
=== Climat ===
Le climat au val de Lièpvre est de type continental. La barrière des Vosges protège en grande partie l'ensemble de la vallée de fortes précipitations et a pour conséquence que les pluies sont moins abondantes que de l'autre côté des Vosges grâce aussi à l'effet de [[Effet de foehn|foehn]]. En contrepartie, la vallée, du fait de la proximité des montagnes est marquée par des hivers froids et humides et des étés chauds moins suffocants. Le sommet des Vosges est enneigé de décembre à avril. La grisaille et la [[brume]] sont moins marquées durant la période d'hiver que dans la plaine. Revers de la médaille : les nuits d'hiver sont souvent claires et dégagées ce qui fait chuter fortement la température par rayonnement et par l'air froid descendu des montagnes. Dans la journée le soleil permet de gagner quelques degrés de plus que dans la plaine.
 
=== Mammifères ===
[[Image:Chevreuil(brocard)-HAYE sylvain.jpg|vignette|Un brocard.]]
 
Les forêts du val de Lièpvre sont essentiellement peuplées des grands animaux que sont les [[Cerf élaphe|cerfs]], les [[chevreuil]]s et les [[sanglier]]s. Cette espèce s'est considérablement développée depuis les années 1950. Depuis 1955, les forestiers se plaignent des dégâts occasionnés par les [[cervidé]]s sur les jeunes pousses, par abroutissements ou dégâts d'écorçage. Le cheptel est surtout abondant entre les vallées de la Lièpvrette au nord, et celle de la [[Weiss (rivière)|Weiss]] au sud. Le chevreuil est un animal discret - que les forestiers allemands du début du {{s-|XX|e}} estimaient trop peu nombreux - s'est parfaitement acclimaté dans la région. Les forestiers estiment que l'augmentation du cheptel des cervidés est incompatible avec une saine gestion de la forêt, car les régénérations naturelles sont anéanties, les [[perchis]], voire les jeunes [[futaie]]s sont écorcéesécorcés par le [[Cerf élaphe|cerf]]. Les forestiers n'ont pour l'instant trouvé comme seule parade que l'engrillagement des jeunes pousses. En dehors de ces trois espèces les plus fréquemment rencontrées, il faut également citer le sanglier qui se reproduit assez facilement. Cette espèce n'est pas considérée par les forestiers comme nuisible. On peut aussi citer le [[chamois]] qui a été introduit entre [[1955]]-[[1956]] au [[Markstein]] et qui s'est considérablement développé. On le rencontre maintenant aussi dans le val de Lièpvre, à [[Sainte-Marie-aux-Mines]] et à [[Rombach-le-Franc]], particulièrement à la [[Hingrie]] dans les zones rocheuses. On le rencontre aussi occasionnellement au [[Col du Bonhomme (Vosges)|Bonhomme]], à [[Lapoutroie]] et à [[Fréland]] ainsi qu'au [[Donon]]. La population de [[lynx]] du [[Donon]] semble plutôt avoir émigré du [[Palatinat du Rhin|Palatinat]] que du [[Taennchel]]. L'[[ours]] qui peuplait encore le [[massif vosgien]] au [[Moyen Âge]] a complètement disparu, bien que quelques animaux isolés aient été abattus plus tardivement au {{s-|XVIII|e}}. Au mammifère redouté, le [[loup]] a survécu plus longtemps dans les forêts du val de Lièpvre. Parmi les mammifères présents actuellement dans la région, il en est deux de la famille des félidés dont la rareté n'a d'égale que leur discrétion. Le [[chat sauvage d'Europe]], à ne pas confondre avec le [[chat haret]], chat domestique retourné à l'état sauvage, est rarement observé puisqu'il sort essentiellement la nuit. Il reste présent dans les massifs montagneux boisés de la région, comme au [[Chalmont]] ou dans les massif de l'Altenberg et du [[Taennchel]]. Considéré comme un animal nuisible par les chasseurs, il est encore tiré régulièrement bien qu'il soit protégé.
 
[[Image:Lynx cub poing.jpg|vignette|Un jeune lynx.]]
 
Le [[lynx]] qui a été introduit en 1983 dans le massif du [[Taennchel]] à partir d'un lâcher situé en forêt domanial de [[Ribeauvillé]] semble s'être très bien adapté et ne pose pas de problèmes particuliers. Cette espèce très discrète a conquis les forêts du val de Lièpvre où l'on a pu remarquer sa présence au Grand Haut près de la montagne du [[Chalmont]] et dans le [[Vallée de Villé|val de Villé]]. Le [[lynx]] avait complètement disparu des [[Massif des Vosges|Vosges]]. C'est pour cette raison qu'entre 1983 et 1993, 21 individus ont été réintroduits dans le massif vosgien. SeulSeuls six animaux ont survécu à cette réintroduction, mortalité liée à des maladies, au braconnage et à des accidents de la route. Une étude a démontré que les conditions de vie dans les montagnes des Vosges conviennent parfaitement aux lynx. Ils ont besoin de grands espaces et surtout de ne pas être dérangés. Il faut ajouter que même si cette espèce n'avait pas été réintroduitréintroduite par l'homme, le lynx serait de toute façon arrivé dans les montagnes des Vosges. Introduit depuis de nombreuses années en [[Suisse]] et dans le [[Palatinat du Rhin|Palatinat]], il commençait à traverser l'[[Alsace]] du sud et du nord.
 
[[Image:Chouette.jpg|vignette|redresse|Chouettes.]]
 
Les lièvres sont peu nombreux en forêts, bien qu'ils ne soient pas chassés. Le [[Grand Tétras]], ou coq de Bruyèrebruyère, malgré une protection totale depuis une trentaine d'années a pratiquement disparu de la région. Il n'est représenté que par quelques individus dont les places de chant se situent aux environs du [[Brézouard]] ou de la [[Tête des Faux]]. Quelques [[Gélinotte des bois|gélinotte]]s sont signalées de temps à autre, mais ne sont pas chassées. On rencontre aussi le [[renard]], le [[blaireau européen]], la [[Martes|martre]], la [[fouine]], la [[belette]], divers [[Picinae|pic]]s, les [[geai des chênes|geais]], les [[Corneille (oiseau)|corneilles]], les [[Buse (oiseau)|buses]], les [[vautour]]s, et diverses [[chouette]]s et [[hiboux]] et la [[chauve-souris]] qui est de plus en plus menacée à cause de l'activité humaine.
La chouette hulotte de couleur gris-brun à brun-roux vit surtout dans les sous-boisements entrecoupés de clairières. Elle est visible quelquefois dans les hameaux un peu éloignés des villages où elle s'installe dans les fermes ou dans les falaises rocheuses. Elle est présente toute l'année. Le [[geai des chênes]], facilement reconnaissable grâce à ses plumes bleues et noires est très présent dans la vallée. Il passe son temps dans les feuillages, sautant d'une branche à l'autre ou se déplaçant en sautillant. Le [[héron cendré]] est souvent visible au bord des rivières ou sur les plans d'eau. Quelques spécimens sont encore visibles sur les prés de Bois l'Abbesse, Musloch ou à la [[Hingrie]]. Une espèce protégée, la [[mésange bleue]], interditinterdite à la chasse habite les forêts de feuillus, (chênes surtout), les [[haies]] bordant les prés, les vergers et les parcs. La [[mésange]] se nourrit de petits insectes et d'[[araignées]], mais aussi de fruits, de petits insectes, de baies, de graines et de bourgeons.
 
== Histoire ==
On pense que c'est vers le milieu du {{s-|XI|e}} que la maison dite d'Alsace s'intéresse au val de Lièpvre, peut-être en raison des riches mines qui étaient exploitées dans la région. Vers [[1078]], le second duc de cette maison (duc de Lorraine), [[Thierry II de Lorraine|Thierry II]], restitue à l'[[abbaye de Saint-Denis]] qui avait des droits dans la vallée, toutes les [[dîme]]s et droits que son père et lui-même s'étaient octroyés à tort sur l'[[abbaye]]. Puis vers [[1290]], le duc [[Ferry III de Lorraine|Ferry III]] donne en fief le val de Lièpvre à [[Henri Ier de Blâmont|Henri {{Ier}}]], sire de [[Blamont]]. Par la suite, vers [[1316]], le duc [[Ferry IV de Lorraine|Ferry IV]] transmet à [[Henri Wafler]] d'Echery, chevalier et à sa femme, le [[fief]] que le père de celle-ci détenait de lui, dans le val de Lièpvre<ref>Archives de Meurthe & Moselle B.739, n°5</ref>. Ensuite les preuves de l'action ducale dans la vallée sont espacées. À cette époque lointaine les documents sont encore rares, mais les textes suffisent à démontrer que les ducs de [[Lorraine]] étaient, en ces temps, les vrais maîtres du val de Lièpvre, et qu'ayant des difficultés à gouverner cette portion reculée de leur États, ils cèdent par inféodation ou par engagement ces terres, tout en restant suzerains. La rareté des documents pour cette époque fait que nous ignorons quels évènementsévénements importants se sont produits avant le milieu du {{XIVe siècle}}. Pendant une bonne partie du début du Moyen Âge le Val de [[Lièpvre]] est soumis à la domination des seigneurs d'Eckerich dont le château édifié en [[1300]] domine le Petit Rombach à [[Sainte-Croix-aux-Mines]] dans la partie lorraine de la vallée, dont il ne subsiste aujourd'hui que quelques ruines. La famille d'[[Echery]], éteinte en [[1381]] par le décès de [[Jean d'Echéry]] (le socle de la pierre tombale est exposé à l’intérieur de l'église de Lièpvre) est passée par héritage aux seigneurs de [[Ribeaupierre]] qui ont cédé au {{s-|XVI|e}} leur part du château et leurs dépendances à l'[[abbaye de Murbach]] dans la vallée de [[Guebwiller]].
 
=== Le val de Lièpvre séparé en deux parties ===
[[Image:Stanislaw Leszczynski1.jpg|vignette|redresse|Stanislas I{{er}} Leszczyński.]]
La [[LiepvretteLièpvrette]] faisait office de frontière entre la partie Lorraine du val de Lièpvre et celle des [[Ribeaupierre]]. La rive droite de la Lièpvrette était de langue allemande et de confession protestante et englobait les habitations entre les ruisseaux du Liversel et Isenbach et une partie de la ville de Sainte-Marie-aux-Mines ainsi que les hameaux de Saint-Blaise, Fertrupt, Echéry, la Petite Lièpvre et le Rauenthal. La rive gauche de la Lièpvre était de langue française, de confession catholique, et appartenait au Duché de Lorraine. Elle comprenait une partie de la ville de Sainte-Marie-aux-Mines, les villages de Sainte-Croix-aux-Mines, Lièpvre et Rombach-le-Franc (appelé anciennement ''Deutsch Rombach'', ce qui signifie « Rombach Allemand »). Ce territoire a fait partie du Duché de Lorraine jusqu'en 1766 année du décès du duc [[Stanislas Leszczyński|Stanislas]] qui vit la réunion de la [[Lorraine]] à la France.
 
=== La linguistiqueLinguistique ===
Le val de Lièpvre (en allemand ''Leberthal''<ref>Georges Stoffel, ''Dictionnaire topographique du département du Haut-Rhin'', 1868.</ref>) était divisé en deux parties, non seulement par la langue mais aussi par la religion, l'habillement, les mœurs. Le dialecte [[alémanique]] était parlé par les habitants des territoires qui appartenaient aux Seigneurs de Ribeaupierre. La partie lorraine parlait en majorité le français sous forme de patois [[vosgien]] ([[welche]]) jusqu'à la Révolution. Depuis l'introduction du français, après la première guerre mondiale, ce dialecte a presque complètement disparu.
 
=== Lieux des Sabbats ===
[[Image:Hexensabbat.jpg|vignette|redresse=1.2|Sabbat de sorcières. Chronique de [[Johann Jakob Wick]] ({{s-|XVI|e}}).]]
Au [[Moyen Âge]] quelques cas de [[sorcellerie]]s et de [[Sabbat (sorcellerie)|sabbats]] sont signalées dans le val de Lièpvre<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Maryse|nom1=Simon|titre=Les affaires de sorcellerie dans le val de Lièpvre: (XVIe et XVIIe siècles)|éditeur=Société savante d'Alsace|date=2006|isbn=978-2-904920-36-3|lire en ligne=https://books.google.fr/books/about/Les_affaires_de_sorcellerie_dans_le_Val.html?id=RwMNAQAAMAAJ&redir_esc=y|consulté le=2024-05-30}}</ref>. Généralement ils se déroulaient sur une hauteur, à proximité d'anciens emplacements connus pour être des lieux de [[Religion celtique|culte druidique]] ou [[Celtes|pré-celtique]]. Dans le val ou à proximité on peut citer :
* la fontaine des Kersels entre [[La Vancelle]] et [[Neubois]] ;
* la place de la Bataille en aval de la Jambe de Fer vers [[Lubine]] : Un chemin forestier permet d'y accéder facilement par le col de la Hingrie ou à partir de la chaume de Lusse ;
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* la roche des Sorcières, sous le [[Brézouard]] ;
* le [[Chalmont]] : montagne située au-dessus de [[Lièpvre]] et [[La Vancelle]], appelée autrefois le Chânement parce que recouverte de Chênes. Cette montagne est devenue le [[Chalmont]] dérivé de Charlemont lorsque [[Charlemagne]] venait y chasser en compagnie de son ami [[Fulrad]] et plus tard son fils [[Louis le Pieux]].
 
== Le sous-sol ==
Le sous-sol du val d'Argent compte plusieurs failles où se sont concentrées des matières minérales qui ont été exploitées à partir du {{s-|X|e}} par l'homme : argent cobalt, plombs, arsenic, cuivre… L'exploitation des mines a profondément marqué l'histoire de la vallée. On a recensé aujourd'hui un millier de [[Terril|haldes]]. Le réseau de galeries souterraines représente une longueur d'environ {{unité|300|km}} creusées par la main de l'homme au cours des dix siècles qu'a représenté l'exploitation des mines.
 
=== Exploitations minières dans la vallée ===
{{...}}
Le sous-sol de la vallée de la LiepvretteLièpvrette a connu au Moyen Âge d'importants travaux de recherches et d'exploitation.
 
== La forêtForêt et les pâturages ==
La forêt et les pâturages représentent l'autre élément dominant de cette vallée. La forêt du val de Lièpvre représente aujourd'hui une superficie de {{unité|6000|ha}}. Elle n'a pas toujours été aussi importante. Avec l'arrivée des [[anabaptiste]]s aux {{sp-|XVI|e|et|XVII|e}}s les flancs des montagnes ont été mis progressivement en culture pour les besoins des habitants et des troupeaux. Avec le recul de l'agriculture, la forêt a de nouveau pris le dessus sur les montagnes. On y rencontre surtout le sapin et les épicéas alors que le pin repeuple les anciennes pâtures de basse altitude.
 
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[[Image:Dead pines.jpg|vignette|Première phase : des arbres malades, morts ou gravement stressés par la déshydratation (ici des ''Pinus contorta'') sont attaqués par des défoliateurs, puis par des scolytes.]]
[[Image:Bog spruce forest.JPG|vignette|Seconde phase : Les arbres attaqués par les [[scolyte]]s (souvent groupés) perdent leur écorce. D'autres espèces de scolytes ou d'insectes xylophages peuvent creuser plus profondément le bois, favorisant la pénétration de champignons qui le dégradent plus rapidement (certains scolyte ne consomment que le bois d'arbres tombés).]]
Au {{s-|XV|e}} le val de Lièpvre produisait en abondance des [[céréales]], du [[chanvre]], des légumes grâce à son sol formé d'alluvions. La région aurait continué à être dans l'aisance s'il n'y avait pas eu les guerres et invasions des {{sp-|XVI|e|et|XVII|e}}s qui ont ruiné les agriculteurs et rendusrendu incultes de vastes terres faute de paysans.
 
Après la [[guerre de Trente Ans]], pour remédier à cette désertification, le [[duc de Lorraine]] et les seigneurs de [[Ribeaupierre]] favorisèrent l'immigration, en accordant aux nouveaux arrivants des terres à ceux qui acceptaient de les défricher et en les exonérant d'impôts pendant dix ans. Le val de Lièpvre sera repeuplé de Lorrains, de Bourguignons, de Suisses. Parmi ces derniers, un grand nombre d'[[anabaptiste]]s persécutés dans leur pays prirent possession des fermes abandonnées dans les parties les plus abruptes de la vallée. En 1713 il y avait dans le seul val de Lièpvre plus de 80 familles d'anabaptistes qui ont défriché et mis en culture une grande quantité de terres, notamment en montagne. Au {{s-|XIX}} la situation de l'agriculture est très florissante. Une grande partie de la population s'adonne au travail de la terre. Les propriétés rurales au-dessus de dix hectares représentent environ les 4/5{{e}} de la superficie agricole totale. On cultive surtout les céréales, le [[houblon]], le [[tabac]], la [[betterave à sucre]], les arbres fruitiers et les [[viticulture|vignes]].
 
Au début du {{s-|XX|e}}, la situation de l'agriculture au val de Lièpvre s'est gravement détériorée. En raison de la configuration des terrains (pentes souvent abruptes) les conditions de travail sont souvent plus difficiles qu'en plaine. En 1936, il y avait encore plus d'une centaine de fermiers dans le val de Lièpvre, alors qu'aujourd'hui on n'en dénombre à peine plus qu'une vingtaine. L'agriculture de la vallée a subi le sort des vallées vosgiennes. Les dirigeants des organismes agricoles locaux s'efforcent cependant de rechercher les causes et les moyens pour y remédier. L'une des causes à cet abandon de l'agriculture de montagne est à rechercher dans les deux guerres qui ont été très préjudiciables à l'exploitation normalesnormale des fermes. Elles étaient presque toutes situées dans les zones de combat et ont été anéanties ou gravement endommagées. Enfin l'existence très rude des agriculteurs de montagne, souvent isolés dans une nature très hostile, assiégés en hiver par des congères de neige ont été une autre cause d'abandon des fermes par les jeunes générations. Ces derniers attirés par des emplois moins contraignants et plus rémunérateurs dans les agglomérations ont renoncé à poursuivre l'exploitation agricole au décès de leurs parents. Actuellement le val de Liepvre abrite encore des fermes aux productions variées. Les paysans ont créé une association «  Patrimoine Paysans de [[Montagne]] » dont le but est de faire connaître l'agriculture de la vallée et de ses produits. Des produits agricoles et artisanaux sont proposés venant essentiellement de la vallée et vendus directement par les producteurs. Chacun d'eux s'engage à produire dans un souci de qualité, de respect de l'environnement, des produits privilégiant la transparence ainsi que le dialogue avec le consommateur.
 
=== La forêt, le bois ===
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Dans les départements alsaciens et en Moselle, la chasse reste encore régie par la loi locale. Des lots de chasse sont ainsi mis aux enchères tous les neuf ans. Le produit profite aux communes concernées ; seuls les propriétaires de surface de plus de 25 ha d'un seul tenant peuvent chasser sur leur terre. Le val de Lièpvre compte ainsi plusieurs lots de chasse domaniale. La forêt du Val reste giboyeuse. Le produit de la chasse constitue généralement une ressource importante pour les budgets communaux. Les versants de la montagne vosgienne du val de Lièpvre sont très recherchés par les chasseurs car on y pratique la chasse du grand gibier (cerf, chevreuil et sangliers). Les prix des baux de chasse étant très élevés, on a assisté ces dernières années à des dégradations de la forêt au point de ne plus permettre la régénération naturelle de certaines espèces, en particulier le sapin. L'augmentation des populations de cervidés entraînant un abroutissement des jeunes plants et écorçage des jeunes plantations causaient un préjudice pour les communes et les particuliers. À cela s'ajoutent aussi les dégâts causés en prés de fauche et en prairies par les sangliers. La caisse de compensation alimentée par les chasseurs compense normalement les dégâts provoqués par les sangliers.
 
== La fauneCulture et la florepatrimoine ==
=== Les mammifèresMédiathèque ===
À la fin des années quatre-vingt dix, le District décide de mettre sur pied un équipement culturel, dans le cadre de la politique culturelle de la vallée. Une médiathèque est envisagée dès 2002 qui est approuvée par le Conseil de Communauté des Communes. Ce projet bénéficie d'une aide du Ministère de la Culture et du [[Conseil général du Haut-Rhin]]. Le reste, 20 % de la somme reste à la charge de la [[communauté de communes]]. En {{date-|septembre 2003}} la constitution d'un fonds d'ouvrages est lancée et on embauche à cette occasion deux personnes pour classer et ranger les livres destinés à être empruntés. La médiathèque est inaugurée le {{date-|22 octobre 2004}}. Tous les habitants du val de Lièpvre peuvent {{quand|aujourd'hui}} accéder à 48 journaux et revues, 8000 romans, 8000 documentaires, 1200 bandes dessinées, 3200 CD, 1700 DVD et 500 bandes VHS. La médiathèque qui se trouve à la Villa Burrus à [[Sainte-Croix-aux-Mines]] organise aussi des expositions, des rencontres avec des artistes et des auteurs et souhaite ainsi développer, chez le plus grand nombre, enfants et adultes le goût de la lecture<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Médiathèque du Val d'Argent à Sainte-Croix-aux-Mines - Bibliothèque et médiathèque |url=https://www.jds.fr/sainte-croix-aux-mines/bibliotheque-et-mediatheque/mediatheque-du-val-d-argent-a-sainte-croix-aux-mines-1339_L |site=jds.fr |consulté le=2024-05-30}}</ref>.
[[Image:Chevreuil(brocard)-HAYE sylvain.jpg|vignette|Un brocard.]]
 
=== Tellure ===
Les forêts du val de Lièpvre sont essentiellement peuplées des grands animaux que sont les [[Cerf élaphe|cerfs]], les [[chevreuil]]s et les [[sanglier]]s. Cette espèce s'est considérablement développée depuis les années 1950. Depuis 1955, les forestiers se plaignent des dégâts occasionnés par les [[cervidé]]s sur les jeunes pousses, par abroutissements ou dégâts d'écorçage. Le cheptel est surtout abondant entre les vallées de la Lièpvrette au nord, et celle de la [[Weiss (rivière)|Weiss]] au sud. Le chevreuil est un animal discret - que les forestiers allemands du début du {{s-|XX|e}} estimaient trop peu nombreux - s'est parfaitement acclimaté dans la région. Les forestiers estiment que l'augmentation du cheptel des cervidés est incompatible avec une saine gestion de la forêt, car les régénérations naturelles sont anéanties, les [[perchis]], voire les jeunes [[futaie]]s sont écorcées par le [[Cerf élaphe|cerf]]. Les forestiers n'ont pour l'instant trouvé comme seule parade que l'engrillagement des jeunes pousses. En dehors de ces trois espèces les plus fréquemment rencontrées, il faut également citer le sanglier qui se reproduit assez facilement. Cette espèce n'est pas considérée par les forestiers comme nuisible. On peut aussi citer le [[chamois]] qui a été introduit entre [[1955]]-[[1956]] au [[Markstein]] et qui s'est considérablement développé. On le rencontre maintenant aussi dans le val de Lièpvre, à [[Sainte-Marie-aux-Mines]] et à [[Rombach-le-Franc]], particulièrement à la [[Hingrie]] dans les zones rocheuses. On le rencontre aussi occasionnellement au [[Col du Bonhomme (Vosges)|Bonhomme]], à [[Lapoutroie]] et à [[Fréland]] ainsi qu'au [[Donon]]. La population de [[lynx]] du [[Donon]] semble plutôt avoir émigré du [[Palatinat du Rhin|Palatinat]] que du [[Taennchel]]. L'[[ours]] qui peuplait encore le [[massif vosgien]] au [[Moyen Âge]] a complètement disparu, bien que quelques animaux isolés aient été abattus plus tardivement au {{s-|XVIII|e}}. Au mammifère redouté, le [[loup]] a survécu plus longtemps dans les forêts du val de Lièpvre. Parmi les mammifères présents actuellement dans la région, il en est deux de la famille des félidés dont la rareté n'a d'égale que leur discrétion. Le [[chat sauvage d'Europe]], à ne pas confondre avec le [[chat haret]], chat domestique retourné à l'état sauvage, est rarement observé puisqu'il sort essentiellement la nuit. Il reste présent dans les massifs montagneux boisés de la région, comme au [[Chalmont]] ou dans les massif de l'Altenberg et du [[Taennchel]]. Considéré comme un animal nuisible par les chasseurs, il est encore tiré régulièrement bien qu'il soit protégé.
[[Tellure (musée)|Tellure]], le centre d'exploitation des mondes souterrains propose aux visiteurs un voyage interactif et plein d'émotions sur divers thèmes : vie des [[Mineur (métier)|mineur]]s, fièvre de l'[[argent]], [[outillage]] et technique d'extraction ... Le concept se veut évolutif et pourra aborder d'autres thématiques : [[spéléologie]]. Des [[historien]]s, [[archiviste]]s, [[technicien]]s [[muséographie|muséographes]], [[architecte]]s et plus de 60 métiers de toutes spécialités ainsi que de nombreux partenaires médiatiques, institutionnels participent à son développement et à son plan de communication qui se veut de dimension régionale.
 
=== Patrimoine ===
[[Image:Lynx cub poing.jpg|vignette|Un jeune lynx.]]
[[Image:Val de Lièpvre 122.JPG|vignette|Porte datée de 1609 à Sainte-Marie-aux-Mines.]]
Le val de Lièpvre dispose de nombreux petits monuments, tels que les [[Calvaire (sculpture)|calvaire]]s, [[Borne géographique|borne]]s armoriales, [[fontaine (bassin)|fontaine]]s, [[linteau (architecture)|linteau]]x de [[Porte (architecture)|porte]]s, [[pont]]s, ou encore [[chapelle]]s qui sont souvent très anciens. Les calvaires en [[Grès (géologie)|grès]] des [[Massif des Vosges|Vosges]] jalonnent les routes ou [[Sentier (voie)|sentier]]s forestiers des cinq coins des communes du val de Lièpvre. Les calvaires sont des vestiges inaltérables du petit [[Patrimoine culturel|patrimoine]] rural qui ont été installés à différentes époques par des habitants à la suite d'un évènementévénement malheureux ou heureux. Par exemple à [[Rombach-le-Franc]] le calvaire le plus ancien est celui de Hargoutte qui date de l'année [[1720]]<ref>{{Lien web |langue=FR-fr |titre=Rombach-le-Franc Edition. Une histoire alambiquée |url=https://www.dna.fr/edition-de-selestat-centre-alsace/2012/11/07/une-histoire-alambiquee |site=www.dna.fr |consulté le=2024-05-30}}</ref>.
 
=== Situation linguistique dans la vallée ===
Le [[lynx]] qui a été introduit en 1983 dans le massif du [[Taennchel]] à partir d'un lâcher situé en forêt domanial de [[Ribeauvillé]] semble s'être très bien adapté et ne pose pas de problèmes particuliers. Cette espèce très discrète a conquis les forêts du val de Lièpvre où l'on a pu remarquer sa présence au Grand Haut près de la montagne du [[Chalmont]] et dans le [[Vallée de Villé|val de Villé]]. Le [[lynx]] avait complètement disparu des [[Massif des Vosges|Vosges]]. C'est pour cette raison qu'entre 1983 et 1993, 21 individus ont été réintroduits dans le massif vosgien. Seul six animaux ont survécu à cette réintroduction, mortalité liée à des maladies, au braconnage et à des accidents de la route. Une étude a démontré que les conditions de vie dans les montagnes des Vosges conviennent parfaitement aux lynx. Ils ont besoin de grands espaces et surtout de ne pas être dérangés. Il faut ajouter que même si cette espèce n'avait pas été réintroduit par l'homme, le lynx serait de toute façon arrivé dans les montagnes des Vosges. Introduit depuis de nombreuses années en [[Suisse]] et dans le [[Palatinat du Rhin|Palatinat]], il commençait à traverser l'[[Alsace]] du sud et du nord.
Le [[val de Lièpvre]] présente dans le domaine linguistique une originalité par rapport aux autres régions françaises. Depuis des siècles, le val a toujours été un lieu de rencontre entre deux grandes langues européennes, et plus précisément entre deux dialectes de familles différentes: un dialecte alsacien et un dialecte roman encore parlé par certaines personnes âgées. Entre ces deux dialectes inégalement perméable l'un à l'autre, il n'existe pas de compréhension spontanée en dépit de nombreux emprunts du [[Langues romanes|roman]] vosgien à l'[[alsacien]]. On peut tracer une ligne de démarcation entre les deux domaines linguistiques qui matérialise localement la fameuse frontière entre la langue romane et alémanique. Au-delà du [[col de Fouchy]], englobant [[Rombach-le-Franc]], [[Lièpvre]] et [[Sainte-Croix-aux-Mines]] on parlait pendant des siècles le dialecte roman ou [[welche]] de même qu'une partie de la commune de [[Sainte-Marie-aux-Mines]]. Une explication peut-être fournie par l'arrivée de moines de [[Basilique Saint-Denis|Saint-Denis]] au {{VIIIe siècle}} et des moines de [[Gorze]] au {{Xe siècle}} qui ont occupé la vallée et construits des abbayes: l'abbaye de Lièpvre et d'Echery. Par la suite les moines perdant peu à peu leur mainmise sur la région ce sont les ducs de Lorraine qui vont occuper cette partie du territoire favorisant ainsi le venue de populations [[lorraines]] qui emmènent avec eux leur langue et leurs coutumes.
 
==== La survivanceSurvivance du patois ====
[[Image:Chouette.jpg|vignette|redresse|Chouettes.]]
La proximité de la frontière entre l'[[Alsace]] et la [[Lorraine]] a favorisé la rencontre entre les populations francophones et germanophones. Les premiers parlaient pendant très longtemps le patois [[welche]], les seconds l'alsacien. Les différents toponymes que l'on rencontre dans la vallée attestent ce mélange des langues. Aujourd'hui le patois [[welche]] et l'[[alsacien]] sont beaucoup moins parlés par les jeunes générations de la [[vallée]].
 
Les lièvres sont peu nombreux en forêts, bien qu'ils ne soient pas chassés. Le [[Grand Tétras]], ou coq de Bruyère, malgré une protection totale depuis une trentaine d'années a pratiquement disparu de la région. Il n'est représenté que par quelques individus dont les places de chant se situent aux environs du [[Brézouard]] ou de la [[Tête des Faux]]. Quelques [[Gélinotte des bois|gélinotte]]s sont signalées de temps à autre, mais ne sont pas chassées. On rencontre aussi le [[renard]], le [[blaireau européen]], la [[Martes|martre]], la [[fouine]], la [[belette]], divers [[Picinae|pic]]s, les [[geai des chênes|geais]], les [[Corneille (oiseau)|corneilles]], les [[Buse (oiseau)|buses]], les [[vautour]]s, et diverses [[chouette]]s et [[hiboux]] et la [[chauve-souris]] qui est de plus en plus menacée à cause de l'activité humaine.
La chouette hulotte de couleur gris-brun à brun-roux vit surtout dans les sous-boisements entrecoupés de clairières. Elle est visible quelquefois dans les hameaux un peu éloignés des villages où elle s'installe dans les fermes ou dans les falaises rocheuses. Elle est présente toute l'année. Le [[geai des chênes]], facilement reconnaissable grâce à ses plumes bleues et noires est très présent dans la vallée. Il passe son temps dans les feuillages, sautant d'une branche à l'autre ou se déplaçant en sautillant. Le [[héron cendré]] est souvent visible au bord des rivières ou sur les plans d'eau. Quelques spécimens sont encore visibles sur les prés de Bois l'Abbesse, Musloch ou à la [[Hingrie]]. Une espèce protégée, la [[mésange bleue]], interdit à la chasse habite les forêts de feuillus, (chênes surtout), les [[haies]] bordant les prés, les vergers et les parcs. La [[mésange]] se nourrit de petits insectes et d'[[araignées]], mais aussi de fruits, de petits insectes, de baies, de graines et de bourgeons.
 
== La culture ==
=== La médiathèque ===
À la fin des années quatre-vingt dix, le District décide de mettre sur pied un équipement culturel, dans le cadre de la politique culturelle de la vallée. Une médiathèque est envisagée dès 2002 qui est approuvée par le Conseil de Communauté des Communes. Ce projet bénéficie d'une aide du Ministère de la Culture et du [[Conseil général du Haut-Rhin]]. Le reste, 20 % de la somme reste à la charge de la [[communauté de communes]]. En {{date-|septembre 2003}} la constitution d'un fonds d'ouvrages est lancée et on embauche à cette occasion deux personnes pour classer et ranger les livres destinés à être empruntés. La médiathèque est inaugurée le {{date-|22 octobre 2004}}. Tous les habitants du val de Lièpvre peuvent {{quand|aujourd'hui}} accéder à 48 journaux et revues, 8000 romans, 8000 documentaires, 1200 bandes dessinées, 3200 CD, 1700 DVD et 500 bandes VHS. La médiathèque qui se trouve à la Villa Burrus à [[Sainte-Croix-aux-Mines]] organise aussi des expositions, des rencontres avec des artistes et des auteurs et souhaite ainsi développer, chez le plus grand nombre, enfants et adultes le goût de la lecture.
 
== La télédistribution par le câble ==
 
== La télédistributionTélédistribution par le câble ==
En [[1975]] est mis en service une [[Régie en droit public français|régie]] intercommunale de [[télédistribution]] (RIT) destinée à pallier l'insuffisance de la réception des [[image]]s de [[télévision]] dans cette [[vallée]] encaissée. Cette régie fonctionne avec son propre [[Conseil d'administration]] et une [[équipe]] technique. Elle dispose de sa propre autonomie et définit les orientations de développement. Elle assure l'entretien du réseau câblé et la production d'un programme local de télévision, financé en partie par le [[district]]. En [[1977]], une [[antenne réceptrice]] est installée à ''La Pierre des 3 Bans'', à proximité d'[[Aubure]] qui permet d'acheminer le signal des émissions de radio et de télévision dans la vallée grâce au [[télévision par câble|câble]]. Cette télédistribution permet ainsi de pallier les nombreuses [[zone d'ombre (télécommunications)|zones d'ombre]] de la vallée. En [[1994]], 90 % des habitants sont ainsi desservis par le réseau câblé qui permet alors de capter 17 [[chaîne de télévision|chaîne]]s. Au début des années [[2000]], le RIT actualise son réseau et enfouit des gaines prêts à recevoir des [[fibres optiques]]. Cette modernisation du réseau câblé de la vallée donne la possibilité d'accéder à 25 chaînes de [[télévision]] et à plus de 40 stations de radio. Par la suite, la R.I.T propose l'accès à la télévision numérique en bouquets, [[sport]], [[cinéma]], [[jeunesse]], découverte et [[culture]]) en faisant appel à l'opérateur [[Vialis]] installé à [[Colmar]]. Les efforts pour permettre l'accès au [[haut débit]] par le câble Internet ont été achevés en [[2006]]. Le défi pour la R.I.T est d'offrir à ses [[abonné]]s les mêmes services que ceux existants dans les grandes [[agglomération]]s pour un prix très raisonnable.
 
=== Télévision locale du val d'Argent (TLVA) ===
Les financements apportés par le Contrat de Pays permettent de créer les premières émissions audiovisuelles locales comme les rétrospectives annuelles. Un journaliste est recruté en [[1990]], qui est chargé de lancer à titre expérimental la [[télévision locale]] du val d'Argent (TLVA). Le programme est diffusé, à cette époque, tous les quinze jours. TLVA a été créée et est financée par la CCVA et la RIT. TLVA monte véritablement en puissance en [[1991]]. Deux journalistes y travaillent, les moyens techniques augmentent et TLVA diffuse alors 24h/24h (journal et infographie). En [[1994]], TLVA est récompensé en tant que meilleure télévision locale de [[France]] au festival des médias locaux à [[Marne-la-vallée]]. Elle est le média ayant alors le meilleur taux de couverture du val d'Argent : 75 % des habitants de la vallée visionnaient systématiquement chaque nouveau programme diffusé en boucle chaque [[dimanche]]. En [[1998]], TLVA commence à produire des journaux télévisées hebdomadaires. Depuis [[2003]], TLVA fait partie de l'ATILAC (Association des télévisions d'information locale en [[Alsace]] centrale). Cinq journalistes se répartissent la réalisation des programmes de TLVA, PIERISEL TV et REFLETS 8. Depuis [[2004]], TLVA a son propre canal, fonctionnant continuellement pour les abonnés de la RIT. Cela permet à la fois d'accéder à l'actualité de la vallée, mais aussi de faire paraître des petites annonces.
 
== Les cours d'eau ==
[[Image:Sainte Croix-aux-Mines 384.JPG|vignette|La Lièpvrette à Sainte-Croix-aux-Mines.]]
Le principal cours d'[[eau]] de la [[vallée]] est la [[Liepvrette]] qui prend sa source en amont du [[col des Bagenelles]] ({{unité|750|m}}). Son tracé est pour l'essentiel en territoire Haut-Rhinois. À Echéry ([[Sainte-Marie-aux-Mines]]) la [[Liepvrette]] récupère les eaux de l'Hâte qui traverse le hameau historique de Saint Pierre et celle du Rauenthal, venu du [[Brézouard]] ({{unité|1228|m}}), dont le nom est lié depuis des siècles à l'exploitation minière. À [[Sainte-Marie-aux-Mines]], la [[Liepvrette]] reçoit aussi les eaux du Robinot, du Hergauchamp et de l'Isenbach qui débouche du vallon de [[Saint-Blaise (Sainte-Marie-aux-Mines)|Saint-Blaise]], autre hameau historique. Ensuite la [[Liepvrette]] grossie par les eaux en provenance de [[Sainte-Marie-aux-Mines]] rejoint le village de [[Sainte-Croix-aux-Mines]]. De là, elle reçoit, les affluents de la Timbach qui prend sa source au Hury, du Petit et du Grand Rombach, alimentés par de petits [[ruisseau]]x de la [[montagne]], notamment du col de la Raleine, pour rejoindre le village de [[Lièpvre]]. La [[Liepvrette]] reçoit ensuite les eaux du Rombach qui prend sa source au col de la [[Hingrie]] ({{unité|749|m}}) qui parcourt un trajet de {{unité|8.5|km}} en récupérant au passage les eaux des petits ruisseaux du Volbach, de Bestégoutte, de Biagoutte, de Naugigoutte, de Hargoutte et de la Vaurière. La [[Liepvrette]] se jette ensuite dans le [[Giessen (rivière)|Giessen]], en amont de [[Scherwiller]], pour rejoindre à son tour l'Ill.
 
== Démographie ==
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== Le val de Lièpvre : pays d'art et d'histoire ==
[[Image:Rombach-le-Franc 032.JPG|vignette|Calvaire de Hargoutte à Rombach-le-Franc (1720).]]
Le [[val de Lièpvre]] appartient désormais au réseau national des villes et pays d'art et d'histoire<ref>{{Lien web |titre=Agenda {{!}} PnrBV |url=https://www.parc-ballons-vosges.fr/agenda/ |site=Parc naturel régional des Ballons des Vosges |consulté le=2024-05-30}}</ref>. Il a obtenu cette reconnaissance à la suite d'une convention entre la Communauté de Communes et l'État le {{date-|14 octobre 2005}} et fait donc partie d'un réseau de 119 villes et pays à travers toute la France. Le service du patrimoine met en œuvre des actions pédagogiques, culturelles et patrimoniales. Une animatrice chargée depuis {{date-|mai 2006}} a la lourde tâche de coordonner tous ces projets en menant des actions visant à valoriser le patrimoine local. Ces actions visent notamment le public, les scolaires, les habitants mais aussi les touristes. Une brochure « Laissez-vous conter le Val d'Argent » a été éditée et de nombreux autres projets sont en cours de réalisation comme le centre d'Interprétation de l'Architecture et du patrimoine (qui devrait ouvrir ses portes en 2008) ou encore des ateliers pédagogiques à destination des scolaires alsaciens.
 
== Personnalités liées à la région ==
== Le patrimoine ==
[[Richer de Senones]]: [[Moinemoine]] de l'[[abbaye]] de [[Senones]] et peut-être originaire du val d'Argent.
[[Image:Val de Lièpvre 122.JPG|vignette|Porte datée de 1609 à Sainte-Marie-aux-Mines.]]
Le val de Lièpvre dispose de nombreux petits monuments, tels que les [[Calvaire (sculpture)|calvaire]]s, [[Borne géographique|borne]]s armoriales, [[fontaine (bassin)|fontaine]]s, [[linteau (architecture)|linteau]]x de [[Porte (architecture)|porte]]s, [[pont]]s, ou encore [[chapelle]]s qui sont souvent très anciens. Les calvaires en [[Grès (géologie)|grès]] des [[Massif des Vosges|Vosges]] jalonnent les routes ou [[Sentier (voie)|sentier]]s forestiers des cinq coins des communes du val de Lièpvre. Les calvaires sont des vestiges inaltérables du petit [[Patrimoine culturel|patrimoine]] rural qui ont été installés à différentes époques par des habitants à la suite d'un évènement malheureux ou heureux. Par exemple à [[Rombach-le-Franc]] le calvaire le plus ancien est celui de Hargoutte qui date de l'année [[1720]].
 
== Notes et références ==
== Situation linguistique dans la vallée ==
{{Références}}
Le [[val de Lièpvre]] présente dans le domaine linguistique une originalité par rapport aux autres régions françaises. Depuis des siècles, le val a toujours été un lieu de rencontre entre deux grandes langues européennes, et plus précisément entre deux dialectes de familles différentes: un dialecte alsacien et un dialecte roman encore parlé par certaines personnes âgées. Entre ces deux dialectes inégalement perméable l'un à l'autre, il n'existe pas de compréhension spontanée en dépit de nombreux emprunts du [[Langues romanes|roman]] vosgien à l'[[alsacien]]. On peut tracer une ligne de démarcation entre les deux domaines linguistiques qui matérialise localement la fameuse frontière entre la langue romane et alémanique. Au-delà du [[col de Fouchy]], englobant [[Rombach-le-Franc]], [[Lièpvre]] et [[Sainte-Croix-aux-Mines]] on parlait pendant des siècles le dialecte roman ou [[welche]] de même qu'une partie de la commune de [[Sainte-Marie-aux-Mines]]. Une explication peut-être fournie par l'arrivée de moines de [[Basilique Saint-Denis|Saint-Denis]] au {{VIIIe siècle}} et des moines de [[Gorze]] au {{Xe siècle}} qui ont occupé la vallée et construits des abbayes: l'abbaye de Lièpvre et d'Echery. Par la suite les moines perdant peu à peu leur mainmise sur la région ce sont les ducs de Lorraine qui vont occuper cette partie du territoire favorisant ainsi le venue de populations [[lorraines]] qui emmènent avec eux leur langue et leurs coutumes.
 
=== La survivance du patois ===
La proximité de la frontière entre l'[[Alsace]] et la [[Lorraine]] a favorisé la rencontre entre les populations francophones et germanophones. Les premiers parlaient pendant très longtemps le patois [[welche]], les seconds l'alsacien. Les différents toponymes que l'on rencontre dans la vallée attestent ce mélange des langues. Aujourd'hui le patois [[welche]] et l'[[alsacien]] sont beaucoup moins parlés par les jeunes générations de la [[vallée]].
 
== Le climat ==
Le climat au val de Lièpvre est de type continental. La barrière des Vosges protège en grande partie l'ensemble de la vallée de fortes précipitations et a pour conséquence que les pluies sont moins abondantes que de l'autre côté des Vosges grâce aussi à l'effet de [[Effet de foehn|foehn]]. En contrepartie, la vallée, du fait de la proximité des montagnes est marquée par des hivers froids et humides et des étés chauds moins suffocants. Le sommet des Vosges est enneigé de décembre à avril. La grisaille et la [[brume]] sont moins marquées durant la période d'hiver que dans la plaine. Revers de la médaille : les nuits d'hiver sont souvent claires et dégagées ce qui fait chuter fortement la température par rayonnement et par l'air froid descendu des montagnes. Dans la journée le soleil permet de gagner quelques degrés de plus que dans la plaine.
 
== Tellure ==
[[Tellure (musée)|Tellure]], le centre d'exploitation des mondes souterrains propose aux visiteurs un voyage interactif et plein d'émotions sur divers thèmes : vie des [[Mineur (métier)|mineur]]s, fièvre de l'[[argent]], [[outillage]] et technique d'extraction ... Le concept se veut évolutif et pourra aborder d'autres thématiques : [[spéléologie]]. Des [[historien]]s, [[archiviste]]s, [[technicien]]s [[muséographie|muséographes]], [[architecte]]s et plus de 60 métiers de toutes spécialités ainsi que de nombreux partenaires médiatiques, institutionnels participent à son développement et à son plan de communication qui se veut de dimension régionale.
 
== Personnalités liées à la région ==
[[Richer de Senones]]: [[Moine]] de l'[[abbaye]] de [[Senones]] et peut-être originaire du val d'Argent
 
== Voir aussi ==
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* [https://www.valdargent.com/ Communauté des communes du Val d'Argent]
* [https://www.tlva.fr/ Télévision du Val d'Argent]
 
== Notes et références ==
{{Références}}
 
{{Portail|Mine|montagne|Haut-Rhin}}
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[[Catégorie:Vallée glaciaire|Argent]]
[[Catégorie:Géographie du Haut-Rhin]]
[[Catégorie:Mine d'argent en France]]
[[Catégorie:Sainte-Marie-aux-Mines]]